Jean Pruvost - Le Dico des dictionnaires

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C’est en dirigeant un laboratoire du CNRS consacré aux mots et aux dictionnaires que Jean Pruvost a contracté une dicopathie incurable. Chaque foyer possède au moins un exemplaire de ce condensé d’érudition, inlassablement mis à jour par l’usage et codifié par l’Académie. Ivre des mots, ce dicolâtre vit, lui, entouré de 10 000 dictionnaires.
Créateur d’une
qui réunit depuis vingt ans des linguistes du monde entier, il se livre à un passionnant effeuillage de l’objet de toutes ses convoitises dont il goûte jusqu’à l’odeur… On découvre l’histoire passionnante de ce best-seller méconnu et mille anecdotes. Comment, au XIX
 siècle, la « fesse » a-t-elle été jugée si indigne qu’elle a disparu de certaines éditions ? Pourquoi trouvait-on la définition d’« un » automobile ou d’« une » cyclone avant que Littré ne change d’avis pour ce dernier mot ? Le « sexe féminin », « sexe imbécile » selon Furetière, n’y était guère mieux traité que l’« étudiante », cette « jeune fille de condition modeste et de mœurs légères ». Et que dire de ce collégien qui a rageusement biffé la mention des 30 000 mots annoncée sur la page de garde de son dictionnaire pour les remplacer par 28 943, selon son décompte ?
De Furetière et Vaugelas au 
en passant par le 
, la saga des 
ou le 
, Jean Pruvost nous fait partager son addiction pour les mots de la langue française, leur histoire et leurs secrets.

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J’acquis ensuite l’édition de 1690, mais dans la mesure où 95 % des articles de l’édition de 1702 sont rigoureusement identiques, on ne perçoit pas tout de suite les différences. Pourtant les variables ne font pas défaut, traîtreusement glissées pour faire déraper le lexicologue insuffisamment précis…

Par exemple avec le dabuh…

Pour ainsi dire tout le monde, y compris les universitaires pourtant obsessionnellement et judicieusement soucieux du petit détail, déclare disposer du Robert , du Larousse , petit ou grand, ou du Bescherelle , du Quillet , ou bien encore du « Littré de l’époque ». Une précision primordiale manque pourtant : de quelle année date l’ouvrage invoqué ?

N’oublions pas le dabuh.

Le dabuh est absent du Littré 1873… Les lecteurs férus du bon Littré et de son Dictionnaire de la langue française auront sans doute tiqué, à propos du « Littré de l’époque », évoqué il y a quelques lignes, puisqu’on peut lire partout qu’il n’y eut de son temps qu’une seule édition, et que la fille de Littré, Sophie, veilla jalousement à ce qu’il n’y ait pas la moindre mise à jour du grand dictionnaire paternel. Mais à la lecture de l’article Cyclone qui précède, vous avez découvert cependant quelques failles au mythe du texte sans variante, ne varietur comme disent les éditeurs aux imprimeurs. Si dabuh il n’y a pas dans le Littré 1873, il aurait pu être dans le volume de 1863.

Le dabuh ?

On y vient. Soulignons auparavant qu’il y a des différences parfois essentielles d’une édition à l’autre. Par exemple entre le Petit Robert de 1992 et sa refonte de 1993. Et, on le devine aisément, entre le premier article consacré à l’écologie dans le Petit Larousse au cours du XX esiècle et le millésime du XXI esiècle qui vient de paraître. Pourtant, c’est à une année près que les changements s’opèrent toujours, d’un millésime à l’autre. C’est un fait indiscutable : sans datation de l’ouvrage consulté, en matière de recueil de mots on ne dépasse pas le stade dangereux de la « religion » des dictionnaires.

Et le dabuh dans tout cela ?

Le dabuh , là, juste avant la dace

Il court, il court, le dabuh. Impitoyable. Avec le Furetière dans son édition de 1702. C’est-à-dire dans le cadre de ma première rencontre amoureuse authentique avec un très vieux dictionnaire portant un nom reconnu dans le domaine et que des mains inconnues ont feuilleté plus de deux siècles avant moi, dans quelque échoppe du XVIII esiècle. C’est avec lui que se rédigèrent mes premières chroniques, en vivant force exaltations au détour d’articles délicieusement déconcertants. Et je parlais alors avec passion de « mon » Furetière… sans date précise. Puis je rencontrais l’édition de 1690, la toute première. Plus jeune de douze ans que celle que je consultais donc régulièrement.

Patatras ! Monsieur de Nevers ! Il y avait des différences, rares, mais criantes ! Et quelques chroniques, heureusement assez peu, en avaient fait les frais. Voilà comment on tombe lexicologiquement de haut.

Patatras ! Monsieur de Nevers ! « Exclamation ironique qu’on fait quand on voit tomber quelqu’un », qui viendrait, dixit Furetière, de la remarque anodine d’une paysanne, témoin de la chute de cheval de Monsieur de Nevers à l’entrée du village, remarque malencontreuse puisqu’elle fut l’occasion de sa colère impitoyable : il saccagea tout le village. Mais je n’eus pas ces excès. Je prenais ma première leçon de dictionnaires anciens. Patatras !

Je découvrais ainsi qu’évoquer mon Furetière était bien imprudent, dès lors qu’on ne précise pas son âge. Un peu comme « mon fils », « ma fille » n’ont de résonance que si l’on a une idée de leur âge. L’ivresse des mots, je l’avais eue assurément, mais sans préciser l’âge du flacon… Or le flacon 1690 ne contenait pas tout à fait les mêmes mots que le flacon 1702.

Et c’est le dabuh qui m’avait alerté.

C’est en effet au début de la lettre D que j’avais débusqué le dabuh , dans le Furetière, mais celui de 1702. Or le damné dabuh avait vicieusement attendu le XVIII esiècle pour se faufiler dans les colonnes du Furetière, absent qu’il était dans la première édition, celle de 1690. Dans celle-ci, on passait de fait sans s’appesantir de Da , « interjection qui sert à augmenter l’affirmation ou la dénégation », à Dace , « imposition ou taxe qui se met sur le peuple ». On appréciera la formule qui « se met sur le peuple », en n’évitant sans doute pas le bas clergé.

Or, dans le Furetière 1702, entre da et dace , s’étaient installés, tout à leur aise, trois articles : d’abondant, d’abord , et le perfide dabuh .

On l’admet : les articles ajoutés d’abondant et d’abord ne pouvaient que rendre de bons services aux lecteurs qui ne pensent pas nécessairement à aller chercher le sens de ces locutions adverbiales à abondant et abord .

D’abondant , disparu depuis, signifie à l’époque « de plus ».

Avouons-le également, ces ajouts sont bienvenus pour le lecteur d’aujourd’hui qui veut comprendre les textes d’hier, puisque le sens de d’abord et l’incongru d’abondant ont considérablement changé. D’abondant , traduit également par « outre cela », n’est en fait cité en 1702 qu’en guise d’archaïsme, puisque Furetière, ou plus précisément Basnage de Beauval — en étant décédé en 1685, son Dictionnaire universel achevé mais pas encore publié, Furetière ne peut évidemment être celui qui ajoute ces mots dans une seconde édition —, signale que la formule « vieillit » et en vérité « n’est plus en usage », ou si peu qu’elle pourrait disparaître. Il est curieux de l’avoir ajouté à l’édition originale qui ne l’avait pas mentionné. On y perçoit le fait que d’abondant était néanmoins peut-être encore en usage çà et là, chez quelques personnes ancrées dans le passé. Quant à l’article d’abord , sa seule lecture en montre l’intérêt pour interpréter les textes du XVII esiècle :

« D’ABORD adv. Aussitôt, en même temps ; dans le même instant. Dès qu’il la vit, il l’aima d’abord. » C’est-à-dire tout de suite. Et Basnage de Beauval de préciser que « Tout d’abord, se dit dans le même sens, mais l’expression est plus forte » en citant « L’Acad. ». Évoquer ainsi l’Académie, qui avait fait procès à Furetière, voilà qui eût été impossible en 1690, puisque la première édition du Dictionnaire de l’Académie ne date que de 1694.

Et le dabuh ?

Dabuh comme Dracula

Le voici. En toutes lettres dans le Furetière 1702 : « Dabuh. Sorte d’animal, qui naît en Afrique, qui est de la grandeur d’un loup, & presque de la même forme ; mais il a des pieds, & des mains comme un homme. » Diable !

Au lecteur de conjecturer. Cet animal fantastique, aux extrémités semblables aux nôtres, serait-il l’ancêtre du dahu ou du daru , l’animal imaginaire proposé aux personnes crédules pour une partie de chasse, d’où elles rentrent bien sûr toujours bredouilles ? Non. Ce « dahu »-là n’est apparu qu’au XIX esiècle, croisement de garou — attention au loup ! — et de darue , chasse aux oiseaux, de nuit. Le darou ou le dahu devint rapidement l’être imaginaire qu’on fait craindre aux innocents. Aucun lien de fait entre le dabuh et le dahu .

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