Joseph Conrad - Le Frère-De-La-Côte

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Le Frère-De-La-Côte: краткое содержание, описание и аннотация

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Ce roman d'aventures est la dernière oeuvre que Joseph Conrad conduisit à son terme. Peyrol, ancien forban, se retire sur le rivage méditerranéen, non loin de la rade de Toulon, dans une période troublée – l'action se déroule sous la Convention et le Consulat – où la paix à laquelle il aspire va lui être ravie par la force des circonstances. Sur la toile de fond mi-terrestre mi-maritime, se meuvent des personnages fortement individualisés, marqués par les événements de l'époque – rivalités politiques nationales, massacres de la Terreur, etc.

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– Que vouliez-vous que je fasse?» demanda Catherine d’un ton ferme. «Il avait ramené l’enfant de cet abattoir. Il me fallut du temps pour me faire une idée de ce qui s’était passé. Je ne sais pas encore tout et je suppose que je ne saurai jamais tout. Au bout de quelques jours j’ai été un peu rassurée pour Arlette, mais elle a été longtemps sans vouloir parler et quand elle s’y est mise, ça ne m’apprenait jamais rien. Qu’aurais-je fait toute seule! Il n’y avait personne que je puisse condescendre à appeler à mon aide. Nous autres gens d’Escampobar, nous n’avons jamais été bien vus par les paysans d’ici, dit-elle avec orgueil. Et voilà tout ce que je peux vous dire.»

La voix lui manqua. Elle se rassit sur le tabouret et se prit le menton dans la paume de sa main. Comme Peyrol quittait la maison pour se rendre au hameau, il vit Arlette et le patron tournant le coin du mur de la cour, marchant côte à côte, mais comme s’ils s’ignoraient l’un l’autre.

Cette nuit-là il dormit à bord de la tartane remise en état et au lever du soleil il était déjà au travail sur la coque. Il avait désormais cessé d’être un objet de contemplation effrayée pour les habitants du hameau qui gardaient pourtant encore une attitude méfiante. Son seul intermédiaire pour communiquer avec eux était le misérable infirme. Cet homme fut, à vrai dire, la seule compagnie de Peyrol tout le temps qu’il travailla sur la tartane, il avait plus d’activité, d’audace et d’intelligence, semblait-il à Peyrol, que tout le reste des habitants réunis. Le matin de bonne heure, on pouvait le voir, balancé comme un pendule entre ses béquilles, qui s’avançait vers la coque sur laquelle Peyrol était déjà au travail depuis une heure environ. Peyrol lui lançait alors un solide bout de filin et l’infirme, posant ses béquilles contre le flanc de la tartane, hissait sa misérable petite carcasse toute rabougrie au-dessous de la taille, à la force du poignet avec une extrême facilité. Une fois là-haut, assis sur le petit pont avant, adossé au mât, croisant devant lui ses petites jambes minces et tordues, il tenait compagnie à Peyrol, lui parlant d’un bout à l’autre de la tartane en forçant la voix, et partageant, comme de plein droit, son repas de midi, puisque c’était lui, l’infirme, qui généralement apportait les provisions dans un drôle de petit panier plat suspendu à son cou. Ainsi les heures de travail se trouvèrent-elles abrégées par des remarques sagaces et des racontars sur les gens du cru. Comment l’infirme en était-il informé, il était difficile de l’imaginer et le flibustier n’était pas assez au courant des superstitions européennes pour le soupçonner de s’envoler, la nuit, à cheval sur un manche à balai, comme une sorte d’équivalent masculin d’une sorcière – car il y avait, dans ce fragment rabougri d’humanité, quelque chose de mâle qui avait frappé Peyrol dès l’abord. Sa voix même avait un accent mâle et le caractère de ses cancans n’avait rien de féminin. Il avait bien dit à Peyrol qu’on l’emmenait parfois en carriole dans les environs jouer du violon aux mariages ou autres réjouissances; mais cela n’était pas une explication suffisante et il avoua lui-même qu’on n’avait guère eu d’occasions de ce genre pendant la Révolution quand les gens ne se souciaient pas d’attirer l’attention sur eux et que tout se faisait à la sauvette. Il n’y avait pas de prêtre pour officier aux mariages, et sans cérémonies, comment aurait-il pu y avoir de réjouissances? Les enfants, bien sûr, naissaient comme auparavant, mais il n’y avait pas de baptêmes; et les gens s’étaient mis à avoir en quelque sorte un drôle d’air. La contenance des gens avait un peu changé, et même les garçons et les filles avaient l’air d’avoir quelque chose qui leur pesait sur l’esprit.

Peyrol, occupé à une chose ou une autre et sans paraître y prêter grande attention, l’écoutait raconter l’histoire de la Révolution, comme on écouterait quelque intelligent insulaire de l’autre bout du monde parler des rites sanguinaires et des espérances stupéfiantes d’une religion inconnue du reste de l’humanité. Mais les propos de cet infirme avaient quelque chose de mordant qui mettait une certaine confusion dans ses pensées. Le sarcasme était un mystère qu’il ne saisissait pas. Un jour qu’assis tous deux sur le pont avant, ils mâchonnaient le pain et les figues de leur repas de midi, Peyrol dit à son ami l’infirme:

«Il devait bien y avoir quelque chose là-dedans, mais ça ne semble pas vous avoir apporté grand-chose, à vous autres, par ici.

– Sûr», répliqua avec vivacité le petit bout d’homme, «que ça ne m’a pas redressé le dos ni donné une paire de jambes comme les vôtres!»

Peyrol, qui venait de laver la cale et dont le pantalon était relevé au-dessus du genou regarda ses mollets avec complaisance. «Vous ne pouviez guère vous attendre à cela! remarqua-t-il avec simplicité.

– Ah! mais vous ne savez pas à quoi s’attendaient ou prétendaient s’attendre des gens au corps bien fait, dit l’infirme. On allait tout changer. Tout le monde allait attacher ses chiens avec des saucisses pour le principe.» Son long visage, qui avait au repos cette expression de souffrance particulière aux infirmes, s’éclaira d’une énorme grimace. «Ils doivent se trouver joliment refaits maintenant, ajouta-t-il, et naturellement ça les contrarie, mais pas moi. Je n’en ai jamais voulu ni à mon père ni à ma mère. Tant que ces pauvres vieux ont vécu, je n’ai jamais eu faim, enfin pas très faim. Ils ne pouvaient guère être fiers de moi.» Il se tut et sembla se considérer lui-même intérieurement. «Je ne sais pas ce que j’aurais fait à leur place. Quelque chose de très différent. Mais c’est que, voyez-vous, je sais ce que c’est d’être comme je suis. Eux ne pouvaient pas le savoir, bien sûr, et je ne crois pas que ces pauvres gens aient eu beaucoup d’esprit. Un prêtre d’Almanarre, – Almanarre est une espèce de village là-haut où il y a une église…»

Peyrol l’interrompit pour lui dire qu’il n’ignorait rien d’Almanarre. C’était là simple illusion de sa part, vu qu’en réalité il connaissait beaucoup moins Almanarre que Zanzibar ou n’importe quel village de pirate, de là jusqu’au cap Guardafui [65]. Et l’infirme le regarda de ses yeux bruns qui avaient une tendance naturelle à regarder vers le haut.

«Comment, vous connaissez!… Pour moi», reprit-il d’un ton tranquille et décidé, «vous êtes un homme tombé du ciel. Donc, un prêtre d’Almanarre est venu les enterrer, un bel homme avec une figure grave, le plus bel homme que j’aie jamais vu depuis lors, jusqu’à ce que vous débarquiez ici. On racontait l’histoire d’une fille qui était tombée amoureuse de lui quelques années auparavant. J’étais assez vieux alors pour avoir entendu une partie de l’histoire, mais ça n’y change rien. D’ailleurs, bien des gens ne voulaient pas y croire.»

Peyrol, sans regarder l’infirme, essayait de s’imaginer quelle sorte d’enfant il avait bien pu être, quelle sorte de jeune homme. Le flibustier avait vu d’horribles difformités, d’épouvantables mutilations qui étaient l’œuvre de la cruauté humaine, mais c’était chez des gens à la peau sombre. Et cela faisait une grande différence. Mais ce qu’il avait vu et entendu raconter depuis son retour au pays natal, les récits, les faits, et les visages aussi, touchaient sa sensibilité avec une force particulière, parce qu’il avait tout à coup senti qu’après une vie entière passée parmi des Indiens, des Malgaches [66], des Arabes, des moricauds de toutes sortes, il appartenait vraiment à cet endroit, à cette terre et qu’il n’avait échappé que d’un cheveu à ces atrocités. Son compagnon mit fin à un moment de silence significatif qui semblait avoir été occupé par des pensées assez semblables aux siennes, en disant:

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