Claude Duneton - La Puce à l'oreille - Anthologie des expressions populaires avec leur origine

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La Puce à l'oreille : Anthologie des expressions populaires avec leur origine: краткое содержание, описание и аннотация

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Quelle est l'origine de la curieuse expression à la mode :
?…
Pourquoi dit-on lorsqu'on ne sent pas bien, qu'on n'est pas
, ou au contraire qu'on
si l'on va mieux ? Pourquoi passer
veut-il dire « mourir » et
« faire des économies » ?…
Ce livre a pour objet de répondre à toutes ces questions. Ce n'est pas un dictionnaire mais un récit, écrit à la première personne par un écrivain fouineur, sensible à l'originalité du langage.
Un récit alerte, souvent drôle, qui mêle l'érudition au calembour, mené à la manière d'une enquête policière et qui aiguillonne à vif la curiosité du lecteur.

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Contrairement à ce qu’une pensée hâtivement syndicaliste pourrait laisser supposer, la chose et le mot, faire le pont, ne datent nullement de l’été 1936 et sa suite de congés payés. Ils existaient il y a un siècle et des poussières !… L’expression apparaît, avec son sens le plus actuel, sous le Second Empire. Alfred Delvau l’enregistre en ces termes en 1867 : « Pont, Congé que s’accorde l’employé pour joindre deux autres congés qui lui ont été accordés par ses chefs ou par le calendrier. Faire le pont. Ne pas venir au bureau le samedi ou le lundi, lorsqu’il y a fête ou congé le vendredi ou le mardi. »

Toutefois la locution a dû demeurer longtemps dans le jargon de boutique des ronds-de-cuir, car elle n’est connue ni de Littré ni de Larousse. Le plus étonnant de cette circulation d’officine, c’est que le continuateur de Delvau, Gustave Fustier, qui ajouta un supplément de sa main lors de l’édition de 1883 du Dictionnaire de la langue verte, commit une inadvertance significative ; il ne prit même pas la peine de vérifier que le mot se trouvait déjà dans l’édition d’origine, tant l’expression lui paraissait neuve, sans doute, et peu connue. Il réitéra donc une entrée : « Faire le pont. Cette expression est surtout usitée chez les employés d’administration. Quand un jour non férié se trouve entre deux jours de fête et qu’on ne vient pas à son bureau le jour de travail, on fait le pont. »

C’est l’indication que des tournures peuvent exister pendant vingt ou trente ans, et souvent bien davantage, dans le langage parlé avant que l’on en trouve une trace écrite.

La cheville ouvrière

Reste également cette appellation figurée de « l’instrument essentiel d’une entreprise », autour de qui tout tourne et s’organise : la cheville ouvrière.

L’expression date du début du XVIII e siècle : « … Ils me choisirent d’une commune voix pour leur chef. Je justifiai bien leur choix par une infinité de friponneries que nous fîmes, et dont je fus, pour ainsi parler, la cheville ouvrière. » (Lesage, Gil Blas, 1715.)

Cette cheville-là est à l’origine celle qui effectivement « travaille » énormément sur une voiture à cheval puisqu’elle relie le train arrière à l’attelage du train avant. « La cheville ouvrière d’un carrosse, est une grosse cheville de fer sur laquelle tourne le train de devant, & qui l’attache à la flèche. » (Furetière.)

Travailler comme un sabot

Donc, on ne travaille que depuis le début du XVI e siècle ! (Voir ci-dessus.) Mais le mot existe depuis beaucoup plus longtemps. Au XII e siècle le travail, voyez l’impertinence, c’était la « torture » — du latin tripalium, « instrument de torture, composé de trois pieux. » De là le mot est passé à cette « machine où l’on assujettit les bœufs pour les ferrer » que l’on voit, et que l’on utilise encore sous ce nom, dans les vieux villages. Pendant tout le Moyen Âge « travailler » voulait dire « tourmenter, peiner, souffrir, notamment en parlant d’une femme qui va accoucher. » Dans un lai de Marie de France, le chevalier Guigemar, blessé et terriblement amoureux, passe une très mauvaise nuit :

Li est venu novel purpens [194] Pensée.
E dit que suffrir li esteut [195] Il lui faut.
Kar issi [196] Ainsi. fait ki mes [197] Plus. ne peut,
Tute la nuit a si veillé
E suspiré e travaillé.

C’est ce sens original qui est demeuré quand on dit que les soucis « nous travaillent », nous tourmentent, ou bien les rhumatismes, ou même un cor au pied. Il en reste sûrement un relent, dans l’enchaînement « se travailler l’esprit », se tourmenter la matière grise, avec l’expression banale : travailler du chapeau.

En tout cas, « travailler », c’est « ouvrer » bien péniblement, avec la sueur qui s’ensuit… « Travaillez, prenez de la peine — dit La Fontaine qui savait le français — c’est le fond qui manque le moins. »

Quant au sabot, il y en a un qui dort profondément (voir Dormir comme un sabot, p. 182). Pourquoi l’autre travaillerait-il comme un dégoûtant ?… Peut-être parce qu’une fois aux pieds les sabots s’agitent, cognent, claquent et font un pétard bien connu — du moins dans une sorte de souvenir collectif… Ce n’est guère convaincant… Il existait un verbe « saboter » qui, au XVI e et au XVII e siècle voulait dire « secouer, tourmenter » ; doublé en cela par « sabouler », un mot plus ou moins issu de lui : « Le bruit courait que vous aviez eu deux chevaux tués entre les jambes, esté porté par terre, saboulé et pétillé aux pieds des chevaux de plusieurs escadrons. » (Sully.)

Il me paraît plus logique de penser que l’ancien « saboter une personne, la tourmenter » (Oudin) soit venu de la toupie que l’on fouette (voir p. 182) et peut-être même par des voies un peu plus détournées, liées à un autre genre de travail !

Travailler « à coups de trique » ? On rencontre là tout un sémantisme paillard : travailler comme un manche, c’est-à-dire comme un pénis, salement — on retombe sur « sabouler » dans le sens de coïter, dès Rabelais : « Les laquais de cour, par les degrés entre les huis, saboulaient sa femme à plaisir » — et d’ailleurs « travailler » lui-même, dès le XVI e siècle également : « Comme le bonhomme Hauteroue disait travaillant sa première femme. » (Beroalde de Verville, in Guiraud.) Un « sabot » était au XIX e siècle une « fille de la dernière catégorie, mal faite, mal habillée. » Travailler comme un sabot, bien que non attesté, serait-il simplement « besogner comme une imbécile » ?…

Quoi qu’il en soit, dans ces champs tortus qui s’entremêlent, saboter en est venu à signifier « travailler mal, bâcler la besogne. » De là le sabotage, le travail volontairement manqué, puis la malveillance précise destinée à empêcher le fonctionnement d’une machine, avec le succès qu’on lui a connu pendant la dernière guerre mondiale.

Avoir du pain sur la planche

L’expression laisse prévoir une tâche un peu longuette à laquelle il vaut mieux s’atteler tout de suite si l’on veut espérer en voir le bout. Autrefois c’était la notion d’abondance qui dominait, l’idée d’être « paré pour l’avenir. » Le Père Peinard écrivait en 1897 à propos d’un révolutionnaire espagnol sur le point d’être exécuté : « À huit heures, il cassa la croûte, aussi joyeusement que s’il avait eu un demi-siècle de vie sur la planche. »

Lionel Poilâne, le célèbre boulanger parisien à qui rien de ce qui touche à la miche n’est étranger, m’a aimablement communiqué l’information suivante : « Les paysans avaient l’habitude de faire à l’avance une assez grande quantité de pain qu’ils rangeaient sur une planche fixée aux solives du plafond au moyen de montants de bois. Tant qu’ils avaient ainsi du pain cuit, ils disaient qu’ils avaient du pain sur la planche, expression qui a été prise au figuré et s’est appliquée à toute personne ayant de quoi vivre sans qu’elle ait besoin de travailler ; puis, par extension, à avoir du travail en réserve. »

C’est là en effet l’explication traditionnelle, et sans doute la réalité de base de l’expression.

Cependant le passage de « provisions abondantes » au travail qui attend n’est pas clair ; même avec « du pain sur la planche » les paysans avaient besoin de travailler… Il faut tenir compte du fait que l’on disait aussi, dès le XVIII e, « manger le pain du roi », soit pour être dans l’armée, soit pour être en prison, où effectivement la boule de pain constituait la base du régime alimentaire. Les Anglais disent encore pour être en prison : to be a host ot the Queen (être l’hôte de la reine).

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