Tonino Benacquista - Quelqu'un d'autre

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Qui n'a jamais eu envie de devenir « quelqu'un d'autre » ? Celui que l'on a toujours voulu être ? Celui qui n'aurait pas abandonné, en cours de route, ses rêves et ses désirs ? Un soir, dans un bar, deux inconnus se lancent un pari. Ils se donnent trois ans, pas un jour de plus, pour devenir cet « autre ».
Mais on ne devient pas quelqu'un d'autre impunément. On risque, pour le pire et le meilleur, de se trouver soi-même. Un chassé-croisé palpitant qui conjugue humour et suspense. Grand-Prix RTL—
2002

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« En attendant de devenir cette autre moi-même, cette Loraine qui donne des bonnes choses à boire même aux pauvres , je me suis juré de ne plus jamais dire que j’étais Loraine la caissière des surgelés . Le chemin d’une Loraine à l’autre est passionnant, mais il est long et difficile, un rien peut tout fiche par terre. Afin de me préserver, de garder mes forces, mes convictions, et pour éviter de me laisser envahir par le doute des autres, même ceux qui me veulent du bien, je suis Loraine qui ne répond jamais à aucune question d’ordre privé . Jusqu’à aujourd’hui, ça ne m’avait pas trop mal réussi. Et pourtant, il a fallu à tout prix que tu saches. Rien que pour ça, je ne veux plus jamais te revoir.

PAUL VERMEIREN

En refusant l’affaire de Brigitte, Paul s’exposait à un grave danger : lancer un autre privé sur les traces de Blin. Un charlatan la ratissait de ses économies et un privé chevronné pouvait remonter jusqu’à Vermeiren.

Elle avait rêvé Blin au point de s’inventer une liaison avec lui — la plus cruelle des déclarations d’amour — un aveuglement qui faisait peur à Paul. Cet acharnement à vouloir retrouver le cher disparu le mettait en danger. Il lui fallait se sortir de là comme il devait la libérer, elle, de cette passion qui avait fait de Mademoiselle une mythomane.

Vermeiren partit donc à la recherche de Blin, mais avant de se lancer, il ne put résister à la tentation de la questionner sur le personnage.

— Il avait des hobbies, des centres d’intérêt ?

— Il aimait le tennis, mais il était trop fier pour perdre un tournoi, ou même un match. C’était ce qu’on appelle un « mauvais joueur ».

— …?

— S’il s’est mis à jouer au poker, ça ne pouvait que mal tourner. Essayez un peu de chercher de ce côté-là.

— Sans savoir d’où venaient ses connexions avec ce milieu, ça ne va pas être simple. Autre chose ?

— Je ne sais pas si c’est important, mais il y a un détail dont je n’ai jamais parlé à la police. Je n’ai pas voulu briser le secret professionnel, même pour un début de piste.

— …?

— Un comptable, c’est comme un médecin, un avocat. Vous voyez ce que je veux dire, vous êtes astreint aux mêmes règles de confidentialité.

— Poursuivez…

— Quand j’épluchais ses talons de chèques, je trouvais trois ou quatre versements par an à une « Barbara », sans autre précision. « Barbara 800 francs », « Barbara 300 », des sommes de cet ordre-là, jamais plus. J’ai imaginé une maîtresse, j’en devenais jalouse, mais rien n’est venu recouper cette hypothèse. Je n’ai jamais su qui était cette Barbara. Ça peut vous être utile ?

Barbara avait un nez rouge, des cheveux verts, elle chaussait du 60, Blin n’avait jamais vu son vrai visage. Barbara était un clown. Dans un long entretien pour le Nouvel Observateur , elle racontait ses journées entières passées dans les hôpitaux, à faire rire des enfants cancéreux, week-ends et jours de fête compris. Surtout les jours de fête. Avec les années, elle avait su s’entourer d’une poignée de bénévoles ; à la fin de l’article, elle laissait une adresse où envoyer des dons. Blin donnait en se demandant parfois si ça l’aidait à s’acheter une bonne conscience, jusqu’à ce qu’il comprenne que la réponse n’avait pas vraiment d’importance. Il aurait pu aider tant d’autres associations, collectes de fonds, comités de soutien, mais il avait choisi Barbara parce que les photos publiées dans la presse ne dévoilaient pas son vrai visage. Elle aurait pu être sa voisine de palier, il ne l’aurait jamais su.

— Il avait des manies, des habitudes ?

— Pas vraiment. Ou bien des trucs un peu tordus.

— … Tordus ?

— Il y a une chose qu’il aimait par-dessus tout. Les jours où il pleuvait fort, il regardait discrètement à travers la vitrine de la boutique la rue se vider, les gens courrir. Ça ne manquait pas, il y en avait toujours un pour s’abriter dans la cabine téléphonique, sur le trottoir d’en face. Thierry appelait la cabine, et le type, un peu déconcerté, finissait toujours par décrocher. Et là…

Et là quoi ? Des gags de potaches, rien de plus, des mauvaises blagues d’adolescent attardé.

— Thierry se composait un personnage inquiétant, dangereux, comme s’il voulait déloger le malheureux. Ça donnait des choses comme « … Allô, Étienne…? Je n’ai pu avoir que 6 kilos, mais je ne descends pas à moins de 600 le gramme, c’est d’accord ? » L’homme répondait n’importe quoi, Thierry enchaînait sur « Vous n’êtes pas Étienne ! Vous êtes bien dans la cabine en face de la papeterie de la rue Raymond-Losserand ? » Le pauvre type lâchait le téléphone et sortait sous la pluie pour tourner le premier coin de rue. Thierry jouait plein d’autres personnages, des espions russes, des maris jaloux, je trouvais ce petit jeu odieux, il me répondait qu’il venait de mettre un peu d’aventure dans la vie d’un type qui en manquait sûrement. Vous ne pouvez pas imaginer une telle mauvaise foi.

Le mot « dangereux » agaça Vermeiren, il lui renvoyait une image de pervers. Pour une fois, il voulut réhabiliter Blin.

— Et s’il y avait une femme dans la cabine ?

— C’était différent, Thierry se piquait de pouvoir la faire rire. Il y arrivait parfois.

C’était ce que Paul voulait entendre. Même si, cent fois, Blin avait eu envie de dire, au bout du fil, en prenant une voix d’outre-tombe : « Elle vous va bien cette petite jupe rouge. »

— Vous voyez autre chose, Brigitte ?

— J’ai retrouvé quelques feuillets de son pense-bête, mais ça ne dit rien.

— Quelques feuillets de quoi ?

— Sur un petit bloc-notes, il écrivait tout ce qu’il avait à faire, à ne pas oublier.

— … Comment les avez-vous eus en main ?

— Je les ramassais dans la corbeille à mesure qu’il les jetait.

Paul dut se mordre la lèvre pour cacher sa surprise.

— Je sais, ça me donne l’air d’une folle, mais…

Oui, bonne à enfermer, il n’en croyait pas ses oreilles.

— Je vous en ai apporté quelques-uns, pour vous montrer, mais peut-être que ça ne vous sera d’aucune utilité.

Strictement aucune, mais Paul voulait les voir de ses yeux.

Commander 50 feuilles de contrecollé chez Rossignol.

Mardi soir, poulet. Ou du veau, Juliette aime bien le veau.

01 55 24 14 15, client possible pour la Combes (aquarelle).

Dire à Nadine qu’elle est bien dans la robe qu’elle n’ose pas mettre.

— Ça a de l’intérêt, Paul ?

Pot annuel chez Parshibi, samedi (Efferalgan).

Enregistrer « Feu Mathias Pascal » sur la 3.

95C ? Se faire expliquer.

— Ça en a ou pas ?

— Aucun. Vous allez les garder ?

— Bien sûr. Il me reste si peu de lui.

Même si Paul n’avait rien à craindre de ces feuillets, il se sentait spolié de quelque chose et en voulut à Brigitte d’avoir été capable de ça. Mythomane, fétichiste, quoi d’autre ? L’amour à sens unique poussait-il vers ces extrémités ?

— Il ne vous a jamais parlé de suicide ? La question est un peu abrupte, mais il faut tout imaginer.

— Il pouvait parfois être ailleurs, obscur, absent, mais jamais dépressif. La seule fois où je l’ai entendu prononcer le mot suicide, c’était au sujet du « petit Archimède ».

Vermeiren voyait très bien à quoi elle faisait référence et s’amusa à lui demander des précisions.

— Régulièrement, il me racontait l’histoire du « petit Archimède », je faisais semblant de l’avoir oubliée tant ça lui faisait plaisir. Je ne sais plus d’où il la tenait, un fait divers, ou un roman, un film, peu importe. C’est l’histoire d’un gosse de quatre ou cinq ans qui a des prédispositions incroyables pour la musique. Sans que personne ne lui enseigne rien, il maîtrise la gamme et peut jouer de n’importe quel instrument sans prendre aucun cours. Ses parents sont émerveillés et lui achètent un piano, lui paient un professeur, ils tiennent un petit Mozart, c’est une chance incroyable. Mais l’enthousiasme de l’enfant s’étiole vite, il refuse de jouer, et ses parents qui ont nourri des espoirs insensés le forcent à répéter ses gammes, ce qui le rend malheureux comme une pierre. Un matin, l’enfant se défenestre. Dans sa chambre, bien cachés sous son lit, les parents trouvent quantité de croquis, des figures géométriques, des calculs, des démonstrations mathématiques. Ils comprennent trop tard que le gosse n’était pas un petit Mozart mais un petit Archimède. Comme tous les grands mathématiciens, il savait déchiffrer le langage musical, mais ça n’était rien de plus qu’un divertissement. Sa passion, sa vraie voie, c’était l’algèbre, la géométrie, le calcul, les lois qui régissent l’univers et ses formes. Thierry était fasciné par ce petit conte. Il trouvait terrible l’idée d’une vocation contrariée.

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