Olga Forche - Vêtus De Pierre

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1923, Nous sommes en Russie, un vieillard nous conte son histoire: Il va nous faire vivre le long et odieux chemin de sa trahison…Il nous emporte dans les salons frivoles qui faisaient rage dans les années 1860, ces salons plein d’esprit et de légèreté.Vêtus de pierre: l’incarcération de Mikhaïl, et d’une manière différente c’est aussi celle de Véra et de Serguéi, le narrateur. Serguéi, un vieillard enfermé dans ses remords et libéré par sa folie…Vêtus de pierre, c’est également une ode à tous ces jeunes révolutionnaires russes sacrifiés sur l’autel de leurs idéaux.J’ai adoré ce petit roman qui par son écriture ressemble à un petit bijou; et surtout j’ai été intriguée par son auteur Olga Forche

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Je l’arrêtai en le priant de ne plus abuser de ma patience de sujet fidèle, car, ne pouvant me résoudre à une dénonciation, j’avais pour devoir de le provoquer en duel pour mettre fin à ses discours séditieux.

Mikhaïl déclara soudain avec un bon rire:

– Va, fleuris dans l’innocence, je ne t’exciterai plus; si tu fais ta carrière, tu auras peut-être l’occasion de me pendre!

Depuis, nous étions en froid. Mais je ne pouvais plus empêcher la venue de Mikhaïl à Lagoutino: il y était invité par le vieillard lui-même, séduit par ses talents de danseur et bien disposé à son égard depuis la mémorable soirée chez ma tante, où Mikhaïl l’avait sauvé de la bouilloire.

Quant aux visites que celui-ci rendait à Véra à Smolny, comme prétendu cousin, le père n’en savait rien. Véra, atteinte de faiblesse générale et d’anémie, était autorisée exceptionnellement à passer les fêtes à la maison. Tout portait à croire que Lagoutine, cédant enfin aux instances de sa fille, la reprendrait pour toujours, avant qu’elle ait terminé ses études.

Nous avions fait presque en silence les dix verstes qui séparaient Lagoutino du relais de poste. Je contemplais, comme d’habitude, les splendeurs du soleil qui se couchait dans la plaine et, attendri par ce doux spectacle, je parlai à Mikhaïl de mon amour pour Véra, dans un style imagé. J’évoquai le mythe platonicien des deux moitiés d’homme qui, à leur rencontre, doivent fusionner ou périr. Mikhaïl avait compris.

– Un amour pareil, dit-il, est indigne de l’être humain. On meurt non pas de quelque chose, mais pour quelque chose. Tout homme qui se considère comme tel, doit avoir un idéal. Et après réflexion il ajouta: C’est d’ailleurs notre privilège à nous. Le beau sexe, lui, est voué en général à la mort du papillon qui se brûle à la flamme.

– Alors, interrompis-je sans dissimuler ma joie, tu estimes que la femme est incapable d’aller au bûcher, comme le firent Jean Hus et d’autres?

Je pensais que Mikhaïl en voulait à Véra d’avoir mal accueilli ses idées révolutionnaires.

– La femme ira n’importe où, répliqua-t-il. Mais, le plus souvent, elle le fait pour suivre celui qu’elle aime.

J’étais aux anges: mes espoirs revivaient! Pendant les entrevues de Mikhaïl et de Véra, je n’avais jamais observé la rougeur subite ni les regards baissés qui s’allument soudain, symptômes infaillibles de la passion naissante. Certes, je savais que pendant ses visites Mikhaïl offrait à la jeune fille, avec un salut respectueux, non pas des bonbons français, à en croire l’inscription marquée sur la boîte, mais des livres de tendances libérales. Quant à leurs entretiens, ils étaient toujours graves et fort ennuyeux à mon avis. Je m’attendais d’un jour à l’autre à ce que Véra, lasse de ces enseignements, cherchât une distraction ne fût-ce que dans les arts, plus conformes à la jeunesse poétique. En prévision de ce revirement, le désir d’être – en contrepoids à Mikhaïl – ferré sur la peinture, me faisait visiter assidûment l’Ermitage impérial et lire quantité d’ouvrages étrangers sur ces collections merveilleuses.

Nous trouvâmes le vieux Lagoutine sur le perron décoré de fraîche verdure. Des branches de sapin, fixées en bouquets à de hautes perches, donnaient l’illusion d’un bois de palmiers surgi en pleine province de N. Devant la maison, sur une butte gazonnée, une vingtaine de belles filles en sarafans [2]du dimanche et de gars en chemises écarlates roulaient des œufs de différentes couleurs. Une multitude de rigoles en bois descendaient la pente, et c’était joli à voir, tous ces œufs bleus, rouges, verts et jaunes qui parsemaient, tels des joyaux, l’herbe émeraude. Pour finir, on dansa en rond et toutes les femmes et les jeunes filles allèrent embrasser le maître, qui leur donnait un rouble ou un joli foulard, à l’occasion de Pâques.

– De toute la religion chrétienne, c’est le rite du baiser que j’honore le plus, dit ce vieux libertin.

Et il éclata de rire, montrant ses longues dents encore saines. Il était beau et robuste, mais son crâne chauve et son double menton lui donnaient l’air d’un dindon, comme l’avait justement remarqué Mikhaïl.

Je regardai Véra: pâle et anxieuse, elle fixait Mosséitch, un être difforme qui avait une grosse tête et la taille d’un enfant. C’était le mauvais génie d’Éraste Pétrovitch. Rejeton de la noblesse française, instruit et cruel, il s’était mis au service de Lagoutine. Son vrai nom était Charles Delmas, mais les paysans l’avaient surnommé Mosséitch. Ce personnage avait la perversité d’un démon. Ayant appris le russe, il alliait le cynisme raffiné de sa nation sceptique à la brutalité féroce de nos mœurs. Éraste Pétrovitch ne pouvait avoir de meilleur conseiller en matière de dépravation et de jouissances sadiques. Aussi l’appréciait-il particulièrement dans ce coin perdu de la campagne, sans compter qu’il aimait fort la pureté de son français.

Quand le tour de l’embrassade fut à la belle Marfa, la jeune épouse du palefrenier Piotr, un brave garçon, Mosséitch parla à l’oreille d’Éraste Pétrovitch. Celui-ci ricana et feignit de ne pas s’apercevoir que Marfa, cachée derrière une voisine, se glissait dans la foule des jeunes filles pour échapper au baiser du maître. Mais quand toutes les paysannes, après avoir remercié leur seigneur pour les cadeaux, s’en revinrent chez elles en chantant, Éraste Pétrovitch se tourna vers le staroste, un vil flagorneur, et lança d’un air détaché:

– Piotr mérite une distinction.

Véra, le sang au visage, affronta hardiment Lagoutine:

– Mon père, vous ne ferez pas de mal à Piotr!

Les sourcils d’Éraste Pétrovitch avaient tressailli, ses yeux clairs et durs semblaient presque blancs. Mais il se contint et répondit à sa fille en français:

– Je voudrais que vos rêves de jeunesse ne sortent pas des murs de la bibliothèque.

– Et maintenant, nous dit-il, je vous prie de dîner sans moi, nous nous reverrons ce soir. Profitez à votre aise des plaisirs de la campagne: nous avons d’excellents chevaux d’équitation, un canot, des équipages… Mais dès que vous verrez trois fusées au-dessus de la maison, ayez la bonté de revenir. Je vous ai préparé un spectacle et ménagé une surprise qui, je l’espère, vous ravira tous les trois! Éraste Pétrovitch nous embrassa d’un regard qui me mit mal à l’aise.

Le dîner, luxueux et servi par des domestiques en livrée, se passa dans une atmosphère de gêne. La place du maître était occupée par la vieille Arkhipovna, la nourrice de Véra: tel était le caprice du vieux depuis l’expulsion de la dernière gouvernante française.

– Allons voir les Linoutchenko, ils sont peut-être de retour! proposa Véra après le repas.

Absorbés par nos pensées, nous suivîmes longtemps le village [3]sans proférer un mot. Parvenus à une haie, nous enfilâmes une ruelle étroite comme un boyau, où deux télègues n’auraient pu se croiser. Les volets des masures laissaient pendre des boulons de fer et bien que ce fût jour de fête, des auges traînaient ça et là, parmi des chiffons et des pots cassés.

– Quelle ignorance! dit Véra. Le village a brûlé plus d’une fois, mais on s’obstine à bâtir à l’ancienne mode. Or, mon père a tout un rayon de livres sur le perfectionnement des constructions en bois. Personne ne se soucie des pauvres paysans.

– Patience, répliqua Mikhaïl, ils se débrouilleront tout seuls, pour peu qu’on les mette sur la voie.

Leur entretien me déplaisait naturellement. Nous traversions d’adorables prairies émaillées de fleurs bleues et de pissenlits au parfum de miel, qui agitaient leurs corolles d’or. Je cueillis le plus gros et l’offris à Véra en disant:

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