Joseph Conrad - Le Frère-De-La-Côte

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Le Frère-De-La-Côte: краткое содержание, описание и аннотация

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Ce roman d'aventures est la dernière oeuvre que Joseph Conrad conduisit à son terme. Peyrol, ancien forban, se retire sur le rivage méditerranéen, non loin de la rade de Toulon, dans une période troublée – l'action se déroule sous la Convention et le Consulat – où la paix à laquelle il aspire va lui être ravie par la force des circonstances. Sur la toile de fond mi-terrestre mi-maritime, se meuvent des personnages fortement individualisés, marqués par les événements de l'époque – rivalités politiques nationales, massacres de la Terreur, etc.

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Peyrol emprunta dans le village une petite échelle (il n’était pas assez bête pour confier son poids à l’un des cordages qui pendaient sur le flanc du bateau) et la transporta jusqu’à la grève, suivi à distance respectueuse par les femmes et les enfants ébahis: il se voyait devenu phénomène et prodige pour les naturels du pays, comme cela lui était arrivé autrefois sur plus d’une île dans des mers lointaines. Il grimpa à bord de la tartane abandonnée et se dressa sur son avant ponté, point de mire de tous les yeux. Une mouette s’envola avec un cri furieux. Le fond de la cale ouverte ne contenait qu’un peu de sable, des débris de bois, un crochet rouillé et des brins de paille que le vent avait dû transporter pendant des lieues avant qu’ils ne trouvassent là leur repos. Le pont arrière avait une petite claire-voie [60]et une descente [61], et les yeux de Peyrol se posèrent, fascinés, sur un énorme cadenas qui assujettissait la porte à glissière. On eût dit que la tartane renfermait des secrets ou des trésors – alors que très probablement elle était vide. Peyrol détourna la tête, et de toute la force de ses poumons, hurla en direction des femmes de pêcheurs, auxquelles s’étaient joints deux vieillards et un infirme bossu qui se balançait entre deux béquilles:

«Est-ce que quelqu’un s’occupe de cette tartane, a-t-elle un gardien?»

Leur seule réponse fut d’abord un mouvement de recul. Seul, le bossu demeura sur place et répondit d’une voix dont la puissance était inattendue:

«Vous êtes le premier homme qui soit monté à bord depuis des années.»

Les femmes de pêcheurs admirèrent sa hardiesse; vraiment Peyrol leur paraissait un être très redoutable.

«J’aurais pu m’en douter, pensa Peyrol. Elle est dans un fichu état.» La mouette qu’il avait dérangée avait ramené des compagnes aussi indignées qu’elle et elles tournoyaient à différentes hauteurs, en poussant des cris sauvages au-dessus de la tête de Peyrol. Il cria de nouveau:

«À qui appartient-elle?»

L’être aux béquilles leva le doigt vers les oiseaux qui tournoyaient et répondit d’une voix grave:

«Ce sont les seuls propriétaires que je lui connaisse.» Puis, comme Peyrol baissait son regard vers lui par-dessus le bastingage, il continua: «Ce bateau appartenait autrefois à Escampobar. Vous connaissez Escampobar? C’est une maison dans le creux là-bas, entre les collines.

– Oui, je connais Escampobar», hurla Peyrol qui se retourna et s’appuya contre le mât dans une attitude qu’il conserva assez longtemps. Son immobilité finit par lasser la foule. Les gens se retirèrent lentement tous ensemble vers leurs cabanes, le bossu formant l’arrière-garde, avec ses longs balancements entre les béquilles, et Peyrol resta seul avec les mouettes irritées. Il demeura longtemps à bord du bâtiment tragique qui avait conduit-les parents d’Arlette à la mort lors du massacre vengeur de Toulon, et qui avait ramené la jeune Arlette et le citoyen Scevola à Escampobar où la vieille Catherine, restée seule à l’époque, avait pendant des jours attendu que quelqu’un revînt. Jours d’angoisse et de prières tandis qu’elle prêtait l’oreille au grondement des canons autour de Toulon et, avec une terreur différente et presque plus vive, au silence de mort qui avait succédé.

Peyrol, goûtant le plaisir de se sentir à tout le moins un bâtiment sous les pieds, ne s’abandonna à aucune des images d’horreur auxquelles cette tartane désolée se trouvait associée. Il rentra à la ferme si tard dans la soirée qu’il dut souper tout seul. Les femmes s’étaient retirées, seul le sans-culotte qui fumait une petite pipe dehors le suivit dans la cuisine et lui demanda où il avait été, et s’il s’était égaré. Cette question fournit une ouverture à Peyrol. Il était allé à Madrague et avait vu une fort jolie tartane qu’on laissait pourrir sur la grève.

«On m’a dit là-bas qu’elle vous appartient, citoyen.»

À ces mots le terroriste se contenta de cligner des yeux.

«Qu’y a-t-il? N’est-ce pas le bateau sur lequel vous êtes venu ici? Vous ne voulez pas me le vendre?» Peyrol attendit un moment. «Quelle objection pouvez-vous bien avoir?»

Le patriote, visiblement, n’avait aucune objection positive. Il marmotta vaguement que la tartane était très sale. Cette déclaration suscita de la part de Peyrol un regard d’intense stupeur.

«Je suis prêt à vous en débarrasser dans l’état où elle est.

– Je serai franc avec vous, citoyen. Voyez-vous, pendant qu’elle était à quai à Toulon, un ramassis de traîtres en fuite, hommes, femmes, et aussi des enfants, grimpèrent à bord et coupèrent les amarres avec l’espoir de s’échapper; mais les vengeurs les talonnèrent et n’y allèrent pas par quatre chemins avec eux. Quand nous avons découvert la tartane derrière l’Arsenal [62], moi et un autre homme, il nous a fallu jeter par-dessus bord un monceau de cadavres que nous avons dû tirer de la cale et de la cabine. Vous trouverez tout très sale à bord. On n’a pas eu le temps de nettoyer.» Peyrol eut envie de rire. Il avait vu des ponts ruisselants de sang et avait lui-même aidé à jeter des cadavres par-dessus bord après le combat; mais il considéra le citoyen d’un œil inamical: «Il a trempé dans ce massacre, sans aucun doute», se dit-il à lui-même, mais il n’articula aucune remarque. Il pensait seulement à l’énorme cadenas qui fermait ce charnier vide, à l’arrière. Le terroriste insista: «Nous n’avons vraiment pas eu un moment pour nettoyer. Les circonstances étaient telles que j’ai été obligé de partir au plus tôt de crainte de voir quelques-uns des prétendus patriotes me faire le coup de la carmagnole ou n’importe quoi. On s’était querellé avec acharnement dans ma section. Et je n’ai pas été le seul à m’en aller, vous savez.»

Peyrol, d’un geste, coupa court à l’explication. Mais avant que le terroriste et lui ne se fussent séparés pour la nuit, Peyrol put se considérer comme le possesseur de la tartane tragique.

Le lendemain il descendit au hameau et s’y établit pour quelque temps. La terreur qu’il avait inspirée se dissipa, encore que personne ne se souciât de s’approcher beaucoup de la tartane. Peyrol n’avait besoin d’aucune aide. Il fit sauter lui-même l’énorme cadenas avec une barre de fer et laissa entrer la lumière du jour dans la petite cabine, où des traces de sang sur les boiseries témoignaient effectivement du massacre, mais il n’y trouva rien d’autre qu’une touffe de longs cheveux et une boucle d’oreille, babiole sans valeur qu’il ramassa et qu’il examina longuement. Les idées associées à de semblables trouvailles ne lui étaient pas étrangères. Il pouvait sans trop d’émotions fortes se représenter la cabine encombrée de cadavres. Il s’assit et regarda autour de lui les taches et les éclaboussures que la lumière du jour n’avait pas touchées depuis des années. La petite boucle d’oreille sans valeur était devant lui, sur la table grossière, entre les coffres, et il hocha pesamment la tête à son adresse. Lui, du moins, n’avait jamais été un boucher.

À lui seul il fit tout le nettoyage. Puis il s’occupa avec amour d’équiper la tartane. Il n’avait pas perdu ses habitudes d’activité. Il fut heureux d’avoir quelque chose à faire. Cette tâche lui convenait et avait tout l’air de préparatifs de voyage; c’était un agréable rêve et qui chaque soir lui donnait la satisfaction d’avoir accompli quelque chose en vue de ce but illusoire. Il monta des apparaux neufs, gratta lui-même les mâts, balaya, lava, peignit sans l’aide de personne, travaillant assidûment, avec espoir, comme s’il se fût préparé à s’enfuir d’une île déserte; dès que la cabine, ce petit trou noir, eut été nettoyée et remise en état, il prit l’habitude de venir coucher à bord. Il ne monta à la ferme qu’une seule fois, pour deux jours, comme pour se donner un congé. Il l’employa surtout à observer Arlette. Elle était peut-être le premier être humain problématique qu’il eût jamais rencontré. Il n’avait pas de mépris pour les femmes. Il les avait vues aimer, souffrir, subir, se révolter, et même combattre pour la patrie, tout à fait comme des hommes. En règle générale, avec les hommes comme avec les femmes, il fallait se tenir sur ses gardes, mais à certains égards on pouvait avoir davantage confiance dans les femmes. À vrai dire, les femmes de son pays lui étaient moins familières que toute autre espèce. Il avait toutefois tiré de son expérience de nombreuses races différentes l’idée vague que les femmes étaient partout assez semblables les unes aux autres. Celle-ci était une créature qu’on pouvait aimer. Elle lui faisait l’effet d’un enfant et éveillait en lui une sorte d’émotion intime dont il n’avait pas pensé jusqu’alors qu’elle pût exister toute seule chez un homme, et dont le caractère désintéressé le surprenait. «Serait-ce que je me fais vieux?» se demanda-t-il tout à coup, un soir qu’assis sur le banc contre le mur il regardait droit devant lui, après qu’Arlette eut traversé son champ de vision.

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