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Jean-Marie Le Clézio: Histoire du pied et autres fantaisies

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Jean-Marie Le Clézio Histoire du pied et autres fantaisies

Histoire du pied et autres fantaisies: краткое содержание, описание и аннотация

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« Jusqu'où irons-nous ? Jusqu'à quand serons-nous vivants ? Quelles raisons donnerons-nous à notre histoire ? Parce qu'il faudra bien un jour trouver une raison, donner une raison, nous ne pourrons pas accréditer notre innocence. Où que nous soyons, quelle que soit notre destination finale (si une telle chose existe), il nous faudra rendre compte, rendre des comptes. J'ai été, j'ai fait, j'ai possédé. Et un jour je ne serai plus rien. Pareil à ce wagon lancé à une vitesse inimaginable, incalculable, sans doute voisine de l'absolu, entre deux mondes, entre deux états. Et pas question qu'aucun d'entre nous retourne jamais à ses états, je veux dire à son passé, à ce qu'il, à ce qu'elle a aimé. Pour cela les visages sont figés, immobiles, parfois terreux, on dirait des masques de carton bouilli ou de vieux cuir, avec deux fentes par où bouge le regard, une étoile de vie accrochée au noir des prunelles. »

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Est-ce ici que je suis né(e), non pas venu(e) au monde mais né(e) au ciel, comme disent les Mexicains des enfants mort-nés ?

Pas même né(e), n’ayant pas tué ma mère à ma naissance, mais jeté(e) au néant, à la terre, à la fosse, arraché(e) à l’air. Excisé(e) du temps, pour toujours dans le ciel cotonneux où mon nom est personne.

Avec cette rage qui ne se guérit pas, une vengeance sans objet, un règlement sans commencement ni fin. Il y a eu un crime, je le sais. Les assassins sont en liberté. Ils ont tué une femme, ils l’ont laissée sur la terre, ils sont partis. Et l’esprit n’a pas trouvé son corps, n’a pas choisi son âme, l’esprit s’est perdu loin du monde. Une lumière s’est éteinte avant même d’avoir brillé, il n’y a pas eu d’astre se décrochant de la voûte et traçant sa route fulgurante. Rien. Le ciel Empyrée n’est pas le séjour des anges et des djinns, des héros et des houris, des martyrs dans leur gloire. C’est un lieu de manque, de désir inassouvi, de tristesse. C’est un ciel de pierre parcouru par le vent du vide. Où s’abriter ? Où se lover, tout doux, dans quel ventre ? Quel repli ?

Alors je sens de la haine. Je veux me battre contre les inconnus qui ont tué ma mère. Au jugé, à grands coups de sabre, à grands coups de lance. Mes ennemis sont cachés dans les recoins, dans les caves, dans les combles. Ils ne me voient pas, ils ne m’entendent pas. Mais ils savent que je suis là. Juste un souffle froid sur leur nuque. Ils s’arrêtent et se retournent, ils cherchent du regard… Personne.

Je me souviens. Une grande déchirure. Un éclair, un fracas, l’espace d’un instant, ça n’était rien au regard de l’immensité du cosmos. Mais sur la route droite qui traverse le désert, le long fleuve immobile qui unit l’endroit d’où l’on fuit et l’endroit où l’on va, le temps s’est arrêté sur ce jour et cette heure et cette seconde, 22 août 2002, 13 heures 12 minutes et 59 secondes. Le temps s’est arrêté à une touffe d’agaves, au terrier d’un lézard, à la vieille boîte de conserve rouillée dans le sable, au rapace qui vole à la droite du soleil.

Je me souviens comme si j’avais eu une vie. Le jaillissement vers le ciel, les tôles froissées, envolées comme de simples feuilles de papier dans le vent, le verre brisé en milliers de diamants qui s’incrustent dans l’asphalte, la nappe irisée qui emplit le talus et s’enflamme, le bruit déchirant, le ciel qui se rompt en deux, et le sang, tout ce sang qui noie la gorge et que boit la terre, le sang caillé sur les morceaux de métal et sur les banquettes de similicuir, sur le tableau de bord et sur le volant. Le corps brisé de cette femme, que les ambulanciers emportent sur leur civière, après l’avoir pudiquement recouvert d’une espèce de couverture brillante. Sur la terre on a ramassé les corps, le soldat arrivé hier et le vieux baroudeur, un couple sans nom, une fille-mère. Puis tout s’efface, et au ciel le vent du vide ne souffle pas moins fort.

Est-ce que l’être s’efface lentement, est-ce que rien n’existe sans forme, est-ce que sans substance je suis abandonné, sans avenir, sans espoir ? Autre question — mais ce doit être la même — est-ce que chaque nouvelle génération n’efface pas les actions de celle qui l’a précédée ? Des cicatrices, des traces, des marques sur un vieux mur, une blessure dans la chaussée, là où explosa une grenade. Des initiales tracées au couteau sur les feuilles des vieux agaves. Des signes gravés sur les stèles, que le vent et la pluie réduisent en poudre, des documents qui tombent en poussière, des charges électriques évanouies, un peu de chaleur qui subsiste, et le vent qui pousse les nuages.

Dans la cour intérieure d’une maison de repos, à même la terre, un bébé tout nu est au soleil. L’enfant sait à peine se tenir assis, sa tête dodeline sur son cou grêle. Une mouche insolente vient de se poser sur sa main, un instant, puis s’envole. L’enfant grimace un peu, puis se met à rire, d’un drôle de rire intérieur qui éclaire son visage et ses yeux. L’esprit qui vole n’est pas loin encore, la fin de son long voyage est encore sonore comme un tourbillon de matière et d’idées, comme un tourbillon de souvenirs. À côté, à l’ombre d’une porte ouverte, la jeune femme regarde le bébé. Elle a toujours le même chignon, le même visage, les mêmes jambes maigres, mais elle n’a plus l’air d’un enfant. La déflagration qui a tué son amant l’a rendue sourde d’une oreille, le médecin a dit que ça passerait peut-être plus tard, qui sait ? Elle regarde le bébé, seul au centre de la cour de l’hôpital, elle ne voit que son corps et sa grosse tête qui pèse si lourd, l’ombre qui dessine sa silhouette dans la terre. C’est juste cet instant. Il n’y a pas besoin de nom, pas besoin de légende. Aliyah, Elie, Elijah, Lizbeth, l’être est libre comme un oiseau, là où il se pose est sa demeure. L’être n’a qu’une seule histoire, toujours la même, jamais semblable, toujours nouvelle. Et le monde est ce qui a lieu .

À PEU PRÈS APOLOGUE

Écrire, c’est comme le métro. Vous savez où vous allez, vous n’avez pas un choix infini de destinations, il y a des horaires à respecter, des zones obscures et de plus, ça n’est pas toujours agréable. Mais il y a tout ce que vous ne pouvez pas prévoir, ce qui vous transporte (sans jouer sur les mots), vous expose, vous atteint momentanément ou durablement. Je veux parler des secousses, du rythme, des rencontres. Les regards échangés, parfois glissant sur le bouclier des glaces, les mots captés, les bouts de phrases, conversations, monologues, instantanés insensés, fractures, fractionnés, opus incertum de bris et de débris dans toutes les langues, gestes arrêtés, expressions détachées de leur contexte, sourires extraits de visages, commissures tombantes, paupières voilées, éclats sur les verres des lunettes, soupirs, lâchers, borborygmes. Et les nuques, ah les nuques. On ne parlera jamais assez des nuques. Ployées, offertes au couperet, ou redondantes, musculeuses, coupées de plis épais. Les nuques encore proches de l’enfance, deux tendons aigus creusant le cervelet, attachées au trapèze des épaules. Les nuques plutôt que les mains, car les mains se cachent, les mains s’observent, elles ont appris à mentir comme les visages. Et plus que tout, les pieds. Non pas bêtes, ni beaux, ni glorieux même s’ils sont chaussés de cuir souple, de suède, ornés de boucles et d’œillets. Les pieds tout simplement posés sur le sol, chaussés de sabots, de tongs, sortis de leur coque et exposés au froid, à la pluie. La légende saint-sulpicienne autour de Baden-Powell, telle qu’inculquée aux enfants de cette troupe disparate et un peu honteuse, racontait naguère que le Maître, venu à Londres quelque temps après la guerre des Boers, observa dans un wagon de chemin de fer une femme bien mise, élégante et présentant tous les aspects de sa classe supérieure, mais dont les souliers révélaient deux semelles trouées, signal d’une grande précarité. Il aborda cette femme et le plus respectueusement du monde il la pria d’accepter une contribution en argent à même, pensa-t-il, de la soulager provisoirement de ses difficultés, et lui laissa sa carte de visite. L’histoire ne disait pas ce qui s’ensuivit, romance, ou aide désintéressée — par égard pour lui, je pencherais pour la première hypothèse. Elle a pour conclusion l’importance des pieds dans la relation humaine.

Schopenhauer, dans un essai tonique, Misère de la littérature , affirmait qu’il existe trois sortes d’écrivains. La première, faite d’auteurs qui n’ont rien à dire, et qu’il ignorait. Les deux autres catégories motivées, disait-il, par la nécessité d’affirmer quelque chose. Toute la différence vient de ce que dans un cas, l’auteur se lance à l’aventure et risque, comme le chasseur inexpérimenté, de revenir bredouille. Dans l’autre, l’écrivain réfléchit à ce qu’il doit dire, comme le chasseur rassemble le gibier grâce aux rabatteurs, et n’entame son œuvre qu’au terme de ce calcul. Dirai-je que, contrairement au philosophe, ma sympathie va au chasseur aventureux. Ne sachant pas exactement ce qu’il cherche, il se laisse entraîner par le hasard et il lui arrive de trouver une surprise inappréciable. Je ne suis pas chasseur, pas très carnassier non plus, mais je me souviens d’avoir accompagné naguère des chasseurs dans la forêt panaméenne, des Indiens qui ne tuent un animal que pour se nourrir. Ils n’ont pas de rabatteurs, ni d’arme perfectionnée. Mais leur agilité y supplée, et l’instinct les guide. Leurs sens sont aux aguets pour capter l’odeur d’un cerf ou d’un pécari, et ils montrent cette extraordinaire aptitude à réagir sur l’instant qui fait de leur chasse non un divertissement mondain et ennuyeux mais un jeu joyeux et nécessaire qui restitue à l’homme sa part animale. C’est ce que j’aimerais trouver dans la lecture, dans l’écriture. L’aventure.

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