Frédéric Beigbeder - Premier bilan après l'apocalypse

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Premier bilan après l'apocalypse: краткое содержание, описание и аннотация

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L'apocalypse, serait-ce donc l'édition numérique, ou comme dans Fahrenheit 451 de Ray Bradbury, la température à laquelle le papier se consume ? Frédéric Beigbeder sauve ici du brasier les 100 œuvres qu'il souhaite conserver au XXIe siècle, sous la forme d'un hit-parade intime. C'est un classement totalement personnel, égotiste, joyeux, inattendu, parfois classique (André Gide, Fitzgerald, Paul Jean Toulet, Salinger et d'autres grands), souvent surprenant (Patrick Besson, Bret Easton Ellis, Régis Jauffret, Simon Liberati, Gabriel Matzneff, et d'autres perturbateurs). Avec ce manifeste, c'est le Beigbeder livresque que nous découvrons, en même temps qu'une autobiographie en fragments, un autoportrait en lecteur.
Vincent Jaury, Transfuge.

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Numéro 88 : « L’Adversaire » d’Emmanuel Carrère (2000)

C’est un beau roman, c’est une horrible histoire. L’Adversaire va vous traumatiser et, paradoxalement, vous redonner confiance. Malheureusement, tous les livres n’ont pas cet effet, loin de là. En l’an 1000, il y eut le Roman de Renart ; l’an 2000 a donc eu le Roman de Romand. Carrère s’est lancé, après Stendhal (Le Rouge et le Noir), Gustave Flaubert (Madame Bovary) et Truman Capote (De sang-froid), dans un exercice périlleux : raconter un fait divers. Il s’agit de transformer la réalité en roman ou plutôt de constater qu’il n’y a pas meilleure fiction qu’une histoire vraie. Il a donc suivi l’affaire Jean-Claude Romand, assisté au procès, rencontré ce faux médecin qui a liquidé sa famille (sa femme, Florence ; son fils, Antoine ; sa fille, Caroline ; ainsi que ses parents) le jour où celle-ci s’est aperçue qu’il lui mentait depuis dix-sept ans. Carrère semble tour à tour écœuré, fasciné et révulsé, comme le héros de La Classe de neige (son précédent roman) ou de Un roman russe (son roman suivant). Devant l’horreur humaine, on en revient toujours à la même interrogation (la même que Littell dans Les Bienveillantes , six ans plus tard) : « Qu’est-ce qui nous sépare d’un monstre ? Sommes-nous tous des Jean-Claude Romand en puissance ? Pourquoi lui et pas moi ? » Mais ce ne sont pas les seules questions posées par ce récit magistral, implacable comme l’engrenage d’une montre suisse. L’Adversaire (autre nom du diable), c’est aussi le mensonge. Nous sommes tous des imposteurs : nous nous faisons passer pour quelqu’un d’autre. Nous nous maquillons, nous travestissons, nous embellissons en permanence. La vie en société ne serait pas possible sans un minimum de mythomanie. On ne dit pas à sa femme qu’on se tape sa meilleure amie ; on ne répète pas à ses amis les saloperies qu’on raconte dans leur dos ; on ne dit pas à ses parents qu’on se drogue ; on ne prévient personne quand on va se caresser la nuit en regardant des vidéos de jeunes lesbiennes épilées sur Youngporn.com (quoi ? vous ne faites pas la même chose ? !). Le mensonge est un kit de survie en milieu humanoïde. Surtout quand on est écrivain. Chez l’écrivain, comme chez le comédien, le mensonge est une seconde nature, une partie du métier. Les écrivains sont tous des menteurs qui ne tuent personne quand ils sont découverts : au contraire, on les récompense.

La grande force du livre tient dans cette capacité à zapper entre le réel (un mythomane trucide sa famille), la fiction (un malade se prend pour un médecin), l’autobiographie (un écrivain père de famille se sent en plein Shining) et le roman (comment raconter la vérité d’un mensonge ? Comment écrire la biographie d’un fantôme ?). Carrère se sort de ce casse-tête pirandellien avec un brio qui rend son livre ébouriffant, haletant, passionnant de bout en bout, et redonne du souffle au genre romanesque. La récente affaire Dupont de Ligonnès a malheureusement redonné de l’actualité à L’Adversaire.

Emmanuel Carrère, une vie

Dieu merci, Emmanuel Carrère est un Jean-Claude Romand light. Il a le même âge que Jean-Claude Romand, à trois ans près (Romand est né en 54, Carrère en 57). Il est marié et père de deux enfants, comme Romand. Mais il ne les a pas assassinés. Pourtant il leur ment depuis de longues années : son vrai nom est Carrère d’Encausse mais il a enlevé « d’Encausse » pour faire croire à sa famille qu’il était apparenté au producteur de Sheila alors qu’il est fils d’académicienne perpétuelle. Cette fois, le biographe de Philip K. Dick (l’auteur d’ Ubik) s’est mis dans la peau, non pas de John Malkovich (la place était déjà prise), mais de L’Adversaire. Auparavant, il s’était fait remarquer notamment avec La Moustache (1986) et La Classe de neige (prix Fémina 1995). Par la suite il a rencontré un public de plus en plus large et fidèle avec Un roman russe (2007) et D’autres vies que la mienne (2009) qui commence au Sri-Lanka pendant le tsunami de 2004. Il a réalisé trois films, dont le splendide Retour à Kotelnitch en 2003, où une fois encore, un vrai meurtre envahit son travail. Cet homme attire les catastrophes. Une fois, j’ai pris l’avion avec Emmanuel Carrère : j’étais sûr qu’on allait s’écraser. On l’a échappé belle : ce jour-là, il n’avait pas envie d’écrire !

Numéro 87 : « Le Secret de Joe Gould » de Joseph Mitchell (1965)

Qui est Joe Gould ? C’est tout le sujet du phénoménal livre de Joseph Mitchell, un journaliste du New Yorker qui a enquêté deux fois sur cet énergumène : une fois de son vivant, en 1942, puis une autre fois après sa mort, vingt ans après (comme dirait Alexandre Dumas) en 1964. Il y a des gens comme ça, sur cette planète, qui nous intriguent tellement qu’on y repense toute notre vie. Un jour, Joseph Mitchell a voulu savoir ce que cachait Joe Gould, poète vagabond, clodo barbu, ivre et loufoque, qui errait dans les rues de Greenwich Village dans les années 30–40. Pourquoi ce diplômé de Harvard avait-il choisi de dormir sur les bancs des stations de métro ? Comment peut-on être américain sans avoir envie de posséder quoi que ce soit ? Quel était donc ce mystérieux manuscrit jamais publié : Une histoire orale de notre temps , censé être douze fois plus long que la Bible ? Un écrivain pouvait-il mourir en 1957 sans que personne ne lise son « livre le plus long de l’histoire du monde » ?

Joe Gould fut une exception à la règle de la société dite « civilisée » : il refusa de vivre comme on le lui imposait. Dix ans avant la beat génération, il existait déjà aux États-Unis un clochard céleste qui déclamait des vers, mangeait de l’alcool et buvait du ketchup.

Le reportage de Joseph Mitchell est passionnant à plus d’un titre. Au fil d’une enquête désopilante, Mitchell en vient à se remettre en question : Joe Gould se mue petit à petit en statue du Commandeur. Car ce qu’il découvre l’halluciné : l’œuvre de cet artiste est dans sa tête et non sur le papier.

Joe Gould préférait parler aux mouettes qu’aux humains, et il n’en restera rien sauf si lui, Joseph Mitchell, écrit ce livre. Mitchell s’autoproclame responsable de la postérité de Gould. Il fera de ce mythomane un mythe, de cet auteur un personnage : le dernier symbole de l’homme libre, le Diogène des bars new-yorkais, « le Samuel Pepys de Bowery » (nous dirions plutôt un mélange d’Albert Cossery, Mouna Aguigui, Alain Weill et Jean-Marc Restoux, le clochard qui tient toujours les murs de la librairie La Hune). Mais, ce faisant, il lui désobéit, comme Max Brod lorsqu’il refusa de détruire les romans de son ami Kafka. Le vrai honneur d’un écrivain serait-il de ne rien écrire ? Vouloir laisser une trace est d’une prétention insupportable. Mais vouloir laisser la trace de quelqu’un d’autre ? Tout cela est bien compliqué ; heureusement que ce livre est plus limpide que moi.

Après avoir raconté cette histoire, Joseph Mitchell n’a plus rien publié jusqu’à sa mort. Comme Jérôme David Salinger ou Arthur Rimbaud. Cette décision paraît absurde mais la condition humaine ne l’est-elle pas aussi ? Rien ne sert à rien ; seules les mouettes ont tout compris (c’est pourquoi elles rient tout le temps) ; c’est un message métaphysique que Joe Gould nous envoie là.

Joseph Mitchell, une vie

Rien ne destinait, au départ, Joseph Mitchell à devenir le mémorialiste de Joe Gould. Né en 1908 en Caroline du Nord, Mitchell débarque à Manhattan dans les années 30, et aurait très bien pu parader à l’Algonquin avec Scott Fitzgerald et Dorothy Parker. Au lieu de quoi il se spécialisa dans les portraits de déglingués, mendiants, ratés et losers en tous genres. Reporter au prestigieux New Yorker pendant trente ans, il est mort en 1996. Son livre culte, Le Secret de Joe Gould, a été porté à l’écran par Stanley Tucci, avec Ian Holm et Susan Sarandon dans les rôles principaux. Ce n’était pas terrible, et je n’ai toujours pas compris si Joe Gould a vraiment existé ou si tout ceci n’est qu’un vaste canular à côté duquel Émile Ajar est un être fiable.

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