Frédéric Beigbeder - Premier bilan après l'apocalypse

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Premier bilan après l'apocalypse: краткое содержание, описание и аннотация

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L'apocalypse, serait-ce donc l'édition numérique, ou comme dans Fahrenheit 451 de Ray Bradbury, la température à laquelle le papier se consume ? Frédéric Beigbeder sauve ici du brasier les 100 œuvres qu'il souhaite conserver au XXIe siècle, sous la forme d'un hit-parade intime. C'est un classement totalement personnel, égotiste, joyeux, inattendu, parfois classique (André Gide, Fitzgerald, Paul Jean Toulet, Salinger et d'autres grands), souvent surprenant (Patrick Besson, Bret Easton Ellis, Régis Jauffret, Simon Liberati, Gabriel Matzneff, et d'autres perturbateurs). Avec ce manifeste, c'est le Beigbeder livresque que nous découvrons, en même temps qu'une autobiographie en fragments, un autoportrait en lecteur.
Vincent Jaury, Transfuge.

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Numéro 82 : « L’Ombre blanche » de Saneh Sangsuk (1986)

Traumatisé et enthousiaste, ivre de mots, je voudrais écrire comme le livre dont je parle, roman dément délirant disjoncté d’un auteur inconnu en France qu’il faut absolument découvrir car il écrit comme ça sans trop faire gaffe à la ponctuation accumulant les mots pour vous emporter dans son tourbillon.

Ce serait un choc absolu, la rencontre d’une langue brute avec une culture littéraire riche et forte et ouverte et d’aujourd’hui, mêlant le rock et le cinéma, Gustave Flaubert, Deep Purple et Arturo Toscanini. Ce serait l’histoire d’un poète dépressif insomniaque au visage balafré et aux cheveux longs qui voudrait mourir dans une maison en ruines du nord de Bangkok. Ce serait son long monologue intérieur, joycien sans être chiant, une déclaration d’amour et de haine aux femmes qu’il a aimées, un « chant funèbre », une mélopée sexuelle, un requiem à la Malcolm Lowry, où le volcan serait remplacé par un village infesté de serpents et d’araignées et de geckos — petits reptiles gluants qui se nourrissent d’insectes et font très peur avec leurs yeux globuleux. Ce seraient quatorze lettres sans réponses adressées aux amoureuses suicidées de cet obsédé « expert ès vagins tous calibres » pour leur dire : « Je t’aime. Bienvenue à mes funérailles. »

Ce serait la preuve que les prostituées thaïlandaises ne sont pas réservées aux touristes étrangers mais qu’elles sont aussi consommées par des indigènes. Ce serait un feu d’artifice stylistique débordant de lyrisme tout en restant savamment contrôlé : « Cette voix est frêle rauque lancinante » ; « Je savais que si je couchais avec elle je serais triste égaré anxieux honteux. » Ce seraient des suites d’adjectifs (comme chez Sollers) non pas par refus de choisir mais par souci de précision car dans la vie on mérite toujours plusieurs épithètes à la fois : par exemple moi je suis critique littéraire mondain romancier audiovisuel narcissique naïf cynique innocent amoureux solitaire triste riche mégalo gentil méchant et encore ce n’est qu’un bref aperçu je change tout le temps comme tout le monde.

Ce seraient des passages du « je » au « tu » comme chez Gao Xingjian (en plus bandant). Ce serait un roman touffu et dense que l’on lirait pourtant aisément sans se prendre la tête, qui laisserait l’impression étrange d’avoir fumé une herbe forte, de s’être drogué de mots.

Ce serait une œuvre qui donnerait le vertige par sa beauté hypnotique tout en regorgeant de phrases qu’on aurait envie de noter : « Plus elles sont belles plus elles sont secrètes » ; « L’amour ne rend pas seulement aveugle : il couvre le visage de boutons » ; « Chaque fois que je suis très heureux j’ai envie de me suicider » ; « Le rêve des Américains c’est de contrôler le monde entier par télécommande »… jusqu’à la dernière, la chute culminante de ce grand texte qui veut toucher le fond pour retrouver la forme : « Que périssent les femmes bien, et que tous les hommes de mauvaise volonté s’unissent ! »

Saneh Sangsuk, une vie

Saneh Sangsuk est né en 1957 près de Bangkok. Diplômé en langue et littérature anglaises, il n’a publié en France qu’Une histoire vieille comme la pluie et que L’Ombre blanche, sous-titré Portrait de l’artiste en jeune vaurien en hommage à James Joyce (l’auteur de Portrait of the artist as a young man ). Ce monologue halluciné est censé être le second tome d’une trilogie mais le problème c’est qu’on ignore si les deux autres tomes existent ! Récemment, les éditions du Seuil ont toutefois traduit un conte aussi bref et métaphorique que le roman était foisonnant et naturaliste, mais Venin, qui raconte la lutte d’un enfant aux prises avec un serpent mortel, n’est même pas sorti en Thaïlande : Sangsuk serait-il le Weerasethakul de la littérature ? Il n’existe que peu de photos de Sangsuk (dont une où il ressemble au Che !). Cet écrivain reclus, fou, morbide et incroyablement doué n’a pas mis toutes les chances de son côté niveau médiatisation, alors aidons-le : lui qui se voudrait le « Ivan le Terrible du XXIe siècle » serait plutôt le Rabelais de Bangkok.

Numéro 81 : « L’Usage du monde » de Nicolas Bouvier (1963)

« Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. » Le monde est de plus en plus laid et étroit. La mondialisation est un mot compliqué pour dire une chose très simple : depuis que l’homme a marché sur la Lune, il sait que sa planète est un rond minuscule et verdâtre, sur fond noir. L’avion, le TGV, la télévision et internet ont rétréci un terrain de jeu déjà exigu. Comment faire pour s’évader d’un endroit qui rend de plus en plus claustrophobe ? Y a-t-il encore des différences entre les peuples ? Allons-nous tous finir habillés pareillement, assis devant le même écran, parlant une langue unique ? Nicolas Bouvier ne le savait pas mais son goût du voyage était surtout la dernière tentative d’un être humain pour échapper à l’uniformisation. Il ne fuyait pas seulement sa Suisse natale mais l’embourgeoisement, le conformisme, la banalité. Il voulait être Nicolas Bouvier pour ne pas devenir Nicolas Tartempion. L’Usage du monde est un titre prophétique : comme si notre monde était un espace que nous devions utiliser, les tribulations de Bouvier ne constituant finalement qu’un mode d’emploi de la planète.

Il faut vite se servir de cette terre. Or à quoi sert-elle ? À marcher dessus, à rouler sur ses routes, à garder les yeux ouverts, à prendre des notes pour ne rien oublier. Écrire serait comme prendre des photos mentales. On apprend plus en bougeant qu’en restant immobile. Blaise Pascal s’est trompé : le bonheur consiste à sortir de sa chambre. « Nous, bien sûr, la gaieté nous est facile : nos valises sont faites et nous partons demain. » Chef-d’œuvre de la littérature de voyage du XXe siècle, L’Usage du monde, le premier livre de Bouvier, raconte un périple chaotique de Genève à Kaboul en compagnie du peintre Thierry Vernet qui dessinait comme Jacques de Loustal. En 1953, au péril de leur vie, ces deux inconscients, hippies aux cheveux courts, tournent le dos au lac Léman et se dirigent vers l’Asie. Ils traverseront la Yougoslavie, la Turquie, l’Iran, le Pakistan et l’Afghanistan. Refusé par toutes les maisons d’édition, publié à compte d’auteur après dix ans de démarches en 1963, L’Usage du monde est le manifeste de l’innocence retrouvée et de la liberté reconquise. Moins mythomane que Blaise Cendrars, plus classique que Kerouac, des années avant la naissance de Sylvain Tesson, la route de Bouvier respire le luxe de la lenteur, avec en exergue ce vers de Shakespeare : « I shall be gone and live / Or stay and die. » C’est Larbaud qui ferait un stage chez Kessel. Ensuite Bouvier voyagera seul en Inde, au Japon, en Chine ; l’aventure continuera. Moi qui ne quitte jamais le 6e arrondissement de Paris, j’aime chanter régulièrement « sur la route de Bouvier / il y avait un cantonnier ». C’est un des pires calembours de ce livre, mais ça détend.

Nicolas Bouvier, une vie

Il est né en 1929 près de Genève. Pour ses 20 ans, les parents de Nicolas Bouvier lui offrent une Fiat Topolino (c’est-à-dire une petite bagnole pourrie) qui va lui permettre de parcourir le globe en tombant régulièrement en panne — s’il avait roulé en BMW il n’aurait rien eu à raconter ! Sans le savoir, sa façon intimiste et rocambolesque de narrer ses pérégrinations en a fait l’inventeur du « travel-writing » (même si avant lui Flaubert et Loti avaient balisé le terrain). Le travel-writing n’aura pas que des conséquences positives : le Guide du routard s’en inspirera, le voyage se démocratisera. Mais le talent, lui, demeure aristocratique. Peu de touristes savent voyager avec autant de délicatesse que Nicolas Bouvier. Parce qu’on ne peut pas voyager génialement avec seulement cinq semaines de congés payés ! La route est incompatible avec la RTT. Le vrai nomade consacre sa vie à son désir d’ailleurs. « Fainéanter dans un monde neuf est la plus absorbante des occupations. » Principaux chefs-d’œuvre : L’Usage du monde (1963), Le Poisson-Scorpion (1981), Journal d’Aran (1990). Seule la mort empêchera Bouvier de voyager ; à partir du 17 février 1998 il ne bougera plus du tout.

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