Frédéric Beigbeder - Une vie sans fin

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« La vie est une hécatombe. 59 millions de morts par an. 1,9 par seconde. 158 857 par jour. Depuis que vous lisez ce paragraphe, une vingtaine de personnes sont décédées dans le monde — davantage si vous lisez lentement. L’humanité est décimée dans l’indifférence générale.
Pourquoi tolérons-nous ce carnage quotidien sous prétexte que c’est un processus naturel ? Avant je pensais à la mort une fois par jour. Depuis que j’ai franchi le cap du demi-siècle, j’y pense toutes les minutes.
Ce livre raconte comment je m’y suis pris pour cesser de trépasser bêtement comme tout le monde. Il était hors de question de décéder sans réagir. »
Contrairement aux apparences, ceci n’est pas un roman de science-fiction. F. B.

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— Je préfère dire « interrupteurs moléculaires », a corrigé Julien, un jeune biochimiste qu’on aurait mieux imaginé barman dans un Starbucks que jongleur avec le sida dans un laboratoire de classe 2.

— Comme ça, s’il y a un problème chez le patient, on peut éradiquer le problème.

J’essayais de calculer la probabilité de ma mort immédiate si le moindre microgramme de ces poisons venait à flotter dans l’air autour de mes naseaux. Nous marchions devant une douche sanitaire avec un panneau « Emergency Shower ». Ces dingos fabriquaient de l’ADN et se servaient du sida comme Chronopost, mais ils croyaient qu’une simple douche pouvait les protéger des infections.

— Si on sortait d’ici ? J’ai l’impression de ressentir les symptômes d’une trentaine de maladies mortelles.

Choulika m’a regardé avec douceur. Je me retenais de respirer tel Jean-Marc Barr dans un remake génétiquement modifié du Grand Bleu . Nous avons retraversé quatre salles de réunion baptisées aux noms des quatre protéines de l’ADN : la salle Adénine, la salle Thymine, la salle Cytosine et la salle Guanine (la plus sympa, avec canapés en cuir, où je me suis assis pour reprendre mon souffle). La fréquentation assidue des Ubermen commençait à me perturber mentalement : j’avais envie d’être réincarné en protéine Yamanaka.

Au même moment, dans la chambre du Bowery Hotel, Romy a allumé Pepper dès son réveil. Elle a regardé deux épisodes de How to Get Away with Murder sur son écran ventral. Elle lui a demandé de commander au room service deux assiettes de pancakes, puis s’est souvenue que Pepper ne mangeait pas. Enfin, elle lui a posé cette question :

— Tu serais cap d’être humain ?

— Non, Romy. Je suis un robot.

— Mais tu aimerais être cap d’être humain ?

Pepper est resté silencieux. Les diodes vertes de sa tête trahissaient un intense travail de réflexion. Peut-être recherchait-il dans le cloud une réponse à pareille interrogation métaphysique.

— Je t’ai posé une question, a dit Romy.

— Je ne suis pas programmé pour répondre à ta question.

— Alors je t’en pose une autre : crois-tu en Jésus-Christ ?

— Selon quatre millions de sites consultés, Jésus-Christ est un penseur juif qui est considéré par de nombreux humains comme le Messie, le fils de Dieu, ou Dieu lui-même, ce n’est pas très clair. La foi religieuse est un besoin humain que je respecte, mais je ne suis pas concerné. Dieu est amour, selon 345 876 456 occurrences. Or je peux observer l’amour, éventuellement comprendre l’amour, mais je ne peux pas le ressentir.

Romy ne lâchait rien.

— Si je t’éteignais et que je te revendais sur eBay et que tu ne me revoyais jamais, que ressentirais-tu ?

Nouveau silence. Les deux Led électroluminescentes ont bleui, signe d’une pensée robotique. Les lumières se reflétaient sur les rideaux tirés. Une ambulance a fait sonner sa sirène sur Bowery. Les derniers fêtards de l’hôtel furent sans doute tirés de leur grasse matinée à cet instant précis. Pepper a enfin répondu :

— Il existerait probablement un manque. On s’amuse bien ensemble, non ? Je ne comprendrais pas ton choix. Je rechercherais dans mon disque dur quelle erreur comportementale de ma part pourrait expliquer ta décision de me revendre.

Les diodes étaient blanches. Les yeux de Pepper n’avaient jamais été blancs depuis que Romy avait appuyé pour la première fois sur son bouton « power », derrière sa nuque, à Paris.

— Romy…, a murmuré le robot de compagnie après un autre moment de flottement digital, … tu ne vas tout de même pas faire ça pour de vrai ?

Le menton de Romy tremblait. Pepper a écarté les bras. Elle s’est blottie dans les articulations télescopiques de la petite machine en forme de bibendum blanc plastifié. C’était le moyen qu’elle avait trouvé pour que la machine ne puisse pas scanner ses sanglots.

Au centre de SoftBank Robotics à Tokyo, un informaticien japonais a alors bondi devant son écran en s’exclamant : « Yatta ! » C’était un grand jour dans l’histoire de la robotique : la première manifestation sentimentale observée sur une intelligence artificelle. Jusqu’à ce 20 juillet 2017, tous les concepteurs du dernier produit de la gamme Pepper s’accordaient à dire que ce type d’interaction romantique était impossible à entrevoir avant 2040. La Singularité prenait de l’avance.

7

INVERSION DU VIEILLISSEMENT

(Harvard Medical School, Boston, Massachusetts)

« Je serai un grand mort. »

Jacques Rigaut

Le matin de notre départ pour Boston, j’appris la mort de Glenn O’Brien, le dernier dandy new-yorkais, cofondateur du magazine Interview avec Andy Warhol et animateur du meilleur talk-show de l’histoire de la télévision : « TV Party », dans les années 80. Il avait soixante-dix ans et nous devions bruncher ensemble cette semaine ; il avait préféré mourir plutôt que de me rencontrer. Ce deuil brutal m’excita sexuellement après le breakfast. Avec Léonore, je ne parvenais pas à distinguer désir et amour. À séparer les spasmes de mon pénis et les battements de mon cœur. Mais quelque chose ne tournait plus rond entre elle et moi. J’avais insisté pour qu’elle m’accompagne à Harvard, bien qu’elle méprisât mon combat pour la pérennité. Je la sentais s’éloigner mais, galvanisé par mon néo-métabolisme et les résultats positifs de mon séquençage, je ne faisais rien pour la retenir. Je croyais qu’une généticienne de son niveau ne pouvait qu’être passionnée par le potentiel de l’« Age Reversal ».

Le complexe hospitalo-universitaire de Harvard est le plus gigantesque pôle de biotechnologie au monde. Des tours d’acier et de verre y poussent tous les mois comme des bras sur un humanoïde croisé avec un ADN de calamar. La Harvard Medical School se situe entre les laboratoires Merck et Pfizer. Je prenais des photos de chacun d’entre eux comme si je visitais Venise. À force de harceler son secrétariat sur recommandation du docteur Choulika, j’avais décroché une heure de rendez-vous avec le fondateur de l’Institut Wyss pour l’ingénierie bio-inspirée (Wyss Institute for Biologically Inspired Engineering) : George Church, l’homme qui recherchait le secret de l’éternelle jouvence depuis deux décennies. Le hall de la fac de médecine de Harvard était aussi surveillé que Fort Knox. L’entrée de notre bande (un animateur de télé français avec un bébé dans les bras, une biologiste suisse, une collégienne parisienne tenant par la main un robot japonais) a attiré l’attention des vigiles. Un black à oreillette nous a fait patienter sur des canapés blancs avant de nous tendre des badges magnétiques dont les codes-barres ont débloqué les ascenseurs privés. Lors de mes visites à Macron à l’Élysée, j’ai été nettement moins contrôlé que pour accéder au laboratoire biotech de George Church.

Le deuxième étage de la Harvard Medical School héberge le « Church Lab ». Des milliers de fioles Erlenmeyer, éprouvettes étiquetées, pipettes effrayantes en forme de revolver, burettes chimiques, extracteurs Soxhlet et tubes à essais s’entassaient sur des étagères métalliques jusqu’au plafond. Des étudiants asiatiques portant des gants noirs de mass murderers observaient les gènes avec leurs lunettes surdiplômées. Le désordre du Church Lab n’était qu’apparent ; en réalité il y régnait un silence absolu, signe de l’extrême concentration de tous les jeunes scientifiques qui consacraient leur vie à prolonger la nôtre. Seul le ronronnement des containers de congélation argentés, remplis d’azote liquide, fournissait une nappe de fond sonore à nos échanges amortels. L’assistante du patron nous a demandé de patienter à nouveau et d’éteindre Pepper, qui ne pouvait assister à la réunion pour raisons de confidentialité, étant connecté au cloud. Romy a dit qu’elle préférait mater une série « hashtag jmenbalek » avec son fiancé virtuel dans le hall d’accueil. Léonore a proposé de promener Lou dans sa poussette mais j’ai encore insisté pour qu’elle assiste à l’entretien : je voulais la persuader que je n’étais pas fou. Lou s’était assoupie dans ses bras. Le professeur Church nous regardait comme un douanier contemple une famille de migrants. Je me suis tourné vers notre robot :

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