Joseph Conrad - Le Frère-De-La-Côte

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Le Frère-De-La-Côte: краткое содержание, описание и аннотация

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Ce roman d'aventures est la dernière oeuvre que Joseph Conrad conduisit à son terme. Peyrol, ancien forban, se retire sur le rivage méditerranéen, non loin de la rade de Toulon, dans une période troublée – l'action se déroule sous la Convention et le Consulat – où la paix à laquelle il aspire va lui être ravie par la force des circonstances. Sur la toile de fond mi-terrestre mi-maritime, se meuvent des personnages fortement individualisés, marqués par les événements de l'époque – rivalités politiques nationales, massacres de la Terreur, etc.

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– Vous croyez», dit le flibustier d’une voix grave. Il méditait, empli de son expérience personnelle. «Et en outre il a goûté du sang», grommela-t-il au bout d’un moment. «Vous avez peut-être raison.

– J’ai peut-être raison!» répéta Catherine d’un ton légèrement indigné. «Chaque fois que je vois Arlette près de lui, j’ai peur d’une dispute ou de quelque mauvais coup. Et quand ils sont tous les deux loin de moi, c’est encore pire. Je me demande où ils sont en ce moment. Ils sont peut-être ensemble et je n’ose élever la voix pour appeler Arlette de peur de le rendre furieux.

– Mais c’est au lieutenant qu’il en a», remarqua Peyrol en baissant la voix. «Et je ne peux pas empêcher le lieutenant de revenir.

– Où est-elle? Où est-il?» murmura Catherine d’un ton qui trahissait sa secrète angoisse.

Peyrol se leva tranquillement et passa dans la salle en laissant la porte ouverte. Catherine l’entendit soulever avec précaution le loquet de la porte d’entrée. Et quelques instants après, Peyrol revint, aussi tranquillement qu’il était sorti.

«J’ai mis un pied dehors pour me rendre compte du temps. La lune va se lever et les nuages sont moins épais. On aperçoit une étoile par-ci par-là.» Il baissa considérablement la voix. «Arlette est assise sur le banc en train de fredonner une petite chanson toute seule. Je me demande vraiment si elle s’est aperçue que j’étais à quelques pas d’elle.

– Elle ne veut entendre ni voir personne, excepté un seul homme», affirma Catherine maîtrisant de nouveau complètement sa voix. «Et vous dites qu’elle fredonnait une chanson? Elle qui restait assise des heures sans produire le moindre son. Et Dieu sait ce que pouvait bien être cette chanson!

– Oui, elle a beaucoup changé», reconnut Peyrol en poussant un profond soupir. «Ce lieutenant», reprit-il après s’être interrompu un moment, «s’est toujours conduit avec beaucoup de froideur envers elle. Je l’ai vu souvent détourner la tête quand il la voyait venir vers nous. Vous savez comment sont ces porteurs d’épaulettes, Catherine. Et puis, celui-ci a quelque ver rongeur qui le tourmente. Je me demande s’il a jamais oublié qu’il est le fils d’un ci-devant. Pourtant je crois aussi qu’elle ne désire voir et entendre personne d’autre que lui. Est-ce parce qu’elle a eu la tête dérangée si longtemps?

– Non, Peyrol, dit la vieille femme, ce n’est pas cela. Vous voulez savoir comment j’en suis sûre? Pendant des années, rien ne pouvait la faire rire ni pleurer. Vous le savez vous-même. Vous l’avez vue chaque jour. Croiriez-vous que depuis le mois dernier, il lui est arrivé de pleurer et de rire sur ma poitrine sans savoir pourquoi?

– Cela, je ne le comprends pas, dit Peyrol.

– Moi, oui. Ce lieutenant n’a qu’un geste à faire pour qu’elle coure après lui. Oui, Peyrol. C’est ainsi. Elle n’a ni crainte, ni honte, ni orgueil. J’ai été moi-même presque comme cela.» Son beau visage bruni sembla devenir plus impassible encore, avant qu’elle ne reprit à voix beaucoup plus basse et comme si elle argumentait avec elle-même: «Seulement, moi, je n’avais jamais connu la folie du sang. J’étais digne des bras de n’importe quel homme… Mais aussi cet homme n’est pas un prêtre.»

Ces derniers mots firent tressaillir Peyrol. Il avait presque oublié cette histoire. Il se dit: «Elle sait, elle a passé par là.»

«Écoutez-moi, Catherine», dit-il sur un ton catégorique, «le lieutenant revient. Il sera ici probablement vers minuit. Mais ce que je peux vous dire c’est qu’il ne revient pas pour faire signe à la petite de le suivre. Oh! non! ce n’est pas pour ses beaux yeux qu’il revient.

– Eh bien! si ce n’est pas pour elle qu’il revient, alors c’est que la mort l’a appelé», déclara-t-elle d’un ton de conviction solennelle et compassée. «Un homme à qui la mort a fait signe, rien ne peut l’arrêter.»

Peyrol, qui avait vu plus d’une fois la mort en face, considéra avec curiosité le beau profil brun de Catherine.

«C’est un fait, murmura-t-il, que les hommes qui courent au-devant de la mort ne la trouvent pas souvent. Il faut donc qu’elle vous fasse signe. Quelle sorte de signe serait-ce?

– Comment le savoir?» demanda Catherine, regardant fixement le mur à l’extrémité de la cuisine. «Ceux même à qui la mort le fait ne le reconnaissent pas pour ce qu’il est. Mais ils y obéissent tout de même. Je vous le dis, Peyrol, rien ne peut les arrêter. Ce peut être un regard ou un sourire, ou une ombre sur l’eau, ou une pensée qui vous passe par la tête. Pour mon pauvre frère et ma belle-sœur ç’a été le visage de leur enfant.»

Peyrol croisa les bras sur sa poitrine et baissa la tête. La mélancolie lui était tout à fait étrangère. Qu’est-ce que la mélancolie a à faire dans la vie d’un flibustier, d’un Frère-de-la-Côte, vie simple, aventureuse, précaire, exposée aux risques et qui ne laisse de loisir ni pour la réflexion, ni pour cet oubli momentané de soi qu’on appelle gaieté. Une sombre fureur, une réjouissance farouche, il avait connu cela par bouffées passagères venues du dehors: mais jamais ce sentiment profond et secret de la vanité de toutes choses, cette incertitude de la force qui l’habitait.

«Je me demande ce que sera pour moi ce signe», pensait-il; et il se dit avec dédain envers lui-même que pour lui il n’y aurait aucun signe et qu’il lui faudrait mourir dans son lit, comme un vieux chien de garde dans sa niche. Ayant touché le fond de l’abattement, il n’y avait plus devant lui qu’un trou noir dans lequel sa conscience tombait comme une pierre.

Le silence, qui avait peut-être duré une minute après que Catherine eut fini de parler, fut soudain traversé par une voix claire qui disait:

«Que complotez-vous donc là, tous les deux?»

C’était Arlette, plantée à la porte de la salle. Le reflet de la lumière dans le blanc de ses yeux faisait ressortir son regard noir et pénétrant. La surprise fut complète. Le profil de Catherine, debout près de la table, sembla se raidir encore, si possible; on eût dit la statue anguleuse d’une vieille prophétesse de quelque tribu du désert. Arlette fit trois pas en avant. Chez Peyrol, même un étonnement extrême se manifestait par la fermeté. On l’avait connu pour ne jamais avoir l’air pris à l’improviste et l’âge avait accentué en lui ce trait d’un chef né. Il s’écarta un rien du bord de la table et lui dit de sa voix grave:

«Ma foi, patronne! Nous n’avions pas causé ensemble depuis si longtemps.»

Arlette se rapprocha encore. «Oui, je le sais, s’écria-t-elle. C’était horrible. Je vous ai observés tous les deux. Scevola est venu s’asseoir tout près de moi sur le banc. Il s’est mis à me parler, et alors je suis partie. Cet homme m’assomme. Et je vous trouve ici, vous autres, à ne rien dire. C’est insupportable. Qu’est-ce que vous avez tous les deux? Dites-moi, papa Peyrol, est-ce que vous ne m’aimez plus?» Sa voix remplissait la cuisine. Peyrol alla fermer la porte de la salle. En revenant, il fut frappé du rayonnement de vie qui animait Arlette et semblait faire pâlir les flammes de la lampe. Il dit en plaisantant à demi:

«Je ne sais pas si je ne vous aimais pas davantage quand vous étiez plus calme.

– Et ce que vous aimeriez le mieux, ce serait de me voir encore plus calme dans la tombe.»

Elle l’éblouissait. La vitalité s’écoulait de ses yeux, de ses lèvres, de toute sa personne, l’enveloppait comme un halo et… oui, vraiment, la plus faible rougeur du monde était venue colorer ses joues, à peine rosies, comme la lueur d’une flamme lointaine sur la neige. Elle leva les bras en l’air et laissa retomber ses mains de haut sur les épaules de Peyrol, et d’un regard noir et insistant elle arrêta les yeux désespérément fuyants du vieux marin. Il la sentit qui déployait toute sa séduction instinctive, en même temps que s’accroissait la force farouche des doigts qui s’accrochaient à lui.

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