Adrien Goetz - Le coiffeur de Chateaubriand

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Le coiffeur de Chateaubriand: краткое содержание, описание и аннотация

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Adolphe Pâques, le coiffeur de Chateaubriand, homme de l'ombre au fantastique potentiel romanesque, ranime les dernières années du règne sans partage de l'auteur d'Atala, où l'attente des Mémoires d'outre-tombe enfièvre le Tout-Paris, où chacune de ses sorties fait encore bruisser les jupons. Élevé au rang de mémorialiste, il réveille la nostalgie des formules tombées en désuétude dans ces phrases qu'il cisèle comme les chevelures de ses clients. Ainsi revisitée, l'histoire littéraire livre enfin ses secrets : Chateaubriand, l'auteur immense est aussi, dans ses dernières années, un vieux barbon jouisseur effrayé par l'idée de mourir. Et c'est ainsi qu'on l'aime, comme cet élégant roman balayé par les embruns de l'imagination.
Adrien Goetz est notamment l'auteur de
(2004, Prix Roger Nimier, Prix des Deux Magots),
(2007, Prix Arsène Lupin) et
(2009). Biographie de l'auteur

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Peu après, Juliette Récamier mourut à son tour, son époque avec elle. Elle était, depuis quelques années, devenue aveugle. Avec Chateaubriand, ils avaient atteint un olympe qui ne se retrouvera plus, c'est mon avis. Personne ensuite n'est arrivé à les surpasser, et j'ai sans doute vécu moi-même très vieux pour pouvoir le dire avec force. Pourtant, Chateaubriand, dans ces années, sembla vite très passé de mode. Le livre, qui devait assurer sa gloire posthume et continuer à faire parler de lui après sa mort, quand il parut chez Penaud, l'année suivante, tout autant. Ce chef-d'œuvre ne fit pas grand bruit. Je ne sais si Louis-Philippe, exilé, murmura à son tour : « C'est bien fait. »

J'étais allé, dans la chapelle des Missions étrangères, à l'enterrement de Chateaubriand. Cérémonie médiocre, sans pompe ni simplicité, qui ne parvint pas à m'émouvoir. Devant l'escalier à double révolution, dans l'espèce de cour qui précède l'entrée de la chapelle, je vis le comte Molé, qui me salua, des académiciens, des dames que j'avais coiffées la veille qui ne me regardèrent pas, et tous nos voisins du quartier, dont la vieille M meCorot, si aimable, la mère du peintre. Je me disais que Sophie y viendrait. On avait annoncé la nouvelle dans tous les journaux. Elle aurait eu le temps de sauter dans la malle-poste à Saint-Malo. Elle ne parut pas. Ce fut le convoi qui prit la route de Bretagne, mais j'avais mes clients, mes soucis, mon carnet de rendez-vous, je ne m'accordai pas ce voyage. Je n'avais pas envie non plus de lui montrer, à mon illustre mort, que je continuais à faire toutes ses volontés. J'avais peut-être peur de la voir. Je n'avais pas le courage d'aller vers elle.

Je ne savais toujours pas ce qu'il était allé faire à Venise en 1845, si cette rencontre avec le prétendant légitimiste avait bien eu lieu. Je ne savais pas s'il y était allé seul. S'il avait emmené Sophie. J'avais envie, dans les derniers mois, quand il ne quittait plus son lit, de lui poser la question, il était trop faible pour répondre. Je n'avais rien à perdre, je ne voulus rien risquer, je me suis tu. Je n'avais jamais eu la moindre nouvelle d'elle. Je n'avais aucun témoin de l'escapade, personne pour me dire si le vicomte de Chateaubriand, sur la Piazzetta, était suivi d'un jeune domestique noir portant sa livrée rouge et or. Cela aurait fait un beau sujet de gravure, mais les Chateaubriand n'avaient pas de domestique en livrée, et le temps des Maures à Venise était passé lui aussi.

Je n'avais pour me renseigner que les pages des Mémoires où il parle de Venise et raconte son séjour de 1833. J'avais cru apercevoir qu'il les avait retouchées au retour de son dernier voyage sur la lagune. Je les avais copiées quelques jours plus tard, une de mes ultimes séances de travail chez lui avant que je ne sois remplacé par ce gratte-papier de Maujard. J'avais acheté l'édition parue à sa mort, je comparai : le chapitre de Venise n'y figurait plus. Il avait été englouti dans les derniers mois, quand il s'était lancé à coups de ciseaux — un art qui ne s'improvise pas.

En apparence, rien pour m'alarmer dans ces pages passées au crible de ma folie. À Venise, Chateaubriand est sur les traces des grands écrivains qui l'ont précédé, il va rechercher la jeune fille dont parle Silvio Pellico dans Mes prisons, et trouve une bonne grosse qui donne la main à sa marmaille, il cherche à retrouver ceux qui ont connu Lord Byron. J'imaginais ce qui se serait passé si Chateaubriand était tombé sur une dame de la Sérénissime qui aurait été aimée par le poète anglais, qui aurait conservé des lettres de lui. Comment il aurait pu s'insinuer dans ses bonnes grâces, faire mine de courtiser sa nièce, de flatter son orgueil. Il aurait loué un appartement dans leur palais sur le Grand Canal, fait planter des fleurs pour leur plaire dans le carré de pelouse qu'elles appelaient le jardin. La dame l'aurait fait attendre, ne voulant pas lui révéler les lettres de Byron, et lui s'imaginant qu'elles étaient le plus brûlant de son œuvre. Je vagabondais. Si j'avais quelque talent de plume, je ferais de cette histoire une nouvelle, « Les papiers de Byron » ou quelque chose comme cela, en changeant les noms bien entendu.

Mon œil courait sur les pages. Je trouvai un paragraphe qui, d'un coup, me torturait. Il évoque, sans aucune raison, une jeune fille que l'on ne revoit plus ensuite, croisée sur la place Saint-Marc :

« Elle était brune, vive, gaie ; elle avait sur sa tête un chapeau d'homme, mis en arrière et sous ce chapeau un bouquet de fleurs qui tombait sur son front avec ses cheveux. »

C'était fait, je croyais la voir, elle, Sophie à Venise avec lui. La suite me donnait des frissons :

« Sa main droite s'appuyait à l'épaule d'un grand jeune homme avec lequel elle riait ; elle semblait lui dire, à la face de Dieu et à la barbe du genre humain : “Je t'aime à la folie.” »

De quand dataient ces pages ? 1833 ? 1846 ? Qui était ce jeune homme ? Je croyais chaque phrase à double sens, écrite avec une encre secrète. J'avais trop dissimulé, je voyais le mensonge partout, mon esprit s'était exercé à manipuler trop de boîtes à double fond.

Ma jalousie, qui n'avait que ces pages pour se consumer, faisait des ricochets, j'étais comme un gamin qui joue sur la plage du Lido. Je devenais fou. La moindre formule susceptible d'avoir été retouchée au retour de Venise me mettait en transe. Ces Mémoires étaient une machine infernale, avec un système de retardement. Encore aujourd'hui, alors que j'ai à mon tour bien vieilli, je ne peux lire, sous la plume de Chateaubriand, qu'il a vu la rosée tomber sur la mer Morte sans replonger dans mes abîmes.

XVIII

Je n'en pouvais plus. Je suis parti pour Saint-Malo. J'ai retrouvé toute mon énergie. Je me sentais l'Adolphe de vingt-cinq ans qui venait d'emménager rue de la Planche. Je voulais une autre vie. La revoir. Lui parler. J'étais prêt à tout, à abandonner Zélie, à ne plus revoir mes deux fils. Je ne voulais plus que Sophie. Ma vie, depuis qu'elle était partie, m'ennuyait à périr. Chateaubriand était mort et enterré. Il n'y aurait plus d'obstacle à notre amour. Surtout, je voulais savoir la vérité.

J'avais envie d'elle. Je ne pouvais pas laisser notre histoire ne pas se finir. Même si elle était mariée avec un autre, même si elle était morte, je voulais le savoir, pour pouvoir être en paix quand je pensais à elle.

Saint-Malo étincelait au soleil. J'étais comme le croisé qui atteint Jérusalem. Le voyage m'avait brisé bras et jambes. J'attendais des brumes, des embruns, le vent et la mousse, je ne trouvai que l'azur. La cathédrale brillait. Les tours, les remparts, les hautes portes s'ouvraient ; j'aimai cette ville au premier regard. Comme j'avais aimé Sophie. Le soleil faisait étinceler les petits diamants du granite. Je courus presque, sur la digue du Sillon, j'entrai par la grande poterne, celle qui porte un écusson où court une petite hermine sur une herse. Je pensais, en souriant, à M mede Chateaubriand dans son peignoir. Je rayonnais moi aussi. Pourquoi avais-je attendu si longtemps ? Cette ville était pour moi.

Dans une taverne, je demandai du cidre. J'écoutais, je m'attendais à la voir pousser la porte et s'installer à côté de moi. Elle ne vint pas. J'engageai la conversation au hasard. Kerdal, son nom de famille, que j'imaginais très célèbre, qui sonnait tant sa Bretagne, ne disait rien à personne.

J'entendis le cliquetis des fleurets par une haute fenêtre ouverte, une salle d'armes. J'y entrai. Il me semblait que Sophie m'en avait dit un mot. Elle m'avait peu parlé de Saint-Malo, c'était à lui qu'elle réservait ses descriptions, puisqu'il prétendait l'avoir fait venir pour cela. Un vieux maître d'armes donnait sa leçon, on sentait bien que ce n'était pas un endroit pour les jeunes filles de bonne famille, je savais que c'était le genre de lieu qu'elle aurait aimé. J'attendis dehors, guettant les entrées et les sorties, je fus déçu. Je ne savais pas comment monter à l'assaut de la cité. Je fis le tour des remparts, attentif aux îles et aux forts, j'aperçus de loin le Grand-Bé. Qu'il y reste ! Je m'installai au soleil sur une tour qui me plut, la tour Bidouane, et je me laissai aller à la rêverie.

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