Isaac Asimov - Tyrann

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Tyrann: краткое содержание, описание и аннотация

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Ce roman d’Isaac Asimov, inédit en français, appartient au cycle de Trantor.
Dans l’Empire galactique décli­nant, les despotes de la planète Tyrann contrôlent de nombreux mondes, dont la Terre. Biron Farrill, le fils d’un de leurs principaux opposants qu’ils ont assassiné, échappe de peu à un attentat et réussit à quitter la Terre. Il y est aidé par son vieux maître, Sander Jonti et, en compagnie de la jolie Artémisia, gagne alors Lingane, une planète où s’organise la résistance contre Tyrann. Là, il découvre que le chef des opposants et l’auteur de l’attentat qui faillit lui coûter la vie sont un seul et même homme : Sander Jonti.
Comment parviendra-t-il à dis­tinguer ses amis véritables de ses ennemis ? Lui reste-t-il une chance de sauver sa vie et d’anéantir les maîtres de Tyrann pour venger son père ?

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Il y avait un fil directeur, après tout, et plus intéressant qu’il n’avait osé l’espérer.

— Nous avons les témoignages des gardes qu’il a réussi à maîtriser, et de ceux qui l’ont laissé sortir du Palais, pensant bien faire. (Il hésita avant d’ajouter sur un ton amer :) Lorsque j’ai parlé à Son Altesse Artémisia, à la porte de ses appartements privés, elle m’avait dit qu’elle était sur le point de s’endormir. Par la suite, je me suis rendu compte qu’elle n’était même pas démaquillée, et je suis retourné la voir, mais il était trop tard. J’endosse la pleine responsabilité de cette erreur de jugement. Dès demain, je demande à Votre Excellence d’accepter ma démission, mais auparavant, j’aimerais savoir si vous m’autorisez toujours à déclencher l’alerte générale. Comme il s’agit de membres de la famille royale, je ne puis rien entreprendre sans votre autorisation.

Hinrik ne répondit pas. Il était à peine capable de se tenir sur ses jambes, et il le fixait d’un regard vide.

— Capitaine ! dit Aratap. Vous feriez mieux de veiller à la santé de votre directeur. Je pense que vous devriez appeler son médecin.

— Et l’alerte générale… ? répéta le capitaine.

— Il n’y aura pas d’alerte générale, trancha Aratap. Vous m’avez compris ? Pas d’alerte générale ! Pas de recherche des fugitifs. L’incident est clos. Vos hommes doivent regagner leur caserne, et vous, vous devez vous occuper de votre directeur. Venez, commandant Andros.

* * *

Dès qu’ils furent un peu éloignés du Palais central, le commandant Tyrannien prit la parole :

— Je suppose, Aratap, que vous savez ce que vous faites. C’est uniquement pour cette raison que je me suis abstenu d’intervenir.

— Merci, commandant Andros.

Aratap aimait l’odeur de la nuit, sur une planète couverte de végétation. Tyrann était plus belle, sans doute, mais d’une beauté terrible, toute de rocs et de montagnes dénudées. Et tout était sec, sec !

— Vous ne savez pas comment manier Hinrik, poursuivit-il. Vous ne réussiriez qu’à le briser. Il nous est utile, et exige d’être traité avec ménagement si nous voulons qu’il le demeure.

— Je ne parlais pas de cela. Pourquoi interdire une alerte générale ? Vous ne voulez donc pas qu’on les retrouve ?

— Et vous, le voulez-vous ? Venez, allons nous asseoir sur ce banc, au bord de la pelouse. C’est si beau, et de plus, personne ne nous épiera. Pourquoi voulez-vous arrêter ce jeune homme, commandant ?

— Pourquoi arrête-t-on les traîtres et les conspirateurs ?

— Pourquoi, en effet, si l’on ne prend que quelques outils en laissant intacte la source du venin ? Qui avons-nous ici ? Un petit nobliau, une jeune fille et un idiot à moitié sénile.

Non loin, on entendait le bruissement d’une petite cascade artificielle. C’était un miracle auquel Aratap ne s’était jamais accoutumé. De l’eau ! Coulant librement, sur les rochers et la terre, sans cesse, et en pure perte. Malgré ses efforts, il ne pouvait s’empêchait de ressentir une certaine indignation devant ce spectacle.

— Pour le moment en tout cas, nous nageons complètement, dit Andros.

— Mais nous avons une piste, dit Aratap. Lors de l’arrivée du jeune homme, nous avions pensé à une complicité avec Hinrik, ce qui nous embêtait, parce que Hinrik… est ce qu’il est. Et maintenant, nous savons qu’Hinrik n’avait rien à voir là-dedans ; seuls sont impliqués sa fille et son cousin, ce qui est infiniment plus logique.

— Pourquoi Hinrik ne nous a-t-il pas appelés plus tôt ? Il a attendu le milieu de la nuit.

— Parce qu’il est le jouet du premier venu. Je suis certain que Gillbret, pour faire preuve de zèle, a lui-même suggéré cette réunion nocturne.

— Vous pensez donc qu’on nous a appelés intentionnellement afin que nous soyons témoins de leur évasion ?

— Non, pas pour cette raison. Réfléchissez un peu, où ont-ils l’intention d’aller ?

Le commandant haussa les épaules.

— Rhodia est grande.

— Sans doute, s’il n’y avait que le jeune Farrill. Mais deux membres de la famille ? On les reconnaîtrait instantanément.

— Il faudrait donc qu’ils quittent la planète ? Oui… évidemment.

— Mais comment ? En un quart d’heure, ils peuvent gagner le terrain du Palais. Comprenez-vous maintenant pourquoi ils tenaient à ce que nous venions ?

Le commandant resta un instant ahuri – puis s’exclama.

— Notre vaisseau ? !

— Evidemment. Un cuirassé Tyrannien, c’est pour eux l’idéal. Autrement, ils n’auraient trouvé que des cargos. Farrill a fait ses études sur Terre, et je suis persuadé qu’il sait piloter.

— Justement ! Pourquoi autorisons-nous ces nobles à envoyer leurs fils aux quatre coins de la Galaxie ? Nous les aidons à former des soldats contre nous.

— En tout état de cause, dit Aratap avec une indifférence polie, Farrill a été éduqué sur Terre ; considérons ce fait objectivement et sans nous fâcher. Il reste que je suis certain qu’ils ont pris notre cuirassé.

— Je n’arrive pas à y croire.

— Vous avez votre émetteur-bracelet. Essayez de l’appeler.

Le commandant essaya, en vain.

— Appelez la tour de contrôle, alors, dit Aratap.

Le commandant s’exécuta, et une voix minuscule sortit de l’appareil, apparemment fort agitée.

— Mais je ne comprends pas, Excellence… Il a dû y avoir une erreur. Votre pilote a décollé il y a dix minutes environ.

— Vous voyez ? dit Aratap en souriant. Une fois que l’on connaît le fil directeur, le moindre détail devient prévisible. Vous voyez ce qui va suivre, je suppose ?

Le commandant se frappa la cuisse et éclata de rire.

— Bien sûr !

— Sans le savoir, ils se sont perdus. S’ils s’étaient contentés du plus misérable cargo Rhodien, ils s’en seraient sûrement tirés, et – comment dit-on, encore ? — je me serais retrouvé déculotté. Mais mes culottes ne risquent pas de m’échapper, merci ; rien ne peut sauver nos fugitifs qui ont cru les emprunter. Lorsque je les cueillerai, au moment opportun, j’aurais du même coup découvert le centre de la conjuration.

Il soupira, et sentit de nouveau le sommeil le gagner.

— En tout cas, nous avons eu de la chance, et pour le moment, rien ne presse. Appelez donc la base pour qu’on nous envoie un autre vaisseau.

10

Les connaissances de Farrill en spationautique étaient plus théoriques que pratiques. Il savait tout, ou presque sur les moteurs hyperatomiques, mais les bons pilotes apprennent leur art dans l’espace et non sur les gradins d’une université.

Il était parvenu à décoller sans accident, mais c’était davantage dû au hasard qu’à son habileté. Le Sans Remords répondait aux commandes bien plus rapidement qu’il ne s’y était attendu. Sur Terre, il avait été faire plusieurs tours sur des vaisseaux spatiaux, mais il s’agissait de modèles anciens, maintenus en état pour l’entraînement des étudiants. Au lieu de décoller péniblement comme ces derniers, le Sans Remords s’était élevé d’un seul jet, le faisant tomber de son fauteuil de pilotage. Il avait failli se démettre l’épaule. Artémisia et Gillbret, qui s’étaient prudemment attachés, avaient été projetés violemment contre le tissu rembourré et s’en étaient tirés avec quelques ecchymoses. Le prisonnier Tyrannien avait été plaqué contre le mur où ils l’avaient attaché.

Biron s’était relevé en titubant et avait ramené au calme le Tyrannien qui tirait sur ses liens en marmonnant des imprécations. Luttant contre l’accélération, il avait réussi à regagner son siège en se tenant au mur. Les décharges régulières des rétrofusées faisaient vibrer les parois du vaisseau, ramenant l’accélération à un niveau supportable.

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