Alfred de Vigny - Les consultations du docteur Noir
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C'est vraiment par un sentiment purement poétique que tu t'es exalté, Julien, et il se trouve ainsi que, tandis que tu croyais agir sur la multitude des hommes, tu n'as agi que sur toi-même. Tu t'es pris les pieds dans le filet que tu avais tendu, tu t'es enivré du vin que tu leur avais préparé, tu l'as pris en goût, tu en remplis ta coupe, tu y reviens sans cesse, et tu viens de boire devant nous, mon ami, le nectar de ta Poésie. Nous l'aimons beaucoup aussi, mais en vérité, tu conviendras que tu aurais mieux fait de le laisser couler sur le papyrus pour charmer les siècles futurs, s'il est certain qu'il n'est pas aussi goûté de la multitude que toi, et s'il nous est démontré qu'elle n'en boit pas tant qu'elle le semble faire."
Ici Libanius s'avança sur le bord de la table et, attachant ses yeux sur ceux de Julien, sembla y plonger ses regards comme deux épées.
"Or voici, poursuivit-il, tu as vu sans doute, devant tes vieux soldats, de jeunes patriciens les commander d'une voix incertaine; les hoplites obéissaient aussi d'une incertaine manière, les boucliers ne sonnaient plus fortement en tombant ensemble à terre, et leurs manoeuvres ne se faisaient que mollement. Je vois, mon cher Julien, que ceux qui adorent les Dieux, les Helléniens qui sacrifient avec toi et lisent l'avenir dans des entrailles, t'obéissent ainsi. Un secret instinct les avertit que tu as, pour les Figures célestes que tu rêves, cette sorte d'affection que peut avoir un peintre pour le tableau qu'il a fait, et dont il caresse de l'oeil le dessin et la couleur, mais que tu n'as pas plus que nous, pour ces Symboles, cet amour sincère dont la voix est la prière, dont le lien est la supplication et la reconnaissance, que l'espoir de la présence d'un être céleste anime et qui croirait à la réelle existence de ces Divinités. Les hommes les plus vulgaires ont un sentiment vague de la vérité. Ils pensent que les Dieux sont usés, que nous n'y croyons plus, et que leurs noms sont pour nous des idées de Destinée, de Justice, de Force, de Vertu, que nous leur voulons rendre sensibles. J'ai cru quelque temps que l'on pouvait dorer les idoles et blanchir les temples, mais je vois qu'ils n'en paraissent que plus vieux. Le nouveau voile dont nous avons enveloppé les idées est trop transparent, son tissu est trop élégant et trop fin, on voit en dessous nos pieds de philosophes et de savants; c'est ce qui fait que tout est perdu pour le temps de notre vie.
Deux choses auraient pu nous sauver et, lorsque je t'envoyai Paul de Larisse, je les espérais. Les hommes de notre temps auraient pu avoir assez de bonne vigueur romaine encore pour reprendre, en son entier, le zèle sincère des réelles Divinités et s'attacher la bouche au large sein de Cybèle, la mère des Dieux; ou bien, à défaut de cette antique et primitive vertu, ils auraient pu avoir déjà un assez grand partage de cette hardiesse qui nous a été donnée à quelques-uns que nous sommes, répandus par le monde et rarement réunis, cette autre force plus jeune et plus grande qui consiste à comprendre la Divinité, l'immortalité de l'âme, la Vertu et la Beauté sans le secours grossier des Symboles. Je l'ai espéré, Julien, et chaque pas que je t'ai vu faire m'a confirmé par son vif éclat et ces bruits glorieux, tantôt dans l'une, tantôt dans l'autre de ces deux espérances; mais, depuis que tu as réussi, j'ai désespéré, parce que ton triomphe a été stérile."
Ici, nous nous rapprochâmes tous de plus en plus du maître qui parla plus bas dans le silence de la nuit.
"Le Génie de l'Empire n'est point un beau jeune homme tel que tu l'as vu, Julien; c'est une pâle statue dont la cire est molle et, je te le répète, à demi fondue. Et, pour quitter les images dans un si sérieux entretien, ce qui est faible et sans ressource, ce sont nos races trop affaiblies, trop tourmentées d'idées aiguës, subtiles et pénétrantes, trop énervées par trop de poisons délicieux et avidement bus. La santé de l'âme est détruite dans les nations connues. Voyez s'il y a jamais eu plus triste spectacle que ce qui s'est passé parmi les Chrétiens. A peine coule la source, qu'ils y jettent le poison. Les martyrs criaient en mourant:»Jésus est»Dieu!» et voilà les Evêques qui crient plus haut:»Il est homme!» et, au milieu de leurs deux cents sectes, ne savent plus ce qu'ils font, ce qu'ils disent, ce qu'ils pensent. Ils ont noyé toutes leurs croyances dans toutes les corruptions. Les évêques d'Egypte adorent à la fois Jésus et Sérapis: que dire de plus! De sorte qu'après tout, si le culte nouveau est trouble et contesté dès sa naissance, le culte ancien ne l'est pas moins dans la résurrection que tu lui fais, Julien; et tu conviendras que partout les nations connues sont trop faibles pour aimer vivement, comprendre entièrement et maintenir fermement une des croyances qui flottent sans repos sur la surface de leurs esprits sans y entrer et prendre une tenace racine. Tu n'as pas peu contribué à les jeter en confusion, mon ami, et la force de choisir leur faisant défaut tout à fait, tu vois que les uns retournent à leurs coutumes d'enfance, les autres à leurs intérêts du moment, prêts à renier tous les Dieux de tous les cieux pour quelques-uns des trésors dont Jechaïah fait l'échange avec les Juifs ses frères."
Ici Julien fit signe qu'il ne désavouait rien de ces vérités.
"Les rhéteurs chrétiens sont aussi souples que les tiens, et les tours d'esprit, les soubresauts de paroles de Paul Catena et de Maris n'ont-ils pas été aussi légers que ceux d'Ecébole, de Maxime et d'Eunape?
Que les mystiques et les astrologues chrétiens lisent l'avenir dans l'eau d'un bassin au lieu de le chercher dans les entrailles d'un mouton, la différence nous touche fort peu à Daphné, et je pense qu'elle ne t'a pas été plus sensible à Constantinople? En un mot, la ruse de l'esprit grec est le caractère universel des hommes de l'Empire; ils n'ont pas plus le désir d'une vérité divine que d'une autre, trouvant sous leur main autant d'arguments contre que pour toute chose, et tout homme de notre âge est sophiste."
Ici Libanius, étendant ses mains tremblantes comme pour nous embrasser, poursuivit avec chaleur:
"O vous! âmes choisies, en qui la Destinée a mis dès l'enfance le sentiment du Vrai, du Bon, du Beau et de toutes les perfections que notre intelligence s'épuise à nommer d'appellations célestes pour y faire monter le vulgaire! vous tous, égaux amis, esclaves comme Paul, empereurs comme Julien, ou avocats comme Jean et Basile, citoyens de l'impérissable Daphné, ne sentez-vous pas bien que les efforts des deux religions et de toutes leurs sectes subtiles sont impuissants sur l'homme de nos jours et que rien ne peut secouer sa torpeur? L'enfant devient sophiste à quinze ans, et son âme se glace de telle sorte qu'il n'y a pas de feu divin qui puisse la fondre. Dès que tu as vu cela, c'est le désespoir qui t'a conduit au désert. Jean, tu peux le nier à tous, mais non pas à moi, et tu reviens parce que tu as senti que tu y étais inutile aux hommes. Tu n'avais pas à y donner cet exemple du sacrifice des richesses et des honneurs comme fit Antoine de la Thébaïde; tu as bien fait de ne pas enterrer toute vivante l'éloquence qui brûle en toi. Je te dirai ce qu'il en faudra faire à présent. Ne pense pas à toi et à la gloire d'être nommé demi-dieu ou saint comme Antoine; pense à la famille des hommes qu'il faut sauver de la désunion qui est la mort. Hélléniens ou Galiléens, Chrétiens ou Païens, tous ceux qui sont grands par l'esprit combattent avec le désespoir et la rage des gladiateurs contre les animaux bas et féroces, ou s'en vont se coucher dans les sables pour mourir. Si tout le monde fait ainsi, notre trésor va périr, Julien, et tu sais ce que c'est que le Trésor de Daphné: c'est l'axe du monde, c'est la sève de la terre, mon ami, c'est l'élixir de vie des hommes, distillé lentement par tous les peuples passés pour les peuples à venir: c'est la morale. Or, il va périr, ce trésor, si nous ne le passons bien conservé à des mains plus sûres que celles des peuples sophistes qui ne savent plus le garder et n'ont plus de prestige où l'envelopper."
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