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Tatiana Rosnay: Elle s'appelait Sarah

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Tatiana Rosnay Elle s'appelait Sarah

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« Tu as peur là-dedans ? », dit-elle doucement, alors que les hommes l'appelaient.

« Non, dit-il. Je n'ai pas peur. Enferme-moi. Ils ne m'attraperont pas. »

Elle referma la porte sur le petit visage blanc, fit un tour de clef. Puis la glissa dans sa poche. La serrure était dissimulée derrière un faux interrupteur pivotant. Il était impossible de deviner les contours du placard dans le panneau mural. Oui, il serait à l'abri. Elle en était sûre.

La fillette murmura une dernière fois le prénom de son frère et pressa la paume de sa main contre le bois.

« Je reviendrai plus tard. Je te le promets. »

Nous sommes entrés en cherchant à tâtons les interrupteurs. Pas de lumière. Antoine ouvrit une paire de volets. Le soleil pénétra dans l'appartement. Les pièces étaient nues et poussiéreuses. Sans un meuble, le salon paraissait immense. Les rayons dorés obliquaient par les hautes fenêtres crasseuses, dessinant des figures de lumière sur les lattes brunes du plancher.

Je regardai la pièce, les étagères vides, les traces rectangulaires sur les murs où de beaux tableaux étaient autrefois accrochés, la cheminée de marbre où je me rappelais avoir vu brûler de bons feux, l'hiver, contre lesquels Mamé venait réchauffer ses mains blanches et délicates.

Je m'approchai d'une des fenêtres et regardai dans la cour verte et tranquille. J'étais heureuse de savoir que Mamé était partie sans voir son appartement vide. Cela l'aurait bouleversée. Cela me bouleversait.

« Ça sent encore comme Mamé, dit Zoë. Shalimar.

— Ça sent aussi l'horrible Minette », dis-je en me pinçant le nez. Minette avait été le dernier animal de compagnie de Mamé. Une chatte siamoise incontinente.

Antoine me regarda, surpris.

« Le chat », expliquai-je. Je le dis en anglais.

Bien sûr je connaissais le féminin de chat, mais je connaissais aussi l'autre sens de chatte en français. Et entendre Antoine s'esclaffer à je ne sais quel double sens douteux était bien la dernière chose que je désirais à présent.

Antoine inspecta l'endroit d'un œil professionnel.

« L'électricité n'est plus aux normes, remarqua-t-il en pointant les vieux fusibles de porcelaine. Le chauffage aussi est une antiquité. »

Les énormes radiateurs étaient noirs de crasse et plus écaillés qu'une peau de serpent.

« Attends de voir la cuisine et les salles de bains, dis-je.

— La baignoire a des pattes en forme de griffes, dit Zoë. Elle va me manquer, si on l'enlève. »

Antoine inspecta les murs, en donnant de petits coups.

« Je suppose que Bertrand et toi voulez tout rénover ? », dit-il en me regardant.

Je haussai les épaules.

« Je ne sais pas ce qu'il veut faire exactement. C'est son idée, de reprendre cet endroit. Je n'étais pas très chaude. Je voulais quelque chose de plus… pratique. Quelque chose de neuf. »

Antoine sourit.

« Mais ce sera tout neuf quand nous aurons fini.

— Peut-être. Mais pour moi, ce sera toujours l'appartement de Mamé. »

Ici, l'empreinte de Mamé était partout, même si elle était partie en maison de retraite depuis neuf mois déjà. La grand-mère de mon mari avait vécu là des années. Je me souvenais de notre première rencontre, seize ans auparavant. J'avais été impressionnée par les tableaux anciens, la cheminée de marbre où trônaient des photos de famille dans des cadres d'argent, les meubles à l'élégante et discrète simplicité, les nombreux livres sur les étagères de la bibliothèque, le piano à queue recouvert d'un riche velours rouge. Ce salon lumineux donnait sur une cour intérieure paisible dont le mur d'en face était recouvert d'un épais tapis de lierre. C'était dans cette pièce que je l'avais vue pour la première fois, que je lui avais tendu la main maladroitement, pas encore à mon aise avec ce que ma sœur appelait « la manie française de s'embrasser ».

On ne serrait pas la main d'une Parisienne, même la première fois. On l'embrassait sur les deux joues.

Mais je ne le savais pas encore, à l'époque.

L'homme en imperméable beige regarda à nouveau sa liste.

« Attendez, dit-il à son collègue, il manque un enfant. Un garçon. »

Il prononça son prénom.

Le cœur de la fillette cessa de battre un instant. La mère regarda vers elle. La petite posa furtivement un doigt sur ses lèvres. Geste que les deux hommes ne virent pas.

« Où est le garçon ? », demanda l'homme à l'imperméable.

La fillette s'avança en se tordant les mains.

« Mon frère n'est pas là, monsieur, dit-elle, dans son français parfait, son français de souche. Il est parti au début du mois, avec des amis, à la campagne. »

L'homme à l'imperméable la fixa attentivement. Puis il fit un signe du menton au policier.

« Fouillez l'appartement. Vite. Le père se cache peut-être aussi. »

Le policier inspecta les pièces les unes après les autres, ouvrant soigneusement chaque porte, regardant sous les lits, dans les placards.

Tandis que l'un retournait l'appartement, l'autre attendait en faisant les cent pas. Quand il fut de dos, la fillette montra rapidement la clef à sa mère. Papa viendra le chercher, Papa viendra plus tard, marmonna-t-elle. Sa mère acquiesça. D'accord, semblait-elle dire, j'ai compris où il était. Mais elle se mit à froncer les sourcils, à mimer la clef, à demander avec des gestes où elle laisserait la clef pour le père et comment celui-ci ferait pour savoir où elle était. L'homme se retourna soudain et les observa. La mère se figea. La petite fille tremblait de peur.

Il resta à les observer un moment, puis il referma brutalement la fenêtre.

« Je vous en prie, il fait si chaud ici », dit la mère.

L'homme sourit. La fillette se dit qu'elle n'avait jamais vu d'aussi laid sourire.

« Nous préférons que les fenêtres soient fermées, madame, dit-il. Un peu plus tôt ce matin, une femme a jeté son enfant par la fenêtre avant de sauter elle-même. Nous ne voudrions pas que cela se reproduise. »

La mère ne dit rien, frappée d'horreur. La fillette fixa l'homme, avec de la haine dans le regard. Elle détestait chaque centimètre de sa personne. Elle maudissait son visage coloré, sa bouche humide, son œil morne et froid. Elle maudissait la façon dont il se tenait, les jambes écartées, son chapeau de feutre rejeté en arrière, ses mains grasses croisées dans le dos.

Elle le haïssait de toute la force de sa volonté, comme elle n'avait jamais haï dans sa vie, plus qu'elle n'avait haï cet affreux garçon de l'école, ce Daniel qui lui avait murmuré des choses horribles, dans un demi-souffle, des choses atroces au sujet de l'accent de son père et de sa mère.

Elle tendit l'oreille à la fouille minutieuse du policier. Il ne trouverait pas le petit frère. Le placard était trop savamment dissimulé. Le garçonnet était à l'abri. Ils ne le trouveraient jamais. Jamais.

Le policier revint. Il haussa les épaules en secouant la tête.

« Il n'y a personne », dit-il.

L'homme à l'imperméable poussa la mère vers la porte. Il demanda les clefs de l'appartement. Elle les lui tendit, en silence. Ils descendirent l'escalier, les uns derrière les autres, ralentis par le poids des sacs et des paquets que la mère portait. La fillette pensait à toute allure : comment donnerait-elle la clef à son père ? Où pourrait-elle la laisser ? À la concierge ? Serait-elle réveillée à cette heure ?

Bizarrement, celle-ci était déjà debout et attendait derrière la porte de sa loge. La fillette remarqua qu'elle avait une drôle d'expression sur le visage, une sorte de jubilation malveillante. Qu'est-ce que ça voulait dire ? se demanda la petite. Pourquoi n'avait-elle regardé ni elle ni sa mère mais seulement les deux hommes, comme si elle ne voulait pas croiser leurs regards, comme si elle ne les avait jamais vues ? Pourtant, la mère avait toujours été aimable avec cette femme, elle s'était occupée de son bébé de temps en temps, la petite Suzanne, qui pleurait souvent parce qu'elle avait mal au ventre. Oui, sa mère avait été tellement patiente, avait chanté des chansons à Suzanne dans sa langue natale, sans se lasser, et le nourrisson avait aimé cela et s'était endormi paisiblement.

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