Frédéric Beigbeder - Premier bilan après l'apocalypse

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Premier bilan après l'apocalypse: краткое содержание, описание и аннотация

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L'apocalypse, serait-ce donc l'édition numérique, ou comme dans Fahrenheit 451 de Ray Bradbury, la température à laquelle le papier se consume ? Frédéric Beigbeder sauve ici du brasier les 100 œuvres qu'il souhaite conserver au XXIe siècle, sous la forme d'un hit-parade intime. C'est un classement totalement personnel, égotiste, joyeux, inattendu, parfois classique (André Gide, Fitzgerald, Paul Jean Toulet, Salinger et d'autres grands), souvent surprenant (Patrick Besson, Bret Easton Ellis, Régis Jauffret, Simon Liberati, Gabriel Matzneff, et d'autres perturbateurs). Avec ce manifeste, c'est le Beigbeder livresque que nous découvrons, en même temps qu'une autobiographie en fragments, un autoportrait en lecteur.
Vincent Jaury, Transfuge.

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Numéro 84 : « Une fille pour l’été » de Roland Jaccard (2000)

Les supporters du PSG scandent parfois un slogan quelque peu macho : « Une femme pour la nuit, PSG pour la vie ! » Roland Jaccard, lui, voit à plus long terme : il s’accorde Une fille pour l’été. Ce n’est pas très gentil car une fille peut parfois durer plus d’une saison ; parfois même trois ans. Mais Jaccard n’est pas un optimiste. C’est un cynique désabusé, un dandy nihiliste, un Casanova suicidaire, un pessimiste morbide qui n’aime que les jeunes filles japonaises et les écrivains austro-hongrois. Roland Jaccard a tout compris aux femmes : pour coucher avec elles, il leur explique que la vie ne sert à rien, que tout est horrible, que ce sera fini avant d’avoir commencé, et que « chaque nouvelle conquête annonce une nouvelle défaite ». Ce discours leur plaît parce qu’il arrive toujours un moment dans leur vie où les femmes en ont marre des menteurs.

Une fille pour l’été raconte un voyage à Tokyo en compagnie de Shade, une étudiante aux Beaux-Arts, timide donc sexy. Elle l’appelle « le vieux monstre », et il est vrai que Roland Jaccard ressemble de plus en plus à un mélange de Gabriel Matzneff et Humbert Humbert, surtout quand il écrit : « J’étais arrivé à un âge où toutes les femmes que je désirais auraient pu être ma fille. » Dans d’autres textes de ce recueil, il fait songer aussi au personnage interprété par Fabrice Luchini dans La Discrète — un Valmont d’opérette pris à son propre piège. Comment font les grands play-boys pour ne jamais tomber amoureux ? Leur sécheresse m’a toujours épaté. Le flirt estival reste un jeu dangereux, et les nunuches sont aussi vulnérables que les blasés.

Une fille pour l’été doit se lire en bord de mer, en suçant un bâtonnet de Chupa-Chups ou une fraise Tagada, avec en fond sonore Jusqu’à demain peut-être , la plus belle chanson de Michel Fugain, dont le premier couplet dit ceci : « Je ne sais pas encore / Le temps qu’il durera / Cet amour que nous vivons là / Jusqu’à demain peut-être / Ou bien jusqu’à la mort. » Ce livre est une véritable pilule d’ecstasy littéraire : il se gobe rapidement, provoque le sourire, puis le rire, puis les larmes, sans parler d’autres effets secondaires (sentiment lancinant de la vanité de toute chose, certitude de l’inutilité de l’univers, àquoibonisme aigu). Roland Jaccard est sado-maso avec lui-même, sous le regard blasé de créatures de rêve en tee-shirt rose et minijupe en jean. Ce spécialiste du malheur sait exactement comment être heureux, mais ne s’en vante pas. Dans un autre de ses livres (Le Rire du diable, 1994), ne disait-il pas : « Le bonheur, nous finissons toujours par l’éprouver, mais sous la forme qui nous plaît le moins » ?

Roland Jaccard, une vie

Le scoop, c’est que Roland Jaccard est toujours en vie : en effet, son fonds de commerce a toujours été l’apologie du suicide et de l’euthanasie. Mais (comme Cioran) il n’a jamais mis sa menace à exécution et c’est heureux : cela nous permet de nous régaler de ses aphorismes tristes, de ses journaux intimes où l’autodénigrement compense l’exhibitionnisme, de sa philosophie aussi noire que son humour (La Tentation nihiliste, 1989 ; Flirt en hiver , 1991 ; Journal d’un homme perdu, 1995). Parallèlement à sa production personnelle, Roland Jaccard, né à Lausanne en 1941, a écrit dans Le Monde pendant trente-deux ans (1969–2001) et dirige une collection intitulée Perspectives critiques aux Presses universitaires de France. Imaginez la force de caractère qu’il a fallu à cet homme-là pour persister, malgré d’aussi hautes fonctions, à se considérer comme « un vieux con pontifiant et un hypocondriaque insupportable ».

Numéro 83 : « La Ferme africaine » de Karen Blixen (1937)

« I had a farm in Africa. » La plupart des gens croient que cette phrase est de Meryl Streep. Grâce à une nouvelle traduction publiée chez Gallimard, on sait que la phrase exacte est « J’ai possédé une ferme en Afrique, au pied du Ngong », qu’elle vient du danois (et non de l’anglais) et que son auteur est Karen Blixen. Jusqu’alors, on lisait une traduction d’une traduction anglo-saxonne tronquée… Ou alors on entendait la voix off d’un film hollywoodien avec Robert Redford sorti en 1986 (oscar du meilleur film cette année-là).

Ce fut une expérience très étrange de lire ce récit en Russie. Mon voyage fut démultiplié : ici, au Grand Hôtel de l’Europe, dans ma chambre avec vue sur la perspective Nevski, je suis un Français qui visite en Russie l’Afrique d’une Danoise. La véritable mondialisation, c’est la littérature.

Je crois qu’on peut dire que La Ferme africaine est environ cent milliards de fois plus esthétique que « La Ferme Célébrités ». Par exemple, personne sur TFl ne s’est jamais écrié : « Quand le souffle passait en sifflant au-dessus de ma tête, c’était le vent dans les grands arbres de la forêt, et non la pluie. Quand il rasait le sol, c’était le vent dans les buissons et les hautes herbes, mais ce n’était pas la pluie. Quand il bruissait et chuintait à hauteur d’homme, c’était le vent dans les champs de maïs… » Vous aurez beau regarder votre poste débile pendant des siècles et des siècles, si jamais le ciel se couvre, jamais vous n’entendrez un candidat de télé-réalité s’écrier : « Mais lorsque la terre répondait à l’unisson d’un rugissement profond, luxuriant et croissant, lorsque le monde entier chantait autour de moi dans toutes les directions, au-dessus et au-dessous de moi, alors c’était bien la pluie. C’était comme de retrouver la mer après en avoir été longtemps privé, comme l’étreinte d’un amant. »

La vie est mal fichue. Ce serait joli si la télé parlait comme Karen Blixen. Une langue aiguë et fluide, une poésie tendre et amère, avec de brusques montées de lyrisme suivies d’accès de fureur froide. Scandinave, quoi !

Il y a beaucoup de points communs entre les romanciers nordiques. La nature est très présente (chez Blixen autant que chez Hamsun) : c’est une littérature à forte teneur en oxygène. Et le désespoir est permanent, même s’il est parfois teinté d’humour comme chez Paasilinna. Dans ces contrées les hivers sont longs et les sapins innombrables. La mélancolie fait partie du paysage, comme les forêts. Ce qui fait l’incroyable puissance de La Ferme africaine , c’est de mêler la méticulosité danoise et la sensualité africaine. Entre 1914 et 1931, une femme dirige une plantation de café. Son mari l’ennuie avec ses incartades. Elle tombe folle amoureuse d’un autre homme qui meurt dans un accident d’avion. Elle rentre chez elle et écrit un livre.

Si vous connaissez une plus belle histoire, tapez 1.

Karen Blixen, une vie

Plus connue sous le pseudonyme d’Isak Dinesen, Karen von Blixen-Finecke est née et morte à Rung-stedlund (1885–1962). Comme ce village danois (et le domaine familial) portent un nom difficile à prononcer, elle décide d’épouser le frère jumeau de son premier amour et de monter une plantation de café en Afrique orientale anglaise. La Ferme africaine (1937) est un récit autobiographique qui raconte cet échec tant professionnel que sentimental : tout ce que lui a rapporté son séjour en Afrique, c’est un deuil inconsolable, la ruine financière et la syphilis transmise par les tromperies de son mari. La seule chose à faire, devant un tel désastre, c’est d’écrire un chef-d’œuvre. À noter que Karen Blixen est aussi l’auteur de nombreux contes fantastiques ainsi que d’une célèbre nouvelle, Le Festin de Babette, où Stéphane Audran a trouvé un de ses plus beaux rôles au cinéma (en cuisinière française qui dépense tout son argent, gagné à la loterie, afin de préparer un dîner somptueux).

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