Jean-Marie Le Clézio - La quarantaine

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«Que reste-t-il des émotions, des rêves, des désirs quand on disparaît? L’homme d’Aden, l’empoisonneur de Harrar sont-ils les mêmes que l’adolescent furieux qui poussa une nuit la porte du café de la rue Madame, son regard sombre passant sur un enfant de neuf ans qui était mon grand-père? Je marche dans toutes ces rues, j’entends le bruit de mes talons qui résonne dans la nuit, rue Victor-Cousin, rue Serpente, place Maubert, dans les rues de la Contrescarpe. Celui que je cherche n’a plus de nom. Il est moins qu’une ombre, moins qu’une trace, moins qu’un fantôme. Il est en moi, comme une vibration, comme un désir, un élan de l’imagination, un rebond du cœur, pour mieux m’envoler. D’ailleurs je prends demain l’avion pour l’autre bout du monde. L’autre extrémité du temps.»

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Au moment même où l ’Ava sort de la rade, surgit, irréelle, merveilleuse au-dessus de l’horizon, la silhouette du château et les deux hautes cheminées de l ’Amazone.

La quarantaine

27 mai

Plate est par 19° 52’de latitude sud, et 57° 39’de longitude est. À environ 20 milles au nord du cap Malheureux, c’est une île presque ronde, dont la forme rappelle, en plus petit, celle de Maurice. Contrairement à ce que son nom pourrait laisser croire, l’île est occupée au sud-ouest par les restes d’un double cratère dont les bords se sont effondrés du côté de la mer. Née de la formidable poussée volcanique qui a soulevé le fond de l’océan il y a dix millions d’années, l’île a d’abord été rattachée à Maurice par un isthme qui s’est lentement enfoncé dans l’Océan. Plate est flanquée au sud-est d’un îlot aride appelé Gabriel. Un rocher de basalte en forme de pyramide est détaché de la pointe la plus à l’est, et sert de refuge aux oiseaux de mer: Pigeon House Rock. D’autres îles sont disséminées au large, et témoignent de l’ancienne plate-forme: l’île Ronde, l’île aux Serpents, et, près des côtes de Maurice, Gunner’s Quoin, le Coin de Mire.

Nous avons débarqué à Plate, vers neuf heures, par une mer forte. Le Dalhousie, un schooner ancien, transformé en vapeur, battant pavillon de la marine britannique, nous a pris à l’aube dans la rade de Port-Louis, par une coupée reliée directement au pont inférieur de l ’Ava. Vers midi, le schooner a mouillé au sud-est de l’île Plate, mais le vent violent et la houle nous ont obligés à attendre jusqu’en fin d’après-midi. Deux canots ont enfin été mis à la mer pour l’opération du débarquement des passagers. Les canots ont manqué plusieurs fois se retourner, tandis que les passagers restaient suspendus aux palans. Jacques et Suzanne regardaient avec appréhension l’île devant laquelle nous étions arrêtés. La muraille sombre du volcan, les broussailles qui recouvrent les pentes, et les grandes plaques de basalte de la baie des Palissades, où les vagues déferlaient dans un grondement de tonnerre. Nous n’apercevions sur l’île aucun signe de vie, sauf de temps à autre le passage d’un goéland emporté par le vent, s’évanouissant en même temps que son cri grinçant. Sur le pont du schooner, les passagers se pressaient autour des palans. Quelques Européens, hommes et femmes emmitouflés dans des couvertures, s’abritant des rafales de pluie sous leurs parapluies noirs. Sur le pont, j’ai reconnu Mr. et Mrs. Metcalfe, l’homme d’affaires Véran, d’autres silhouettes que je ne distinguais pas. Le reste des passagers était constitué des immigrants indiens embarqués à Zanzibar, la plupart en transit venant de l’Inde. Des soutes du schooner montaient par instants les éclats de voix, les appels, des pleurs d’enfants. Avec ce ciel bas et sombre, la pluie qui fouettait à l’horizontale, et les vagues frangées d’écume qui couraient sur la mer verte, cela semblait une scène de naufrage.

J’ai regardé Jacques, à côté de moi, si pâle et fragile, serré contre Suzanne. Tous deux semblaient fascinés par la forme sombre de l’île flanquée de son îlot comme un gigantesque mammifère marin échoué dans la tempête avec son petit.

À ce moment, l’impression de catastrophe imminente était irrésistible. Le vent brisé par le rempart du volcan tourbillonnait dans la baie, arrachait l’écume aux vagues qui couraient en sens contraire, tandis que les nuages noirs glissaient vers le sud, si vite qu’il semblait que la terre entière basculait vers l’avant. Déjà les canots revenaient du rivage, après avoir déposé les premiers immigrants. Un câble avait été fixé sur la plage à un poteau et relié par une chaloupe jusqu’au pont du schooner. Je n’eus pas le temps de m’interroger sur l’utilité de cette manœuvre: bientôt une navette, montée sur poulie, emportait les premières charges au-dessus des vagues, jusqu’au rivage.

Étrangement, la vue de ce câble tendu entre le navire et l’île sembla rassurer les passagers, qui maintenant se pressaient autour de la porte pour accéder à la plate-forme qui les descendrait jusqu’aux canots. Après les femmes et les enfants, suivirent les hommes. Les passagers de première se mêlaient aux immigrants, et dans le trouble de la tempête on ne distinguait plus les races ni les privilèges. Chacun avait dû laisser la plus grande partie de ses bagages à bord de l ’Ava, car on n’attendait pas un séjour de plus de quelques jours. M. Alard, devant l’inquiétude des passagers, avait même parlé, sans hausser la voix, de quelques heures de quarantaine sur l’île Plate, avant d’arranger le transfert à la pointe aux Canonniers, à Maurice. Pourtant, quelques-uns avaient emporté leurs affaires, Mr. et Mrs. Metcalfe leurs sacoches de cuir contenant leur matériel de botanistes, et les immigrants leurs ballots de linge, leurs sacs de provisions.

Les canots commencèrent le va-et-vient entre le schooner et la côte. Ceux des immigrants qui avaient prévu d’emmener toutes leurs affaires sur Plate, de peur d’être volés, durent y renoncer en voyant les risques qu’ils encouraient. Les canots ne pouvaient approcher de la plage à moins de dix mètres, pour ne pas être chavirés par les vagues qui déferlaient. Les passagers devaient se jeter à la mer entre deux creux et se hisser au moyen de la corde du va-et-vient jusqu’à la dalle de basalte. Des immigrants avaient failli périr noyés, agrippés à leurs ballots. Un des marins avait dû les arracher de force à leurs bagages car le ressac les tirait vers le large.

Bientôt la plupart des passagers furent à terre. Jacques et Suzanne descendirent en dernier. Jacques emportait sa mallette de médecin et le sac de Suzanne, et pour ma part je n’emportais rien qu’un carnet et le crayon à mine qui avait appartenu autrefois à Eliacin, et le volume des poésies de Longfellow que Suzanne m’avait confié. Les embruns et la pluie nous avaient transpercés, nos habits nous collaient à la peau comme un drap mouillé. Par contraste, quand nous nous jetâmes dans la vague pour nager jusqu’au rivage, la mer nous parut douce et tiède. Une forte lame nous poussa jusqu’à la dalle de basalte. Nous avons pensé en même temps à la mer où nous nous étions baignés, à Hastings, l’été passé.

La baie des Palissades s’éclaira tout à coup dans une trouée de soleil. Elle était immense, tragique, arrondie au pied du volcan, bordée d’une végétation vert sombre qui l’abritait du vent. Du fond de la baie, des hommes arrivaient, des Indiens qui habitaient déjà l’île. Ils s’étaient sans doute abrités de la pluie sous les palmes pour regarder le débarquement. Ils restaient à mi-chemin, tandis que les voyageurs, déjà remis de l’épreuve, marchaient vers eux. Suzanne était immobile au bord, tournée vers la mer. Elle regardait la silhouette du schooner qui s’éloignait déjà, sa cheminée crachant un nuage de fumée dans les bourrasques. Jacques a mis un bras autour de ses épaules. «Viens, ne restons pas ici.» Elle l’a suivi à contrecœur. Sa longue robe trempée par l’eau de mer collait à ses jambes, à sa poitrine. Son visage était tendu par l’émotion. Il y avait si longtemps qu’elle attendait ce voyage, le retour de Jacques à Maurice, à la maison d’Anna. Elle ne pouvait rien imaginer de pire que cette attente, ce naufrage sur un îlot battu par le vent et par la pluie. Elle tremblait. «Viens, allons nous mettre à l’abri.» Elle s’est appuyée sur nous deux et nous avons marché dans la direction du village des coolies.

La plupart des voyageurs avaient déjà trouvé refuge dans une grande case à toit de palmes en haut de la baie, près des plantations. Un peu plus loin il y avait d’autres maisons, alignées le long d’une rue centrale. Des panaches de fumée s’échappaient des toits. Sur la plage, les immigrants s’occupaient des vivres débarqués par le va-et-vient. Ils avaient entreposé les ballots et les caisses sous un toit de feuilles. Des tonneaux d’huile avaient été portés par la vague jusqu’aux dalles de basalte, et poussés en haut de la plage par les Indiens. Toute la manœuvre avait été exécutée sous la surveillance d’un homme étrange, grand et maigre, vêtu d’une longue robe et coiffé d’un turban bleu pâle, appuyé sur une canne plus haute que lui. C’était la première fois que je voyais le sirdar Shaik Hussein. Il y avait dans le débarquement quelque chose de rigoureux qui m’effrayait, parce que cela ne signifiait pas une étape de quelques heures, comme l’avait laissé croire M. Alard, mais les préparatifs d’un séjour dont personne ne pouvait prévoir la fin.

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