Charles Dickens - David Copperfield (Édition intégrale)

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David Copperfield (Édition intégrale): краткое содержание, описание и аннотация

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David naît à Blunderstone, peu après la mort de son père, et vit heureux avec sa jeune mère Clara et leur bonne servante Peggotty. Cette douce idylle est brutalement interrompue lorsque, au retour de vacances passées à Yarmouth chez les Peggotty, il découvre que sa mère s'est remariée avec Mr Murdstone, qu'il ne connaît que de vue . Ce beau-père sinistre et cruel, qu'encourage sa sœur, Miss Jane Murdstone, vieille fille acariâtre, exige une totale soumission et, à cette fin, maltraite aussi bien la mère que l'enfant. Lors d'une scène où il utilise froidement le fouet afin de soi-disant " façonner " (" form ") son caractère, David lui mord la main et est aussitôt envoyé à Salem House, institution que dirige Mr Creakle, à l'ignorance crasse et la cruauté féroce. Parmi ses camarades se trouvent le laborieux mais joyeux Tommy Traddles qui, à chaque bastonnade, dessine des squelettes, et le brillant James Steerforth , " figure à la Byron " , qui le prend sous sa protection et lui inspire aussitôt une immense admiration.
David Copperfield est l'un des romans les plus universellement connus de Charles Dickens.

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« Monsieur Dick, lui dit ma tante, surtout pas de bêtises, parce que personne ne peut être plus sensé que vous quand cela vous convient. Nous le savons tous ; ainsi, pas de bêtises, je vous prie. »

Il prit à l’instant un air grave et me regarda d’un air que j’interprétai comme une prière de ne pas parler de l’incident de la fenêtre.

« Monsieur Dick, reprit ma tante, vous m’avez entendue parler de David Copperfield ? N’allez pas faire semblant de manquer de mémoire, parce que je sais aussi bien que vous ce qu’il en est.

– David Copperfield ? dit M. Dick, qui me faisait l’effet de n’avoir pas des souvenirs très-nets sur la question. David Copperfield ? oh ! oui ! sans doute. David, c’est vrai !

– Eh bien ! dit ma tante ; voilà son fils : il ressemblerait parfaitement à son père s’il ne ressemblait pas tant aussi à sa mère.

– Son fils ? dit M. Dick, le fils de David ? est-il possible ?

– Oui, dit ma tante, et il a fait un joli coup ! il s’est enfui. Ah ! ce n’est pas sa sœur, Betsy Trotwood, qui se serait sauvée, elle ! » Ma tante secoua la tête d’un air positif, pleine de confiance dans le caractère et la conduite discrète de cette fille accomplie, à laquelle il ne manquait que d’avoir jamais vu le jour.

« Oh ! vous croyez qu’elle ne se serait pas sauvée ? dit M. Dick.

– Est-il Dieu possible ! dit ma tante. À quoi pensez-vous ? Je ne sais peut-être pas ce que je dis ? Elle aurait demeuré chez sa marraine, et nous aurions vécu très-heureuses ensemble. Où donc voulez-vous, je vous le demande, que sa sœur Betsy Trotwood se fût sauvée, et pourquoi !

– Je n’en sais rien, dit M. Dick.

– Eh bien ! reprit ma tante, adoucie par la réponse, pourquoi faites-vous le niais, Dick, quand vous êtes fin comme l’ambre ? Maintenant, vous voyez le petit David Copperfield, et la question que je voulais vous adresser, la voici : que faut-il que j’en fasse ?

– Ce qu’il faut que vous en fassiez ? dit M. Dick d’une voix éteinte et en se grattant le front ; que faut-il en faire ?

– Oui, dit ma tante, en le regardant sérieusement et en levant le doigt. Attention ! il me faut un avis solide.

– Eh bien ! si j’étais à votre place… dit M. Dick, en réfléchissant et en jetant sur moi un vague regard, je… ce coup d’œil me sembla lui fournir une inspiration soudaine, et il ajouta vivement : je le ferais laver !

– Jeannette, dit ma tante en se retournant avec un sourire de triomphe que je ne comprenais pas encore ; M. Dick a toujours raison ; faites chauffer un bain ! »

Quelque intérêt que je prisse à la conversation, je ne pus m’empêcher, pendant ce temps-là, d’examiner ma tante, M. Dick et Jeannette, et d’achever cet examen par la chambre où je me trouvais.

Ma tante était grande ; ses traits étaient prononcés sans être désagréables, son visage, sa voix, sa tournure, sa démarche, tout indiquait une inflexibilité de caractère qui suffisait amplement pour expliquer l’effet qu’elle avait produit sur une créature aussi douce que ma mère, mais elle avait dû être assez belle dans sa jeunesse, malgré une expression de raideur et d’austérité. Je remarquai bientôt que ses yeux étaient vifs et brillants ; ses cheveux gris formaient deux bandeaux contenus par une espèce de bonnet simple, plus communément porté dans ce temps-là qu’à présent, avec des pattes qui se nouaient sous la menton ; sa robe était gris-lavande et très-propre, mais son peu d’ampleur indiquait que ma tante n’aimait pas à être gênée dans ses mouvements. Je me rappelle que cette robe me faisait l’effet d’une amazone dont on aurait écourté la jupe ; elle portait une montre d’homme, à en juger par la forme et le volume, avec une chaîne et des cachets à l’avenant ; le linge qu’elle portait autour du cou et des poignets ressemblait beaucoup aux cols et aux manchettes des chemises d’hommes.

J’ai déjà dit que M. Dick avait les cheveux gris et le teint frais ; sa tête était de plus singulièrement courbée, et ce n’était pas par l’âge ; sa vue me rappelait l’attitude des élèves de M. Creakle, quand il venait de les battre. Les grands yeux gris de M. Dick étaient à fleur de tête, et brillaient d’un éclat humide et étrange, ce qui, joint à ses manières distraites, à sa soumission envers ma tante, et à sa joie d’enfant quand elle lui faisait un compliment, me donna l’idée qu’il était un peu timbré, quoique j’eusse peine à m’expliquer comment, dans ce cas, il habitait chez ma tante. Il était vêtu comme tout le monde, en paletot gris et en pantalon blanc ; une montre au gousset et de l’argent dans ses poches ; il le faisait même sonner volontiers, comme s’il en était fier.

Jeannette était une jolie fille de dix-neuf à vingt ans, parfaitement propre et bien tenue. Quoique mes observations ne s’étendissent pas plus loin alors, je puis dire tout de suite ce que je ne découvris que par la suite, c’est qu’elle faisait partie d’une série de protégées que ma tante avait prises à son service tout exprès pour les élever dans l’horreur du mariage, ce qui faisait que généralement elles finissaient par épouser le garçon boulanger.

La chambre était aussi bien tenue que ma tante et Jeannette. En posant ma plume, il y a un moment, pour y réfléchir, j’ai senti de nouveau l’air de la mer mêlé au parfum des fleurs. J’ai revu les vieux meubles si soigneusement entretenus, la chaise, la table et l’écran vert qui appartenaient exclusivement à ma tante, la toile qui couvrait le tapis, le chat, les deux serins, la vieille porcelaine, la grande jatte pleine de feuilles de roses sèches, l’armoire remplie de bouteilles, et enfin, ce qui ne s’accordait guère avec le reste, je me suis revu couvert de poussière, étendu sur le canapé et observant curieusement tout ce qui m’entourait.

Jeannette nous avait quittés pour préparer le bain, quand ma tante, à ma grande terreur, changea tout à coup de visage et se mit à crier d’un air indigné et d’une voix étouffée :

« Jeannette, des ânes ! »

Sur quoi Jeannette remonta l’escalier de la cuisine, comme si le feu était à la maison, se précipita sur une petite pelouse en dehors du jardin, et détourna deux ânes qui avaient eu l’audace d’y poser le pied, avec des dames sur leur dos, tandis que ma tante sortant aussi en toute hâte, saisissait la bride d’un troisième animal que montait un enfant, l’éloignait de ce lieu respectable et donnait une paire de soufflets à l’infortuné gamin chargé de conduire les ânes, qui avait osé profaner cet endroit consacré.

Je ne sais pas encore, à l’heure qu’il est, si ma tante avait des droits bien positifs sur cette petite pelouse, mais elle avait décidé dans son esprit qu’elle lui appartenait, et cela lui suffisait. On ne pouvait pas lui faire de plus sensible outrage que de faire passer un âne sur ce gazon immaculé. Quelque occupation qui pût l’absorber, quelque intéressante que fût la conversation à laquelle elle prenait part, un âne suffisait à l’instant pour détourner le cours de ses idées ; elle se précipitait sur lui incontinent. Des seaux d’eau et des arrosoirs étaient toujours prêts dans un coin pour qu’elle pût déverser leur contenu sur les assaillants ; il y avait des bâtons en embuscade derrière la porte pour faire des sorties d’heure en heure ; c’était un état de guerre permanent. Je soupçonne même que c’était aussi une distraction agréable pour les âniers, ou peut-être encore que les baudets les plus intelligents, sachant ce qui en était, prenaient plaisir, par l’entêtement qui fait le fond de leur caractère, à passer toujours par ce chemin. Je sais seulement qu’il y eut trois assauts pendant qu’on préparait le bain, et que dans le dernier, le plus terrible de tous, je vis ma tante engager la lutte avec un âne roux, âgé d’une quinzaine d’années, et qu’elle lui cogna la tête deux ou trois fois contre la barrière du jardin, avant qu’il eût eu le temps de comprendre de quoi il s’agissait. Ces interruptions me paraissaient d’autant plus absurdes, qu’elle était justement occupée à me donner du bouillon avec une cuiller, convaincue que je mourais véritablement de faim, et que je ne pouvais recevoir de nourriture qu’à très-petites doses. C’est alors que, de temps en temps, au moment où j’avais la bouche ouverte, elle remettait la cuiller dans l’assiette en criant : « Jeannette, des ânes ! » et repartait pour résister à l’assaut.

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