Alfred de Vigny - Les consultations du docteur Noir
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– Dieux tout-puissants! que dis-tu là?» dit Jean se levant tout à coup avec une mortelle pâleur sur le front.
Basile de Césarée ne put s'empêcher de se jeter en arrière, et moi-même, en entendant ces paroles du plus grand Philosophe païen et du plus habile défenseur des anciens Dieux, je ne pus retenir quelques marques de surprise, malgré ma gêne secrète et mon respect.
Les deux jeunes avocats Jean et Basile se regardaient comme s'ils avaient vu s'ébranler la plus forte pierre d'une voûte, d'un dernier abri dans l'écroulement d'une ville. Une stupeur profonde glaçait leurs esprits et leurs visages; ils se levaient et s'asseyaient tour à tour, ils s'interrogeaient des yeux et se prenaient les bras avec inquiétude comme pour s'abriter l'un contre l'autre.
Libanius sourit et touchant la tête de Jean:
"Recouche-toi, dit-il, et ne permets jamais, mon enfant, à tes lèvres d'or si justement vantées, de s'ouvrir avant que ton âme leur ait donné ses ordres et qu'elle y ait quelque peu réfléchi."
Jean Chrysostome rougit, laissa reprendre son front entre les deux vieilles mains du maître qui l'embrassa, et il s'étendit, sans rien dire, à ses pieds sur un tapis.
La nuit était en ce moment si muette que nous pouvions distinguer le bruit léger des sources de Daphné. Toutes les étoiles éclairaient le ciel par de si larges feux qu'il nous semblait que nous étions placés au milieu d'elles. Je voyais à travers les colonnes du portique les lauriers du bois sacré s'entrelacer en berceaux et se balancer ainsi que les cyprès, les cèdres et les arbres indiens, sous le vent frais qui venait de la mer voisine. Les parfums de l'aloès, du sandal et du lys des eaux pénétraient nos cheveux, nos épaules et nos bras de leurs fraîches odeurs, et nous les sentions apportées par les gouttes invisibles de la rosée nocturne. Comme nous écoutions Libanius avec une attention nouvelle, nous entendîmes distinctement sur la terre un bruit sourd pareil au galop de plusieurs chevaux. Sur un signe de la main, les esclaves se hâtèrent de courir à la haute porte du péristyle où nous étions, mais au moment même où ils en soulevaient les longues tapisseries, deux jeunes gens parurent à l'entrée se tenant par la main. Ils étaient enveloppés de manteaux blancs qui tombaient devant eux et cachaient leurs pieds. L'un d'eux, qui se tint devant l'autre, portait une petite barbe bouclée, légère et terminée en pointe. Sa tête était penchée, son regard cherchait les yeux des trois amis et allait de l'un à l'autre avec vitesse, et ses paupières semblaient chargées de larmes qu'il voulait contenir. Libanius, secouant sa tête avec une agitation qui faisait frémir ses longs cheveux blancs sur ses épaules, se retourna sur son siège avec la lenteur des vieillards, en mettant sa main amaigrie et chargée de grosses veines bleues entre ses yeux et les lampes; le considéra sans rien dire comme un voyageur regarde un objet lointain et inconnu éclairé par un soleil trop ardent. Basile et Jean Chrysostome se parlaient bas avec incertitude, lorsque l'étranger s'approcha de quelques pas, s'arrêta encore, prit un des pans de son manteau pour essuyer une larme qui coulait malgré lui et dit d'une voix douce et attendrie:
"C'est moi qui suis Julien, votre disciple que vous avez condamné."
Libanius jeta un cri qui me remua jusqu'aux entrailles, se leva en s'appuyant sur la table et lui tendit les deux bras en disant:
"Seigneur, Seigneur, est-ce vous qui venez dans ma maison?»
Mais Julien se jetant dans ses bras, et à genoux comme un enfant, pressait sa tête contre la poitrine de son vieux maître et disait:
"Mon père, mon père, j'ai besoin de toi!»
Et sans chercher davantage à faire parade d'une force vaine et d'une fausse dignité, il laissa couler ses pleurs en liberté.
Pour moi je me sentis, je l'avoue, un effroi secret en voyant, devant moi, l'Empereur s'abandonner à ces mouvements impétueux de son caractère. Je craignais qu'un regard jeté sur moi ne l'avertît de la présence d'un étranger et qu'il ne s'indignât contre lui-même et contre moi. Mais il vint se placer sur un des lits circulaires, tout au milieu de nous, et là, souriant avec une grâce ineffable sans vouloir empêcher ses pleurs de descendre en abondance le long de ses joues, et sans les cacher, il donna l'une de ses mains à Jean, l'autre à Basile, et assis entre eux comme un frère, me fit avec la tête un signe de bonté et de confiance qui me rassura, après que Libanius lui eut dit qui j'étais.
Cependant nous étions tous sans voix, et Julien, respirant comme après une longue fatigue de l'esprit et goûtant un peu de paix comme pour la première fois depuis bien des années, regardait avec douceur les traits du maître et des disciples tour à tour, puis la maison et ses simples marbres blancs et polis, et surtout, entre les colonnes ioniennes, le bois sacré, les grands cèdres et les lauriers de Daphné. Enfin, sortant de ce silence, il nous dit, en remarquant notre profonde attention à tous ses gestes:
"En vérité, je ne vois ici que ce jeune Stoïcien qui puisse parler le premier."
Ce fut alors seulement que Libanius aperçut Paul de Larisse et lui tendit la main. Celui-ci s'avança lentement et mit sa main dans celle du maître qui, voyant sous son manteau entrouvert la saie des serviteurs, dit à Julien:
"Eh! quoi! Paul est-il donc toujours esclave?
– Toujours et pour toujours, dit Paul de Larisse, mais plus libre que lui qui voulait m'affranchir malgré moi. Ma vie n'est pas en moi mais en lui, et je n'ai voulu revenir à toi que lorsqu'il aurait tout accompli pour te voir satisfait."
Une morne consternation était écrite sur les traits de Libanius; ses épais sourcils noirs s'étaient abaissés, sur ses yeux rougis, bien plus avant que de coutume. Ses mains bleues et tremblantes cherchaient à se dégager des mains de Paul de Larisse; et il jetait sur Julien des regards de pitié, et après un moment où nous crûmes qu'il allait enfin parler, il appuya lentement ses coudes sur la table et, prenant un pan de son manteau, il le jeta sur ses cheveux blancs et sur son crâne découvert, et se voila la tête et le visage entièrement.
Julien, surpris de plus en plus, nous regarda tous d'abord l'un après l'autre; il paraissait chercher dans nos yeux le même étonnement que lui causait une aussi sombre réception. Ne trouvant dans nos regards qu'une tristesse qui semblait lui dire que nous savions le secret du silence et de la sévérité de Libanius, il devint lui- même profondément pensif. Le sourire et la rougeur légère de ses joues s'effacèrent tout d'un coup, ses yeux humides se séchèrent aussitôt et devinrent sévères et tout empreints d'une multitude de pensées graves. Son visage semblait aussi immobile que le marbre, et il n'y avait plus de flamme que dans ses yeux ardents et au-dessus de ses sourcils, où deux traits profonds faisaient ressortir la largeur de son front avancé.
Adressant d'abord la parole à Paul de Larisse:
"Je te l'avais dit, ils ont vu ici ce que les tumultes de ma vie empêchent de voir et, par pitié pour moi, Libanius n'ose me le dire."
Puis à nous tous:
"Que croit-on donc ici que nous soyons devenus, pour ne plus pouvoir entendre vos idées dans leur âpre crudité? Ne suis-je plus de Daphné comme vous, et Paul et moi sommes-nous donc des bannis parce que nous avons agi, après avoir médité et écrit comme vous faites? Nous croyez-vous si absorbés par un pouvoir exercé sur les plus grossières natures, que nous leur soyons devenus semblables? Grâce au Dieu créateur en qui et par qui nous vivons, je n'ai point cessé mes travaux et je suis encore ce que j'étais au milieu de vous, Esprits fraternels, issus du divin Socrate, vous qui peut-être d'âge en âge renaissez pour adorer, pour penser et pour vous chercher.
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