Joseph Conrad - Le Frère-De-La-Côte

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Le Frère-De-La-Côte: краткое содержание, описание и аннотация

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Ce roman d'aventures est la dernière oeuvre que Joseph Conrad conduisit à son terme. Peyrol, ancien forban, se retire sur le rivage méditerranéen, non loin de la rade de Toulon, dans une période troublée – l'action se déroule sous la Convention et le Consulat – où la paix à laquelle il aspire va lui être ravie par la force des circonstances. Sur la toile de fond mi-terrestre mi-maritime, se meuvent des personnages fortement individualisés, marqués par les événements de l'époque – rivalités politiques nationales, massacres de la Terreur, etc.

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«Il fait chaud de bonne heure», déclara-t-il à haute voix, mais simplement parce qu’il avait pris l’habitude de se parler à lui-même. Il n’aurait pas eu la présomption d’émettre une opinion sans que Peyrol l’y invitât.

La voix de Michel rappela Peyrol à lui-même; aussi proposa-t-il de hisser les vergues à bloc [113]et pria même le lieutenant Réal de l’aider dans cette opération qui se fit sans autre bruit que le léger grincement des poulies. Les voiles restèrent carguées, mais hautes [114].

«Comme ça, fit Peyrol, vous n’aurez qu’à larguer partout et vous aurez tout de suite les voiles dehors.»

Sans lui répondre, Réal retourna prendre sa place près de la tête du gouvernail. Il se disait: «Je pars à la sauvette. Non, il y a l’honneur, le devoir. Et puis, bien sûr, je reviendrai. Mais quand? On m’oubliera complètement et on ne m’échangera jamais. Cette guerre va peut-être durer des années…» Et il regrettait illogiquement de n’avoir pas un Dieu auquel demander l’allégement de son angoisse. «Elle sera désespérée», pensait-il, le cœur torturé par l’image qu’il se faisait d’Arlette devenue folle. La vie, toutefois, avait de bonne heure rempli son esprit d’amertume, et il se disait: «Mais, pensera-t-elle seulement à moi dans un mois?» Aussitôt, il se sentit rempli d’un tel remords qu’il se leva comme s’il avait l’obligation morale de remonter avouer à Arlette cette pensée cynique et sacrilège. «Je suis fou», murmura-t-il, en s’appuyant sur la lisse basse. Ce manque de foi le rendait si profondément malheureux qu’il sentait toute sa force de volonté l’abandonner. Il s’assit et se laissa aller à sa souffrance. Il songeait tristement: «On a vu des hommes jeunes mourir subitement. Pourquoi pas moi? En vérité, je suis à bout de forces, je suis déjà à moitié mort. Oui, mais ce qui me reste de ma vie ne m’appartient plus.»

«Peyrol!», dit-il d’une voix si perçante que Scevola lui-même en releva la tête. Il fit effort pour maîtriser sa voix et reprit en parlant très distinctement: «J’ai laissé une lettre pour le secrétaire général de la majorité [115], demandant que l’on paie à Jean – vous vous appelez bien Jean, n’est-ce pas? – Peyrol, deux mille cinq cents francs, prix de la tartane sur laquelle je pars. C’est correct?

– Pourquoi avez-vous fait cela?» demanda Peyrol extrêmement impassible en apparence. «Pour me causer des ennuis?

– Ne dites donc pas de sottises, canonnier, personne ne se rappelle votre nom. Il est enterré sous une pile de papiers noircis. Je vous prie d’aller là-bas leur dire que vous avez vu de vos yeux le lieutenant Réal s’embarquer pour remplir sa mission.»

Peyrol demeurait toujours impassible, mais son regard se remplit de fureur. «Ah! oui, je me vois allant là-bas. Deux mille cinq cents francs! Deux mille cinq cents foutaises!» Il changea de ton tout à coup. «J’ai entendu quelqu’un dire que vous étiez un honnête homme et je suppose que ceci en est une preuve. Eh bien! au diable votre honnêteté.» Il regarda le lieutenant d’un air furieux, puis il se dit: «Il ne fait même pas semblant d’écouter ce que je lui dis», et une autre sorte de colère, à moitié faite de mépris et à moitié d’un élément d’obscure sympathie, vint remplacer sa franche fureur. «Bah!» dit-il. Il cracha par-dessus le bord et marchant résolument vers Réal, lui tapa sur l’épaule. Celui-ci jeta sur lui un regard absolument dénué d’expression, et ce fut le seul effet du geste de Peyrol.

L’ancien Frère-de-la-Côte ramassa alors la valise du lieutenant qu’il alla porter dans la cabine. En passant, il entendit Scevola articuler le mot: «Citoyen», mais ce n’est qu’en revenant qu’il consentit à lui dire: «Eh bien?

– Qu’est-ce que vous allez faire de moi? demanda Scevola.

– Vous n’avez pas voulu m’expliquer comment vous êtes venu à bord de cette tartane», dit Peyrol d’un ton qui paraissait presque amical, «je n’ai donc pas besoin de vous dire, moi, ce que je vais faire de vous.»

Un sourd grondement de tonnerre suivit de si près ces paroles que l’on aurait pu croire qu’il avait jailli des lèvres mêmes de Peyrol. Il regarda le ciel avec inquiétude. Il était encore clair au-dessus de sa tête, et du fond de ce petit bassin entouré de rochers, on n’avait de vue d’aucun autre côté: mais alors même qu’il regardait en l’air, il y eut une sorte de brève lueur dans le soleil à laquelle succéda un violent, mais lointain coup de tonnerre. Pendant la demi-heure qui suivit, Peyrol et Michel s’affairèrent à terre pour tendre un long câble de la tartane à l’entrée de la crique; ils en attachèrent l’extrémité à un buisson. C’était afin de haler la tartane dans la crique. Ils remontèrent ensuite à bord. Le petit coin de ciel au-dessus de leurs têtes était encore clair, mais tout en avançant avec le câble de halage le long de la crique, Peyrol aperçut le bord du nuage. Le soleil devint tout à coup brûlant et, dans l’air stagnant, la lumière sembla changer mystérieusement de qualité et de couleur. Peyrol jeta son bonnet sur le pont, offrant sa tête nue à la menace subtile de cet air immobile et étouffant.

«Cré Dié! Ça chauffe!» grommela-t-il en relevant les manches de sa veste. De son robuste avant-bras, sur lequel était tatouée une sirène avec une queue de poisson immensément longue, il s’essuya le front. Ayant aperçu sur le pont l’épée et le ceinturon du lieutenant, il les ramassa et, sans autre cérémonie, les lança au bas de l’échelle de la cabine. Comme il passait de nouveau près de Scevola, le sans-culotte éleva la voix.

«Je crois que vous êtes un de ces misérables, corrompus par l’or anglais», s’écria-t-il, comme un homme saisi par l’inspiration. Ses yeux brillants, ses joues rouges, témoignaient du feu patriotique qui brûlait dans son cœur, et il employa cette formule conventionnelle de l’époque révolutionnaire, époque où, enivré de rhétorique, il courait de toutes parts pour donner la mort aux traîtres des deux sexes et de tous âges. Mais sa dénonciation fut accueillie par un si profond mutisme que sa propre conviction en fut ébranlée. Ces paroles avaient sombré dans un abîme de silence et ce qu’on entendit ensuite fut Peyrol parlant à Réal:

«Je crois, lieutenant, que vous allez être trempé, avant longtemps»; puis, tout en regardant Réal, Peyrol se dit avec une profonde conviction: «Trempé! ça lui serait égal même d’être noyé.»

Si impassible qu’il parût, Peyrol n’en était pas moins fort agité intérieurement, il se demandait avec fureur où le navire anglais pouvait se trouver précisément à ce moment et où diable était parvenu cet orage: car le ciel était devenu aussi muet que la terre accablée.

«N’est-ce pas le moment de nous déhaler [116], canonnier?» demanda Réal. Et Peyrol répondit:

«Il n’y a pas un souffle d’air, nulle part, à des lieues d’ici.» Il eut le plaisir d’entendre un grondement assez fort qui roulait apparemment le long des collines, à l’intérieur des terres. Au-dessus du bassin, un petit nuage déchiqueté, attaché à la robe pourpre de l’orage, flottait immobile, mince comme un morceau de gaze sombre.

Là-haut, à la ferme, Catherine, elle aussi, avait entendu ce grondement inquiétant et elle était allée à la porte de la salle. Elle avait pu, de là, voir le nuage violet lui-même, contourné et massif, et l’ombre sinistre qu’il projetait sur les collines. L’arrivée de l’orage ajoutait encore au sentiment d’inquiétude qu’elle éprouvait à se sentir ainsi toute seule à la maison. Michel n’était pas remonté. Bien qu’elle ne lui adressât presque jamais la parole, elle aurait vu Michel avec plaisir, simplement parce que c’était une personne qui faisait partie de l’ordre habituel des choses. Elle n’était pas bavarde, mais elle aurait aimé trouver quelqu’un à qui parler, ne fût-ce qu’un moment. L’interruption de tous les bruits, voix ou pas, aux abords de la ferme, ne lui était pas agréable; mais à voir le nuage, elle pensa qu’avant peu il y aurait suffisamment de bruit. Au moment toutefois où elle rentrait dans la cuisine, elle entendit un son dont le caractère perçant et terrifiant à la fois lui fit regretter cet accablant silence; c’était un cri déchirant qui venait de la partie supérieure de la maison où, à sa connaissance, il n’y avait qu’Arlette endormie. Comme elle s’efforçait de traverser la cuisine pour se diriger vers le pied de l’escalier, la vieille femme eut l’impression d’être tout à coup accablée par le poids des années accumulées. Elle se sentit soudain extrêmement faible et presque incapable de respirer. Et il lui vint tout à coup cette pensée: «Scevola! Est-ce qu’il l’assassine là-haut?» Le peu qui lui restait de force physique en fut paralysé. Que pouvait-ce être d’autre? Elle tomba, comme abattue par un coup de feu, sur une chaise, et se trouva incapable de faire un mouvement. Seul son cerveau continuait à agir; elle porta les mains à ses yeux comme pour repousser la vision des horreurs qui s’accomplissaient là-haut. Elle n’entendait plus aucun bruit venant de l’étage. Arlette devait être morte. Elle pensait que maintenant c’était son tour. Et si son corps tremblait devant la violence brutale, son esprit exténué souhaitait ardemment la fin. Qu’il vienne! Que c’en soit fini de tout cela, qu’elle soit assommée ou frappée d’un coup de poignard dans la poitrine. Elle n’avait pas le courage de se découvrir les yeux. Elle attendit. Mais au bout d’une minute, qui lui parut interminable, elle entendit au-dessus de sa tête un bruit de pas rapides. C’était Arlette qui courait de-ci de-là. Catherine retira ses mains de devant ses yeux et elle allait se lever, quand elle entendit crier au haut de l’escalier le nom de Peyrol, avec un accent désespéré. Puis, presque aussitôt après, elle entendit de nouveau ce cri de: «Peyrol, Peyrol!», puis un bruit de pas qui descendaient précipitamment l’escalier. Elle entendit encore le cri déchirant de: «Peyrol!» de l’autre côté de la porte juste avant que celle-ci ne s’ouvrît. Qui donc la poursuivait? Catherine parvint à se lever. Appuyée d’une main à la table, elle offrit un front intrépide à sa nièce qui se précipita dans la cuisine, les cheveux dénoués, et les yeux remplis d’une expression d’extrême égarement.

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