Joseph Conrad - Le Frère-De-La-Côte

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Le Frère-De-La-Côte: краткое содержание, описание и аннотация

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Ce roman d'aventures est la dernière oeuvre que Joseph Conrad conduisit à son terme. Peyrol, ancien forban, se retire sur le rivage méditerranéen, non loin de la rade de Toulon, dans une période troublée – l'action se déroule sous la Convention et le Consulat – où la paix à laquelle il aspire va lui être ravie par la force des circonstances. Sur la toile de fond mi-terrestre mi-maritime, se meuvent des personnages fortement individualisés, marqués par les événements de l'époque – rivalités politiques nationales, massacres de la Terreur, etc.

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Souvent, s’éveillant au milieu de la nuit, il se levait pour aller regarder le ciel étoilé, successivement par ses trois fenêtres et il pensait: «Maintenant, rien au monde ne peut m’empêcher de prendre la mer en moins d’une heure.» Deux hommes, en effet, pouvaient aisément manœuvrer la tartane. Cette pensée était pour Peyrol rassurante et juste à tous égards, car il aimait se sentir libre et le Michel de la lagune, depuis la mort de son chien maussade, n’avait aucun lien sur terre. C’était là une noble pensée grâce à laquelle Peyrol pouvait sans peine regagner son lit à baldaquin, et reprendre son somme.

VIII

Juchés de travers sur la margelle du puits, dans le flamboiement du soleil de midi, l’écumeur de mers lointaines et le pêcheur de la lagune, qui partageaient à eux deux un fort surprenant secret, avaient l’air de deux hommes qui se concertent dans l’obscurité. Les premiers mots de Peyrol furent: «Alors?

– Tout va bien, dit l’autre.

– As-tu bien cadenassé la porte de la cabine?

– Vous savez comment est le cadenas.» Peyrol ne pouvait pas dire le contraire. C’était une réponse suffisante. Elle faisait reposer sur ses épaules toute la responsabilité de la chose et toute sa vie il avait été habitué à se fier à l’œuvre de ses propres mains, dans la paix comme à la guerre. Pourtant, il regarda Michel d’un air de doute avant de déclarer:

«Oui, mais je sais aussi comment est cet homme.»

Deux visages n’auraient pu présenter plus grand contraste: celui de Peyrol, net comme pierre sculptée, fort peu adouci par l’âge, et celui de l’ancien possesseur du chien, visage hirsute, parsemé de poils argentés et dont les traits avaient quelque chose d’incertain et l’expression vague d’un petit enfant. «Oui, je connais cet homme», répéta Peyrol. Michel en resta bouche bée: une petite ouverture ovale placée un peu de travers dans ce visage innocent.

«Il ne se réveillera jamais», suggéra-t-il timidement.

La commune possession d’un secret d’importance rapprochant naturellement les hommes, Peyrol condescendit à s’expliquer: «Tu ne connais pas l’épaisseur de son crâne, mais moi, je la connais.»

Il en parlait comme s’il l’avait fabriqué lui-même. Michel qui, confronté à cette déclaration catégorique, en avait oublié de fermer la bouche, ne trouva rien à dire.

«Il respire, n’est-ce pas? demanda Peyrol.

– Oui. Après être sorti et avoir verrouillé la porte, j’ai prêté l’oreille un instant et j’ai cru l’entendre ronfler.»

Peyrol semblait à la fois intéressé et légèrement anxieux.

«Il m’a fallu monter ici et me montrer ce matin comme si de rien n’était, dit-il. L’officier est ici depuis deux jours, et il aurait pu lui prendre fantaisie de descendre jusqu’à la tartane. J’ai été inquiet toute la matinée. Le bond d’une chèvre suffisait à me faire tressaillir. Tu le vois, grimpant ici, son crâne défoncé entouré de bandages, et toi à sa poursuite.»

Cela sembla par trop fort à Michel qui s’écria, avec un semblant d’indignation:

«L’homme a été à moitié tué.

– On ne tue pas facilement, ne fût-ce qu’à moitié, un Frère-de-la-Côte. Il y a homme et homme. Toi, par exemple, continua tranquillement Peyrol, tu aurais été bel et bien assommé, si c’était ta tête qui s’était trouvée là. Et il y a des animaux, des bêtes deux fois grosses comme toi, de vrais monstres qu’on tuerait rien que d’une pichenette sur le nez. C’est bien connu. J’avais vraiment peur qu’il ne prit le dessus sur toi, d’une façon ou d’une autre.

– Voyons, maître. On n’est pas un petit enfant», protesta Michel devant cette accumulation d’improbabilités. Il ne le fit toutefois qu’à voix basse et avec une sorte de timidité enfantine. Peyrol se croisa les bras sur la poitrine:

– Allons, finis ta soupe», commanda-t-il d’une voix sourde, «et puis descends à la tartane. Tu dis que tu as bien verrouillé la porte, n’est-ce pas?

– Mais oui», protesta Michel ahuri de voir Peyrol manifester une pareille anxiété. «Il crèverait plutôt le pont au-dessus de sa tête, vous le savez.

– Tout de même, prends-moi un bout d’espar et cale-moi cette porte en prenant appui contre l’emplanture [70]du mât, et puis ouvre l’œil à ce qui se passe dehors. N’entre le voir sous aucun prétexte. Reste sur le pont et guette mon arrivée. Il y a ici un embrouillamini pas facile à éclaircir, et il faut que je fasse très attention. Je vais tâcher de m’esquiver et de descendre, aussitôt que je me serai débarrassé de l’officier.»

Cette conférence en plein soleil une fois terminée, Peyrol franchit tranquillement la porte de la cour, et, avançant le nez au coin de la maison, il aperçut le lieutenant Réal assis sur le banc. Il s’y attendait bien, mais pas à l’y trouver seul. C’était toujours comme ça: en quelque endroit que pût se trouver Arlette, il y avait lieu de s’inquiéter d’elle. Mais peut-être était-elle en train d’aider sa tante dans la cuisine, les manches relevées sur les bras les plus blancs que Peyrol eût jamais vus chez aucune femme. La façon dont elle s’était mise à se coiffer, avec une tresse attachée par un large ruban de velours noir et un bonnet d’Arlésienne, lui seyait. Elle portait à présent les robes de sa mère, dont il y avait des malles pleines: on les avait mises à sa taille, cela va sans dire. L’ancienne maîtresse d’Escampobar était arlésienne. Et assez riche en outre. Oui, même pour un trousseau de femme, les habitants d’Escampobar n’avaient aucun besoin de recourir aux gens du dehors. Il était vraiment temps que ce damné lieutenant retournât à Toulon. Cela faisait le troisième jour. Sa petite permission devait être terminée. L’attitude de Peyrol à l’égard des officiers de marine avait toujours été circonspecte et soupçonneuse. Ses rapports avec eux avaient été de nature mêlée. Ils avaient été ses ennemis et ses supérieurs. Il avait été poursuivi par eux. Il avait joui de leur confiance. La Révolution avait eu beau nettement séparer en deux la suite de sa vie d’aventures, Frère-de-la-Côte, puis canonnier de la marine nationale – pourtant c’était toujours le même homme. Il en était de même pour eux, d’ailleurs. Officiers du Roi ou officiers de la République, ils ne faisaient que changer de peau. Les uns comme les autres ne pouvaient que regarder de travers un libre flibustier. Cet officier lui-même ne pouvait en lui parlant oublier ses épaulettes. Le mépris et la méfiance des épaulettes étaient profondément enracinés chez le vieux Peyrol. Pourtant il ne détestait pas absolument le lieutenant Réal. Seulement sa venue à la ferme avait été généralement néfaste, et sa présence à ce moment particulier était un terrible embarras et même, jusqu’à un certain point, un danger: «Je n’ai pas envie de me faire traîner à Toulon par la peau du cou», se disait Peyrol. Pas moyen de faire confiance à ces porteurs d’épaulettes. Tous capables de se jeter sur leur meilleur ami à cause d’on ne sait quelle idée caractéristique d’un officier.

Peyrol, tournant le coin de la maison, vint s’asseoir auprès du lieutenant Réal avec le sentiment d’être en quelque sorte aux prises avec un individu difficile à saisir. Le lieutenant assis là, sans se douter que Peyrol examinait sa personne, ne donnait aucunement l’impression d’être insaisissable: bien au contraire, il avait l’air assez immuablement installé. Tout à fait chez lui. Beaucoup trop. Même quand Peyrol se fut assis près de lui, il n’en conserva pas moins son air immuable, ou du moins difficile à éloigner. Dans la chaleur stagnante de midi, le faible crissement des cigales était le seul signe de vie que l’on entendît de longtemps. Une sorte de vie délicate, évanescente, joyeuse, insouciante et cependant non dépourvue de passion. Une mélancolie soudaine sembla accabler la joie des cigales lorsque la voix du lieutenant prononça ces mots, de l’air le plus indifférent du monde:

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