René Barjavel - La nuit des temps

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La nuit des temps: краткое содержание, описание и аннотация

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Il entra dans le complexe de la Traductrice, ouvrit six portes avant de trouver la bonne, répondant d’un geste énervé aux « Vous désirez ? » et s’arrêta enfin dans une pièce étroite dont le mur du fond, le mur de banquise, était matelassé de mousse et de plastique et tendu de laine. Un autre mur était de verre et un autre de métal. Devant celui-ci courait une console mosaïquée de cadrans, de boutons, de manettes, de voyants, de micros, de poussoirs, de tirettes. Devant la console, un siège à roulettes, et, sur le siège, Lukos, le philologue turc.

C’était une intelligence de génie dans un corps de docker. Il donnait, même assis, l’impression d’une force prodigieuse. Le siège disparaissait sous la masse des muscles de ses fesses. Il paraissait capable de porter sur son dos un cheval ou un bœuf, ou les deux à la fois.

C’est lui qui avait conçu le cerveau de la Traductrice. Les Américains n’y avaient pas cru, les Européens n’avaient pas pu, les Russes s’étaient méfiés, les Japonais l’avaient pris et lui avaient donné tous les moyens. L’exemplaire d’EPI 2 était le douzième mis en service depuis trois ans, et le plus perfectionné. Il traduisait dix-sept langues, mais Lukos en connaissait, lui, dix fois, ou peut-être vingt fois plus. Il avait le génie du langage comme Mozart avait en celui de la musique. Devant une langue nouvelle, il lui suffisait d’un document, d’une référence permettant une comparaison, et de quelques heures, pour en soupçonner, et tout à coup en comprendre l’architecture, et considérer le vocabulaire comme familier. Et pourtant il « séchait » devant celle d’Eléa.

Il disposait de deux éléments de travail qui étaient là, posés devant lui : le cube chantant, et un autre objet, pas plus grand qu’un livre de poche. Sur un des côtés plats se déroulait une bande lumineuse couverte de lignes régulières. Chaque ligne était composée d’une suite de signes qui semblaient bien constituer une écriture. Des images, visibles en trois dimensions, représentant des personnes en action, achevaient de faire de cet objet l’analogue d’un livre illustré.

— Alors ? demanda Simon.

Lukos haussa les épaules. Depuis deux jours, il dessinait sur l’écran enregistreur de la Traductrice des groupes de signes qui semblaient n’avoir aucun rapport les uns avec les autres. Cette langue étrange semblait composée de mots tous différents et qui ne se répétaient jamais.

— Il y a quelque chose qui m’échappe, grogna-t-il. Et à elle aussi.

Il tapota de sa lourde main le métal de la console, puis glissa une baguette dans l’étui du cube musical. Cette fois, ce fut une voix d’homme qui se mit à parler-chanter, et le visage qui apparut était un visage d’homme, imberbe, avec de grands yeux bleu clair, et des cheveux noirs, tombant jusqu’aux épaules.

— La solution est peut-être là, dit Lukos. La machine a enregistré toutes les baguettes. Il y en a 47. Chacune comporte des milliers de sons. L’écriture a plus de dix mille mots différents. Si ce sont des mots !... Quand j’aurai fini de les lui faire avaler, il faudra qu’elle les compare, un à un, et par groupes, à chaque son et chaque groupe de sons, jusqu’à ce qu’elle trouve une idée générale, une règle, un chemin, quelque chose à suivre. Je l’aiderai, bien sûr, en examinant ses hypothèses et en lui en proposant. Et les images nous aideront tous les deux...

— Dans combien de temps pensez-vous aboutir ? demanda Simon avec anxiété.

— Peut-être quelques jours... Quelques semaines si nous bafouillons.

— Elle sera morte ! cria Simon. Ou devenue folle ! Il faut réussir tout de suite ! Aujourd’hui, demain, dans quelques heures ! Secouez votre machine ! Mobilisez toute la base ! Il y a assez de techniciens, ici !

Lukos le regarda comme Menuhin eût regardé quelqu’un lui demandant de « secouer » son Stradivarius pour lui faire jouer « plus vite » un « prestissimo » de Paganini.

— Ma machine fait ce qu’elle sait faire, dit-il. Ce n’est pas de techniciens qu’elle aurait besoin. Elle en a assez. Il lui faudrait des cerveaux...

— Des cerveaux ? Il n’y a pas un endroit au monde où vous en trouverez réunis de meilleurs qu’ici ! Je vais demander une réunion immédiate du Conseil. Vous exposerez vos problèmes...

— Ce sont de petits cerveaux, monsieur le docteur, de tout petits cerveaux d’hommes. Il leur faudrait des siècles de discussion avant de se mettre d’accord sur le sens d’une virgule... Quand je dis cerveau, c’est au sien que je pense.

Il caressa de nouveau le bord de la console, et ajouta :

— Et à ses semblables.

UN nouvel S.O.S. partit de l’antenne d’EPI 1. Il demandait la collaboration immédiate des plus grands cerveaux électroniques du monde.

Les réponses arrivèrent aussitôt de partout. Tous les ordinateurs disponibles furent mis à la disposition de Lukos et de son équipe. Mais ceux qui étaient disponibles n’étaient évidemment ni les plus grands ni les meilleurs. Pour ceux-ci on obtint des promesses. Dès qu’ils auraient un instant de libre, entre deux programmes, on ne demandait pas mieux, on ferait l’impossible, etc.

Simon fit entrer trois caméras dans la chambre d’Eléa. Il fit braquer l’une sur la saignée du bras où s’enfonçait l’aiguille dispensatrice du sérum de la dernière ressource, l’autre sur le visage aux yeux fermés, aux joues devenues creuses, la troisième sur le corps de nouveau dénudé, et tragiquement amaigri.

Il fit envoyer ces images sur l’antenne d’EPI 1, vers les yeux et les oreilles des hommes. Et il parla :

— Elle va mourir, dit-il. Elle va mourir parce que nous ne la comprenons pas. Elle meurt de faim, et nous la laissons mourir parce que nous ne la comprenons pas quand elle nous dit avec quoi nous pourrions la nourrir. Elle va mourir parce que ceux qui pourraient nous aider à la comprendre ne veulent pas distraire une minute du temps de leurs précieux ordinateurs, occupés à comparer le prix de revient d’un boulon à tête octogonale à celui d’un boulon à tête hexagonale, ou à calculer la meilleure répartition des points de vente des mouchoirs en papier selon le sexe, l’âge et la couleur des habitants !

« Regardez-la, regardez-la bien, vous ne la verrez plus, elle va mourir... Nous les hommes d’aujourd’hui, nous avons mobilisé une puissance énorme, et les plus grandes intelligences de notre temps, pour aller la chercher dans son sommeil au fond de la glace, et pour la tuer. Honte à nous !

Il se tut un instant, et répéta doucement, d’une voix accablée :

— Honte à nous...

John Gartner, P.D.G. de la Mécanique et Electronique Intercontinentale, vit l’émission de son jet particulier. Il allait de Détroit à Bruxelles. Il donnait ses instructions aux collaborateurs qui l’accompagnaient et à ceux qui recevaient, au loin, leur conversation codée. Il passait à 30 000 mètres au-dessus des Açores. Il prenait son petit déjeuner. Il venait d’aspirer avec un chalumeau le jaune d’un œuf à la coque cuit dans une enveloppe stérilisée transparente. Il en était au jus d’orange et au whisky. Il dit :

— This boy is right [7] Ce type a raison. . Honte à nous si nous ne faisons rien.

Il donna l’ordre de mettre immédiatement à la disposition de l’EPI tous les grands calculateurs du Trust. Il y en avait sept en Amérique, neuf en Europe, trois en Asie et un en Afrique.

Ses collaborateurs affolés lui exposèrent quelles perturbations épouvantables cela allait causer dans tous les domaines de l’activité de la firme. Il leur faudrait des mois pour s’en remettre. Et il y aurait des dégâts qu’on ne pourrait pas réparer.

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