Joseph Conrad - Le Frère-De-La-Côte

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Le Frère-De-La-Côte: краткое содержание, описание и аннотация

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Ce roman d'aventures est la dernière oeuvre que Joseph Conrad conduisit à son terme. Peyrol, ancien forban, se retire sur le rivage méditerranéen, non loin de la rade de Toulon, dans une période troublée – l'action se déroule sous la Convention et le Consulat – où la paix à laquelle il aspire va lui être ravie par la force des circonstances. Sur la toile de fond mi-terrestre mi-maritime, se meuvent des personnages fortement individualisés, marqués par les événements de l'époque – rivalités politiques nationales, massacres de la Terreur, etc.

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«Tout cela se passait du temps du roi. Ils ne lui ont coupé la tête que quelques années plus tard. Ça ne m’a pas rendu la vie plus facile, mais depuis que ces républicains ont déposé Dieu et l’ont flanqué à la porte de toutes les églises, je lui ai pardonné tous mes ennuis.

– Voilà qui est parler comme un homme», dit Peyrol. Seul l’aspect difforme du dos de l’infirme empêcha Peyrol de lui donner une tape cordiale. Il se leva pour se mettre à son travail de l’après-midi. Il consistait à faire un peu de peinture à l’intérieur du navire et du pont avant; l’infirme l’observait avec des yeux rêveurs et une expression ironique aux lèvres.

Ce ne fut que lorsque le soleil eut passé au-dessus du cap Cicié, qu’on voyait au-delà de l’eau comme un brouillard sombre dans la lumière, qu’il ouvrit la bouche pour demander: «Et qu’est-ce que vous avez l’intention de faire, citoyen?»

Peyrol répondit simplement que la tartane serait désormais en état d’aller n’importe où, dès qu’on l’aurait mise à l’eau.

«Vous pourriez aller jusqu’à Gênes et à Naples, et même plus loin, suggéra l’infirme.

– Beaucoup plus loin, dit Peyrol.

– Et c’est en vue d’un voyage que vous l’avez équipée comme cela?

– Certainement», dit Peyrol en manœuvrant son pinceau d’une main ferme.

«J’ai un peu l’impression que ce ne sera pas un long voyage.»

Peyrol ne ralentit pas le va-et-vient de son pinceau, mais ce ne fut pas sans un effort. Il s’était, en effet, découvert une indubitable répugnance à s’éloigner de la ferme d’Escampobar. Le désir d’avoir à lui un bâtiment en état de prendre la mer n’avait plus maintenant aucun rapport avec un désir de vagabondage. L’infirme avait raison. Le voyage de la tartane remise à neuf ne l’entraînerait pas très loin. Ce qui était surprenant c’était que l’infirme eût été si affirmatif à ce sujet. On aurait dit qu’il lisait dans la pensée des gens.

Ce fut tout une affaire que de mettre à l’eau la tartane rénovée; tout le monde, dans le hameau, y compris les femmes, y travailla toute une journée; et dans tout le cours de son obscure histoire, l’on n’avait jamais vu dans le hameau passer de main en main tant de piécettes. Balancé entre ses béquilles, l’infirme, du haut d’un petit monticule de sable, commandait toute la grève. C’est lui qui avait persuadé les villageois de prêter main-forte, et qui avait réglé les conditions de leur assistance. C’est lui aussi qui, par l’intermédiaire d’un colporteur d’aspect très minable (le seul qui fréquentât la presqu’île), s’était mis en relation avec des personnes riches de Fréjus qui avaient changé quelques-unes des pièces d’or de Peyrol contre de la monnaie courante. Il avait hâté le cours de l’aventure la plus intéressante et la plus passionnante de sa vie, et maintenant planté dans le sable sur ses deux béquilles, comme une balise, il en surveillait la dernière opération. Le flibustier, comme s’il allait se lancer sur une route d’un millier de milles, alla lui serrer la main et considéra une fois de plus ses bons yeux et son sourire ironique.

«Il n’y a pas à dire, vous êtes un homme.

– Ne me parlez pas comme cela, citoyen», fit l’infirme d’une voix qui tremblait. Jusqu’alors, suspendu entre ses deux bâtons, et les épaules à la hauteur des oreilles, il n’avait pas regardé du côté de Peyrol qui s’approchait. «C’est un trop grand compliment!

– Je vous dis, moi», insista Peyrol avec brusquerie, et comme si, pour la première fois, à la fin de sa vie de vagabondages, il venait de découvrir le peu d’importance des enveloppes mortelles [67], «je vous dis qu’il y a en vous de quoi faire un camarade qu’on aimerait avoir avec soi dans une mauvaise passe.»

Tout en s’éloignant de l’infirme pour se diriger vers la tartane autour de laquelle toute la population du hameau attendait ses ordres, les uns sur le rivage, d’autres dans l’eau jusqu’à la ceinture, tous avec des cordes dans les mains, Peyrol eut un léger frisson à la pensée qu’il aurait pu naître comme cela. Depuis qu’il avait remis le pied sur le sol natal, des pensées de ce genre le hantaient. Partout ailleurs, c’eût été impossible. Il n’aurait pu être comme aucun de ces moricauds, bons ou méchants, ou ordinaires, vigoureux ou infirmes, rois ou esclaves, mais ici, sur ce rivage du Midi dont il avait senti l’appel irrésistible en approchant du détroit de Gibraltar, au cours de ce qui lui était apparu comme son dernier voyage, chaque femme, maigre et assez âgée, aurait pu être sa mère; il aurait pu être n’importe lequel de ces Français, même un de ceux qu’il plaignait, même un de ceux qu’il méprisait. Depuis le sommet de sa tête jusqu’à la pointe de ses pieds, il sentit l’emprise de ses origines, tout en grimpant à bord de la tartane comme s’il allait faire un long et lointain voyage. En fait, il savait très bien qu’avec un peu de chance, ce voyage serait terminé dans une heure environ. Une fois la tartane mise à l’eau, la sensation d’être à flot lui étreignit le cœur. L’infirme avait convaincu quelques pêcheurs de Madrague d’aider le vieux Peyrol à conduire la tartane jusqu’à l’anse qui se trouvait au-dessous de la ferme d’Escampobar. Un soleil magnifique éclaira cette courte traversée et l’anse elle-même était inondée de lumière étincelante quand ils l’atteignirent. Les quelques chèvres d’Escampobar qui vagabondaient sur le flanc de la colline et prétendaient se nourrir là où aucune herbe n’était visible à l’œil nu, ne levèrent même pas la tête. Une douce brise mena la tartane, toute fraîche sous sa peinture neuve, face à une étroite crevasse taillée dans la falaise et qui donnait accès à un petit bassin, pas plus grand qu’une mare de village et qui se cachait au pied de la colline méridionale. C’est là que le vieux Peyrol, aidé des gens de Madrague qui avaient leur barque avec eux, remorqua son navire, le premier qu’il eût réellement jamais possédé.

Une fois entrée là, la tartane remplit presque l’étendue du petit bassin et les pêcheurs, remontant dans leurs barques, rentrèrent chez eux à l’aviron. Peyrol, à force de passer l’après-midi à tirer des aussières [68]à terre, pour les attacher à des rochers et à des arbres nains, l’amarra tout à fait à son idée. La tartane se trouvait là aussi abritée des tempêtes qu’une maison de la côte.

Après avoir tout assujetti à bord, et avoir serré convenablement les voiles – ce qui demandait du temps pour un seul homme – Peyrol contempla son ouvrage qui donnait plutôt l’impression du repos que celle de l’aventure et il en fut satisfait [69]. Bien qu’il n’eût aucunement l’intention d’abandonner sa chambre à la ferme, il sentit que son foyer véritable, c’était la tartane et il se réjouit de la savoir dissimulée à tous les regards, hormis peut-être à ceux des chèvres que la recherche ardue de leur nourriture conduisait sur le versant méridional de la falaise. Il s’attarda à bord, il ouvrit même la porte à glissière de la petite cabine qui avait maintenant une odeur de peinture fraîche et non de sang séché. Avant qu’il ne se fût mis en route pour la ferme, le soleil s’était déjà déplacé au-delà de l’Espagne, tout le ciel à l’ouest était jaune, tandis que du côté de l’Italie il formait un dais sombre où perçait çà et là l’éclat des étoiles. Catherine mit une assiette sur la table, mais personne ne lui posa de question.

Il passa désormais une grande partie de son temps à bord, descendant de bonne heure, remontant à midi «pour manger la soupe», et couchant à bord presque chaque soir. Il n’aimait pas laisser la tartane seule pendant plusieurs heures. Souvent, après avoir déjà commencé à remonter vers la maison, il se retournait pour jeter sur son petit navire un dernier regard au crépuscule qui s’épaississait et il revenait bel et bien sur ses pas. Quand Michel eut été engagé comme équipage, et eut pris pour tout de bon ses quartiers à bord, Peyrol trouva beaucoup plus facile de passer la nuit dans la chambre en forme de lanterne qu’il avait au sommet de la maison de ferme.

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