Joseph Conrad - Le Frère-De-La-Côte

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Le Frère-De-La-Côte: краткое содержание, описание и аннотация

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Ce roman d'aventures est la dernière oeuvre que Joseph Conrad conduisit à son terme. Peyrol, ancien forban, se retire sur le rivage méditerranéen, non loin de la rade de Toulon, dans une période troublée – l'action se déroule sous la Convention et le Consulat – où la paix à laquelle il aspire va lui être ravie par la force des circonstances. Sur la toile de fond mi-terrestre mi-maritime, se meuvent des personnages fortement individualisés, marqués par les événements de l'époque – rivalités politiques nationales, massacres de la Terreur, etc.

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De la fenêtre de sa chambre, tout en raclant sa large joue à l’aide de son rasoir anglais, Peyrol aperçut le lieutenant Réal dans le sentier qui menait au rivage, et en l’apercevant de cet endroit d’où il découvrait une vaste étendue de mer et de terre, il haussa les épaules avec impatience, sans y être incité par rien de visible. On ne pouvait vraiment pas se fier à ces porteurs d’épaulettes. Ils bourreraient la tête de n’importe qui d’on ne sait quelles idées, pour leur bon plaisir, ou dans l’intérêt du service. Mais c’était un trop vieux singe pour se laisser prendre à des grimaces; d’ailleurs, ce garçon qui s’en allait, raide et perché sur de longues jambes avec ses grands airs d’officier, était en somme assez honnête. En tout cas, il savait reconnaître un marin, bien qu’il eût le sang aussi froid qu’un poisson. Peyrol eut un sourire un peu tordu.

Tout en essuyant la lame de son rasoir qui faisait partie d’une série de douze dans un écrin, il revoyait l’Océan enveloppé d’une brume étincelante et un courrier des Indes avec ses vergues brassées [107]en tous sens et ses voiles en ralingue [108]au-dessus du pont couvert de sang qu’avait envahi une bande de corsaires, et, dominant l’horizon lointain, l’île de Ceylan, comme un mince nuage bleu. Il avait toujours eu envie de posséder un jeu de rasoirs anglais et voilà qu’il l’avait trouvé: il était, pour ainsi dire, tombé dessus: la boîte gisait par terre dans une cabine déjà saccagée. «Pour du bon acier, c’était du bon acier», se disait-il en regardant fixement la lame. Et pourtant, elle était presque usée. Les autres aussi. Cet acier-là! Et il tenait l’écrin dans sa main, comme s’il venait de le ramasser par terre. Le même écrin. Le même homme. Et l’acier était usé.

Il referma brusquement l’écrin, le jeta dans son coffre resté ouvert et laissa retomber le couvercle. Le sentiment qui lui monta au cœur et que des hommes plus conscients que lui [109]avaient éprouvé, c’était que la vie était un songe plus impalpable encore que cette vision de Ceylan, étendue comme un nuage au-dessus de la mer. Un songe qu’on a laissé derrière soi. Un songe qu’on a droit devant soi. Cette philosophie désenchantée prit la forme d’un violent juron: «Sacré nom de nom de nom… Tonnerre de bon Dieu!»

En serrant le nœud de sa cravate, il la mania avec fureur, comme s’il voulait s’étrangler. Il enfonça rageusement un béret mou sur ses boucles vénérables et saisit son gourdin, mais avant de sortir de la pièce il s’approcha de la fenêtre qui donnait vers l’est. Il ne pouvait voir la Petite Passe, masquée par la colline où se trouvait le belvédère, mais à sa gauche, une grande partie de la rade d’Hyères s’étendait devant lui, d’un gris pâle dans la lumière du matin, et, s’élevant au loin, la terre aux abords du cap Blanc [110], dont les détails étaient encore vagues, à l’exception d’un seul objet qui par sa forme aurait pu être un phare, si Peyrol n’avait fort bien su que c’était la corvette anglaise déjà en train de faire route, toutes voiles dehors.

Cette découverte satisfit Peyrol, surtout parce qu’il s’y attendait. Le navire anglais faisait exactement ce qu’il avait escompté, et Peyrol regarda dans la direction de la corvette avec un sourire de triomphe méchant comme s’il se fût trouvé face à face avec le commandant anglais lui-même. Pour on ne sait quelle raison, il s’imaginait le capitaine Vincent avec une longue figure, des dents jaunes et une perruque, tandis que cet officier portait ses cheveux et avait une rangée de dents à faire honneur à une élégante de Londres, ce qui était en réalité la raison secrète pour laquelle le capitaine Vincent arborait si souvent de radieux sourires.

Le navire, à cette grande distance, et naviguant dans sa direction, retint Peyrol à la fenêtre assez longtemps pour que la lumière croissante du matin se transformât en un soleil étincelant qui vint marquer sur le profil uniforme de la terre les teintes des bois, des rochers et des champs, avec les taches claires des maisons pour animer le paysage. Le soleil entourait le navire d’une sorte de halo. Peyrol, après s’être ressaisi, quitta la pièce, fermant doucement la porte. Doucement aussi il descendit de sa mansarde. Sur le palier, il se sentit en proie à un combat intérieur dont il triompha bientôt; après quoi il s’arrêta à la porte de la chambre de Catherine, et l’ayant entrouverte, avança la tête. À l’autre bout de la pièce, il aperçut Arlette profondément endormie. Sa tante avait étendu sur elle un mince couvre-pieds. Ses souliers bas étaient placés au pied du lit. Ses cheveux noirs dénoués s’étalaient librement sur l’oreiller; et le regard de Peyrol fut arrêté par la longueur des cils sur sa joue pâle. Soudain il crut qu’elle avait bougé, il retira vivement la tête, et ferma la porte. Il écouta un moment, et eut envie de la rouvrir, mais jugeant la chose trop risquée, il descendit l’escalier. Lorsqu’il reparut dans la cuisine, Catherine se retourna brusquement. Elle était habillée pour la journée avec un grand bonnet blanc sur la tête, un corsage noir et une jupe brune à gros plis. Elle portait aux pieds une paire de sabots vernis par-dessus ses souliers.

«Pas trace de Scevola», dit-elle en s’avançant vers Peyrol. «Et Michel n’est pas encore venu non plus.»

Peyrol se disait qu’un peu plus petite, avec ses yeux noirs et son nez légèrement recourbé, on l’aurait prise pour une sorcière. Mais les sorcières peuvent lire les pensées des gens, et il regarda franchement Catherine avec la conviction agréable qu’elle ne pouvait pas lire ses pensées.

«J’ai pris soin, dit-il, de ne pas faire de bruit là-haut, mademoiselle Catherine. Quand je serai parti, la maison sera vide et bien tranquille.»

Elle avait un air étrange. Peyrol eut soudain l’impression qu’elle se sentait perdue dans cette cuisine où elle avait régné tant d’années. Il reprit:

«Vous allez être seule toute la matinée.»

Elle avait l’air d’écouter un murmure lointain, et quand Peyrol eut ajouté: «Tout est maintenant en règle», elle fit un signe de tête et au bout d’un moment elle lui dit d’une façon qui, de sa part, était étrangement impulsive:

«Monsieur Peyrol, je suis lasse de la vie.»

Il haussa les épaules et, avec une jovialité un peu sinistre, remarqua:

«Je vais vous dire ce qu’il en est: vous auriez dû vous marier.»

Elle lui tourna brusquement le dos. «Ne vous fâchez pas», s’écria Peyrol d’un ton de tristesse plutôt que d’excuse. «À quoi bon attacher de l’importance aux choses. Qu’est-ce que cette vie? Bah! Personne ne peut même se rappeler la dixième partie de sa propre existence. Prenez mon cas: voyez-vous, je gagerais que si l’un de mes camarades d’autrefois arrivait ici et me voyait comme cela, ici, avec vous – et j’entends un de ces camarades qui prennent fait et cause pour vous dans une bagarre et qui vous soignent si vous êtes blessé – eh bien! je gagerais, répéta-t-il, qu’il ne me reconnaîtrait même pas. Il se dirait probablement: «Tiens! voilà un vieux ménage paisible.»

Il se tut. Catherine sans se retourner et en l’appelant non pas «Monsieur» mais «Peyrol» tout court, remarqua, non pas exactement avec aigreur, mais d’un ton plutôt menaçant, que ce n’était pas le moment de parler pour ne rien dire. Peyrol, toutefois, poursuivit, quoique son ton ne fût pas du tout celui de quelqu’un qui parle pour ne rien dire:

«Mais, voyez-vous, mademoiselle Catherine, vous n’étiez pas comme les autres. Vous vous êtes laissé abattre, et en même temps, vous vous êtes montrée trop dure envers vous-même.»

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