Elsa Triolet - Roses à crédit

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Martine est belle, elle a le rare don d'aimer. Mais à notre âge de nylon, elle est venue su monde dans des conditions de l'âge de pierre. Aussi le confort moderne, le cosy-corner seront-ils son premier idéal, et le métier de manucure parmi les miroirs et les parfums d'un salon de coiffure suffit à ses rêves de beauté. Elle est en cela semblable à des millions d'êtres, car moins on possède de i choses n et plus le désir en est grand. Ainsi est né le crédit malin, l'enchantement des a facilités » qui comble les désirs.
Daniel Donelle, l'amour de Martine, est déjà au-delà de cet idéal électro-ménager. Rosiériste, touché par l'aile de la science, il rêve à une rose nouvelle. La belle Martine, jadis perdue dans les bois, l'avait attiré dans leurs mystérieuses profondeurs, mais le coq a chanté, et Daniel, stupéfait, trouve sa femme installée dans un petit appartement moderne acheté à crédit.
Un jour, Daniel créera la rose parfumée
, mais elle ne sera plus un hommage qu'à la souffrance.

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LE PETIT POIS

Ils prenaient toujours le petit déjeuner ensemble, dans la cuisine, sur une table vert d’eau, une de ces matières brillantes, toujours propres. Le café dans une belle cafetière perfectionnée, beurre, confiture, pain grillé… des bols à fleurs, de l’argenterie inoxydable… Cécile et Martine prenaient en plus des jus de fruits, M. Georges, des œufs sur le plat, une tranche de jambon La radio ronronnait doucement, chantait ou parlait, on ne distinguait pas très bien, l’essentiel était d’avoir ce petit bruit de fond.

— L’homme heureux que je suis, — dit M. Georges, dépliant le journal, dans une grande odeur de café et de pain grillé, — vous souhaite, Mesdames, une bonne journée.

M’man Donzert, autrement dit M me Georges, préparait les tartines pour son mari, l’œil sur Martine, les yeux cernés, silencieuse. Cécile regardait Martine et l’heure : elle travaillait dans une agence de voyages, comme sténodactylo. À eux quatre, ils gagnaient bien leur vie, et M. Georges payait facilement les traites de cet appartement et de la boutique de coiffeur pour hommes qui se trouvait au rez-de-chaussée de la même maison, une maison toute neuve, à la porte d’Orléans. M me Donzert, pardon, M me Georges, tenait la caisse de la boutique, et il y avait deux garçons. Elle aurait préféré continuer son métier de coiffeuse, mais le local ne s’y prêtait pas, et elle n’aurait pour rien au monde voulu contrarier en quoi que ce fût son mari. M. Georges était la gentillesse même, pimpant comme un coiffeur pour dames, grand et — qu’y faire ? — chauve.

— Bon, fit M. Georges, pliant Le Parisien Libéré, cela va aussi mal que d’habitude, rien à signaler. On descend, M’man Donzert ? Fillettes, fillettes, dépêchez-vous…

Il ne pleuvait plus, ce matin. Les rues de Paris étaient d’une fraîcheur humide, animées, reposées. Le ressort remonté, chaque passant s’en allait faire ce qu’il était supposé faire. Cécile et Martine prenaient l’autobus ensemble. Il y en avait toujours plusieurs, c’était le terminus, et elles choisissaient toujours les mêmes places. Le contrôleur leur souriait. Une belle fille, tout et tous lui sourient. Mais devant deux belles filles ensemble, les sourires s’épanouissent, et il arrive que cela tourne à la rigolade ou à l’obscénité. Cécile et Martine, très Parisiennes, ignoraient ces choses-là. Un jour, elles remarqueront peut-être qu’on a cessé de leur sourire, et elles se sentiront alors désemparées comme si la Seine avait abandonné Paris, ou le jour avait cessé de suivre la nuit. Mais elles n’en étaient pas encore là, et le contrôleur leur souriait, le vis-à-vis avançait un genou, et le voyageur debout avait un regard appuyé…’Tout se passait normalement.

Cécile ne posait pas de questions. La veille, il était déjà trop tard quand Martine de retour s’était assise sur le bord du lit de Cécile… Elle avait des yeux démesurés, qui ne voyaient rien. Tout ce que Cécile parvint à tirer d’elle ce fut qu’elle avait rencontré Daniel et dîné avec lui dans une brasserie près de la gare Saint-Lazare. Elle s’était couchée sans faire sa toilette, chose extravagante, jamais arrivée depuis qu’elles partageaient leur chambre. Et c’était Cécile qui avait eu du mal à s’endormir, écoutant la respiration régulière de Martine. Cécile, elle, à nouveau fiancée… Depuis Paul, celui du village, elle avait eu d’autres fiancés, et toujours les fiançailles se trouvaient rompues pour une raison ou une autre. Cette fois, cela semblait vouloir tenir. En réalité, Jacques n’avait pas encore fait sa demande officiellement. Un ouvrier de chez Renault, que Cécile avait rencontré chez la cousine de sa mère ; M’man Donzert rêvait d’un autre gendre, mais puisque Cécile y tenait, ou du moins semblait y tenir…

— Tu déjeunes avec Jacques ? — demanda Martine, pour dire quelque chose, avant de descendre à la Concorde : elles ne s’étaient pas dit un mot de tout le trajet, comme si elles avaient été fâchées, et Dieu sait qu’elles ne l’étaient pas ! Jamais ni à l’école, ni depuis, il n’y avait eu une fâcherie entre elles…

— Oui… À ce soir, Martine ?

— Oui, oui… à ce soir…

Elle ne revoyait donc pas Daniel ce soir.

M me Denise, une femme très grande, mince et majestueuse, habillée de beige, les cheveux blancs, le visage jeune, allait et venait dans les salons, l’œil à tout et à la pendule : les premières clientes allaient arriver. M me Denise était la directrice, le bras droit du grand patron qui n’apparaissait que rarement. Les employées se changeaient au vestiaire, et transformées en anges bleus gagnaient rapidement leurs cabines respectives, y mettaient de l’ordre dans les pots, tubes, flacons, coton, gaze, crèmes et fards… Tout le reste était aspiré, aéré, lavé, essuyé, le linge changé, avec dans les placards des tas de serviettes, peignoirs, etc.

Martine entra dans la cabine quand la cliente, étendue, se reposait après le massage. Elle avait devant elle, sur le coussin, une main nue. Des doigts presque pointus, roses au bout, chaque phalange un peu renflée, la douce paume à peine sillonnée… Le reste de la femme couchée sur le dos, enveloppé dans un grand drap éponge, était invisible, le visage couvert d’une serviette mouillée. À son chevet, M me Dupont, l’esthéticienne, tripotait ses pommades, onguents et lotions… Le silence, la détente…

— Vous me les taillez en amande, n’est-ce pas ? dit la forme enveloppée. Et à nouveau le silence…

— Je vous remets le même vernis ?

— M me Dupont, libérez-moi un œil, s’il vous plaît…

M me Dupont enleva la serviette et la femme apparut… elle apparut avec l’éclat bleu foncé de ses yeux, dans toute sa beauté célèbre aux quatre coins du monde. Elle sourit à Martine, sûre de son effet, de l’effet immanquable de sa beauté, que Martine éprouva même à travers son idée fixe… C’est avec vénération qu’elle mettait le vernis choisi, sur ces ongles taillés en amande, elle en éprouvait comme du bonheur. Une chose si belle, si parfaite… Elle en avait de la chance, de travailler ici, dans l’impeccable, et si Daniel… Elle s’abîma dans ses rêves qui avaient maintenant des éléments nouveaux à se mettre sous la dent, une réalité vivante, effrayante comme toute réalité qu’on ne façonne pas comme un ongle, en amande, une réalité impossible à vernir… un homme qui agit à sa guise. Les mains défilaient devant Martine souriante, affable… Il y eut le déjeuner, au réfectoire, l’Institut comptait près de deux cents employées et employés. Elle mangeait, toujours souriante, mais prétextait un mal de tête pour ne pas être obligée de prendre part aux conversations.

— Vous êtes pâlotte, Martine… — lui dit M me Denise qui avait un faible pour cette fille si jolie et si précise dans son travail, une employée modèle — vous avez beaucoup de rendez-vous aujourd’hui ?

— Toute la journée…

— Vous travaillez trop bien, tout le monde vous demande !..

Elle était bien habituée à son travail, Martine, à la maison, aux femmes autour d’elle, à Paris… Et si Daniel…

— Notre siècle, — disait M. Georges, le soir, toute la famille réunie autour du bifteck-frites sur la table vert d’eau, — notre siècle ne connaît qu’une divinité, qu’une royauté, la beauté ! La princesse dont tu nous parles, Martine, célèbre par sa beauté, est une authentique princesse, même si elle est née à la porte Saint-Ouen. Dans notre XX esiècle, les titres de noblesse se portent sur le corps, on n’a pas à chercher dans le Gotha. Vous êtes, fillettes, des princesses, n’en doutez pas ! Et ma femme — une reine !

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