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Agota Kristof: Le grand cahier

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Agota Kristof Le grand cahier

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Arrivés de la Grande Ville avec leur mère, Claus et Lucas ne vont rester que tous les deux chez leur grand-mère pendant la guerre. Cette dernière est une femme sale, méchante, radine, analphabète et meurtrière; les jumeaux vont alors entreprendre seuls une étrange éducation. D'un côté ils s'entraînent à s'endurcir, à ne pas s'apitoyer sur la douleur d'autrui et à tuer, et de l'autre, ils écrivent la liste des tâches effectuées dans un grand cahier. Mais, à la suite d'un certain nombre d'événements, les deux frères vont se retrouver séparés, le premier dans ce même pays totalitaire, le deuxième de l'autre côté de la frontière… Dans la Grande Ville qu’occupent les Armées étrangères, la disette menace. Une mère conduit donc ses enfants à la campagne, chez leur grand-mère. Analphabète, avare, méchante et même meurtrière, celle-ci mène la vie dure aux jumeaux. Loin de se laisser abattre, ceux-ci apprennent seuls les lois de la vie, de l’écriture et de la cruauté. Abandonnés à eux-mêmes, dénués du moindre sens moral, ils s’appliquent à dresser, chaque jour, dans un grand cahier, le bilan de leurs progrès et la liste de leurs forfaits. Le Grand Cahier nous livre une fable incisive sur les malheurs de la guerre et du totalitarisme, mais aussi un véritable roman d’apprentissage dominé par l’humour noir.

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Nous courons dans la forêt, nous trouvons une branche qui convient et, sous ses yeux, nous taillons une canne aux mesures de Grand-Mère. Celle-ci s'en saisit et nous menace:

– Gare à vous, si tout n'est pas en ordre!

Elle va au jardin. Nous la suivons de loin. Elle entre dans les toilettes, nous l'entendons marmonner:

– Une culotte! Quelle idée! Ils sont complètement fous!

Quand elle rentre à la maison, nous allons voir aux toilettes. Elle a jeté la culotte et les langes dans le trou.

Le trésor de Grand-Mère

Un soir, Grand-Mère dit.

– Fermez bien toutes les portes et toutes les fenêtres. Je veux vous parler, et je ne veux pas que quelqu'un nous entende.

– Personne ne passe jamais par ici, Grand-Mère.

– Les gardes-frontière se promènent un peu partout, vous le savez bien. Et ils ne se gênent pas pour écouter aux portes. Apportez-moi aussi une feuille de papier et un crayon.

Nous demandons:

– Vous voulez écrire, Grand-Mère?

Elle crie:

– Obéissez! Ne posez pas de questions!

Nous fermons les fenêtres et les portes, nous apportons le papier et le crayon. Grand-Mère, assise à l'autre bout de la table, dessine quelque chose sur la feuille. Elle dit en chuchotant:

– Voilà où se trouve mon trésor.

Elle nous tend la feuille. Elle y a dessiné un rectangle, une croix et, sous la croix, un cercle. Grand-Mère demande:

– Vous avez compris?

– Oui, Grand-Mère, nous avons compris. Mais nous le savions déjà.

– Quoi, qu'est-ce que vous saviez déjà?

Nous répondons en chuchotant:

– Que votre trésor se trouve sous la croix de la tombe de Grand-Père.

Grand-Mère se tait un moment, puis elle dit:

– J'aurais dû m'en douter. Vous le savez depuis longtemps?

– Depuis très longtemps, Grand-Mère. Depuis que nous vous avons vue soigner la tombe de Grand-Père.

Grand-Mère respire très fort:

– Ça ne sert à rien de s'énerver. De toute façon, tout est pour vous. A présent, vous êtes assez intelligents pour savoir qu'en faire.

Nous disons:

– Pour le moment, on ne peut pas en faire grand chose.

Grand-Mère dit:

– Non . Vous avez raison. Il faut attendre. Vous saurez attendre?

– Oui, Grand-Mère.

Nous nous taisons un moment tous les trois, puis Grand-Mère dit:

– Ce n'est pas tout . Quand j'aurai une nouvelle attaque, sachez que je ne veux pas de votre bain, de votre culotte ni de vos langes.

Elle se lève, elle fouille sur l'étagère parmi ses bocaux. Elle revient avec une petite bouteille bleue:

– Au lieu de vos saloperies de médicaments, vous verserez le contenu de cette bouteille dans ma première tasse de lait.

Nous ne répondons pas. Elle crie:

– Vous avez compris, fils de chienne?

Nous ne répondons pas. Elle dit:

– Vous avez peut-être peur de l'autopsie, petits chiards? Il n'y aura pas d'autopsie. On ne va pas chercher midi à quatorze heures quand une vieille femme meurt à la suite d'une deuxième attaque.

Nous disons:

– Nous n'avons pas peur de l'autopsie, Grand-Mère.

Nous pensons seulement que vous pouvez vous remettre une seconde fois.

– Non. Je ne m'en remettrai pas. Je le sais. Alors, il fâudra en finir au plus vite.

Nous ne disons rien, Grand-Mère se met à pleurer:

– Vous ne savez pas ce que c'est que d'être paralysé. Tout voir, tout entendre, et ne pas pouvoir bouger. Si vous n'êtes même pas capables de me rendre ce petit service, vous êtes des ingrats, des serpents que j'ai chauffés sur mon sein.

Nous disons:

– Cessez de pleurer, Grand-Mère. Nous le ferons; si vous le voulez vraiment, nous le ferons.

Notre Père

Quand notre Père arrive, nous sommes tous trois en train de travailler dans la cuisine parce qu'il pleut dehors.

Père s'arrête devant la porte, les bras croisés, les jambes écartées. II demande:

– Où est ma femme?

Grand-Mère ricane:

– Tiens! Elle avait vraiment un mari.

Père dit:

– Oui, je suis le mari de votre fille. Et voici mes fils. Il nous regarde, il ajoute:

– Vous avez beaucoup grandi. Mais vous n'avez pas changé.

Grand-Mère dit:

– Ma fille, votre femme, m'avait confié les enfants.

Père dit:

– Elle aurait mieux fait de les confier à quelqu'un d'autre. Où est-elle? On m'a dit qu'elle est partie à l'étranger. Est-ce vrai?

Grand-Mère dit:

– C'est vieux, tout ça. Où étiez-vous jusqu'à maintenant?

Père dit:

– J'ai été prisonnier de guerre. Et maintenant je veux retrouver ma femme. N'essayez pas de me cacher quoi que ce soit, espèce de vieille sorcière.

Grand-Mère dit:

– J'aime beaucoup votre façon de me remercier de ce que j'ai fait pour vos enfants.

Père crie:

– Je m'en fous! Où est ma femme?

Grand-Mère dit:

– Vous vous en foutez? De vos enfants et de moi? Eh bien, je vais vous montrer où elle est, votre femme!

Grand-Mère sort dans le jardin, nous la suivons. Avec sa canne, elle montre le carré de fleurs que nous avons plantées sur la tombe de notre Mère:

– Voilà! Elle est là, votre femme. Sous la terre.

Père demande:

– Morte? De quoi? Quand?

Grand-Mère dit:

– Morte. D'un obus. Quelques jours avant la fin de la guerre.

Père dit:

– Il est interdit d'enterrer des gens n'importe où.

Grand-Mère dit:

– On l'a enterrée là où elle est morte. Et ce n'est pas n'importe où. C'est mon jardin. C'était aussi son jardin, quand elle était petite.

Père regarde les fleurs mouillées, il dit:

– Je veux la voir.

Grand-Mère dit:

– Vous ne devriez pas. Il ne faut pas déranger les morts.

Père dit:

– De toute façon, on doit l'enterrer dans un cimetière. C'est la loi. Apportez-moi une pelle.

Grand-Mère hausse les épaules.

– Apportez-lui une pelle.

Sous la pluie, nous regardons Père détruire notre petit jardin de fleurs, nous le regardons creuser. Il arrive aux couvertures, il les écarte. Un grand squelette est couché là, avec un tout petit squelette collé à sa poitrine.

Père demande:

– C'est quoi ça, cette chose sur elle?

Nous disons:

– C'est un bébé. Notre petite sœur.

Grand-Mère dit:

– Je vous avais bien dit de laisser les morts tranquilles. Venez vous laver à la cuisine.

Père ne répond pas. Il regarde les squelettes. Son visage est mouillé de transpiration, de larmes et de pluie. Il sort péniblement du trou et s'en va sans se retourner, les mains et les habits pleins de boue.

Nous demandons à Grand-Mère:

– Qu'est-ce qu'on fait?

Elle dit:

– Il faut refermer le trou. Qu'est-ce qu'on pourrait faire d'autre?

Nous disons.

– Allez au chaud, Grand-Mère. Nous nous occupons de tout ça.

Elle rentre.

A l'aide d'une couverture, nous transportons les squelettes dans le galetas, nous étalons les os sur de la paille pour les faire sécher. Ensuite nous descendons et nous comblons le trou où il n'y a plus personne.

Plus tard, pendant des mois, nous polissons, nous vernissons le crâne et les os de notre Mère et du bébé, puis nous reconstituons soigneusement les squelettes en attachant chaque os à de minces fils de fer. Quand notre travail est terminé, nous suspendons le squelette de notre Mère à une poutre du galetas et accrochons celui du bébé à son cou.

Notre Père revient

Nous ne reverrons notre Père que plusieurs années plus tard.

Entre-temps, Grand-Mère a eu une nouvelle attaque et nous l'avons aidée à mourir comme elle nous l'avait demandé. Elle est enterrée maintenant dans la même tombe que Grand-Père. Avant qu'on ouvre la tombe, nous avons récupéré le trésor et nous l'avons caché sous le banc devant notre fenêtre où se trouvent encore le fusil, les cartouches, les grenades.

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