Tonino Benacquista - Tout à l’ego

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Tout à l’ego: краткое содержание, описание и аннотация

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Un homme tout juste sorti du coma qui reçoit de l'infirmière qui l'a veillé la transcription de ses secrets les plus enfouis, de son passé le plus perdu. Un type qui veut être enterré près d'un bordel. Des histoires de couples, de magnétoscope et de pétition. Des rencontres qui ne se feront jamais, des rencontres qui se feront tout de même. La solitude d'un surdoué de neuf ans.
Dix nouvelles succulentes, à l'ironie douce-amère, au style léger et aux intrigues à pirouettes, par l'auteur de
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La call-girl et le paparazzo… La call-girl et le paparazzo… Elle avait dit ça avec tellement de naturel que l’idée a commencé à germer.

Elle se réveille doucement, je lui tends un verre de citronnade glacée qu’elle boit à petites gorgées. Elle me dit qu’elle a trop chaud et se gratte dans le bikini à cause du sable.

L’année suivante fut la plus épique de mon existence. Notre association était née et notre couple n’allait pas tarder à suivre. La call-girl et le paparazzo s’étaient mis à travailler en duo. Mêmes milieux, mêmes perversions, mêmes cibles. Elle appâtait, recueillait les renseignements nécessaires, couchait avec les people, pendant que je les mitraillais aux bons endroits et aux bons moments. Anne était devenue le meilleur rabatteur que j’aie jamais eu. D’une certaine manière j’étais aussi devenu le sien, plus d’une fois je l’ai rencardée sur des types qui ne demandaient qu’à la rencontrer, et nous avons pris en tenaille tout ce beau monde, par amour du lucre. (Pas uniquement, il y avait plein d’autres choses, mais l’argent était notre seule dialectique avouable.) Une année grandiose, plongés tous deux dans une spirale cynique, et cette descente aux enfers avait fini par nous lier l’un à l’autre. Deux pourris devant l’éternel. Mais, question pourriture, nous n’étions pas les seuls. Il y avait aussi ses clients et les lecteurs de mon hebdo. Ça commençait à faire du monde. Là était d’ailleurs notre seul réel plaisir : si nous ne valions pas grand-chose, le reste de l’humanité n’avait aucune leçon à nous donner. Noircir le tableau nous permettait d’affadir la noirceur de nos âmes, et rien ne nous rassurait plus que les mille compromissions dont nous étions chaque jour les témoins. Là où la corruption marquait des points, nous applaudissions, aux premières loges, consolés de notre propre vilenie. Nous ne savions pas encore que le prix à payer était bien au-dessus de nos moyens. La moindre parole d’espoir, le plus petit geste de tendresse nous étaient interdits, sans parler des projets d’avenir. Combien de temps pensions-nous tenir ?

Dis-moi, mon amour, à quel moment es-tu tombée amoureuse de moi ? Tu peux me le dire, maintenant. C’était à Formentera, hein ? Dans cette bicoque où tu es venue me retrouver, tu t’en souviens ? Non ? Mais si… Tu passais la semaine chez cet imbécile de peintre… Tu ne veux pas répondre ? A moins que ça ne soit… En Floride ? Le jour où ça a failli mal tourner, tu te souviens… le joueur de tennis qui a flairé la combine… Les photos étaient bonnes… Dans l’aéroport tu as failli craquer, avoue-le… Je t’avais demandé d’être à moi et moi seul… Qu’est-ce que tu as, mon amour ? C’est la chaleur ?

Un jour, en regardant les clichés tout frais où on la voyait se pavaner auprès d’un magnat du béton, elle a dit :

— Si on le faisait chanter, celui-là ?

— … Quoi ?

— On lui fait cracher le paquet. Ça nous mettrait à l’abri pendant six mois. (Voilà le genre de formulation qu’elle se permettait alors. Une fille si cultivée…)

— Qu’est-ce que tu veux de plus ? Notre business marche bien.

— Et ça te suffit ?

— Oui.

— C’est minable.

— Tu dois être crevée pour me dire un truc pareil.

Elle m’a repoussé quand j’ai voulu la prendre dans mes bras.

— Tu es fatiguée. Ces derniers temps, on n’a pas arrêté. Si on partait en vacances ?

— Tu ne sais vraiment dire que ça, imbécile.

— Je peux te proposer mieux. On arrête tout. On se marie. On…

Elle a éclaté de rire.

— Mariés ? Tous les deux ? C’est tout ce que tu as trouvé ? On dépense l’argent qui nous reste dans un Club Med et on revient au bout de six mois dans ton pavillon d’Athis-Mons ? Tu sais où je suis née ? Je ne l’ai jamais dit à personne, je suis née dans la Creuse, dans un petit bled qui s’appelle La Souterraine. La Souterraine dans la Creuse, tu crois que ça s’invente, ça ? Tu comprends pourquoi j’ai besoin d’air, pourquoi j’ai besoin d’avions, d’argent et de tout ce qui bouge ? Tu veux que je t’explique, imbécile ?

Pour sauver la face, j’ai essayé de jouer le mépris, mais personne ne pouvait être aussi fort qu’elle à ce jeu-là.

— Et si je te louais pendant une semaine, comme tous ces braves gens ? Après tout, t’es jamais qu’une pute.

Au sourire qu’elle m’a fait à cet instant précis, j’ai su qu’elle était allée bien plus loin que je n’irais jamais.

Le soir même nous avions un job à assurer dans une villa au sud de Barcelone. Cette garce (c’est bien ce que je pensais d’elle à ce moment-là) n’a rien fait pour me faciliter les choses. À plusieurs reprises elle a cherché des yeux ma planque au risque de me faire repérer par les sbires de son client. Vu de loin, à travers l’objectif, il avait l’air d’un gars plutôt honnête. Pas un pervers comme les autres. Il aurait pu passer pour un bon père de famille aux allures de gentleman. À cause de ça, j’ai failli partir plus d’une fois. J’aurais dû le faire. Je ne sais pas ce qui a mal tourné. Ses gardes du corps m’ont entouré sans que je ne m’aperçoive de rien. (Aujourd’hui, je suis presque sûr qu’Anne m’avait vendu, mais le doute subsiste.)

La suite est floue. Je me souviens d’elle, son regard fuyant pendant que les gars me hissaient sur le rebord de la fenêtre. J’ai hurlé son nom. Je n’ai pas compris pourquoi ils ne me frappaient pas. La dernière image qui me reste : mes mains qui s’accrochent à la rambarde et des talons rageurs qui m’écrasent les doigts. J’ai lâché.

À mon réveil, à l’hôpital, Étienne et Chalais étaient là. Ils avaient beau essayer de prendre tout ça à la rigolade, je savais bien avant tout le monde, avant les médecins et leurs diagnostics, que cette fois la machine était enrayée pour de bon. Fracture du bassin, œil gauche paralysé, et un bizarre tremblement dans les mains qui ne me quitterait plus. Durant les six mois de convalescence, dans ma banlieue, j’ai attendu qu’elle vienne. Cet épisode m’avait définitivement brouillé avec le hasard, et réconcilié avec la logique. N’était-il pas logique que tout se termine comme ça ?

Chalais a fait preuve d’une rare élégance quand j’ai voulu reprendre le job. Au lieu de me dire que je n’étais plus capable de tenir un appareil photo, il m’a proposé de gentilles bricoles, l’enterrement d’un acteur au cimetière Montparnasse et un cocktail de stars. Je l’ai remercié pour sa délicate hypocrisie. Au bout d’un an, pourtant, j’ai eu envie de revoir Anne. J’ai passé mon temps au téléphone en essayant de la pister à travers le monde. Un soir, elle a daigné répondre.

— Comment tu t’en sors ?

— Pas trop mal. Maintenant je tire les photos des autres, au supermarché, j’ai les mains dans le révélateur toute la journée, mais ça va.

— Qu’est-ce que tu veux ?

— Des vacances. Tu me les dois, Anne. Rien que quelques jours. Je t’attends.

— Tu sais bien que c’est impossible. Tu es mal en point. Tu n’as plus un sou. Ça va servir à quoi ?

— Je crois qu’on va trouver un arrangement.

— … Qu’est-ce que tu veux dire ?

— Je t’ai parlé de mon album ?

— Quel album ?

— Le nôtre. Cent clichés de toi et de tes amants. Ceux que j’ai salis dans la presse, ceux qui tomberaient de haut s’ils apprenaient d’où venaient les tuyaux. Et ça fait mal, de tomber de haut. J’en sais quelque chose.

— Salaud…

— Je t’attends.

Le soir même elle était là, un sac de voyage en main, plus belle encore qu’il y a sept ans.

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