Tonino Benacquista - Quelqu'un d'autre

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Qui n'a jamais eu envie de devenir « quelqu'un d'autre » ? Celui que l'on a toujours voulu être ? Celui qui n'aurait pas abandonné, en cours de route, ses rêves et ses désirs ? Un soir, dans un bar, deux inconnus se lancent un pari. Ils se donnent trois ans, pas un jour de plus, pour devenir cet « autre ».
Mais on ne devient pas quelqu'un d'autre impunément. On risque, pour le pire et le meilleur, de se trouver soi-même. Un chassé-croisé palpitant qui conjugue humour et suspense. Grand-Prix RTL—
2002

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— Passe-moi les chips.

— Tu es en pleine régression, ma pauvre.

— Je n’y avais pas droit quand j’étais petite.

Là encore, il ne savait comment interpréter une réaction aussi anodine. Avait-elle eu l’enfance d’une Cosette ou bien était-elle la fille d’un inflexible diététicien ?

Il était 1 heure et demie du matin, elle avait gardé une culotte et un soutien-gorge coordonnés couleur abricot, et ils grignotaient quelques bêtises faute d’avoir dîné.

— Tu veux savoir à quel moment je suis vraiment tombée amoureuse de toi ?

— …?

— C’est dans cette chambre, la troisième ou la quatrième nuit.

— J’avais dû te faire jouir comme jamais.

— Pas du tout. On regardait la télé. Il était 3 heures du matin, et nous assistions à un championnat de patinage artistique en direct des États-Unis.

— Aucun souvenir.

— À un moment, une des filles a glissé et s’est retrouvée à terre dans une position ridicule. La pauvre s’est relevée comme si de rien n’était et a continué jusqu’au bout, comme elles le font toutes. Les téléspectateurs, à cette seconde précise, se divisent en trois catégories. La première, sûrement la plus courante, sont ceux qui attendent le ralenti. Ils ont vu cette fille se casser la gueule et quelque chose de formidablement excitant les pousse à revoir un moment aussi terrible. Ceux-là, en général, attendent les notes catastrophiques, le gros plan sur le regard de la fille qui n’y croit plus ; et ils sont souvent récompensés par quelques larmes.

Les couvertures avaient roulé à terre, la chambre était plongée dans la pénombre, et leurs vêtements jetés pêle-mêle autour du gigantesque lit aux draps encore frais. Loraine était allongée à plat ventre, immobile, les bras ballants, pour soulager un léger mal de dos qui ne l’avait pas quittée de la journée. Nicolas, en caleçon gris, était assis sur le matelas, une main posée sur un verre glacé, l’autre sur les mollets de sa douce.

— La seconde catégorie serait celle qui plaint sincèrement la malheureuse. Ils laissent échapper un petit cri la première et la seconde fois qu’ils voient la chute. « Oh, la pauvre…! » Il y a de la compassion dans leur regard, mais peut-être autre chose de plus secret, caché bien en dessous, quelque chose d’inavouable et de délicieux ; ils n’en sauront jamais rien eux-mêmes.

Il se pencha un instant pour poser les lèvres sur la cheville de Loraine et lui mordilla les orteils sans lui couper la parole.

— Et puis il y a une troisième catégorie, extrêmement rare, dont tu fais partie. Au moment du ralenti, je t’ai vu détourner brusquement le regard. Tu ne voulais en aucun cas revoir ça. Trop pénible. On ne sait pas à quoi tu pensais, peut-être au vrai drame de cette fille, à ces mois ou ces années d’entraînement acharné pour en arriver là, ce petit instant atroce, devant des millions d’yeux. Tu n’avais pas envie d’y ajouter les tiens. Une seconde plus tard, j’étais amoureuse.

Il sourit vaguement, haussa les épaules pour signifier sa gêne et détourna encore le regard. L’anecdote ne lui évoquait rien de précis, il n’avait jamais pensé faire partie d’aucune catégorie devant un championnat de patinage artistique, au mieux il se sentait de ceux qui regardent avec attention la jupette des filles onduler dans le mouvement, mais il ne se souvenait pas de la chute en question. Pourtant, Loraine avait raison sur ce point : sans être pire ni meilleur qu’un autre, Nicolas fuyait le spectacle du désarroi d’autrui.

— Ils sont ridiculement petits, ces paquets de chips, dit-elle.

— Comme les doses de vodka, tout est à l’échelle.

— Viens me faire un câlin.

— J’adore ce petit ensemble abricot, je trouve ça très…

Un nouveau tourbillon frénétique vira rapidement au cannibalisme.

Loraine avait dit amoureuse .

Il tenait dans ses bras une femme amoureuse de lui.

Il essaya de comprendre le mot, ce qu’il recouvrait, sous-entendait, lui trouva de délicieux synonymes et reprit un peu de vodka. Toujours à plat ventre, Loraine saisit la télécommande, alluma le téléviseur, coupa le son, trouva une image digne d’être regardée : des canards qui volaient en V au-dessus d’un grand lac. Nicolas essaya de se souvenir de la dernière femme qui lui avait avoué être amoureuse ; il lui fallut remonter loin. Une époque si pénible qu’il préféra couper court et mordre la cuisse de Loraine pour déclencher de nouvelles hostilités. Faire l’amour avec elle était une des rares choses au monde qui allait de soi. La spontanéité de leurs corps, leur façon d’être à l’autre, de se l’approprier, n’appelait ni réflexion ni commentaire. Jamais il n’avait rêvé d’un geste qui n’arrivait pas, pas une fois il n’avait regretté une situation qu’il était bien le seul à imaginer, ni tenté une caresse qu’elle avait freinée. La fantaisie ne pouvait que suivre. Certaines nuits, comme celle-ci, elle les précédait et les tenait éveillés jusqu’à l’aube.

Il saisit son petit carnet noir pour y écrire :

Méfie-toi de la sagesse des autres. Rien n’a de sens. Tout se contredit, même les vérités premières. Personne ne peut savoir où tu vas puisque tu ne le sais pas toi-même. Les chemins tortueux que tu prends vont paraître obscurs, ils le sont, mais veille à ce que personne ne t’en détourne.

PAUL VERMEIREN

Comme chaque matin depuis un an, en passant sous le porche du 8 bis rue Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle, Paul Vermeiren jeta un œil vers la plaque dorée de son agence. Le jour où il avait visité les locaux, le nom s’était imposé de lui-même : Agence Bonne Nouvelle . Il n’avait pas eu tort, la légère ironie contenue dans l’adresse inspirait confiance, nombre de clients y avaient été sensibles. Il traversa la cour pavée, s’engagea dans l’escalier A, entra dans l’appartement du second étage sans avoir besoin d’ouvrir à clé. La distribution des pièces était idéale : un petit vestibule qui servait de salle d’attente et donnait sur deux bureaux indépendants, le sien et celui de son associé Julien Grillet. Une troisième pièce, équipée d’une douche et une kitchenette, servait à Paul de pied-à-terre quand les besoins d’une enquête l’empêchaient de retourner vers sa campagne, en moyenne deux nuits par semaine. Il posa sa veste en cuir sur le bras d’un fauteuil et se dirigea vers le coin cuisine où Julien préparait du café.

— C’était comment, Saint-Malo ?

— Pas eu le temps de visiter, dit Paul.

— Ton affaire ?

— Ça s’est bien passé, un peu long vers la fin.

Tout en relevant les messages du répondeur, Julien raconta son week-end d’inertie totale. Paul alla finir sa tasse dans son bureau, impatient de se mettre au travail : écrire son rapport de mission à Saint-Malo, le client avait insisté pour l’avoir en main le soir même. C’était le moment de reprendre ses notes, d’en déchiffrer certaines désormais illisibles et de les transformer en quelque chose de clair. Il alluma son ordinateur, ouvrit un nouveau fichier dans le dossier Rapports , qu’il intitula du nom du client : Leterrier.

L’homme l’avait contacté deux semaines plus tôt au sujet de sa femme, cadre dans une grosse société de promotion immobilière. Elle se plaignait depuis plusieurs mois d’avoir à multiplier ses visites dans leur succursale de Saint-Malo pour redresser une gestion déplorable. Elle demandait à son mari de prendre son mal en patience à raison d’un week-end sur trois. Au lieu de quoi, le mari envoya Paul Vermeiren sur place.

Confidentiel .

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