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Jean-Marie Le Clézio: Désert

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Jean-Marie Le Clézio Désert

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La toute jeune Lalla a pour ancêtres les « hommes bleus », guerriers du désert saharien. Elle vit dans un bidonville, mais ne peut les oublier. La puissance de la nature et des légendes, son amour pour le Hartani, un jeune berger muet, une évasion manquée vers « leur » désert, l'exil à Marseille, tout cela ne peut que durcir son âme lumineuse. Lalla a beau travailler dans un hôtel de passe, être enceinte, devenir une cover-girl célèbre, rien n'éteint sa foi religieuse et sa passion du désert.

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Quand les hommes eurent fini de parler, chacun à son tour, debout à côté du cheikh Ma el Aïnine — tous ceux dont Nour avait entendu les noms prononcés autrefois par son père, les chefs de tribus guerrières, les hommes de la légende, les Maqil, Arib, Oulad Yahia, Oulad Delim, Aroussiyine, Icherguiguine, les Reguibat au visage voilé de noir, et ceux qui parlaient les langages des chleuhs, les Idaou Belal, Idaou Meribat, Aït ba Amrane, et ceux mêmes dont les noms étaient inconnus, venus des confins de la Mauritanie, de Tombouctou, ceux qui n’avaient pas voulu s’asseoir auprès des braseros, mais qui étaient restés près de l’entrée de la place, debout, enveloppés dans leurs manteaux, l’air à la fois craintif et méprisant, ceux qui n’avaient pas voulu parler. Nour les regardait tous, les uns après les autres, et il sentait le vide terrible qui se creusait sur leurs visages, comme s’ils allaient bientôt mourir.

Ma el Aïnine ne les voyait pas. Il n’avait regardé personne, sauf une fois, peut-être, quand son regard s’était arrêté un bref instant sur le visage de Nour, comme s’il était étonné de le rencontrer au milieu de tant d’hommes. C’était depuis cet instant, rapide comme un reflet, à peine perceptible, mais le cœur de Nour s’était mis à battre plus vite et plus fort, que Nour avait attendu le signe que le vieux cheikh devait donner aux hommes réunis devant lui. Le vieil homme restait immobile, comme s’il pensait à autre chose, tandis que ses deux fils, penchés vers lui, parlaient à voix basse. Enfin il sortit de sa robe son chapelet d’ébène et il s’accroupit dans la poussière, très lentement, la tête penchée en avant. Puis il commença à prier, en récitant la formule qu’il avait écrite pour lui-même, tandis que ses fils s’asseyaient à ses côtés. Bientôt, comme si ce simple geste avait suffi, la rumeur des voix humaines cessa, et le silence vint sur la place, intense et glacé dans la lumière trop blanche de la pleine lune. Les bruits lointains, à peine perceptibles, venus du désert, du vent, des pierres sèches des plateaux, et les cris hachés des chiens sauvages recommencèrent à emplir l’espace. Sans se saluer, sans dire un mot, sans faire un bruit, les hommes se levaient, les uns après les autres, et quittaient la place. Ils marchaient sur le chemin poussiéreux, un par un, parce qu’ils n’avaient plus envie de se parler. Quand son père toucha son épaule, Nour se leva et s’en alla lui aussi. Avant de quitter la place, il se retourna pour regarder l’étrange frêle silhouette du vieil homme, tout seul maintenant dans la clarté de la lune, qui psalmodiait sa prière en balançant le haut de son corps comme quelqu’un qui va à cheval.

Les jours suivants, l’inquiétude grandit encore dans le campement de Smara. C’était incompréhensible, mais tout le monde le sentait, comme une souffrance au cœur, comme une menace. Le soleil brûlait fort dans la journée, réverbérant sa lumière violente sur les angles des cailloux et sur le lit des torrents asséchés. Les contreforts de la Hamada rocheuse vibraient au loin, et on voyait sans cesse des mirages au-dessus de la vallée de la Saguiet. À chaque heure du jour arrivaient de nouvelles cohortes de nomades, harassés par la fatigue et par la soif, venus du sud par marches forcées, et leurs silhouettes se confondaient à l’horizon avec les fourmillements des mirages. Ils marchaient lentement, les pieds bandés dans des lanières de peau de chèvre, portant sur leur dos leurs maigres fardeaux. Ils étaient quelquefois suivis de chameaux faméliques et de chevaux boiteux, de chèvres, de moutons. Ils dressaient hâtivement leurs tentes à la lisière du campement. Personne n’allait les saluer, ni leur demander d’où ils venaient. Certains portaient les marques des blessures reçues dans les combats contre les soldats des Chrétiens ou contre les pillards du désert ; la plupart étaient à bout de forces, usés par les fièvres et par les maladies de ventre. Parfois arrivaient les restes d’une armée, décimée, sans chefs, sans femmes, des hommes à la peau noire presque nus dans leurs vêtements en loques, le regard vide et brillant de fièvre et de folie. Ils allaient s’abreuver à la fontaine, devant la porte de Smara, puis ils se couchaient par terre à l’ombre des murs de la ville, comme pour dormir, mais leurs yeux restaient grands ouverts.

Depuis la nuit de l’assemblée des tribus, Nour n’avait pas revu Ma el Aïnine ni ses fils. Mais il sentait bien que la grande rumeur qui s’était apaisée quand le cheikh avait commencé sa prière n’avait pas vraiment cessé. La rumeur n’était plus dans les paroles, maintenant. Son père, son frère aîné, sa mère ne disaient rien, et ils détournaient la tête comme s’ils ne voulaient pas qu’on les interroge. Mais l’inquiétude grandissait toujours, dans les bruits du campement, dans les cris des bêtes qui s’impatientaient, dans le bruit des pas des nouveaux voyageurs qui arrivaient du sud, dans les paroles dures que les hommes se jetaient entre eux ou contre leurs enfants. L’inquiétude était aussi dans les odeurs violentes, la sueur, l’urine, la faim, toute cette âcreté qui venait de la terre et des replis des campements. Elle grandissait dans la rareté de la nourriture, quelques dattes poivrées, le lait caillé et la bouillie d’orge qu’on mangeait vite, à la première heure du jour, quand le soleil n’était pas encore sorti des dunes. L’inquiétude était dans l’eau sale du puits que les pas des hommes et des bêtes avaient troublée, et que le thé vert ne parvenait pas à bonifier. Il y avait longtemps qu’il n’y avait plus de sucre, ni de miel, et les dattes étaient sèches comme des pierres, et la viande était celle, âcre et dure, des chameaux morts d’épuisement. L’inquiétude grandissait dans les bouches sèches et dans les doigts qui saignaient, dans la lourdeur qui pesait sur la tête et sur les épaules des hommes, dans la chaleur du jour, puis dans le froid de la nuit qui faisait grelotter les enfants dans les plis des vieux tapis.

Chaque jour, en passant devant les campements, Nour entendait les voix des femmes qui pleuraient parce que quelqu’un était mort pendant la nuit. Chaque jour, on était allé un peu plus loin dans le désespoir et la colère, et le cœur de Nour se serrait davantage. Il pensait au regard du cheikh qui flottait au loin sur les collines invisibles de la nuit, puis qui se posait sur lui, un bref instant, comme un reflet, et qui l’éclairait au-dedans de lui-même.

Tous, ils étaient venus de si loin vers Smara, comme si ce devait être là la fin de leur voyage. Comme si plus rien ne pouvait manquer. Ils étaient venus parce que la terre manquait sous leurs pieds, comme si elle s’était écroulée derrière eux, et qu’il n’était désormais plus possible de revenir en arrière. Et maintenant, ils étaient là, des centaines, des milliers, sur une terre qui ne pouvait pas les recevoir, une terre sans eau, sans arbres, sans nourriture. Leur regard allait sans cesse vers tous les points du cercle de l’horizon, vers les montagnes déchirantes du Sud, vers le désert de l’Est, ver les lits desséchés des torrents de la Saguiet, vers les hauts plateaux du Nord. Leur regard se perdait aussi dans le ciel vide, sans un nuage, où le soleil de feu aveuglait. Alors l’inquiétude devenait de la peur, et la peur de la colère, et Nour sentait une onde étrange qui passait sur le campement, une odeur peut-être, qui montait des toiles des tentes et qui tournait autour de la ville de Smara. C’était une ivresse aussi, l’ivresse du vide et de la faim qui transformait les formes et les couleurs de la terre, qui changeait le bleu du ciel, qui faisait naître de grands lacs d’eau pure sur les fonds brûlants des salines, qui peuplait l’azur des nuages d’oiseaux et de mouches.

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