Alfred de Vigny - Les consultations du docteur Noir
Здесь есть возможность читать онлайн «Alfred de Vigny - Les consultations du docteur Noir» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Историческая проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.
- Название:Les consultations du docteur Noir
- Автор:
- Жанр:
- Год:неизвестен
- ISBN:нет данных
- Рейтинг книги:4 / 5. Голосов: 1
-
Избранное:Добавить в избранное
- Отзывы:
-
Ваша оценка:
- 80
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
Les consultations du docteur Noir: краткое содержание, описание и аннотация
Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Les consultations du docteur Noir»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.
Les consultations du docteur Noir — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком
Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Les consultations du docteur Noir», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.
Интервал:
Закладка:
Paul répondit sur-le-champ avec sa brièveté spartiate:
"Julien César n'a-t-il pas écrit, depuis, la Satire des Césars?
– J'entends, reprit Libanius, tu penses que la sagesse philosophique des écrits qu'il a jetés depuis au milieu des combats est supérieure aux chants religieux et aux Poèmes qu'il écrivait dans la solitude de Macella: ce serait à examiner; mais je t'en parle seulement parce que je crois que Julien t'a rendu compte des plus secrets mouvements de son âme, tandis qu'il ne paraissait à nos yeux que par éclairs bien rares, et que ses lettres courtes ne m'ont jamais appris que des résultats et non des causes. Tu vois que ce n'est qu'en sa présence que je te prie de le trahir, et seulement après qu'il te l'aura permis."
Julien était appuyé sur le coude et, le menton sur sa main, écoutait attentivement. Il sourit et fit à Paul un signe de consentement; toutefois son regard était triste et découragé.
Paul de Larisse parut quelque peu étonné de ce commencement qui semblait presque frivole, mais, connaissant trop notre maître pour ne pas deviner qu'il était sur un chemin difficile, il répondit:
"Un jour, Julien me dit de l'aider à brûler tous les Poèmes qu'il avait écrits. Il me les lut. Ils étaient beaux, mais il les brûla."
Libanius, se tournant alors vers Julien:
"N'étais-tu pas quelque peu affligé, lui dit-il, des satires d'Alexandrie ou d'Antioche?
– Je pensai, dit Julien, que c'était le rôle d'une femme de chercher à plaire aux hommes, que c'était une faiblesse que de se surprendre à frémir de leur avoir déplu ou à se réjouir d'en avoir été admiré, et que c'était là obéir et non commander.
– Mais vraiment, reprit Libanius, ne penses-tu pas que le but d'un orateur et d'un philosophe est aussi de séduire les esprits? Les fleurs de ses discours ne sont-elles pas destinées à engourdir la raison avec leurs parfums?
– Du moins, reprit Julien, du moins ont-ils un autre but encore que de plaire, et, s'ils séduisent, c'est pour nous prendre par la main et nous conduire où ils veulent; c'est une sorte d'empire, lent il est vrai, mais un empire enfin.
– Et c'est encore une sujétion, reprit Libanius, puisqu'il dépend des auditeurs de n'écouter ni la parole ni le livre et d'argumenter contre l'orateur. Hélas! irions-nous jusqu'à dire que le seul digne emploi de la force ou de la vertu soit d'exercer le pouvoir suprême? Tu ne l'as pas pensé, car chercher le triomphe du Capitole, c'est encore chercher l'applaudissement du public et la louange aveugle du vulgaire. Tu ne l'as pas pensé, car saisir le pouvoir et l'exercer, ce n'est encore là que le premier pas du statuaire qui saisit son ciseau de fer et son marteau de bois et se place devant le marbre. Le bloc est l'assemblée grossière des hommes dont la forme ne change que sous les coups des grands statuaires. Or, pour concevoir cette forme que tu voulais donner à ce marbre énorme, où aurais-tu pris ta pensée première, sinon dans ce génie poétique né en toi? Tu n'as donc rien fait en brûlant tes poèmes, si tu n'as aussi brûlé en toi la poésie. Y aurais-tu par hasard réussi?»
Julien avait replacé son menton et sa barbe légère sur sa main.
"Tu es un habile capitaine, Libanius, dit-il en souriant avec un peu d'amertume, je te vois venir. Tu commences par brûler les villages éloignés et dévaster la campagne, afin de ne rien laisser derrière toi en marchant, pas à pas, vers la forteresse que tu assièges. Il faut bien te laisser faire et je me suis livré à toi. Pour suivre ta pensée, ne trouves-tu donc pas le marbre assez bien taillé et assez promptement modelé?»
Libanius lui serra la main dans les siennes avec une tendresse de père:
"Ah! cher fils, dit-il, tout ce qu'un homme peut faire, et un grand homme, tu l'as fait. Mais est-ce ta faute si ce marbre est devenu une cire molle qui fond à tous les soleils, reçoit toutes les impressions et se pétrit sous toutes les mains dès que le maître est absent ou mort?»
Julien baissa la tête et ne répondit pas. Comme nous regardions Paul de Larisse, ce jeune homme pensa qu'il était considéré comme responsable et prit la parole.
"Ne suis-je pas en droit de rendre compte, puisque je n'ai pas cessé d'obéir à la première pensée qui me fit partir autrefois avec Basile de ce lieu sacré où nous sommes, pour porter à Julien les paroles de Daphné? Je dirai donc en peu de mots ce qui s'est fait, et vous verrez que nous n'avons pas dévié, mais peut-être vous-mêmes qui nous jugez. – Le cri de Julien devant l'évêque Arien était celui du Chrétien blessé au coeur. Sa croyance était empoisonnée, et nous sentîmes que, de ce jour, elle devait mourir en lui. Je me dévouai. Je me vendis comme esclave pour l'approcher. C'est là mon honneur à moi, et je n'ai pas voulu être affranchi ni racheté pour ne pas le perdre. J'ai appris à Julien ce que les eunuques qui le tenaient prisonnier lui avaient caché. Je lui ai fait savoir qu'il était le neveu de l'empereur Constantin l'Apostat, qui avait publiquement renié la religion de nos pères et de Rome pour n'être même pas Chrétien et rester Arien; que lui, Julien, avait été sauvé par quelques soldats du massacre de sa famille où périrent sept enfants comme lui; que le monde n'était pas Chrétien comme on le lui enseignait, que les temples des Dieux supérieurs étaient debout dans tout l'Empire; que ceux de toutes les divinités inférieures étaient ouverts dans Rome, où le sénat, les consuls, les Tribuns, et les chefs des grandes familles patriciennes, plébéiennes et consulaires, et tous ceux qui exerçaient les grandes charges de l'état venaient publiquement sacrifier et gouvernaient toujours par les devins et les présages; que les eunuques et les courtisanes affectaient de suivre la foi du Prince et la déshonoraient, mais que ni l'Apostat Constantin ni son pâle successeur n'avaient osé abolir les sacrifices; et enfin qu'il y avait à Daphné des philosophes qui allaient et venaient sans cesse, régnant sur les croyances populaires et entretenant le feu pur et sacré de la morale au milieu des combats religieux et des sophismes de toutes les écoles. Alors Julien ouvrit les yeux; il vit l'Empire envahi, énervé, il résolut de se préparer à régner. Nous nous vîmes entourés d'espions; il fallut être Chrétien longtemps de visage; Julien s'y soumit et fut libre; subir avec patience la vue d'une cour de délateurs, de courtisanes, d'eunuques, de sophistes, de barbiers et d'échansons pour parvenir à vous entendre, Libanius avec Basile, Maxime, Grégoire, Ecébole, Apollinaire et les autres, sans vous parler autrement qu'en présence des curiosi de l'empereur; voir adorer au Parthénon sans adorer, et se faire ainsi, à la fin, proclamer César; relever les Légions romaines, chasser les Barbares des Gaules et revenir Auguste, rendre Constantinople et Rome aux Dieux: en neuf ans, ce fut ce qu'il souffrit et ce qu'il fit. Alors il vous écrivit souvent, et ceux que Daphné envoya furent pontifes et magistrats suprêmes, quoique pas un de vous qui êtes ici ne voulût accepter d'or ni d'honneurs. Mais Julien en cela même nous est semblable: il est plus pauvre que moi et laisse, dit-il, ses revenus en dépôt chez ses sujets. Il ne veut que la vérité, la cherche et l'adore. Elle se voile de plus en plus à ses yeux et aux miens. Mais ce qui a été fait devait l'être, et c'était là ce que vous attendiez; et, à présent, vous ne l'aidez plus, quand son édifice est à peine debout et encore ouvert à tous les vents du ciel!»
Je pensai que Paul avait parlé avec trop d'audace à un homme tel que Libanius et je m'en effrayai pour lui; mais, voyant Libanius sourire, Julien interrompit Paul de Larisse et lui dit avec impatience:
"Eh! ne vois-tu pas que tout ce que tu as raconté est compris dans son image perfide! C'est le filet où il a voulu nous prendre et dans lequel tu tombes. Je n'avais fait là, comme il le dit, que saisir mon ciseau et mon marteau. Mais ici, Libanius, arrêtons-nous et parlons en hommes. N'use point avec moi de la méthode lente de Socrate. Je n'ai que trente-deux ans encore, mais, quelque longue vie qui puisse m'être donnée par le destin, je n'ai pas de temps à perdre pour achever mon ouvrage et je le laisserai peut-être à moitié.
Читать дальшеИнтервал:
Закладка:
Похожие книги на «Les consultations du docteur Noir»
Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Les consultations du docteur Noir» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.
Обсуждение, отзывы о книге «Les consultations du docteur Noir» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.