Olga Forche - Vêtus De Pierre

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Vêtus De Pierre: краткое содержание, описание и аннотация

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1923, Nous sommes en Russie, un vieillard nous conte son histoire: Il va nous faire vivre le long et odieux chemin de sa trahison…Il nous emporte dans les salons frivoles qui faisaient rage dans les années 1860, ces salons plein d’esprit et de légèreté.Vêtus de pierre: l’incarcération de Mikhaïl, et d’une manière différente c’est aussi celle de Véra et de Serguéi, le narrateur. Serguéi, un vieillard enfermé dans ses remords et libéré par sa folie…Vêtus de pierre, c’est également une ode à tous ces jeunes révolutionnaires russes sacrifiés sur l’autel de leurs idéaux.J’ai adoré ce petit roman qui par son écriture ressemble à un petit bijou; et surtout j’ai été intriguée par son auteur Olga Forche

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Nous étions devant l’Institut Smolny. Certes, il a fallu le talent prodigieux et le goût exquis de Giacomo Quarenghi pour éviter la monotonie et l’aspect de caserne dans la conception de cette façade qui mesure plus de cent toises de long, sans autre ornement qu’un motif trois fois répété de colonnes engagées, aux chapiteaux somptueux. Cet édifice est vraiment digne de voisiner avec la magnifique cathédrale de Rastrelli. C’est ainsi que les grands architectes, ignorant la concurrence mesquine, savaient se passer de main en main le flambeau de la beauté. Je me souviens toujours avec plaisir que Quarenghi, en signe de vénération pour l’œuvre de Rastrelli, ôtait par tous les temps son chapeau devant la cathédrale, dans un profond salut à l’art de son créateur…

Matvéi Ivanovitch, le gigantesque suisse en habit rouge aux aigles impériales et armé d’une masse en bronze, nous accueillit à l’entrée comme les autres invités, en s’inclinant. Il portait la livrée des valets de chambre de sa majesté. Un autre suisse nous ouvrit la porte, un troisième ôta nos capotes. Nous mîmes nos gants blancs et montâmes l’escalier de marbre à tapis rouge. Les sons de la valse m’étourdirent comme une coupe de champagne, lorsque j’entrai derrière Mikhaïl, craignant d’avance de ne pas pouvoir retrouver Véra.

L’immense salle blanche, à deux rangées; de fenêtres face à face, s’ornait d’une double file de colonnes élancées. Des guirlandes de feuillage retombaient le long des murs, entre les torchères. Les grands portraits en pied des souverains étalaient à la lumière des lustres le faste des soieries, des bijoux, des manteaux d’hermine, sans éclipser pourtant le charme modeste des pensionnaires. Elles avaient toutes des robes pareilles en camelot, qui dégageaient le cou et les bras, et des pèlerines de mousseline à gros nœuds roses. Jeunes et fraîches, elles voltigeaient à travers la salle, comme de tendres fleurs de pommier emportées par la brise. La directrice, majestueuse dame en robe bleu ciel, entourée de son état-major de surveillantes – dites «gendarmes» – aux couleurs aussi vives, répondait d’un signe de tête grave à nos respectueux saints.

Chaque fois que je me trouvais dans ce royaume féminin, je perdais contenance et cherchais longuement Véra parmi ses compagnes qui me criaient de tous les coins:

– Sergik, Serge Roussanine!

– La voilà, près de cette colonne, dit Mikhaïl en me montrant Véra Lagoutina.

J’étais stupéfait:

– Comment as-tu fait pour la reconnaître sans jamais l’avoir vue?

Il sourit.

– Ce n’est pas sorcier. J’ai eu pour boussole la calvitie de son père, miraculeusement sauvée de l’échaudage: vois comme elle brille sous le lustre. Le vieux a tout l’air d’un dindon chamarré, mais sa fille est délicieuse.

Et sans me regarder, Mikhaïl traversa la salle de son pas rapide et léger. Il salua Lagoutine qui le présenta aussitôt à Véra, et l’instant d’après il valsait avec elle. Quand je voulus inviter Véra pour la contredanse, elle avait accordé la première à Mikhaïl. Il ne me restait plus qu’à me mettre vis-à-vis avec une de ses amies. J’écoutais d’une oreille distraite le babil de ma danseuse.

– Vous savez, on n’a pas laissé venir au bal les mioches, mais elles ont fait une horreur: elles se sont parfumées au savon bergamote, vous vous rendez compte!

– Comment cela?

– Elles ont gratté le savon au couteau et s’en sont frottées: on aurait dit une boutique d’abominables odeurs. Seules les grandes élèves ont le droit de se parfumer, et puis la bergamote est un parfum indécent.

– Et lequel est décent, selon vous? demandai-je pour entretenir le verbiage de la demoiselle et observer à mon aise l’autre couple.

Véra et Mikhaïl n’avaient pas du tout des figures de bal. Parfois, comme s’ils se ravisaient, ils se mettaient à sourire et lançaient des phrases futiles. Mais je voyais bien que leur conversation était des plus sérieuses. C’était normal: Véra avait lu un tas de livres et s’adonnait à des pensées répréhensibles. Petite-fille d’un décembriste, elle sympathisait à toutes les chimères libérales et cachait dans son tiroir, à la campagne, un petit volume de Ryléev.

– Oui, il mérite bien son nom, fit la voix enthousiaste de Véra en réponse à des paroles prononcées tout bas par Mikhaïl. Je ne connais pas de cœur plus généreux.

Elle accentua le mot «cœur» et je compris que ce calembour concernait Herzen.

Les idées de Véra m’avaient toujours inquiété, mais ce soir-là j’éprouvai une joie de rival. Je songeai: «Ce n’est pas ainsi que débutent les romans; Mikhaïl réussira peut-être à gagner Véra à sa cause, mais je doute qu’il lui inspire de l’amour. Quant à ses principes néfastes, je saurai les combattre habilement par le salon de ma tante.» Celle-ci aimait beaucoup Véra, qui lui rendait la pareille.

Mais un événement d’une portée aussi extraordinaire que la main de Gulliver au pays de Lilliput, brouilla en un clin d’œil mon petit stratagème.

Une confusion inouïe s’éleva soudain parmi les demoiselles. Toutes avaient abandonné la danse pour courir aux fenêtres en criant:

– Un carrosse à l’entrée d’honneur!

Le portail central, toujours fermé, ne s’ouvrait que pour la famille du tsar. Les surveillantes, rouges d’émoi, emmenèrent les plus jolies élèves qui revinrent peu après, en habits et perruques de marquis et de marquises, préparés à cet effet. Les autres pensionnaires se mirent en demi-cercle pour dissimuler leurs camarades en costumes du temps de Catherine II. Quand l’empereur parut avec la directrice toutes plongèrent dans une profonde révérence, au son d’une musique solennelle. Puis l’orchestre joua un menuet. Marquis et marquises surgirent de leur embuscade et, groupés en colonne, se dirigèrent vers le souverain.

Alexandre II portait l’uniforme des hussards. Superbe en traîneau ou à cheval, pendant les parades, tel que les peintres aimaient à le représenter, il perdait de son effet sans l’entourage militaire. Il faisait bien comme partie intégrante d’un tableau d’ensemble, ressortant au milieu des troupes par sa grande taille, un torse athlétique hérité de son père et un maintien royal. Mais parmi la jeunesse en fleur, où le monumental cède la place au charme de l’intimité, il n’était qu’imposant. Son visage fané avait un teint jaune, et ses yeux, en désaccord avec le sourire admiratif et l’agréable parler grasseyant, demeuraient ternes et sans vie.

Une très belle pensionnaire lui récita un compliment; puis, comme il l’invitait à prendre place à son côté, elle s’assit dans le fauteuil, les joues empourprées. Le tsar fit signe à l’orchestre, et le bal continua. L’empereur s’en alla bientôt, escorté de son aide de camp, prendre le thé aux appartements de la directrice. Durant une pause entre les danses, alors que Mikhaïl et moi escortions Véra, comme des pages, dans un coin pittoresque où on dégustait du sirop et des bonbons parmi les ficus, les jacinthes et les palmiers, Kitty Taroutina, une amie de Véra, nous rejoignit avec son cavalier, un étudiant en droit.

Cette joyeuse petite blonde au nez retroussé nous proposa:

– Voulez-vous faire un voyage au lac de Côme?

Véra et moi savions ce que cela voulait dire; nous acceptâmes en riant, après avoir initié Mikhaïl: l’une des surveillantes, jeune Italienne aimée de toutes les pensionnaires, n’avait pas la pruderie des autres pionnes; elle permettait volontiers aux demoiselles de voir dans sa chambre leurs frères et cousins. Juvénile et gaie, elle favorisait les espiègleries de la jeunesse, mais pour qu’elle n’eût point à pâtir en cas de dénonciation, il était convenu de ne jamais fermer la porte à clef. Si le contrôle survenait, les coupables prises en flagrant délit devaient dire qu’elles étaient venues à son insu.

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