René Barjavel - La nuit des temps
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- Название:La nuit des temps
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— Dans deux minutes c’est fait...
Simon se précipitait vers la porte.
— Attends ! dit Lukos.
Il ouvrit un placard, prit dans un casier un micro-émetteur et un écouteur d’oreille aux couleurs roumaines et les tendit à Simon.
— Tiens, pour elle...
Simon prit les deux instruments minuscules.
— Fais attention, dit-il, que ta sacrée machine ne se mette pas à lui hurler dans le tympan !
— Je te promets, dit Lukos. Je surveillerai... Une douceur... rien qu’une douceur...
Il prit dans ses mains dures comme des briques articulées les deux mains de celui qui était devenu son ami pendant ces heures communes de monstrueux effort, et les serra doucement.
— Je te promets... Vas-y.
Quelques minutes plus tard, Simon entrait dans la chambre d’Eléa, après avoir alerté Lebeau, qui alertait à son tour Hoover et Léonova.
L’infirmière assise au chevet d’Eléa lisait un roman d’une collection sentimentale. Elle se leva en voyant la porte s’ouvrir et fit signe à Simon d’entrer en silence. Elle prit un air professionnellement soucieux pour regarder le visage d’Eléa. En réalité, elle s’en moquait, elle était encore dans son livre, la confession déchirante d’une femme abandonnée pour la troisième fois, elle saignait avec elle et maudissait les hommes, y compris celui qui venait d’arriver.
Simon se pencha vers Eléa dont le visage creusé par la dénutrition avait gardé sa couleur chaude. Les ailes du nez étaient devenues translucides. Les yeux étaient clos. La respiration soulevait à peine la poitrine. Il l’appela doucement par son nom.
— Eléa... Eléa...
Les paupières frémirent légèrement. Elle était consciente, elle l’entendait.
Léonova entra, suivie de Lebeau et de Hoover, qui tenait une liasse d’agrandissements photographiques. Il les montra de loin à Simon. Celui-ci fit de la tête un geste d’acquiescement, et rassembla de nouveau toute son attention sur Eléa. Il posa le micro-émetteur sur le drap bleu tout près du vidage émacié, souleva une boucle de cheveux soyeux, découvrant l’oreille gauche pareille à une fleur pâle, et introduisit délicatement l’écouteur dans l’ombre rosé du conduit auditif.
Eléa eut le commencement d’un réflexe pour secouer la tête et rejeter ce qui était peut-être l’amorce d’une nouvelle torture. Mais elle y renonça, épuisée.
Simon parla aussitôt, pour la rassurer, tout de suite. Il dit très bas, en français :
— Vous me comprenez... maintenant vous me comprenez !...
Et dans l’oreille d’Eléa une voix masculine lui chuchota dans sa langue :
« ... maintenant vous me comprenez... vous me comprenez et je peux vous comprendre... »
Ceux qui la regardaient virent sa respiration s’arrêter, puis repartir. Léonova, pleine de compassion, s’approcha du lit, prit une main d’Eléa et commença à lui parler en russe avec toute la chaleur de son cœur.
Simon releva la tête, la regarda avec des yeux féroces, et lui fit signe de s’écarter. Elle obéit, un peu interdite. Simon tendit la main vers les photos. Hoover les lui donna.
Il y eut dans l’oreille gauche d’Eléa un ruisseau de compassion débité à toute vitesse par une voix féminine qu’elle comprenait, et dans son oreille droite un torrent rocailleux qu’elle ne comprenait pas. Puis un silence. Puis la voix masculine reprit :
— Pouvez-vous ouvrir les yeux ?... Pouvez-vous ouvrir les yeux ?... Essayez...
Il se tut. Ils la regardèrent. Ses paupières tremblaient.
— Essayez... Encore... Nous sommes vos amis... Courage...
Et les yeux s’ouvrirent.
On ne s’y habituait pas. On ne pouvait pas s’y habituer. On n’avait jamais vu d’yeux aussi grands, d’un bleu aussi profond. Ils avaient un peu pâli, ils n’étaient plus du bleu de fond de la nuit, mais du bleu d’après le crépuscule, du côté d’où la nuit vient, après la tempête, quand le grand vent a lavé le ciel avec les vagues. Et des poissons d’or y sont restés accrochés.
— Regardez !... Regardez !... disait la voix. Où est mange-machine ?
Devant ses yeux, deux mains tenaient une image, la remplaçaient par une autre, une autre... C’étaient des images représentant des objets qui lui étaient familiers.
— Mange-machine ?... Où est mange-machine ? Manger ? Vivre ? Pourquoi ? A quoi bon ?
— Regardez !... Regardez !... Où est mange-machine ?... Où est mange-machine ?
Dormir... Oublier... Mourir...
— Non ! Ne fermez pas les yeux ! Regardez !... Regardez encore... Ce sont les objets qu’on a trouvés avec vous... L’un d’eux doit être mange-machine. Regardez !... Je vais les montrer encore... Si vous voyez mange-machine, fermez les yeux, et rouvrez-les...
A la sixième photo, elle ferma les yeux, et les rouvrit.
— Vite ! dit Simon.
Il tendit la photo à Hoover qui se précipita dehors avec le poids et la vitesse d’un cyclone.
C’était un des objets non encore examinés, qu’on avait replacés dans le socle, à côté de l’arme.
Il est bon d’expliquer rapidement ce qui rendit si difficile le déchiffrage et la compréhension de la langue d’Eléa. C’est qu’en réalité, ce n’est pas une langue, mais deux : la langue féminine langue masculine, totalement différentes l’une de l’autre dans leur syntaxe comme dans leur vocabulaire. Bien entendu, les hommes et les femmes comprennent l’une et l’autre, mais les hommes parlent la langue masculine, qui a son masculin et son féminin, et les femmes parlent la langue féminine, qui a son féminin et son masculin. Et dans l’écriture, c’est parfois la langue masculine, parfois la langue féminine qui sont employées, selon l’heure ou la saison où se passe l’action, selon la couleur, la température, l’agitation ou le calme, selon la montagne ou la mer, etc. Et parfois les deux langues sont mêlées.
Il est difficile de donner un exemple de la différence entre la langue-lui et la langue-elle, puisque deux termes équivalents ne peuvent être traduits que par le même mot. L’homme dirait : « qu’il faudra sans épines », la femme dirait : « pétales du soleil couchant », et l’un et l’autre comprendraient qu’il s’agit de la rose. C’est un exemple approximatif : au temps d’Eléa les hommes n’avaient pas encore inventé la rose.
« DE mange-machine ». C’était bien trois mots, mais, selon la logique de la langue d’Eléa, c’était aussi un seul mot, ce que les grammairiens français auraient appelé un « nom », et qui servait à désigner « ce-qui-est-le-produit-de-la-mange-machine ». La mange-machine, c’était la-machine-qui-produit-ce-qu’on-mange.
Elle était posée sur le lit, devant Eléa, que l’on avait assise et que des oreillers soutenaient. On lui avait donné les « vêtements » trouvés dans le socle, mais elle n’avait pas eu la force de les mettre. Une infirmière avait voulu lui passer un pull-over, elle avait eu alors un réflexe de recul avec sur le visage une telle expression de répulsion qu’on n’avait pas insisté. On l’avait laissée nue. Son buste amaigri, ses seins légers tournés vers le ciel étaient d’une beauté presque spirituelle, surnaturelle. Pour qu’elle ne prenne pas froid, Simon avait fait pousser la température de la chambre. Hoover transpirait comme un glaçon sur le gril. Il avait déjà mouillé sa veste, mais les chemises de tous les autres étaient à tordre. Une infirmière distribua des serviettes blanches pour essuyer les visages. Les caméras étaient là. L’une d’elles diffusa un gros plan de la mange-machine. C’était une sorte de demi-sphère verte, tachetée d’un gros nombre de touches de couleur disposées en spirale de son sommet jusqu’à sa base, et qui reproduisaient, en plusieurs centaines de nuances différentes, toutes les couleurs du spectre. Au sommet se trouvait un bouton blanc. La base reposait sur un socle en forme de court cylindre. Le tout avait le volume et le poids d’une moitié de pastèque. Eléa essaya de soulever sa main gauche. Elle n’y parvint pas. Une infirmière voulut l’aider. Simon l’écarta et prit la main d’Eléa dans la sienne.
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