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Jean-Marie Le Clézio: Désert

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Jean-Marie Le Clézio Désert

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La toute jeune Lalla a pour ancêtres les « hommes bleus », guerriers du désert saharien. Elle vit dans un bidonville, mais ne peut les oublier. La puissance de la nature et des légendes, son amour pour le Hartani, un jeune berger muet, une évasion manquée vers « leur » désert, l'exil à Marseille, tout cela ne peut que durcir son âme lumineuse. Lalla a beau travailler dans un hôtel de passe, être enceinte, devenir une cover-girl célèbre, rien n'éteint sa foi religieuse et sa passion du désert.

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Mais c’était leur vrai monde. Ce sable, ces pierres, ce ciel, ce soleil, ce silence, cette douleur, et non pas les villes de métal et de ciment, où l’on entendait le bruit des fontaines et des voix humaines. C’était ici, l’ordre vide du désert, où tout était possible, où l’on marchait sans ombre au bord de sa propre mort. Les hommes bleus avançaient sur la piste invisible, vers Smara, libres comme nul être au monde ne pouvait l’être. Autour d’eux, à perte de vue, c’étaient les crêtes mouvantes des dunes, les vagues de l’espace qu’on ne pouvait pas connaître. Les pieds nus des femmes et des enfants se posaient sur le sable, laissant une trace légère que le vent effaçait aussitôt. Au loin, les mirages flottaient entre terre et ciel, villes blanches, foires, caravanes de chameaux et d’ânes chargés de vivres, rêves affairés. Et les hommes étaient eux-mêmes semblables à des mirages, que la faim, la soif et la fatigue avaient fait naître sur la terre déserte.

Les routes étaient circulaires, elles conduisaient toujours au point de départ, traçant des cercles de plus en plus étroits autour de la Saguiet el Hamra. Mais c’était une route qui n’avait pas de fin, car elle était plus longue que la vie humaine.

Les hommes venaient de l’est, au-delà des montagnes de l’Aadme Rieh, au-delà du Yetti, de Tabelbala. D’autres venaient du sud, de l’oasis d’el Haricha, du puits d’Abd el Malek. Ils avaient marché vers l’ouest, vers le nord, jusqu’aux rivages de la mer, ou bien à travers les grandes mines de sel de Teghaza. Ils étaient revenus, chargés de vivres et de munitions, jusqu’à la terre sainte, la grande vallée de la Saguiet el Hamra, sans savoir vers où ils allaient repartir. Ils avaient voyagé en regardant les chemins des étoiles, fuyant les vents de sable quand le ciel devient rouge et que les dunes commencent à bouger.

Les hommes, les femmes vivaient ainsi, en marchant, sans trouver de repos. Ils mouraient un jour, surpris par la lumière du soleil, frappés par une balle ennemie, ou bien rongés par la fièvre. Les femmes mettaient les enfants au monde, simplement accroupies dans l’ombre de la tente, soutenues par deux femmes, le ventre serré par la grande ceinture de toile. Dès la première minute de leur vie, les hommes appartenaient à l’étendue sans limites, au sable, aux chardons, aux serpents, aux rats, au vent surtout, car c’était leur véritable famille. Les petites filles aux cheveux cuivrés grandissaient, apprenaient les gestes sans fin de la vie. Elles n’avaient pas d’autre miroir que l’étendue fascinante des plaines de gypse, sous le ciel uni. Les garçons apprenaient à marcher, à parler, à chasser et à combattre, simplement pour apprendre à mourir sur le sable.

Debout devant la tente, du côté des hommes, le guide était resté longtemps immobile à regarder bouger les caravanes vers les dunes, vers les puits. Le soleil éclairait son visage brun, son nez en bec d’aigle, ses longs cheveux bouclés couleur de cuivre. Nour lui avait parlé, mais il n’avait pas écouté. Puis, quand le campement avait été calme, il avait fait un signe à Nour, et ensemble ils étaient partis le long de la piste qui remontait vers le nord, vers le centre de la Saguiet el Hamra. Parfois ils avaient croisé quelqu’un qui marchait vers Smara, et ils avaient échangé quelques paroles :

« Qui es-tu ? »

« Bou Sba. Et toi ? »

« Yuemaïa. »

« D’où viens-tu ? »

« Aaïn Rag. »

« Moi, du Sud, d’Iguetti. »

Puis ils se séparaient sans se dire adieu. Plus loin, la piste presque invisible traversait des rocailles, des bosquets de maigres acacias. C’était difficile de marcher, à cause des cailloux aigus qui sortaient de la terre rouge, et Nour avait du mal à suivre son père. La lumière brillait plus fort, le vent du désert soulevait la poussière sous leurs pas. À cet endroit, la vallée n’était plus ouverte ; c’était une sorte de crevasse grise et rouge, qui étincelait par endroits comme du métal. Les cailloux encombraient le lit du torrent sec, pierres blanches, rouges, silex noirs sur lesquels le soleil faisait naître des étincelles.

Le guide marchait contre le soleil, penché en avant, la tête couverte par son manteau de laine. Les griffes des arbustes déchiraient les vêtements de Nour, zébraient ses jambes et ses pieds nus, mais il n’y prenait pas garde. Son regard était fixé devant lui, sur la silhouette de son père qui se hâtait. Tout à coup, ils s’arrêtèrent ensemble : le tombeau blanc était apparu entre les collines de pierres, étincelant dans la lumière du ciel. L’homme restait immobile, un peu incliné comme s’il saluait le tombeau. Puis ils recommencèrent à marcher sur les cailloux qui s’éboulaient.

Lentement, sans baisser les yeux, le guide montait vers le tombeau. À mesure qu’ils approchaient, le toit arrondi semblait sortir des pierres rouges, grandir vers le ciel. La lumière très belle et pure illuminait le tombeau, le gonflait dans l’air surchauffé. Il n’y avait pas d’ombre à cet endroit, simplement les pierres aiguës de la colline, et, au-dessous, le lit asséché du torrent.

Ils arrivèrent devant le tombeau. C’étaient juste quatre murs de boue peinte à la chaux, posés sur un socle de pierres rouges. Il y avait une seule porte pareille à l’entrée d’un four, obstruée par une large pierre rouge. Au-dessus des murs, le dôme blanc avait la forme d’une coquille d’œuf, et se terminait par une pointe de lance. Nour ne regardait plus que l’entrée du tombeau, et la porte grandissait dans ses yeux, devenait la porte d’un monument immense aux murailles pareilles à des falaises de craie, au dôme grand comme une montagne. Ici, s’arrêtaient le vent et la chaleur du désert, la solitude du jour ; ici finissaient les pistes légères, même celles où marchent les égarés, les fous, les vaincus. C’était le centre du désert, peut-être, le lieu où tout avait commencé, autrefois, quand les hommes étaient venus pour la première fois. Le tombeau brillait sur la pente de la colline rouge. La lumière du soleil se réverbérait sur la terre battue, brûlait le dôme blanc, faisait tomber, de temps à autre, de petits ruisseaux de poudre rouge le long des fissures des murs. Nour et son père étaient seuls près du tombeau. Le silence dense régnait sur la vallée de la Saguiet el Hamra.

Par la porte ronde, quand il a fait basculer la large pierre, le guide a vu l’ombre puissante et froide, et il lui a semblé sentir sur son visage comme un souffle.

Autour du tombeau, il y avait une aire de terre rouge battue par les pieds des visiteurs. C’est là que le guide et Nour s’installèrent d’abord, pour prier. Ici, en haut de la colline, près du tombeau de l’homme saint, avec la vallée de la Saguiet el Hamra qui étendait à perte de vue son lit desséché, et l’horizon immense où apparaissaient d’autres collines, d’autres rochers contre le ciel bleu, le silence était encore plus poignant. C’était comme si le monde s’était arrêté de bouger et de parler, s’était transformé en pierre.

De temps en temps, Nour entendait quand même les craquements des murs de boue, le bourdonnement d’un insecte, le gémissement du vent.

« Je suis venu », disait l’homme à genoux sur la terre battue. « Aide-moi, esprit de mon père, esprit de mon grand-père. J’ai traversé le désert, je suis venu pour te demander ta bénédiction avant de mourir. Aide-moi, donne-moi ta bénédiction, puisque je suis ta propre chair. Je suis venu. »

Il parlait comme cela, et Nour écoutait les paroles de son père sans comprendre. Il parlait, tantôt à voix pleine, tantôt en murmurant et en chantonnant, la tête se balançant, répétant toujours ces simples mots : « Je suis venu, je suis venu. »

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