Jean Pruvost - Le Dico des dictionnaires

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C’est en dirigeant un laboratoire du CNRS consacré aux mots et aux dictionnaires que Jean Pruvost a contracté une dicopathie incurable. Chaque foyer possède au moins un exemplaire de ce condensé d’érudition, inlassablement mis à jour par l’usage et codifié par l’Académie. Ivre des mots, ce dicolâtre vit, lui, entouré de 10 000 dictionnaires.
Créateur d’une
qui réunit depuis vingt ans des linguistes du monde entier, il se livre à un passionnant effeuillage de l’objet de toutes ses convoitises dont il goûte jusqu’à l’odeur… On découvre l’histoire passionnante de ce best-seller méconnu et mille anecdotes. Comment, au XIX
 siècle, la « fesse » a-t-elle été jugée si indigne qu’elle a disparu de certaines éditions ? Pourquoi trouvait-on la définition d’« un » automobile ou d’« une » cyclone avant que Littré ne change d’avis pour ce dernier mot ? Le « sexe féminin », « sexe imbécile » selon Furetière, n’y était guère mieux traité que l’« étudiante », cette « jeune fille de condition modeste et de mœurs légères ». Et que dire de ce collégien qui a rageusement biffé la mention des 30 000 mots annoncée sur la page de garde de son dictionnaire pour les remplacer par 28 943, selon son décompte ?
De Furetière et Vaugelas au 
en passant par le 
, la saga des 
ou le 
, Jean Pruvost nous fait partager son addiction pour les mots de la langue française, leur histoire et leurs secrets.

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Voilà qui est sinistre, mais ce nouveau Dracula n’est cependant pas insensible à la musique : « Il est si charmé du son des trompettes et des timbales que c’est en jouant de ces instruments que les chasseurs le prennent. »

Il faut, en vérité, attendre le XIX esiècle, avec le Grand Dictionnaire universel de Pierre Larousse, pour débusquer l’étrange animal et apprendre qu’il n’est autre que l’hyène rayée, dabuh étant en effet un des noms qu’en Afrique du Nord on donne audit animal. À ce titre, l’hyène dont il est parlé dans le Ve Testament n’est pas pour autant blanchie. Ainsi, Brunetto Latini, érudit italien du XIII esiècle dans le Livre du Trésor (1265), joyau de la langue d’oïl, évoque en ces termes l’inquiétant mammifère :

« Hiène est une beste qui une foiz est masle et autre [fois] femelle, et habite en les cimetières […] et mange les corps des morts. »

Que ce carnassier africain soit le fossoyeur des bêtes blessées, soit ! mais de là à confondre ses griffes fouisseuses avec nos pieds et nos mains, le pas reste tout de même grand à franchir ! Cependant, cela s’explique peut-être simplement, si l’on précise que le dabuh était également le nom donné par quelques tribus berbères aux babouins. Qu’il y ait confusion entre les deux dénominations au XVII esiècle est plus que probable.

C’est le charme discret ou tapageur des dictionnaires : on passe de l’un à l’autre, on essaie de déterrer les compilations, les confusions, les confessions, les compromissions.

Alors n’assimilons plus le dabuh au dahu ou daru , et continuons en toute naïveté et toute innocence de faire la chasse à ces deux derniers. Et si l’on vous invite à chasser le dahu , racontez l’histoire du dabuh . Mais précisez bien vos sources, le Furetière de 1702.

Dictionnaire ?

« Chaise est dans le dictionnaire, comme si on savait pas ce que c’est ! »

Jean-Marie Gourio, L’Intégrale des brèves de comptoir, 1992–1993.

Dictionnaire : En rire — n’est fait que pour les ignorants.

Gustave Flaubert, Dictionnaire des idées reçues, 1877.
Sans rire ?

— Vous êtes spécialiste de quoi ?

— De dictionnaires.

— Non ! Sans rire…

J’avais un peu plus de quarante ans, et voilà que dans un train censé m’acheminer à Clermont-Ferrand pour un Colloque sur les dictionnaires électroniques, ma voisine, une dame inconnue mais fort avenante et auprès de laquelle j’avais envie de laisser une bonne impression — les hommes sont tous des coqs —, me demande où je me rends et quelle est mon activité. Sans hésiter, j’avance ma « spécialité », les dictionnaires, et la belle personne de s’esclaffer. Presque un fou-rire. En parodiant Brassens, aucun doute, avec mon petit dictionnaire j’avais l’air d’un…

Je découvrais une nouvelle fois que pour quelques-uns et, pire, quelques-unes, un homme s’intéressant aux dictionnaires c’était semble-t-il absolument ridicule. Tout comme celui qui se déclarerait spécialiste des miettes de pain. Ainsi, je mettais toute mon âme dans cet objet si symbolique, dans ce type d’ouvrage auréolé à mes yeux de mystère, riche d’une histoire complexe et stimulante, porteur de légendes, de secrets, trésors inépuisables de mots, et cette dame, qui ne me paraissait en rien une péronnelle, m’assimilait presto et illico à un inutile nimbus.

Rien à faire !

En réalité, ce n’était qu’un rappel cocasse de situations déjà vécues. Quinze ans auparavant, une scène similaire m’avait tout aussi brutalement fait descendre de l’Olympe, au moment où je préparais une thèse sur les « classements onomasiologiques ». Un vocable propre à faire peur évidemment. Moins on est savant, plus on jargonne, les débutants sont donc toujours prompts aux mots qui les installent dans une tribu, j’y tenais alors, à ce mot, l’onomasiologie, qui désigne en l’occurrence utilement l’attitude consistant à partir d’un concept pour retrouver les mots qui en relèvent. Par exemple, on part d’un thème, la faim — un état permanent en ce qui me concerne —, et l’on part à la recherche de tous les mots qui y correspondent. Affamé, morfal (de morfilé ), avoir les crocs , la dalle (le gosier par analogie avec la dalle), etc.

Ainsi, les « classements onomasiologiques » correspondent-ils tout simplement aux dictionnaires de synonymes , aux dictionnaires analogiques , aux dictionnaires thématiques , etc. Ce qu’on appelle des classements sémantiques de mots.

Or, avant même de rédiger cette thèse, il me fallait pour les calculs statistiques que je croyais indispensables compter les milliers de mots du tout premier dictionnaire analogique, celui de Prudence Boissière, publié en 1862, et les comparer aux plus récentes recherches sur un vaste lexique du XX esiècle. Il s’en suivait une pléthore de fiches, complexes, sur lesquelles je passais des mois. Les vacances étaient englouties dans ces fiches qui de jour en jour envahissaient l’espace, et, à part la famille proche, je n’en parlais à personne.

Il se trouve qu’un ami de la famille était conducteur de poids lourds, doué d’un esprit méditerranéen rayonnant avec un bel accent, les pieds sur terre et le mot facile. Je ne lui avais jamais évoqué, par pudeur, mes travaux besogneux, accomplis pendant ces mois de vacances d’enseignant passés dans la maison familiale ; je ne souhaitais en rien en effet paraître prétentieux en paradant avec des travaux éloignés de son quotidien. Il travaillait sur du « lourd », et moi sur du « papier ».

Ce que je n’avais pas prévu, c’est sa visite impromptue dans la maison d’été, au moment même où, au cours d’une phase que j’imaginais stratégique pour mes recherches, à la veille d’une formidable bataille de thésard enthousiaste, la grande table de la salle à manger était justement envahie, submergée serait plus précis, de piles branlantes et drues de fiches. Impossible de masquer mon activité démente. Me voilà donc contraint, sous peine de paraître méprisant, d’expliquer les tris complexes et les longs calculs auxquels je me livrais.

Alain, c’était son prénom, était d’un bon naturel ; il m’écouta patiemment, plus d’un quart d’heure, je commençais même à me révéler euphorique, du haut de ces fichiers, mille mots lumineux nous contemplaient, me semblait-il. Puis, je me tus, heureux d’avoir communiqué sans doute ma passion à cet ami sain d’esprit. Un silence s’installa, il n’eut qu’un mot : « Il faut vraiment avoir rien à faire ! » Remarque salutaire qui me permit souvent de relativiser les envols inconsidérés.

Chercheur d’or ?

Je m’aperçus plus tard que ces fichiers avaient en effet sans doute été vains. Mais pas totalement : à défaut de transformer l’univers, cette immersion dans l’océan de mots apprend à ne pas se contenter des survols. On plonge, longtemps, nageant dans les épaisseurs lexicales, on rencontre des bancs entiers de mots — dont on repère les mouvements, on remonte enfin en surface, hagard, après une nuit de travail, sans avoir rapporté forcément les indices éclairants pour l’Atlantide recherchée. Mais c’est comme le chercheur d’or, la quête bien que longue et patiente peut se concrétiser parfois par une montée d’adrénaline inoubliable, une pépite, un dabuh, une cyclone, et alors paillette ou pépite, elle brille intensément.

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