Elsa Triolet - Roses à crédit

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Roses à crédit: краткое содержание, описание и аннотация

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Martine est belle, elle a le rare don d'aimer. Mais à notre âge de nylon, elle est venue su monde dans des conditions de l'âge de pierre. Aussi le confort moderne, le cosy-corner seront-ils son premier idéal, et le métier de manucure parmi les miroirs et les parfums d'un salon de coiffure suffit à ses rêves de beauté. Elle est en cela semblable à des millions d'êtres, car moins on possède de i choses n et plus le désir en est grand. Ainsi est né le crédit malin, l'enchantement des a facilités » qui comble les désirs.
Daniel Donelle, l'amour de Martine, est déjà au-delà de cet idéal électro-ménager. Rosiériste, touché par l'aile de la science, il rêve à une rose nouvelle. La belle Martine, jadis perdue dans les bois, l'avait attiré dans leurs mystérieuses profondeurs, mais le coq a chanté, et Daniel, stupéfait, trouve sa femme installée dans un petit appartement moderne acheté à crédit.
Un jour, Daniel créera la rose parfumée
, mais elle ne sera plus un hommage qu'à la souffrance.

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M. Georges était aimable avec naturel, c’était sa nature. On avait mangé une omelette flambée, et M. Georges s’en fut s’installer dans la pièce commune, pendant que les femmes lavaient la vaisselle, mettaient de l’ordre dans la cuisine. Vide-ordures, eau chaude, il n’est pas resté longtemps seul à lire le journal, M’man Donzert est venue très vite s’installer à côté de lui, sortit son tricot d’une corbeille à ouvrage ; Martine faisait les ongles à Cécile, et la radio chantonnait. Il prouvait bien pleuvoir au-dehors.

— Beauté, beauté… — reprit M. Georges, allongeant ses jambes et posant le journal du soir sur une petite table basse. — Titres de noblesse fragiles… noblesse fragile…

Triste à mourir, un violon semblait lui donner raison. M. Georges l’écouta un moment en silence, puis reprit d’une voix méditative :

— Te rends-tu compte, Martine, que tu as déjà gagné deux manches ? Je veux dire, dans ta courte vie…

Martine massait la main de Cécile avec une pâte aux amandes. M’man Donzert regarda son mari par-dessus les lunettes : Georges était un homme plein de tact, mais les jeunes filles, c’est délicat et ombrageux, se rendait-il compte de ce que cette rencontre de la veille représentait pour Martine ?

— … deux manches. La première, quand M’man Donzert t’a recueillie…, la deuxième, quand M’man Donzert t’a emmenée à Paris. C’est elle ton destin et ta bonne étoile. Songe, la petite-perdue-dans-les-bois, la voilà dans un grand immeuble moderne, à Paris ! Elle est belle, elle a du travail dans un Institut de luxe… Ne rate pas la manche suivante, fillette…

M’man Donzert plia son tricot : elle était trop énervée pour continuer à tricoter, lâchait des mailles. En vérité, toute la maison se sentait inquiète de ce qui avait bien pu arriver à Martine la veille au soir, et personne n’osait lui en parler directement, pas même Cécile. Mais cette rencontre, à Paris, que cela fût arrivé, avait quelque chose de surnaturel. Le rêve d’une jeune fille romanesque, un rêve qui aurait dû fondre devant un quelconque homme réel, M’man Donzert commençait à trouver ce rêve anormalement tenace… Jusque-là, elle se disait seulement que l’homme réel tardait à paraître et que la passion de Martine pour ce Daniel, auquel elle n’avait jamais parlé, ressemblait à de la folie. Toutes les fillettes commencent par s’amouracher au hasard, il leur faut un objet pour rêveries amoureuses, puis vient l’homme réel. Mais cette Martine, qui continuait à attendre, avec une patience fervente et têtue, et ce Daniel qui passait sans un regard pour elle… Alors, M’man Donzert aurait voulu lui parler, la prévenir… de quoi au juste ? Où cela pouvait la mener… mais quoi, cela ? Il n’y avait rien à dire contre Daniel, jusque-là il n’avait pas essayé de profiter de la situation, au contraire. Il était d’une famille respectable et l’on disait son père fort riche, quand même il continuait à vivre dans sa vieille ferme sans l’aménager. Qu’avait-il donc de si inquiétant, ce Daniel ? Probablement, la passion que Martine lui vouait. Le côté sorcier en lui venait d’elle. D’ailleurs, de lui-même, qu’en savait-on ? Qu’il ait été héroïque pendant la Résistance, c’était beau, ça… encore que se faire condamner à mort fût excessif… Maintenant, à cause de ses prouesses, il se trouvait être un étudiant attardé, il avait quand même vingt-trois ans, et ne faisait qu’entrer à l’École d’Horticulture, à Versailles… Alors, quand est-ce qu’il commencerait à gagner sa vie ? Le père Donelle passait pour quelqu’un qui avait fait un nœud si serré aux cordons de sa bourse qu’il était difficile à défaire. Et puis le fait que Martine eût toujours voué à ce Daniel un pareil culte ne voulait pas dire que lui de son côté aurait du sentiment pour elle, et il serait capable d’en profiter et de la laisser tomber… Cette Martine, une sotte et une folle ! M’man Donzert pensait que c’était aussi sa faute à elle de ne pas avoir su, en bonne catholique, inculquer à Martine le sens du péché pour ainsi dire. Et depuis qu’on habitait Paris, les petites n’allaient même plus à la messe, le dimanche, ni elle, d’ailleurs, non plus. M. Georges se montrait fort respectueux de la religion de sa femme, mais on ne pouvait pas lui demander de changer aussi radicalement ses habitudes du dimanche. Mais il s’agissait bien de cela… Messe ou pas messe, les parents adoptifs de Martine étaient aux cent coups.

— Martine a toujours été raisonnable, dit M’man Donzert, et c’est vrai qu’elle n’est pas faite, avec les goûts qu’elle a, pour épouser un ouvrier. Elle n’y songe pas. Moi, je suis d’une famille d’ouvriers, et mon premier mari était un ouvrier, mais je comprends bien que mes filles veuillent s’élever au-dessus de notre condition…

— M’man, dit Cécile, personne ne veut « s’élever » au-dessus de toi… Qu’est-ce que tu racontes… Jacques est un ouvrier et c’est très bien comme ça…

Martine massait les mains blanches de Cécile ; les siennes n’étaient pas moins parfaites, avec des ongles longs, roses, nacrés…

— Ça, on le saura après, si « c’est très bien comme ça… », dit M’man Donzert, impatientée, mais Martine, encore moins que toi, est faite pour épouser un ouvrier. Vous autres princesses, Georges l’a dit ! D’ailleurs il n’en est pas question, du moins pour Martine. Tu sais bien, Martine, comment tu es, tu tournes de l’œil quand tu vas dans des cabinets qui ne sont pas propres… Et il te faut changer les serviettes tous les jours… Et le lit ! Tu as les reins rompus si tu n’as pas un sommier et un matelas extra, pour un peu il te faudrait des draps de linon…

— La Princesse sur le petit pois… Curieux… curieux…

M. Georges lissait sa calvitie luisante de propreté. Il était songeur, d’autant plus qu’il écoutait en même temps sa femme et la radio, qui racontait une histoire insolite et on ne savait plus à quoi se rapportait son « curieux »…

— Connaissez-vous ce conte, Mesdames ? continua-t-il. Une Reine-mère, pour marier son fils, voulait une vraie princesse… alors les filles qui se présentaient, les candidates-fiancées, elle leur faisait passer une épreuve : elle les gardait à coucher, et sur un beau lit faisait échafauder des matelas, l’un plus moelleux que l’autre… Il y en avait tant et tant, que la fille qui voulait épouser le prince et se disait princesse authentique, se trouvait tout en haut, sous le ciel de lit, en satin bleu… Or, entre le sommier et tous ces matelas, la Reine-mère glissait un petit pois, un seul tout petit pois. Le lendemain matin elle venait réveiller la jeune fille et lui demandait : « Avez-vous bien dormi, Princesse, le lit est-il bon ? » Et toutes les prétendantes répondaient : « Oh, oui, Madame la Reine, Votre Majesté, j’ai fort bien dormi, ce lit est du duvet… » Alors, la Reine-mère disait : « Allez-vous-en ! Vous n’êtes pas une vraie princesse. » Enfin, un jour, arrive au palais une fillette… elle portait une robe de coton et des sabots, ses grands cheveux tressés faisaient deux fois le tour de sa tête, son tour de taille égalait son tour de cou, et elle avait les yeux comme deux soleils… « Je suis une princesse lointaine, dit-elle à la Reine, et je veux, Madame, me marier avec votre fils, parce que je l’ai toujours aimé, depuis que, toute petite, j’ai vu son portrait…

— Dans Match ? fit Cécile rieuse, mais les autres lui firent : « Chut-t-t ! »

— … « Comme vous y allez ! répondit la Reine-mère. Mon fils est encore plus beau que son portrait dans Match , et vous, ma fille, vous n’êtes qu’une gardeuse d’oies ! Je veux bien pourtant vous faire passer la nuit au palais, histoire de rire… » On conduisit la petite avec sa robe de coton et ses sabots dans la chambre somptueuse, où le lit était déjà fait, avec tous ses matelas, ses beaux draps en dentelles et le petit pois glissé entre le sommier et les matelas. Les femmes de chambre déshabillèrent la petite, défirent ses grands cheveux d’or qui tombaient jusqu’à terre, ondulés comme la mer lorsque souffle une petite brise… Habillée de ses cheveux seuls, l’enfant monta l’échelle qu’il (allait appuyer contre le lit, pour se hisser à son sommet…

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