Tatiana Rosnay - Elle s'appelait Sarah

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« Mais vous ne pouvez pas faire ça, continua le voisin. Ce sont des honnêtes gens, des gens bien ! Vous ne pouvez pas faire ça ! »

Au son de sa voix, des volets commencèrent à s'ouvrir, des visages apparurent derrière les rideaux.

Mais la fillette remarqua que personne ne bougeait, personne ne disait rien. Ils se contentaient de regarder.

La mère s'arrêta, incapable de continuer à marcher, le dos secoué de sanglots. Ils la poussèrent brutalement pour la faire avancer.

Les voisins regardaient la scène en silence. Même le professeur de musique se taisait à présent.

Soudain la mère se retourna et hurla à perdre haleine. Elle hurla le nom de son époux. Trois fois.

Les hommes la saisirent par le bras et la secouèrent sans égard. Elle lâcha ses bagages et ses paquets. La fillette voulut les faire cesser, mais ils la repoussèrent.

Un homme apparut sous le porche, un homme mince portant des vêtements froissés, avec une barbe de trois jours et des yeux rougis et fatigués. Il traversa la cour en marchant bien droit.

Quand il passa au niveau des deux hommes, il leur dit qui il était. Son accent était aussi prononcé que celui de la femme.

« Emmenez-moi avec ma famille », dit-il.

La fillette glissa sa main dans celle de son père.

Elle se dit qu'elle était en sécurité. En sécurité avec son père et sa mère. Tout cela finirait vite. C'était la police française, pas les Allemands. Personne ne leur ferait de mal.

Ils reviendraient bientôt dans l'appartement et Maman préparerait un bon petit déjeuner. Et le petit frère sortirait de sa cachette. Et Papa retournerait à l'atelier dont il était contremaître, en bas de la rue, où on fabriquait des ceintures, des sacs et des portefeuilles. Tout serait comme avant. Très vite, la vie redeviendrait sûre.

Dehors, il faisait jour. L'étroite rue était vide. La fillette se retourna sur son immeuble, sur les visages silencieux aux fenêtres, sur la concierge qui berçait la petite Suzanne.

Le professeur de musique leva lentement la main en signe d'au revoir. Elle fit de même en lui souriant. Tout allait bien se passer. Elle reviendrait, ils reviendraient tous. Mais le visage du violoniste exprimait tant de détresse. Des larmes coulaient sur ses joues, des larmes muettes qui disaient l'impuissance et la honte, et que la fillette ne comprenait pas.

« Lourd, moi ? Mais ta mère adore ça ! gloussa Bertrand en jetant un coup d'œil complice à Antoine. N'est-ce pas, mon amour, que tu aimes ça ? N'est-ce pas, chérie ? »

Il tourna sur lui-même dans le salon, claquant des doigts sur l'air de West Side Story.

Je me sentais bête, ridicule, devant Antoine. Pourquoi Bertrand prenait-il tant de plaisir à me faire passer pour l'Américaine pleine de préjugés, toujours prompte à critiquer les Français ? Et pourquoi restais-je plantée là à le laisser faire sans réagir ? À une certaine époque, cela m'amusait. Au début de notre mariage, c'était même notre blague favorite, qui faisait hurler de rire nos amis français comme nos amis américains. Au début.

Je souris, comme d'habitude. Mais de façon un peu crispée.

« As-tu rendu visite à Mamé dernièrement ? » demandai-je.

Bertrand était déjà passé à autre chose, occupé à prendre des mesures.

«Quoi ?

— Mamé, répétai-je patiemment. Je crois qu'elle aimerait beaucoup te voir. Elle serait sûrement heureuse de parler un peu de l'appartement. »

Ses yeux se plantèrent dans les miens.

« Pas le temps, amour. Vas-y, toi ! » Il me fît son regard suppliant. « Bertrand, je m'y rends chaque semaine, tu le sais bien. » Il soupira.

« C'est ta grand-mère après tout, dis-je.

— Mais elle t'adore, Miss America, dit-il avec un sourire. Et moi aussi je t'adore, baby. »

Il s'avança pour m'embrasser sur les lèvres. L'Américaine. « Alors, c'est vous l'Américaine ? » avait dit Mamé en guise d'introduction, des années en arrière, dans cette même pièce, en me toisant de ses pupilles grises et songeuses. L'Américaine. Oh oui, à quel point je m'étais sentie américaine avec ma coupe dégradée, mes baskets et mon large sourire, devant cette quintessence de femme française de soixante-quinze ans qui se tenait si droite, avec son profil aristocratique, son chignon impeccable et ses yeux malicieux. Pourtant, j'avais aimé Mamé au premier regard. Aimé son rire surprenant et guttural. Son humour à froid.

Encore aujourd'hui, je devais bien avouer que je l'aimais plus que les parents de Bertrand, qui me faisaient toujours sentir d'où je venais, même si j'avais déjà passé vingt-cinq ans à Paris, même si j'étais l'épouse de leur fils et la mère de leur petite-fille.

En quittant l'appartement, je me trouvai confrontée encore une fois à ce reflet gênant dans le miroir de l'ascenseur et pris soudain conscience que j'avais trop longtemps supporté les piques de Bertrand, en bonne pâte que j'étais.

Mais aujourd'hui, pour la première fois, et pour quelque obscure raison, je sentais que ce temps-là était révolu.

La fillette se tenait collée à ses parents. Ils avaient atteint le bout de la rue à présent et l'homme à l'imperméable ne cessait de leur répéter de se dépêcher. Elle se demanda où ils allaient. Pourquoi devaient-ils marcher si vite ? On les fit entrer dans un grand garage. Elle reconnut l'endroit, ce n'était pas loin de là où elle vivait ni de là où son père travaillait.

À l'intérieur, des hommes en salopettes bleues maculées de cambouis étaient plongés dans des moteurs. Les ouvriers levèrent les yeux vers eux en silence. Personne ne prononça le moindre mot. Puis la fillette aperçut tout un groupe de gens qui se tenaient là, avec des sacs et des paniers posés à leurs pieds. Elle remarqua qu'il y avait surtout des femmes et des enfants. Elle en connaissait quelques-uns. Mais aucun n'osa les saluer. Après un moment, deux policiers surgirent. Ils appelèrent des noms. Son père leva la main à l'appel du sien.

La fillette regarda autour d'elle. Elle aperçut un garçon de son école, Léon. Il avait l'air fatigué et effrayé. Elle lui sourit. Elle aurait voulu lui dire que tout irait bien, qu'ils rentreraient bientôt chez eux, que ça ne durerait pas, qu'on les renverrait. Mais Léon la fixait comme si elle était devenue folle. Elle se mit à regarder ses pieds en rougissant. Peut-être avait-elle tout faux. Son cœur battait à tout rompre. Peut-être les choses ne se passeraient-elles pas comme elle le pensait. Elle se sentit très naïve, très bête, très jeune.

Son père se pencha vers elle. Son menton mal rasé lui chatouilla l'oreille. Il prononça son prénom. Il lui demanda où était son frère. Elle lui montra la clef. Le petit garçon était à l'abri dans leur placard secret, murmura-t-elle, fière de ce qu'elle avait fait. Il était en sécurité.

Les yeux de son père s'écarquillèrent étrangement. Elle sentit ses mains lui serrer le bras.

« Mais ça va aller, dit-elle, tout ira bien pour lui. Le placard est grand, il y a assez d'air pour respirer. Et puis il a de l'eau et une lampe de poche. Tout ira bien pour lui, Papa.

— Tu ne comprends pas, lui dit son père, tu ne comprends pas. »

Et à son grand désarroi, elle vit des larmes monter dans ses yeux.

Elle le tira par la manche. Elle ne supportait pas de voir son père pleurer.

« Papa, dit-elle, nous allons rentrer à la maison, n'est-ce pas ? Nous irons après l'appel, hein Papa ? » Le père essuya ses larmes. Il la regarda avec des yeux si affreusement tristes qu'elle ne supporta pas de soutenir son regard.

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