Olga Forche - Vêtus De Pierre

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1923, Nous sommes en Russie, un vieillard nous conte son histoire: Il va nous faire vivre le long et odieux chemin de sa trahison…Il nous emporte dans les salons frivoles qui faisaient rage dans les années 1860, ces salons plein d’esprit et de légèreté.Vêtus de pierre: l’incarcération de Mikhaïl, et d’une manière différente c’est aussi celle de Véra et de Serguéi, le narrateur. Serguéi, un vieillard enfermé dans ses remords et libéré par sa folie…Vêtus de pierre, c’est également une ode à tous ces jeunes révolutionnaires russes sacrifiés sur l’autel de leurs idéaux.J’ai adoré ce petit roman qui par son écriture ressemble à un petit bijou; et surtout j’ai été intriguée par son auteur Olga Forche

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– Pourquoi accordez-vous aux Russes cette préférence sur les Anglais et les Français, dit-elle en braquant sur Dostoïevski son face à main d’écaille.

Il commença par répondre sur un ton badin:

– L’Anglais, madame, se refuse à voir jusqu’ici le moindre bon sens chez le Français, et inversement. L’un et l’autre ne voient au monde que soi-même, et ils considèrent les autres peuples comme un obstacle à leurs desseins…

Mais l’instant d’après, Dostoïevski avait oublié la dame et le salon. Emporté par le torrent de ses idées, il balaya d’un coup la digue des convenances. Négligeant de proportionner l’éclat de sa voix aux dimensions de la pièce, il se lança dans une violente polémique, comme du haut d’une tribune.

– Tous les Européens sont ainsi. L’idée de l’humanité s’efface de plus en plus entre eux. Voilà pourquoi ils ne comprennent nullement les Russes et traitent d’impersonnalité le plus beau trait de notre caractère: l’universalité. Maintenant que le lien religieux qui unissait les peuples faiblit de jour en jour, maintenant surtout il faut…

À ce moment il se produisit une chose extraordinaire pour les mœurs de salon.

Mikhaïl qui fixait l’orateur de ses yeux ardents, oublia sa promesse et l’endroit où il se trouvait. Il s’avança tout à coup au milieu de la pièce, et ne se maîtrisant plus, cria:

– Si le lien qui unissait les peuples d’Europe se relâche, il faut le remplacer par un autre: le socialisme!

Ce fut un coup de foudre. Les dames poussèrent un cri, les jeunes pédants se parlèrent à l’oreille, ma tante se leva, courroucée. Dostoïevski, le visage légèrement pâli, jeta à Mikhaïl un regard intéressé:

– Notre discussion sera longue, dit-il. Passez chez moi un de ces jours.

J’ignore quel eût été le dénouement de cette intervention franc-maçonnique de Mikhaïl, si un incident d’un tout autre ordre n’était venu faire diversion. Un domestique qui apportait à ma tante un plateau chargé d’une énorme bouilloire anglaise, perdit pied, et il aurait échaudé Lagoutine, assis à proximité, si Mikhaïl n’avait bondi pour protéger le vieillard. Il reçut l’eau bouillante sur sa main droite qui devint aussitôt pourpre.

Les dames s’effarèrent, ma tante apporta un onguent et des bandes; retroussant impérieusement la manche de Mikhaïl, elle le pansa.

Il faut que je signale ici un petit détail qui devait jouer par la suite un grand rôle: Mikhaïl avait au-dessus du poignet une envie en forme d’araignée. Les pattes fines semblaient tracées à l’encre sur la peau blanche. Cette tache résultait d’une frayeur que sa mère avait eue quand elle était enceinte de lui.

Une demoiselle charitable – je revois la scène comme si c’était aujourd’hui – lâcha un petit cri et voulu chasser l’insecte avec son mouchoir de dentelle; Mikhaïl rit de bon cœur et expliqua l’origine de cette curiosité.

Les autres témoignaient leur compassion à la victime, plaisantaient d’araignée et la demoiselle. Mikhaïl répliquait sur le même ton et demandait grâce à ma tante pour le domestique maladroit.

C’est ainsi que dans la société mondaine une circonstance insignifiante change du tout au tout l’impression produite par une personne. Mikhaïl qui tout à l’heure semblait suspect et antipathique à la compagnie, devint soudain l’objet d’une attention aimable.

– Jeune homme, lui dit le vieux Lagoutine en prisant dans sa tabatière avec la grâce aristocratique propre aux gens d’autrefois, vous m’avez sauvé plus que la vie. Vous m’avez épargné l’horreur d’être ridicule. Je dois me présenter aujourd’hui à un raout au palais Mikhaïlovski, et si j’avais eu une ampoule à mon crâne chauve, j’aurais été contraint de garder la chambre, coiffé d’un fichu à la boulangère.

Dostoïevski prit congé de l’assistance et prononça d’un ton significatif, en passant près de Mikhaïl:

– Alors, je vous attends chez moi pour continuer l’entretien.

Mikhaïl s’inclina en silence.

La gaieté régnait au salon: les beaux esprits calculaient la trajectoire éventuelle de la bouilloire et présumaient humoristiquement dans quelle partie de son corps chacun aurait pâti, sans l’intervention courageuse de Mikhaïl.

Comme il se retirait, ma tante lui dit:

– Reviens la prochaine fois avec Serguéi. Tu as bec et ongles, mon ami, mais c’est toujours mieux que la mollesse de nos savants freluquets. Enfin, avec le temps on te l’émoussera, ton bec. Tu es de l’école de Kiev, m’a dit Serguéi; je sais d’où te viennent ces extravagances…

Elle faisait allusion à deux célèbres professeurs de Kiev, aux idées les plus subversives, dont l’un était parent de Herzen.

À ma joie, Mikhaïl baisa de nouveau la main de ma tante, sans répliquer.

Je dois signaler ici un autre détail important: parmi les invités il y avait une personne pour qui la main échaudée de Mikhaïl n’effaça ni n’adoucit nullement l’effet de sa phrase téméraire au sujet du socialisme. C’était le comte Piotr Andréévitch Chouvalov, jeune et brillant général, chef du III ebureau, bel homme dont le visage aristocratique avait la blanche immobilité d’un marbre. Rien de superflu dans ses gestes impeccables, dénotant l’énergie et une parfaite maîtrise de soi-même.

Chouvalov nous suivit dans le vestibule. Le vieux laquais de ma tante lui mit adroitement sa capote sur les épaules.

Tout en la boutonnant, Chouvalov dit, son regard aigu planté dans les yeux noirs de Mikhaïl:

– Jeune homme! J’ai un conseil d’ami à vous donner: prenez garde, la hâte ne mène pas toujours à bon port. Rappelez-vous aussi cet aphorisme de Kouzma Proutkov: «La pondération est un ressort de toute sécurité dans le mécanisme de la vie sociale».

Mikhaïl répliqua non sans malice, en découvrant ses dents blanches:

– Il existe un autre aphorisme de Kouzma Proutkov qui vous concerne, votre excellence: «Ne rasez pas tout ce qui pousse».

Chouvalov arbora un charmant sourire de politesse, pour souligner que dans une maison privée il n’était pas un chef, et dit à Mikhaïl d’un ton suggestif:

– Au revoir! Je suis sûr que nous nous reverrons un jour.

Ah, combien tragique fut le proche accomplissement de cette prédiction!

Sur le chemin du retour, je dis à Mikhaïl:

– Sois prudent avec lui: il dirige le III eBureau et c’est un arriviste féroce qui aura vite fait de te mettre dedans.

– Je m’en moque! s’écria Mikhaïl, et baissant la voix, il dit avec une conviction profonde que je n’oublierai de ma vie: Crois-moi, Serguéi, je suis sûr de périr, comme Ryléev, mais mon exemple servira aux autres. Car, ainsi que l’a affirmé ce héros poète, toute la force et tout l’honneur de la révolution tiennent dans ces mots: «Que chacun ose!»

Mon tempérament flegmatique et la certitude que la main de la providence nous conduit tous par des chemins inconnus, m’empêchèrent d’opposer à Mikhaïl les principes bien différents qu’on cultivait dans notre maison. Au surplus, après l’allusion de ma tante aux tendances pernicieuses des professeurs de Kiev, j’avais compris que l’athéisme et l’esprit révolutionnaire de Mikhaïl n’étaient point l’effet d’une nature corrompue, mais le résultat d’influences étrangères.

Désireux de conserver son amitié, je résolus de ne le contredire qu’à la dernière extrémité et de l’emmener le plus souvent possible chez ma tante, où il rencontrerait des personnalités qui voulaient le bien de la patrie à l’égal de messieurs Ogarev et Herzen, mais le concevaient tout autrement.

Hélas, que mes espoirs étaient naïfs! Mikhaïl refusa net de fréquenter le salon de ma tante, en déclarant d’un ton maussade: «Un bon chasseur ne va jamais deux fois dans le même marécage». Du reste, il me témoignait depuis quelque temps une tendresse particulière qui m’offensait; j’étais pour lui une sorte de jouet qui le distrayait de ses sombres pensées; avec moi il aimait lutter, gambader, jouer à saute-mouton. Il avait des accès de gaieté turbulente, parfois de sentimentalité; il m’appelait berger à la Watteau et me proposait de lire du Schiller ensemble. C’est alors que, charmés par l’amitié du marquis de Posa et de don Carlos, nous plantâmes nos arbrisseaux dans le jardin de l’école.

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