Tatiana Rosnay - Elle s'appelait Sarah
Здесь есть возможность читать онлайн «Tatiana Rosnay - Elle s'appelait Sarah» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Современная проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.
- Название:Elle s'appelait Sarah
- Автор:
- Жанр:
- Год:неизвестен
- ISBN:нет данных
- Рейтинг книги:3 / 5. Голосов: 1
-
Избранное:Добавить в избранное
- Отзывы:
-
Ваша оценка:
- 60
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
Elle s'appelait Sarah: краткое содержание, описание и аннотация
Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Elle s'appelait Sarah»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.
Elle s'appelait Sarah — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком
Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Elle s'appelait Sarah», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.
Интервал:
Закладка:
« Non, dit-il, nous ne rentrerons pas. Ils ne nous le permettront pas. »
Elle sentit un vent froid et sinistre la traverser. Lui revint encore une fois à l'esprit ce qu'elle avait entendu de la conversation de ses parents, cachée derrière la porte, la peur qu'ils avaient, leur angoisse qui planait dans la nuit.
« Que veux-tu dire, Papa ? Où allons-nous ? Pourquoi on ne rentre pas ? Tu dois me dire ! Je t'en prie ! »
Elle avait presque hurlé les derniers mots.
Son père la regarda à nouveau. Il prononça encore une fois son prénom, très tendrement. Ses yeux étaient humides, ses cils piqués de larmes. Il porta la main à sa nuque.
« Sois courageuse, ma jolie chérie. Sois courageuse, la plus courageuse que tu peux. »
Elle n'arrivait pas à pleurer. Sa peur était si grande qu'elle engloutissait tout le reste, elle aspirait la moindre de ses émotions comme un trou noir avide et monstrueux.
« Mais je lui ai promis que je reviendrais, Papa. J'ai promis ! »
Il recommençait à pleurer et ne l'écoutait pas. Il était enfermé dans sa propre peine, dans sa propre peur.
On les fit tous sortir. La rue était déserte, si ce n'était une longue file de bus garés le long du trottoir. Des bus ordinaires, comme ceux que prenaient la mère et ses enfants pour traverser la ville : des bus de tous les jours, verts et blancs, avec des plates-formes à l'arrière.
On leur donna l'ordre de monter, on les tassa les uns contre les autres. La fillette chercha encore une fois du regard les uniformes vert-de-gris, tendit l'oreille pour entendre la langue rude et gutturale, tout ce dont elle avait appris à avoir peur. Mais il n'y avait là que des policiers, des policiers français.
À travers la vitre poussiéreuse du bus, elle reconnut l'un d'entre eux, un jeune avec des cheveux roux qui l'avait souvent aidée à traverser la rue en revenant de l'école. Elle cogna contre le carreau pour attirer son attention. Quand il l'aperçut, il détourna immédiatement le regard. Il semblait gêné, presque agacé. Elle se demanda pourquoi. Comme on les entassait dans le bus, un homme se mit à protester. On le frappa. Puis un policier hurla qu'il tirerait sur quiconque tenterait de s'échapper.
La fillette regardait vaguement défiler les immeubles et les arbres. Elle ne pensait qu'à son frère enfermé dans le placard dans l'appartement vide, et qui l'attendait. Elle était incapable de penser à autre chose. Ils traversèrent un pont, elle vit la Seine qui scintillait. Où allaient-ils ? Papa ne savait pas. Personne ne savait. Et tous avaient peur.
Un coup de tonnerre soudain les fit sursauter. La pluie s'abattit sur Paris, si dense que le bus dut s'arrêter. La fillette écoutait les gouttes s'écraser sur le toit du bus. La pause ne dura qu'un instant. Le bus reprit bientôt sa route, dans un crissement de pneus sur le pavé. Le soleil réapparut.
Le bus stoppa et on les fit descendre, dans un désordre de paquets, de valises et d'enfants en pleurs. La fillette ne connaissait pas cette rue. Elle n'était jamais venue dans ce quartier. Elle vit la ligne du métro aérien à l'autre bout de la rue.
On les conduisit vers un grand immeuble clair. Quelque chose était inscrit sur la façade en immenses lettres noires, mais elle ne parvint pas à lire. Elle vit alors que la rue entière était pleine de familles comme la sienne, descendant des bus, sous les hurlements de la police. La police française, et elle seule.
Accrochée à la main de son père, elle fut bousculée et poussée jusque sous une gigantesque arène couverte. Une foule innombrable était déjà massée ici, au centre de l'arène, et sur les sièges durs et métalliques des gradins. Combien étaient-ils ? Elle n'aurait su dire. Des centaines ? Il en arrivait sans arrêt. La fillette leva les yeux vers l'immense verrière bleue en forme de dôme. Un soleil sans merci perçait à travers.
Son père trouva un endroit où s'asseoir. La fillette observait le flot ininterrompu qui venait grossir la foule. Le bruit se fit de plus en plus intense, c'était une rumeur qui enflait, celle de milliers de voix, de sanglots d'enfants, de gémissements de femmes. La chaleur devint insupportable, de plus en plus étouffante à mesure que le soleil montait dans le ciel. Il y avait de moins en moins d'espace et ils étaient collés les uns contre les autres. Elle observa les hommes, les femmes, les enfants, leurs visages crispés, leurs yeux pleins d'effroi.
« Papa, dit-elle, combien de temps allons-nous rester ici ?
— Je ne sais pas, ma chérie.
— Pourquoi sommes-nous là ? »
Elle posa sa main sur l'étoile jaune cousue sur sa poitrine.
« C'est à cause de ça, n'est-ce pas ? dit-elle. Tout le monde ici en porte une. »
Son père sourit tristement.
« Oui, dit-il. C'est à cause de ça. »
La fillette fronça les sourcils.
« Ce n'est pas juste, Papa, dit-elle les dents serrées. Ce n'est pas juste ! »
Il la prit dans ses bras et murmura tendrement son prénom.
« Oui, mon amour, tu as raison, ce n'est pas juste. »
Elle s'assit contre lui, la joue appuyée contre l'étoile qu'il portait sur sa veste.
Il y avait un mois de cela, sa mère avait cousu les étoiles sur tous leurs vêtements. Sauf sur ceux de son petit frère. Quelque temps auparavant, leurs cartes d'identité avaient été tamponnées des mots « Juif » ou « Juive ». Puis il y eut tout un tas de choses qu'ils ne furent plus autorisés à faire. Jouer dans le square. Faire de la bicyclette. Aller au cinéma. Au théâtre. Au restaurant. À la piscine. Emprunter des livres à la bibliothèque.
Elle avait vu fleurir les panneaux un peu partout : « Interdit aux Juifs ». Et sur la porte de la fabrique où travaillait son père, un écriteau signalait « Entreprise juive ». Maman devait faire les courses après seize heures, quand il ne restait plus rien dans les magasins à cause du rationnement. Ils devaient voyager dans le dernier wagon de la rame de métro. Et être rentrés chez eux pour le couvre-feu, et ne pas quitter leur domicile avant le lever du soleil. Que leur était-il encore permis de faire ? Rien. Rien, pensa-t-elle.
Injuste. Tellement injuste. Pourquoi ? Pourquoi eux ? Pourquoi tout ça ? Personne ne semblait capable de lui fournir une explication.
Joshua attendait déjà dans la salle de réunion, en buvant le jus de chaussettes qu'il adorait. Je me dépêchai d'entrer et m'assis entre Bamber, le directeur photo, et Alessandra, la responsable des sujets société.
La pièce donnait sur la rue Marbeuf et son animation permanente, à deux pas des Champs-Élysées. Ce n'était pas mon quartier préféré – trop de monde, trop tape-à-l'œil – mais j'y venais tous les jours, habituée à me frayer un chemin le long de l'avenue, sur les vastes trottoirs poussiéreux et encombrés de touristes à toute heure de la journée, quelle que soit la saison.
Cela faisait six ans que j'écrivais pour l'hebdomadaire américain Seine Scenes. Il y avait une édition papier ainsi qu'une version sur le Net. J'écrivais une chronique sur les événements susceptibles d'intéresser les expatriés américains. Je faisais dans la « couleur locale », ce qui pouvait aller de la vie sociale à la vie culturelle – expos, films, restaurants, livres – mais aussi la prochaine élection présidentielle.
Ce n'était pas un travail si facile, en fait. Les délais étaient courts et Joshua despotique. Je l'aimais bien, mais il n'en restait pas moins un tyran. C'était le genre de patron qui refusait de prendre en compte la vie privée, le mariage, les enfants. Si une collaboratrice tombait enceinte, elle devenait invisible. Si une mère avait un enfant malade à la maison, il la foudroyait du regard. Cependant, il avait un œil perspicace, un vrai talent éditorial et un don troublant du timing parfait. Devant lui, nous nous inclinions et dès qu'il avait le dos tourné, nous nous plaignions, mais nous travaillions dur. La cinquantaine, né et élevé à New York, depuis dix ans à Paris, Joshua avait un air placide auquel il valait mieux ne pas se fier. Son visage était tout en longueur et son regard tombant. Mais dès qu'il ouvrait la bouche, il était le chef, indéniablement. On écoutait Joshua. Et personne n'aurait osé l'interrompre.
Читать дальшеИнтервал:
Закладка:
Похожие книги на «Elle s'appelait Sarah»
Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Elle s'appelait Sarah» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.
Обсуждение, отзывы о книге «Elle s'appelait Sarah» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.