Elsa Triolet - Roses à crédit

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Roses à crédit: краткое содержание, описание и аннотация

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Martine est belle, elle a le rare don d'aimer. Mais à notre âge de nylon, elle est venue su monde dans des conditions de l'âge de pierre. Aussi le confort moderne, le cosy-corner seront-ils son premier idéal, et le métier de manucure parmi les miroirs et les parfums d'un salon de coiffure suffit à ses rêves de beauté. Elle est en cela semblable à des millions d'êtres, car moins on possède de i choses n et plus le désir en est grand. Ainsi est né le crédit malin, l'enchantement des a facilités » qui comble les désirs.
Daniel Donelle, l'amour de Martine, est déjà au-delà de cet idéal électro-ménager. Rosiériste, touché par l'aile de la science, il rêve à une rose nouvelle. La belle Martine, jadis perdue dans les bois, l'avait attiré dans leurs mystérieuses profondeurs, mais le coq a chanté, et Daniel, stupéfait, trouve sa femme installée dans un petit appartement moderne acheté à crédit.
Un jour, Daniel créera la rose parfumée
, mais elle ne sera plus un hommage qu'à la souffrance.

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Le téléphone, grossier comme toujours, vint couper la parole à M. Georges. Martine laissa tomber la main de Cécile… « Vas-y, toi… « dit-elle très bas, la voix étranglée. Cécile courut dans le petit vestibule :

— Allô ! Allô !.. faisait sa voix. Oui, oui, Jacques, c’est moi…

Mais la porte se fermait, elle l’avait repoussée du pied, et sa voix disparut : elle devait parler très bas…

— Depuis le temps qu’elle fréquente ce garçon, il serait temps qu’il fît sa demande officiellement…

Décidément, M’man Donzert était très nerveuse ce soir. Tout le monde se taisait, attendant Cécile. Elle ne fut pas longue, et s’asseyant à nouveau devant une Martine pâle et immobile, lui tendait sa main :

— Alors, Père ?… La petite est au sommet du lit, dit-elle, continue…

— Bon… — M. Georges renversa sa calvitie, réfléchit un instant et continua : — La voilà donc sous le ciel du lit, toute menue dans ses grands cheveux… On tire les rideaux du lit, on éteint les lumières, et tout le monde s’en va. La nuit descend sur le Palais… Une longue nuit noire. Le matin, la Reine-mère, entourée de toutes ses dames d’honneur, fait son entrée dans la chambre à coucher où les prétendantes-fiancées subissaient leur épreuve. On ouvre les rideaux de satin blanc, brodé d’étoiles d’argent, qui tombaient du ciel de lit, et l’on découvre un lit tout défait, les draps de travers, les couvertures qui pendent, et là-haut, là-haut la petite, les cheveux emmêlés sur les oreillers bouleversés, toute pâle, des cernes mauves autour de ses yeux immenses… Avant qu’on ait pu lui poser une seule question sur la raison de tout ce désordre, la voilà qui éclate en sanglots, et on entend sa petite voix : « Je vous demande pardon, Majesté… mais j’ai passé une nuit atroce, je n’ai pas fermé l’œil, j’ai mal partout, des courbatures et des douleurs… Je ne sais ce qu’il y a dans ce lit, on dirait un pavé, un roc, juste au niveau des reins, c’est simplement horrible… Cela n’aurait pas été pire si j’avais couché sur un tas de cailloux !.. » — « Dans mes bras ! s’écria la Reine-mère, voilà enfin une vraie princesse ! Je te donne mon fils, le Prince, pour mari. Soyez heureux ! » Le Prince vint saluer la Princesse, ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants…

— C’est bien beau tout ça, mais je n’ai pas de prince à ma disposition pour en donner un à chacune de mes princesses sur le petit pois…

M’man Donzert se leva pour aller à la cuisine ; c’était l’heure de l’infusion qu’on avait l’habitude de prendre avant de se mettre au lit. Elle cria aux deux filles :

— Reposez-vous, mes enfants, ne bavardez pas trop tard…

Cécile et Martine couchaient dans la même chambre, comme au village. Une salle de bains commune les séparait de la chambre des parents. Il y avait un roulement pour le bain complet : Martine le soir, Cécile le matin, et les parents, qui ne prenaient leur bain qu’une fois par semaine, avaient droit à la salle de bains tout le dimanche. Comme ça, jamais on ne se dérangeait.

Cécile et Martine se déshabillaient. Elles avaient chacune sa coiffeuse, toute en miroir, et sur laquelle, en ordre parfait, étaient alignés des produits de beauté. Et il y en avait ! elles se servaient à la boutique de M. Georges, même quand ça n’était pas des échantillons, et puis, Martine rapportait de l’Institut de beauté toutes les nouveautés dans ce domaine, au fait des propriétés miraculeuses de chacun de ces produits… Elles s’amusaient à essayer toutes les teintes à la mode des fards, tous les nouveaux parfums qu’elles pouvaient avoir en réclame chez M. Georges et à l’Institut, qui en lançait à chaque saison… En plus, Martine et Cécile raffolaient des boîtes, il y en avait un grand nombre sur leurs coiffeuses, en porcelaine, cristal, opaline, nacre, bois, précieux… Entre les deux coiffeuses, sur un petit rayon, trônaient deux Saintes Vierges de Lourdes, les vers luisants de leurs nuits. Elles se déshabillaient, les robes aussitôt pendues dans le placard, le linge de chacune sur une petite chaise Louis XV laquée gris et recouverte d’un satin vert d’eau : on aimait beaucoup le vert d’eau dans la maison… Et puis, comme Martine préférait le bleu ciel et Cécile le rose, cela faisait une moyenne. Les couvre-lits étaient également vert d’eau, en satin artificiel, matelassés. Aux murs, il y avait les mêmes images qu’au village, des stars et starlettes et pin-up, de préférence nues, elles trouvaient que cela allait mieux dans une chambre à coucher. Entre les deux lits une table de chevet et, côté extérieur, un petit fauteuil crapaud au chevet de chacune.

— Quand je serai mariée, — Martine enlevait sa culotte et se dirigeait vers la salle de bains, toute nue, — j’aurai un matelas à ressorts…

Quand elle avait terminé ses ablutions, Cécile était, comme d’habitude, déjà au lit. Si Martine préférait le bleu ciel et Cécile le rose, elles aimaient toutes les deux les chemises de nuit forme Empire, la taille haute sous les seins, les petites manches bouffantes… Martine, devant la coiffeuse, se mettait de la crème, Cécile l’avait déjà fait et, couchée sur le dos, essayait de ne pas graisser la taie d’oreiller, ses cheveux blonds bien tirés et attachés avec un ruban.

— J’aurai un matelas à ressorts, répéta Martine, en se couchant, c’est cher, mais avec les facilités de paiement…

Elle éteignit et remonta un peu la sonorité de la radio, qui éclairait la chambre comme une veilleuse vivante, et faisait la pige aux Saintes Vierges.

— Je n’ai pas voulu le dire tout à l’heure… quand M. Georges racontait l’histoire de la princesse… dit Martine, mais le fait est que je ne suis pas très bien couchée ! Et toi ?…

— Moi, ça va… j’ai fait mon creux…

— Je me suis renseignée pour le matelas à ressorts… Tu dors, Cécile ?…

Cécile dormait. Martine retourna à Daniel. Non pas qu’elle l’eût quitté, mais quand elle se savait seule éveillée dans la maison endormie, c’était comme si personne ne pouvait entendre ses pensées. Elle était morte d’angoisse, rongée par l’inquiétude et le bonheur… Et s’il allait à nouveau disparaître ? Si cela devait recommencer ? L’attente ! La patience l’abandonnait, elle n’en pouvait plus… Ils avaient pris rendez-vous pour le samedi suivant, là-bas, sous les arcades. Daniel habitait au foyer de l’école, à Versailles, mais ne lui avait-il pas dit que les élèves étaient libres de sortir et de rentrer quand ils voulaient, que ce n’étaient pas des internes. Et, pourtant, il ne lui proposait pas de la revoir tout de suite, le lendemain… Il était raisonnable, il faisait ses études raisonnablement, il n’avait pas l’intention de sécher des cours pour elle. Il voulait bien la voir le samedi parce que, même s’il rentrait tard, il pouvait dormir le lendemain. Elle, elle était prête à ne plus jamais dormir de sa vie, pour ne pas en perdre une miette, pour voir Daniel, entendre sa voix, sentir ses lèvres sur sa main… Il n’avait même pas essayé de l’embrasser… Ah, mon Dieu, Martine n’en pouvait plus, sûr qu’elle allait en mourir, de cette attente, maintenant qu’elle pouvait compter les jours, les heures, les minutes-La vie réelle, c’était une chose atroce, elle allait son chemin, l’ogresse. Il fallait que Martine dormît pour Daniel, de quoi aurait-elle l’air ce samedi prochain… Et Martine s’endormit aussitôt.

AU SEUIL D’UNE FORÊT OBSCURE

Daniel Donelle se rappelait bien Martine-perdue-dans-les-bois, assise sur une borne, à l’entrée du village : elle l’attendait, et il savait bien que c’était lui qu’elle attendait. Lorsqu’il la rencontrait par hasard, et qu’il la voyait prête à défaillir, c’était, semblait-il, simplement d’émotion, comme si, pour elle, il n’y avait ni hasard, ni surprise, comme si chaque instant de sa vie elle l’attendait. Même à Paris, lorsqu’il l’avait rencontrée, sous les arcades, place de la Concorde, à la façon dont elle le regarda sans un bonjour, on aurait pu croire que Daniel était en retard au rendez-vous qu’ils s’étaient donné ici même, et qu’elle boudait à cause de ce retard. Elle répondait à peine, regardait ailleurs… Elle l’aurait sûrement suivi dès ce premier soir, seulement lui, l’idée ne lui en était pas venue, comme ça tout de suite. Une jeune fille, si jeune fille, sans coquetterie, et une payse par-dessus le marché. Au village, cette enfant amoureuse qu’il voyait grandir, lui inspirait une sorte de respect pour ce qu’il connaissait de l’imagination diffuse, timide, du brouillard physique dont il venait de sortir lui-même. Honnêtement, il entendait ne pas donner matière aux divagations dont il se savait le centre sans en tirer vanité : ce n’était qu’une fillette. D’autres amours attendaient Daniel au village, il en était fort occupé, et Martine était bien le dernier de ses soucis. Pourtant, une nuit, devant le château embrasé de la petite ville de R…, une silhouette blanche à contre-jour l’avait attiré, c’était du marbre auquel il manquait un piédestal… Il avait reconnu Martine, et elle lui avait paru admirable ! Lorsque d’un seul coup toutes les lumières s’étaient éteintes, la nuit complice l’avait poussé à parler, et, séducteur et troublé, il avait dit à cette femme nocturne : « Martine, je me serais bien perdu dans les bois avec toi… » Heureusement quelqu’un avait appelé : « Martine !.. » et le charme rompu, il avait pris la route… Heureusement, parce qu’en réalité ce n’était que la petite Martine aussitôt oubliée.

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