Joseph Conrad - Le Frère-De-La-Côte

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Le Frère-De-La-Côte: краткое содержание, описание и аннотация

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Ce roman d'aventures est la dernière oeuvre que Joseph Conrad conduisit à son terme. Peyrol, ancien forban, se retire sur le rivage méditerranéen, non loin de la rade de Toulon, dans une période troublée – l'action se déroule sous la Convention et le Consulat – où la paix à laquelle il aspire va lui être ravie par la force des circonstances. Sur la toile de fond mi-terrestre mi-maritime, se meuvent des personnages fortement individualisés, marqués par les événements de l'époque – rivalités politiques nationales, massacres de la Terreur, etc.

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Après s’être assurée que l’intérieur de la maison était silencieux comme la tombe, Arlette se dirigea vers la fenêtre, qui pendant les séjours du lieutenant restait toujours ouverte, le contrevent poussé complètement contre le mur. La fenêtre n’avait bien entendu pas de rideaux, et en s’en approchant, Arlette aperçut Peyrol qui redescendait du belvédère. Sa tête blanche, brillante comme de l’argent, se détachait sur la pente du terrain; elle disparut peu à peu de sa vue et Arlette entendit sous la fenêtre le bruit de ses pas. Ils pénétrèrent dans la maison, mais elle ne l’entendit pas monter à sa chambre. Il était allé à la cuisine. Pour voir Catherine. Ils allaient parler d’elle et d’Eugène. Mais qu’allaient-ils dire? Sa découverte de la vie était si récente que tout lui semblait dangereux: conversations, attitudes, regards. La seule idée du silence entre ces deux êtres l’effrayait. C’était possible. Si vraiment ils ne se disaient rien… ce serait terrible.

Pourtant elle resta calme comme une personne raisonnable qui sait qu’aller et venir avec agitation n’est pas le bon moyen de faire face à des dangers inconnus. Elle parcourut des yeux la pièce et aperçut dans un coin la valise du lieutenant. C’était en réalité ce qu’elle avait souhaité voir. Il n’était donc pas parti. Mais quand bien même elle ouvrirait cette valise, cela ne lui dirait pas ce qu’il était devenu. Quant à son retour, elle ne le mettait aucunement en doute. Il était toujours revenu. Son attention fut particulièrement attirée par un gros paquet cousu dans de la toile à voiles, avec trois grands cachets rouges sur la couture. Mais elle n’y arrêta pas ses pensées. Celles-ci tournaient toujours autour de Catherine et Peyrol, en bas. Comme ils avaient changé! Avaient-ils jamais cru qu’elle était folle? Elle s’indigna. «Comment aurais-je pu m’en empêcher?» se demanda-t-elle avec désespoir. Elle s’assit au bord du lit, dans sa pose habituelle, les pieds croisés, les mains posées sur les genoux. Sur l’une de ses mains elle sentait encore la trace des lèvres de Réal, impression calmante, rassurante comme toutes les certitudes; mais elle sentait dans son esprit une confusion persistante, une lassitude indéfinie, comme l’effort que fait une vue imparfaite pour distinguer des contours changeants, des formes flottantes, d’incompréhensibles signes. Elle ne put résister à la tentation de reposer, ne fût-ce qu’un bref moment, son corps las.

Elle s’allongea sur le bord même du lit et cacha sous sa joue la main que Réal avait embrassée. La faculté de penser l’abandonna complètement, mais elle demeura les yeux ouverts, tout à fait éveillée. Dans cette position, sans entendre le moindre bruit, elle vit la poignée de la porte s’abaisser à fond, dans un silence absolu, comme si la serrure avait été huilée récemment. Son premier mouvement fut de sauter au beau milieu de la pièce, mais elle se retint, et se contenta de se mettre sur son séant d’un geste vif. Le lit n’avait pas craqué. Elle mit tout doucement les pieds par terre et au moment où, en retenant son souffle, elle appuyait l’oreille contre la porte, la poignée était déjà remontée. Elle n’avait décelé aucun bruit au-dehors. Pas le moindre. Rien. Pas un instant l’idée ne lui vint de mettre en doute le témoignage de ses yeux; mais tout s’était passé dans un tel silence que le plus léger sommeil n’en aurait pas été troublé. Si elle avait été allongée sur l’autre côté, c’est-à-dire le dos à la porte, elle ne se serait sûrement aperçue de rien. Elle attendit encore un peu avant de s’écarter de la porte et de s’asseoir sur une chaise auprès d’une table pesante et ornée de sculptures, meuble de famille qui eût été mieux à sa place dans un château que dans une maison de ferme. La poussière de plusieurs mois en couvrait la lisse surface ovale en bois sombre au grain fin.

«Ce devait être Scevola», pensa Arlette. Ce ne pouvait être que lui. Que pouvait-il bien vouloir? Elle se livra à ses réflexions; mais après tout cela n’avait pas d’importance. Réal absent occupait toute sa pensée. Avec une inconsciente lenteur, son doigt traça sur la poussière de la table les initiales E.A. qu’elle entoura d’un cercle. Puis elle se leva brusquement, ouvrit la porte et descendit. Dans la cuisine, ainsi qu’elle s’y était tout à fait attendue, elle trouva Scevola avec les autres. Aussitôt qu’il la vit, il se leva et courut au premier étage, mais il revint presque aussitôt avec l’air d’avoir rencontré un fantôme et à une question insignifiante que lui posa Peyrol, ses lèvres et même son menton se mirent à trembler avant qu’il ne parvînt à maîtriser sa voix. Il évitait de regarder les autres en face: ceux-ci semblaient aussi ne pas oser s’entreregarder, et on eût dit que le lieutenant absent hantait le repas du soir à l’Escampobar. Peyrol, en outre, devait penser à son prisonnier. L’existence de celui-ci présentait un fort intéressant problème, alors que les manœuvres du navire anglais en constituaient un autre étroitement lié au premier, et plein de perspectives dangereuses. Les yeux noirs et ternes de Catherine semblaient s’être encore enfoncés dans leurs orbites, mais son visage conservait son expression habituelle de sévérité distante. Tout à coup Scevola, comme s’il répondait à l’une de ses propres pensées, se mit à dire:

«Ce qui nous a perdus, c’est la modération.»

Peyrol avala le morceau de pain beurré qu’il mâchait lentement et demanda:

«À quoi faites-vous allusion, citoyen?

– Je fais allusion à la République», répondit Scevola d’une voix plus assurée que d’ordinaire. «Je dis, la modération. Nous autres, patriotes, nous avons arrêté notre bras trop tôt. On aurait dû tuer, avec leurs pères et leurs mères, tous les enfants des ci-devant et tous les enfants des traîtres. Le mépris des vertus civiques et l’amour de la tyrannie sont innés chez tous ces gens-là. En grandissant, ils piétinent tous les principes sacrés… L’œuvre de la Terreur est réduite à néant.

– Que proposez-vous donc de faire là-contre? grommela Peyrol. Inutile de déclamer ici… ou n’importe où, d’ailleurs. Vous ne trouverez personne pour vous écouter, espèce de cannibale», ajouta-t-il avec bonhomie. Arlette, la tête appuyée sur la main gauche, traçait de son index droit sur la nappe des initiales invisibles. Catherine, qui se baissait pour allumer une lampe à quatre becs montée sur un pied de cuivre, tourna par-dessus son épaule sa tête aux traits finement dessinés. Le sans-culotte se dressa brusquement en agitant les bras, il avait les cheveux en broussaille à force de s’être retourné sans dormir sur son grabat. Les manches déboutonnées de sa chemise battirent contre ses bras maigres et velus. Il n’avait plus l’air d’avoir rencontré un fantôme. Il ouvrit une large bouche noire, mais Peyrol leva un doigt vers lui calmement:

«Non, non! Le temps où vos propres parents, là-haut, du côté de la Boyère – ce n’est pas là qu’ils habitaient? – tremblaient à l’idée de vous voir arriver pour leur rendre visite à la tête d’une troupe de patriotes déguenillés, ce temps-là est passé. Vous n’êtes plus à la tête de personne, et si vous vous mettiez à pérorer comme ça en public, les gens se soulèveraient et vous prendraient en chasse comme un chien enragé.»

Scevola, qui avait refermé la bouche, jeta un regard par-dessus son épaule et, comme impressionné de ne se voir appuyé par personne, sortit de la cuisine en titubant comme un homme ivre. Il n’avait pourtant bu que de l’eau. Peyrol regarda pensivement la porte que le sans-culotte indigné avait claquée derrière lui. Pendant ce colloque entre les deux hommes, Arlette avait disparu dans la salle. Catherine, redressant sa haute taille, posa sur la table la lampe à huile avec ses quatre becs fumeux. Elle lui éclairait le visage par en dessous. Peyrol déplaça légèrement la lampe avant de lui dire, en levant les yeux vers elle:

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