Joseph Conrad - Le Frère-De-La-Côte

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Le Frère-De-La-Côte: краткое содержание, описание и аннотация

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Ce roman d'aventures est la dernière oeuvre que Joseph Conrad conduisit à son terme. Peyrol, ancien forban, se retire sur le rivage méditerranéen, non loin de la rade de Toulon, dans une période troublée – l'action se déroule sous la Convention et le Consulat – où la paix à laquelle il aspire va lui être ravie par la force des circonstances. Sur la toile de fond mi-terrestre mi-maritime, se meuvent des personnages fortement individualisés, marqués par les événements de l'époque – rivalités politiques nationales, massacres de la Terreur, etc.

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Cette nuit-là, Scevola l’avait confiée aux soins d’une femme nommée Pérose. Elle était jeune et jolie, et native d’Arles, le pays de la mère d’Arlette. Elle tenait une auberge. Cette femme l’avait enfermée dans sa propre chambre qui était contiguë à la pièce où des patriotes continuèrent à crier, à chanter et à faire des discours très avant dans la nuit. À plusieurs reprises, la femme vint jeter un bref coup d’œil, lever les bras en l’air d’un geste désespéré, avant de disparaître. Plus tard, pendant bien des nuits, tandis que toute la bande dormait sur des bancs ou sur le plancher, Pérose se glissait dans la chambre, se jetait à genoux près du lit sur lequel Arlette, assise toute droite, les yeux grands ouverts, extravaguait en silence. Pérose lui embrassait les pieds et s’endormait en pleurant. Mais au matin, elle se levait en sursaut et lui disait: «Allons, l’important, c’est de préserver notre vie. Allons aider à l’œuvre de justice!» et l’on s’en allait rejoindre la bande qui se préparait à une nouvelle journée de chasse aux traîtres. Mais au bout d’un certain temps, les victimes, dont d’abord les rues étaient remplies, il fallut aller les chercher dans les arrière-cours, les dénicher dans leurs cachettes, les tirer hors des caves ou des greniers des maisons où la bande se précipitait avec des hurlements de mort et de vengeance.

«Alors, monsieur l’abbé, dit Arlette, j’ai fini par me laisser aller. Je n’ai pas pu résister davantage. Je me disais: «Si c’est ainsi, c’est donc que c’est juste.» La plupart du temps j’étais comme quelqu’un qui, à moitié endormi, rêve des choses impossibles à croire. À peu près à ce moment, je ne sais pourquoi, la dénommée Pérose me donna à entendre que Scevola était un pauvre diable. La nuit suivante, tandis que toute la bande était profondément endormie dans la grande pièce, Pérose et Scevola me firent passer dans la rue par la fenêtre et me conduisirent au quai qui se trouve derrière l’Arsenal. Scevola avait trouvé notre tartane accostée au ponton avec l’un des hommes de Madrague à bord. L’autre avait disparu. Pérose se jeta à mon cou et pleura un peu. Elle m’embrassa et me dit: «Ce sera bientôt mon tour. Vous, Scevola, ne vous montrez pas à Toulon, car personne ne croit plus en vous. Adieu, Arlette! Vive la Nation!» et elle disparut dans la nuit. J’attendis sur le ponton, grelottant dans mes vêtements en lambeaux, écoutant Scevola et l’homme jeter des cadavres par-dessus le bord de la tartane. Floc, floc, floc! Tout à coup j’ai eu l’impression que je devais m’enfuir, mais ils m’ont poursuivie tout de suite, ils m’ont ramenée et jetée par terre dans la cabine qui avait une odeur de sang. Mais quand je suis revenue à la ferme, j’avais perdu toute faculté de sentir. Je n’avais même pas la sensation de ma propre existence. Je voyais des choses çà et là autour de moi, mais je ne pouvais rien regarder longtemps. Quelque chose s’était en allé de moi. Je sais maintenant que ce n’était pas mon cœur, mais sur le moment je ne me demandais pas ce que c’était. Je me sentais vide et légère; j’avais tout le temps un peu froid, mais je pouvais sourire aux gens. Rien n’avait d’importance. Rien n’avait de sens. Je ne me souciais de personne. Je ne désirais rien. Je n’étais pas du tout vivante, monsieur l’abbé. Les gens semblaient me voir et me parlaient, et ça me paraissait drôle, jusqu’à ce qu’un jour j’aie senti battre mon cœur.

– Pourquoi exactement êtes-vous venue me faire ce récit? demanda le prêtre à voix basse.

– Parce que vous êtes prêtre. Avez-vous oublié que j’ai été élevée dans un couvent? Je n’ai pas oublié comment on prie. Mais le monde maintenant me fait peur. Que dois-je faire?

– Vous repentir!» tonna l’abbé en se levant. Il vit un regard candide [85]levé vers lui et il se contraignit à baisser la voix. «Il faut plonger avec une intrépide sincérité dans les ténèbres de votre âme. Rappelez-vous d’où peut venir la seule aide véritable. Ceux que Dieu a mis à l’épreuve comme il l’a fait pour vous ne peuvent être tenus pour innocents de leurs énormités. Retirez-vous du monde! Descendez en vous-même et abandonnez les vaines pensées de ce que les hommes appellent le bonheur. Soyez à vos propres yeux un exemple du caractère pécheur de notre nature et de la faiblesse de notre humanité, il se peut que vous ayez été possédée. Qu’en sais-je? Peut-être cela fut-il permis afin de conduire votre âme à la sainteté au prix d’une vie de réclusion et de prière. Il serait de mon devoir de vous aider à y atteindre. En attendant, il faut prier pour obtenir la force d’une complète renonciation.»

Arlette, baissant lentement les yeux, touchait l’abbé en tant que figure symbolique du mystère spirituel. Quels peuvent bien être les desseins de Dieu sur cette créature? se demanda-t-il.

«Monsieur le curé, dit-elle calmement, j’ai éprouvé aujourd’hui le besoin de prier pour la première fois depuis bien des années. Quand je suis sortie de la maison, j’avais seulement l’intention d’entrer dans votre église.

– L’église est ouverte au plus grand des pécheurs, répondit l’abbé.

– Je le sais. Mais il m’aurait fallu passer devant tous les gens du village: et vous savez bien, l’abbé, ce dont ils sont capables.

– Peut-être, murmura l’abbé, vaut-il mieux ne pas mettre leur charité à l’épreuve.

– Il faut que je prie avant de m’en retourner. J’avais pensé que vous me laisseriez peut-être entrer par la sacristie.

– Il serait inhumain de repousser votre requête», dit-il en se levant et en prenant une clé accrochée au mur. Il mit son chapeau à large bord et sans mot dire, la conduisit par la petite porte et par l’allée qu’il prenait toujours lui – même, et que l’on ne voyait pas de la fontaine du village. Après qu’ils furent entrés dans la sacristie humide et délabrée, il referma la porte à clé derrière lui, et c’est seulement alors qu’il en ouvrit une autre donnant à l’intérieur de l’église. Quand il se fut écarté pour la laisser passer, Arlette sentit une odeur froide comme de terre fraîchement remuée à laquelle venait se mêler un faible parfum d’encens. Dans l’ombre profonde de la nef, une seule petite flamme scintillait devant une image de la Vierge. En lui faisant place, l’abbé murmura:

«Agenouillez-vous là devant le maître-autel, et implorez la grâce, la force et la miséricorde qui vous sont nécessaires en ce monde peuplé de crimes contre Dieu et contre les hommes.»

Elle ne le regardait pas. À travers les minces semelles de ses souliers, elle sentait le froid des dalles. L’abbé laissa la porte entrebâillée, s’assit sur une chaise de paille, la seule de la sacristie, croisa les bras et laissa tomber son menton sur sa poitrine. Il avait l’air profondément endormi, mais au bout d’une demi-heure, il se leva et, s’avançant jusqu’à la porte, resta à regarder la forme agenouillée sur les marches de l’autel. Arlette, le visage enfoui dans les mains, était en proie à l’ardeur de la piété et de la prière. L’abbé attendit patiemment pendant nombre de minutes encore avant d’élever la voix en un grave murmure qui vint remplir le vaisseau sombre de l’église.

«Il vous faut partir. Je vais sonner les vêpres.» À la voir ainsi, complètement absorbée devant le Très-Haut, il avait été touché. Il regagna la sacristie et, au bout d’un moment, entendit le bruit aussi faible que possible que faisait la jupe de satin noir de la fille d’Escampobar dans son costume d’Arlésienne. Elle entra dans la sacristie d’un pas léger, les yeux brillants: l’abbé la regarda avec quelque émotion.

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