Joseph Conrad - Le Frère-De-La-Côte

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Le Frère-De-La-Côte: краткое содержание, описание и аннотация

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Ce roman d'aventures est la dernière oeuvre que Joseph Conrad conduisit à son terme. Peyrol, ancien forban, se retire sur le rivage méditerranéen, non loin de la rade de Toulon, dans une période troublée – l'action se déroule sous la Convention et le Consulat – où la paix à laquelle il aspire va lui être ravie par la force des circonstances. Sur la toile de fond mi-terrestre mi-maritime, se meuvent des personnages fortement individualisés, marqués par les événements de l'époque – rivalités politiques nationales, massacres de la Terreur, etc.

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«Je viens tout de suite. Retourne à ta chambre et attends-moi», comme si elle ne doutait pas d’être obéie.

Un profond silence s’ensuivit. Peut-être Catherine était-elle déjà partie. Réal et Arlette restèrent immobiles un moment comme s’ils avaient été l’un et l’autre changés en pierre.

«Allez maintenant», fit Réal d’une voix rauque, à peine distincte.

Elle lui donna un rapide baiser sur les lèvres et de nouveau ils restèrent comme des amants enchantés, immobilisés par un sortilège.

«Si elle reste, pensait Réal, je n’aurai jamais le courage de m’arracher, et je serai obligé de me faire sauter la cervelle.» Mais quand enfin elle fit un mouvement, il se saisit d’elle à nouveau et la tint comme si elle avait été sa vie même. Quand il la laissa aller, il fut épouvanté d’entendre un très léger rire, témoignage d’une secrète joie chez Arlette.

«Pourquoi riez-vous?» demanda-t-il d’un ton effrayé.

Elle s’arrêta et le regardant par-dessus son épaule lui répondit:

«Je riais en pensant à tous les jours à venir. Des jours, des jours, et des jours. Y avez-vous pensé?

– Oui», bégaya Réal comme un homme frappé au cœur, et en tenant la porte entrouverte. Il fut heureux de pouvoir se retenir à quelque chose.

Elle sortit dans le doux bruissement de sa jupe de soie, mais avant qu’il eût eu le temps de refermer la porte derrière elle, elle étendit le bras un instant. Il eut juste le temps de presser de ses lèvres la paume de cette main. Elle était froide. Elle la retira brusquement et il eut la force d’âme de fermer la porte derrière elle. Il se sentait comme un homme mourant de soif, enchaîné à un mur, à qui on arracherait un breuvage frais. La pièce était tout à coup devenue obscure. «Un nuage passe sur la lune, pensa-t-il, un nuage, un énorme nuage», et il s’avança d’un pas rigide vers la fenêtre, mal assuré et oscillant comme s’il marchait sur une corde raide. Au bout d’un moment il aperçut la lune dans un ciel où il n’y avait pas la moindre trace de nuage. «Je suppose, se dit-il, que j’ai bien failli mourir à l’instant. Mais non», continua-t-il à penser avec une cruauté délibérée, «mais non, je ne mourrai pas. Je vais seulement souffrir, souffrir, souffrir…».

«Souffrir, souffrir.» Ce ne fut qu’en butant contre le côté du lit qu’il s’aperçut qu’il s’était éloigné de la fenêtre. Aussitôt il s’y jeta violemment, enfonçant la tête dans l’oreiller qu’il mordit pour étouffer le cri de détresse qui allait lui jaillir des lèvres. Les natures formées à l’insensibilité, une fois débordées par une passion maîtresse, sont comme des géants vaincus tout prêts à désespérer. Ainsi donc lui, officier en service commandé, il reculait devant la mort, et ce doute entraînait avec lui tous les doutes possibles sur son propre courage. Tout ce qu’il savait, c’était qu’il serait parti le lendemain matin. Il frissonna de tout son corps étendu, puis resta immobile, étreignant les draps à pleines mains pour résister à l’envie de bondir sur ses pieds, en proie à une agitation affolante. «Il faut que je m’étende», se disait-il pour se faire la leçon [106], «et que je me repose pour avoir assez de force demain, il faut que je me repose», tandis que le terrible combat qu’il soutenait pour rester immobile inondait son front de sueur. À la fin un oubli soudain dut s’emparer de lui, car il se retourna et se mit en sursaut sur son séant, tandis que le son du mot «Écoutez» retentissait à ses oreilles.

Une faible lumière, étrange et froide, remplissait la chambre; une lumière qui lui parut différente de toutes celles qu’il avait vues auparavant, et au pied de son lit se tenait une forme en vêtements noirs, un châle noir sur la tête, avec un visage décharné, et avide, des trous sombres en guise d’yeux, silencieuse, attentive, implacable… «Est-ce la mort?» se demanda-t-il, en la regardant fixement, terrifié. La forme ressemblait à Catherine. Elle prononça de nouveau le mot: «Écoutez.» Il détourna les yeux et, abaissant son regard, il s’aperçut qu’il avait ses vêtements béants sur la poitrine. Il ne voulait pas regarder cette apparition, quelle qu’elle fût, spectre ou vieille femme, et il répondit:

«Oui, je vous entends.

– Vous êtes un honnête homme.» C’était la voix impassible de Catherine. «Le jour se lève. Vous allez partir.

– Oui, dit-il sans lever la tête.

– Elle dort», reprit la forme qui ressemblait à Catherine, «elle est épuisée; il faudrait la secouer dur pour la réveiller. Vous allez partir. Vous le savez!» continuait cette voix inflexiblement; «c’est ma nièce et vous savez qu’elle porte la mort dans les plis de sa jupe et qu’elle a les pieds dans le sang. Elle n’est pas faite pour un homme.»

Réal éprouvait toute l’angoisse de quelque aventure surnaturelle. Cet être qui ressemblait à Catherine et parlait comme un destin cruel, il lui fallait le regarder en face. Il leva la tête dans cette lumière qui lui semblait épouvantable, et comme d’un autre monde.

«Écoutez-moi bien, vous aussi, dit-il. Quand elle aurait sur les épaules toute la folie du monde et le péché de tous les meurtres de la Révolution, je la serrerais encore contre mon cœur. Comprenez-vous?»

L’apparition qui ressemblait à Catherine abaissa et releva lentement sa tête encapuchonnée. «Il fut un temps où j’aurais serré l’enfer même contre mon cœur. Il est parti. Il avait ses vœux. Vous n’avez que votre honnêteté. Vous partirez.

– J’ai mon devoir!» dit le lieutenant Réal d’un ton mesuré, comme calmé par l’excès d’horreur que la vieille femme lui inspirait.

«Partez sans la déranger, sans la regarder.

– Je prendrai mes souliers à la main», dit-il. Il poussa un profond soupir. Il se sentait somnolent. «Il est très tôt, murmura-t-il.

– Peyrol est déjà descendu au puits, déclara Catherine. Que peut-il bien y faire tout ce temps?», ajouta-t-elle d’une voix troublée. Réal, qui avait posé maintenant les pieds sur le plancher, lui jeta un regard à la dérobée; mais elle s’éloignait déjà furtivement et quand il releva les yeux, elle avait disparu de la chambre et la porte était fermée.

Une fois redescendue, Catherine aperçut encore Peyrol près du puits. Il regardait dedans, semblait-il, avec un extrême intérêt.

«Votre café est prêt, Peyrol», lui cria-t-elle du seuil de la porte.

Il se retourna brusquement comme un homme pris à l’improviste et s’avança en souriant.

«Voilà une agréable nouvelle, mademoiselle Catherine, dit-il. Vous êtes descendue de bien bonne heure!

– Oui, dit-elle, mais vous aussi, Peyrol. Michel est-il là? Dites-lui de venir aussi prendre du café.

– Michel est à la tartane. Vous ne savez peut-être pas qu’elle va faire un petit voyage.» Il avala une gorgée de café et mangea un morceau de sa tranche de pain. Il avait faim. Il était resté debout toute la nuit et avait même eu une conversation avec le citoyen Scevola. Il avait aussi travaillé dès l’aube avec Michel; à vrai dire il n’y avait pas eu grand-chose à faire, car la tartane était toujours maintenue en état de prendre la mer. Aussi, après avoir remis sous clé le citoyen Scevola, fort inquiet de ce qui allait advenir de lui, mais qu’il laissa dans l’incertitude, Peyrol était-il revenu à la ferme; il était monté à sa chambre, y était resté un moment à s’occuper de choses et d’autres, puis, redescendant furtivement, était allé au puits, auprès duquel Catherine, levée plus tôt qu’il ne pensait, l’avait aperçu avant d’entrer dans la chambre du lieutenant Réal. Tout en prenant son café, il écouta, sans manifester la moindre surprise, Catherine commenter la disparition de Scevola. Elle était allée regarder dans son galetas. Il n’y avait pas dormi cette nuit-là, elle en était sûre, et on ne l’apercevait nulle part, de tous les points d’observation aux alentours de la ferme, pas même dans le champ le plus éloigné. Il était inconcevable qu’il eût été jusqu’à Madrague où il détestait aller, ni jusqu’au village où il avait peur de se montrer. Peyrol déclara qu’en admettant qu’il lui fût arrivé quelque chose, ce ne serait pas, en tout cas, une grande perte; mais Catherine n’en parut pas tranquillisée.

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