Luca Fulvio - Le soleil des rebelles

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Le nouveau Luca di Fulvio !
Le jeune prince Marcus est encore un enfant lorsqu'il assiste impuissant au massacre de toute sa famille.
Seul rescapé de cette boucherie ennemi héréditaire de la famille de Marcus qui va s'asseoir sur le trône, Marcus ne doit son salut qu'à la jeune Héloïse, fille d'Agnès, la lavandière du village qui l'accueillera sous son toit pour l'élever comme s'il était son fils.
Luca di Fulvio retrace l'ascension paradoxale d'un petit prince qui va devoir apprendre dans la douleur comment devenir un homme.

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« Agomar…, commença à dire tout bas Mitija, je suis désolé… mais tu sais…

— Tu n’as pas à être désolé, intervint Ojsternig. Au contraire, sois heureux. Mon capitaine a décidé de te donner la possibilité de te racheter. »

Mitija le regarda sans comprendre.

« Tu n’es pas content d’avoir l’occasion de réparer un tort ? », insista Ojsternig.

Mitija fixait Agomar. Plus de quinze ans avaient passé. Le père d’Agomar avait été un mineur robuste et honnête. Sa mère, une brave femme. Mais leur fils unique, Agomar, était un voleur, qui n’avait aucune envie de travailler. Il aurait dû lui couper la main entière, selon la loi, quand il l’avait découvert en train de voler la paie d’un vieux mineur qu’il avait frappé presque à le tuer. Mais par pitié pour ses parents, il ne lui avait coupé que le petit doigt. Le lendemain, Agomar avait disparu. Il l’avait cru parti dans les montagnes, mais avait appris qu’il était d’abord devenu bandit, puis soldat d’aventure. On murmurait, ces dernières années, qu’il avait une bande à lui.

« Alors ? demanda Ojsternig. Tu es content de pouvoir réparer le tort que tu as commis ? »

Mitija baissa la tête. « Oui, Votre Seigneurie, dit-il, puisqu’il n’avait pas le choix.

— Notre Mitija vient de me promettre qu’il trouvera une nouvelle veine qui me rendra aussi riche que mes ancêtres, dit Ojsternig. Même s’il doit creuser de ses propres mains et… comment as-tu dit exactement, Mitija ?

— Et y laisser mes doigts, Votre Seigneurie.

— Pour être plus précis, acquiesça Ojsternig, au risque d’y laisser tes neuf doigts. »

Mitija regarda Ojsternig. Puis Agomar. Et il comprit.

Ojsternig frappa dans ses mains. Un serviteur apparut avec un tranchoir de cuisine et une petite hache au manche de corne raffiné. Il posa le tranchoir sur une grande maie, sous une fenêtre, et donna la hache à Agomar.

Agomar la prit, la tourna dans ses mains, vérifiant le fil de la lame, puis la tendit à Ojsternig. « Monseigneur, voulez-vous le faire vous-même ? », lui demanda-t-il.

Le regard d’Ojsternig frémit. « Bien volontiers, ainsi cette affaire aura l’ imprimatur de la justice. »

Agomar saisit Mitija par le bras et le traîna jusqu’à la maie.

« Non, l’arrêta Ojsternig. Ce n’est pas une exécution. Mitija veut sincèrement réparer ses torts. » Il regarda le directeur. « N’est-ce pas ? »

Mitija respira profondément. Il ne pouvait pas se permettre de perdre son travail. Il ne pouvait pas mettre sa famille en danger. Ojsternig était un prince violent, cruel et injuste. Et il avait maintenant pour capitaine un bandit. Mitija alla jusqu’à la maie et posa sa main droite, ouverte, sur le tranchoir. Il serra les mâchoires, ses narines se dilatèrent et, sans fermer les yeux, il regarda vers la maison de pierre et de bois où vivait sa famille. Du coin de l’œil, il vit Ojsternig lever la hache. Puis il sentit une douleur aiguë, brûlante. Il gémit. Il ferma les yeux et, quand il les rouvrit, son petit doigt était sur le tranchoir, noyé dans une flaque de sang.

Ojsternig le prit et le jeta à son molosse, comme un vulgaire os de poulet.

Le chien le dévora. Ses dents émirent un craquement sinistre.

Mitija alla vers la cheminée, et prit un tison incandescent avec une pince. Il posa sur le tison ce qu’il restait de sa phalange mutilée. La chair grésilla en se cautérisant.

« Très bien, directeur, vous pouvez aller, fit Ojsternig. Dès que vous serez guéri… commencez à creuser. »

Quand Mitija fut sorti, Ojsternig revint contempler le village recouvert de poussière rouge et noire. « Robert III n’a pas encore répondu à mon message, dit-il d’une voix sourde.

— Il le fera bientôt, j’en suis sûr, dit Agomar.

— Il n’est resté personne de la lignée des princes de Saxe, n’est-ce pas ? », demanda Ojsternig.

Agomar regarda son seigneur et répondit, sans hésiter : « Personne.

— Et pourtant, Robert III n’a pas encore donné son avis.

— Pourrait-il répondre autre chose que ce que vous attendez ? Qui, en dehors de vous, peut devenir le nouveau seigneur de la Raühnvahl ? En attendant l’investiture de l’empereur, annoncez à vos nouveaux sujets que vous avez annexé la vallée. Et commencez à percevoir les impôts. »

Ojsternig le regarda. « Tu es un bandit, Agomar. »

Agomar se lança dans une large et théâtrale révérence. « Merci, Votre Seigneurie. »

Ojsternig rit. « Viens, allons marcher dans Dravocnik. On murmure que les mineurs écoutent certains rebelles. » Il se dirigea vers la sortie. « Le petit doigt de Mitija m’a ouvert l’appétit. »

10

Le seigneur d’Ojsternig venait d’avoir quarante ans. Son corps était sec comme celui d’un jeune homme. Mais ce soir-là, en se déshabillant dans sa chambre à coucher du château d’Ojsternig, si luxueux autrefois, et en se regardant à la lumière de la lampe à huile dans la mince plaque de laiton poli qui lui servait de miroir, il ne vit pas le corps mince d’un jeune homme mais celui, usé, d’un homme qui vivait de regrets, de rancœurs. Qui maudissait le mauvais sort, haïssait son destin. Passait son existence à regarder en arrière pour envier le passé opulent de ses ancêtres, en attendant d’être récompensé par la fortune sans rien faire toutefois pour la mériter. Il passa la main sur son abdomen, tendu par l’air qui agitait ses entrailles. Toucha la zone du foie qui empoisonnait son sang par son tribut quotidien de fiel et qui cernait ses yeux, semblables à deux puits marécageux. Il posa la paume sur ses côtes, à gauche, là où son cœur scandait son éternelle insatisfaction.

Il enfila une tunique de laine bouillie ornée d’incrustations de velours et brodée d’or fin, à présent usée, mais qui avait jadis été précieuse. Elle avait appartenu à son père et témoignait des derniers éclats de la fortune des Ojsternig. Les manches avaient été si souvent raccommodées aux coudes que les reprises étaient devenues la trame du tissu. Il regarda la bordure inférieure de son vêtement, avec ses broderies d’or raffinées au dessin floral autrefois complexe, qui pendait maintenant sur ses chevilles comme une toile d’araignée effilochée. Il passa le bout des doigts sur le col de velours élimé.

Il avait d’autres tuniques pour dormir, plus chaudes et plus récentes. Mais chaque soir, quand le domestique chargé de le déshabiller lui en tendait une, Ojsternig la refusait sèchement d’un signe de tête. Celle-ci le confortait dans sa rancœur.

Ojsternig n’était pas pauvre, pas plus que d’autres seigneurs dont les royaumes avaient perdu leurs ressources d’autrefois. Le cochon de lait, cuit avec des châtaignes et du miel ou rôti à la broche, ne manquait pas à sa table. Le vin non plus, celui aux épices venu d’Alsace ou celui plus sincère, mûri au soleil, de l’Italie méridionale. Ni les pains de blé tendre et de farine blanche, aux graines de pavot ou de cumin. Ni la vaisselle et les couverts d’argent et d’étain, au manche d’ivoire ou de corne finement ouvragé.

Ojsternig avait pourtant l’impression de manquer de tout. Et plus la rancune le rongeait, plus il se sentait abandonné par le sort, trahi par le destin.

Il se tourna vers le domestique. « Appelle la princesse », ordonna-t-il. Et tandis que celui-ci quittait la pièce, il contempla le feu dans la grande cheminée. Des bûches de hêtre, grosses et vigoureuses, diffusaient une chaleur intense, franche et parfumée. Mais Ojsternig gardait dans les narines la puanteur de la tourbe dont le sous-sol était riche, qu’on utilisait aussi au château pour réchauffer la grande salle commune et pour le feu des cuisines. Comme dans les maisons des pauvres.

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