Alfred de Vigny - Les consultations du docteur Noir
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"Et toi, depuis ce temps dont a parlé Basile, n'est-ce pas à Athènes que tu l'as vu? N'était-il pas alors accompagné de Paul de Larisse? Cherche bien à te souvenir de ce qu'il t'a dit. N'étais-tu pas son ami?
– Non, dit Jean Chrysostome, en se soulevant sur le coude et repoussant, loin de lui, le cotyle à demi rempli. Grégoire de Nazianze y étudiait avec Julien et Basile, je crois aussi; mais moi qui avais alors onze ans, je ne fis que le voir avec un étonnement qui me reste encore… Il était simple et bon, il avait, me disait-on, vingt-quatre ans. Il était triste et moqueur autant que je l'osai juger. Souvent, assis avec vous, Basile, il me prit sur ses genoux et je l'entendis parler beaucoup sur la nature de Dieu avec Grégoire de Nazianze et vous, et tous ses discours étaient si nouveaux et si rapides que je ne pouvais les comprendre assez vite pour les retenir. Je me souviens seulement qu'il regretta que nous ne fussions pas chrétiens.
– En effet, reprit Basile en souriant; Grégoire et lui parlaient beaucoup et s'entendaient fort bien, étant tous deux Nazaréens, et moi je m'amusais à les embarrasser par des questions difficiles. Alors Julien avec sa finesse d'esprit feignait d'abandonner Grégoire pour passer de mon côté, et Grégoire l'embrassait en l'appelant déserteur et en riant.
– Et il le tirait par les longues boucles de ses cheveux blonds, reprit Jean Chrysostome. Je vois encore Julien, ses yeux bleus si doux et si pénétrants, son teint pâle, son col penché du côté gauche, ses épaules un peu élevées, sa démarche capricieuse comme son langage, tantôt indolente et tantôt vive et emportée. Ses pensées étaient si rapides que sa parole ne les pouvait quelquefois atteindre. D'autres fois il se taisait pendant plusieurs jours et il paraissait dépérir, usé par l'idée qui l'occupait. Grégoire s'en attristait quelquefois et me demandait ce que j'en pensais. – Voilà tout ce que je me rappelle, et encore est-ce entouré d'un tel nuage qu'il ne s'en échappe que quelques traits épars. Ainsi je fus quelquefois frappé de voir le peuple d'Athènes suivre Julien dans les rues, et lui, baissant la tête et rougissant, se retirer dans la plus prochaine maison. Il me paraissait timide, comme Basile vous l'a dit, car il ne commençait jamais à parler sans rougir beaucoup.
– Et cela ajoutait à la sincérité de ses paroles un témoignage presque irrésistible, interrompit Basile de Césarée; je l'ai souvent éprouvé.
– Un matin, reprit Jean Chrysostome, comme nous étions au théâtre tous les quatre, je remarquai que Julien était plus triste que de coutume. Grégoire lui avait parlé la veille de Gallus, son frère, que l'Empereur avait fait décapiter en Dalmatie, et il avait les yeux rouges et humides de pleurs. Cependant, comme on jouait le Prométhée d'Eschyle, il écoutait avec attention, moi j'écoutais avec une terreur profonde, et j'oubliais vous et Julien. Mais tout d'un coup il me prit dans ses bras et me plaça debout entre ses genoux.
"Ecoute ceci", me dit-il. C'était le moment où Prométhée s'écrie:
"Tout chargé que je suis des plus honteuses chaînes, ce prince des immortels, Jupiter, sera contraint de recourir à moi pour connaître le nouvel ennemi qui doit lui enlever son sceptre et ses honneurs."
"Sais-tu, me dit Julien, quel est celui-là qu'a prédit Eschyle par la bouche de Prométhée?
– Non, Julien, je ne le sais pas, lui dis-je, craignant d'offenser les Dieux.
– Eh bien! me dit-il, petit enfant, ne vois-tu pas que c'est Jésus-Christ!»
Et possédé de cette idée, il se leva brusquement et sortit seul.
"Oui, je me souviens de ce jour-là, dit Basile en pâlissant. Il sortit ainsi brusquement, mais je ne savais pas qu'il t'eût dit cela. Ce fut une étrange pensée."
Et Basile tomba dans une rêverie si profonde que, tordant une coupe d'argent dans ses doigts, il n'écouta plus.
"Je ne sais, continua Jean, si Paul de Larisse dont Basile a parlé se trouvait alors à la suite de Julien, mais je ne le vis pas. Ce fut peu de jours après que l'Empereur fit venir Julien à la cour au milieu des assassins de toute sa famille, le nomma César, en l'entourant d'espions, et l'envoya dans les Gaules où il croyait l'exiler.
Mais s'il partit César, il est revenu bientôt Auguste, s'écria Jean s'animant. Il a chassé les Alamans des Gaules, ce philosophe aux yeux baissés. Il prend ses repas debout avec les soldats, dort peu, s'éveille quand il veut, et couche sur un tapis jeté par terre; il marche avec un livre de Platon sous son bras, le rhéteur; il écrit en marchant, et gagne des batailles entre deux Poèmes qu'il compose. Il est Empereur du monde avec humilité; il a corrigé, éclairci les anciennes lois de sa main, et il en a fait faire de nouvelles. Il a réalisé la pensée de Marc-Aurèle, le règne des philosophes. Il n'a pas persécuté et, en deux ans de règne, il a plus qu'à moitié détruit le Christianisme; mais dites-moi, Libanius, dites-moi, si c'était une foi sincère que la sienne, pourquoi il l'a rejetée comme un masque. Si c'était un masque, comment l'a-t-il porté en comédien de façon à tromper jusqu'à ses amis les plus chers par un faux enthousiasme? Et est-il vraiment digne encore de nous si, pour arriver à l'Empire, il s'est ainsi appliqué à simuler la dévotion des martyrs chrétiens qui se sont fait lapider, et s'il a employé la prodigieuse souplesse de son esprit à feindre même leur exaltation ascétique et leur habitude de rechercher partout les Prophéties, comme faisait sincèrement Grégoire de Nazianze, que nous ne cessions d'en plaisanter?
– C'est ce que nous voulions te demander", dit Basile plus gravement.
Libanius, avant de répondre, sourit, en jetant devant lui, et sans regarder aucun de nous, un regard d'une extrême finesse qu'animait un feu jeune et vif avec une pénétration exquise; il me paraît avoir ainsi tout à coup une vue claire de toute une chaîne d'idées; puis il la connaît, la sait et la dit. Tandis qu'on brûlait devant lui une cassolette dont il ramenait l'encens sur sa barbe avec l'une de ses mains, il se tourna vers Jean Chrysostome et lui répondit:
"Ne crois pas, mon cher Jean, que Julien ait trompé personne; ne crois pas que ce soit sans effort qu'une âme comme la sienne puisse rompre ce noeud dont les religions entourent et pressent notre enfance. Les prestiges merveilleux des cultes, qui sont excellents pour soulever de terre les âmes vulgaires, ont cela de fatal aux plus grandes âmes qu'elles les emportent trop haut. A l'âge où les rêves et les désirs s'échappent de nos esprits avec tous les amours et s'élèvent au ciel aussi naturellement que le parfum des plantes, on prend en passion telle merveille, enseignée au berceau, on la craint et on l'adore; et selon la force de son imagination, on ne cesse de doubler sa grandeur et ses beautés et de l'entourer des magiques peintures de son délire, jusqu'au moment où le rayon de la vraie lumière écarte les vapeurs éblouissantes et trompeuses. Julien a cru tout voir et n'a vu qu'à demi parce qu'il est trop dominé par sa mystique exaltation. Tu l'as rencontré bien désespéré à Nicomédie, Basile: eh bien! les combats intérieurs qu'il livrait à sa croyance n'étaient pas encore achevés lorsque Jean le vit à Athènes dix ans après. Son amour du Christ luttait encore dans son coeur, et partout il le retrouvait, jusque dans les cris de Prométhée. Il est difficile de dire à quel point il lui est naturel de s'élever et de vivre dans les régions divines: n'as-tu pas remarqué, Basile, que ce n'est qu'avec effort qu'il en descend, tandis que chez le commun des hommes et même les plus habiles philosophes l'effort est de se détacher d'en bas pour monter? Les rares sentiments d'amour et d'amitié que nous avons connus de lui me semblent avoir été touchés en passant par son âme dans un de ses élans, et emportés sur son char dans ses voyages parmi les sphères et dans les régions supérieures. Si jamais une pensée eut des ailes, c'est assurément la sienne. Aussi tout lui est-il facile dans les choses de la terre. Il pourrait presque contempler face à face et sans cesse l'Essence, l'Essence véritable, autour de laquelle est la vraie science; il y cherche sans cesse la sagesse, la justice et l'amour. C'est au moment où il était le plus enivré que les divisions des Galiléens l'on troublé. Et, par malheur, une imparfaite lueur de nos idées transmise par Paul de Larisse l'a saisi trop vivement, et il a rejeté sitôt qu'il l'a pu faire les langes chrétiens qui l'enveloppaient, le jour où il apprit qu'Arius triomphait et que le Dieu Jésus n'était qu'un homme sage aux yeux des chrétiens. Dès qu'il n'a plus vu clairement dans Jésus de Nazareth la Divinité pure et le Verbe qu'il adorait, il n'a plus rien voulu de ce culte. Mais il a mal fait.
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