Jean-Marie Le Clézio - Diego et Frida

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Lorsque Frida annonce son intention d'épouser Diego Rivera, son père a ce commentaire acide : « ce seront les noces d'un éléphant et d'une colombe ». Tout le monde reçoit avec scepticisme la nouvelle du mariage de cette fille turbulente mais de santé fragile avec le « génie » des muralistes mexicains, qui a le double de son âge, le triple de son poids, une réputation d'« ogre » et de séducteur, ce communiste athée qui ose peindre à la gloire des Indiens des fresques où il incite les ouvriers à prendre machettes et fusils pour jeter à bas la trinité démoniaque du Mexique — le prêtre, le bourgeois, l'homme de loi.
Diego et Frida raconte l'histoire d'un couple hors du commun. Histoire de leur rencontre, le passé chargé de Diego et l'expérience de la douleur et de la solitude pour Frida. Leur foi dans la révolution, leur rencontre avec Trotski et Breton, l'aventure américaine et la surprenante fascination exercée par Henry Ford. Leur rôle enfin dans le renouvellement du monde de l'art.
Étrange histoire d'amour, qui se construit et s'exprime par la peinture, tandis que Diego et Frida poursuivent une œuvre à la fois dissemblable et complémentaire. L'art et la révolution sont les seuls points communs de ces deux êtres qui ont exploré toutes les formes de la déraison. Frida est, pour Diego, cette femme douée de magie entrevue chez sa nourrice indienne et, pour Frida, Diego est l'enfant tout-puissant que son ventre n'a pas pu porter. Ils forment donc un couple indestructible, mythique, aussi parfait et contradictoire que la dualité mexicaine originelle, Ometecuhtli et Omecihuatl.

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De retour à Mexico, elle doit surmonter deux épreuves : la rupture avec Nickolas Muray, qui se marie. Et le divorce que Diego la pousse à accepter. Demandé le 6 novembre 1939, le divorce par consentement mutuel — qui existe depuis l’indépendance au Mexique — est prononcé en octobre devant le tribunal de Coyoacán. Pour Frida, les moments les plus douloureux sont déjà derrière elle, dans la longue attente à New York, à Paris, et dans les interminables discussions avec Diego. Pour lui, le divorce était devenu une véritable obsession : « Un soir, raconte-t-il à Gladys March, sur une impulsion soudaine, je lui téléphonai pour lui demander de consentir au divorce, et dans mon anxiété, je fabriquai un prétexte vulgaire et stupide […]. Cela marcha, Frida déclara qu’elle voulait divorcer tout de suite [79] Diego Rivera, My Art, my Life, op. cit., p. 226. . » Le prétexte, ce fut peut-être celui que Frida redoutait par-dessus tout : sa difficulté à jouir dans l’amour, qu’elle imputait au terrible accident qui l’avait mutilée dans sa jeunesse.

Le couple est brisé, rompu par une guerre qui a duré trois ans, d’autant plus absurde que rien ne la justifiait vraiment. Plus tard, Diego avouera : « Nous avions été mariés pendant treize ans. Nous nous aimions toujours autant. Je voulais simplement être libre de faire selon mon désir avec toutes les femmes dont j’avais envie. Et pourtant Frida ne s’opposait pas à ce que je sois infidèle. Ce qu’elle ne pouvait admettre, c’est que je choisisse des femmes qui ne me valaient pas, ou qui lui étaient inférieures. Elle considérait comme une humiliation personnelle que je la délaisse pour des traînées. Mais si je la laissais faire, est-ce que ce n’était pas réduire ma liberté ? Ou bien est-ce que j’étais la victime dépravée de mes propres appétits ? Et est-ce que ce n’était pas un pieux mensonge de penser que le divorce mettrait fin aux souffrances de Frida ? Est-ce qu’elle n’en souffrirait pas davantage [80] Diego Rivera, My Art, my Life, op. cit., p. 226. ? »

La réponse est dans la lettre que Frida adresse à Nickolas Muray en octobre, alors que le divorce est en cours : « Je n’ai pas de mots pour te dire comme j’ai mal, et toi qui sais combien j’aime Diego, tu peux comprendre que ces maux ne finiront qu’avec ma vie, mais, après la dernière dispute que j’ai eue avec lui (au téléphone), et comme cela fait un mois que je ne le voyais plus, j’ai compris que, pour lui, c’était bien mieux de me quitter… Maintenant je me sens brisée et seule, et j’ai l’impression que personne au monde n’a souffert comme je souffre, mais, bien sûr, j’espère que ça changera dans quelques mois [81] In Hayden Herrera, op. cit., p. 276. . »

La réponse se trouve surtout dans les tableaux que Frida peint cette année-là, terribles, sanglants, hantés par l’image du suicide et de la mort : sa vie qui s’en va dans l’eau du bain, les figues de Barbarie à la peau arrachée comme pour un sacrifice, les deux Frida au cœur mis à nu, et l’extraordinaire portrait, brillant de cet humour macabre qui lui tient lieu de cuirasse, où elle est assise très droite, impassible, au milieu de ses cheveux moissonnés, tandis que résonnent les mots de la chansonnette cruelle :

Mira que si te quisé, fue por el pelo,
Ahora que estas pelona, ya no te quiero [82] Tu vois, si je t’aimais, c’était pour tes cheveux Maintenant que tu n’en as plus, je ne t’aime plus. .

Pourtant, Diego et Frida sont réunis encore une fois dans la grande fête surréaliste organisée par César Moro et André Breton à Mexico au début de l’année 1940. Tous les grands noms de la peinture, de la littérature et des arts sont là, le photographe Manuel Alvárez Bravo, Alice et Wolfgang Paalen, le poète Xavier Villaurrutia (l’auteur de Nostalgie de la mort), les peintres Roberto Montenegro, Antonio Ruiz, Carlos Mérida. Mais il y a quelque chose de dérisoire dans ce mouvement qui se survit à lui-même, après la tragédie de l’Espagne. Et cette guerre qui est en train de dévorer à nouveau l’Europe. Malgré la tentative de César Moro et de Wolfgang Paalen de régénérer le surréalisme en Amérique latine grâce à l’apport des antiques cultures indigènes du Mexique et du Pérou, la réunion sonne le glas du mouvement, rendu absurde par la montée des fascismes en Europe et par la rupture de la patrie du socialisme avec les idéaux révolutionnaires. Pour Diego et Frida, préoccupés par leur propre situation, la grande messe surréaliste — avec l’attente de l’apparition annoncée du Grand Sphinx de la nuit — a quelque chose de décidément puéril, qui se rattache aux mondanités un peu creuses des Contemporáneos, que Rivera a toujours regardées comme un intellectualisme bourgeois imité de l’Europe [83] Entre 1928 et 1931, la revue Contemporáneos, publiée à Mexico, fut l'organe littéraire des écrivains d’avant-garde, proches du surréalisme, tels que Jaime Torres Bodet, Xavier Villaurrutia, Ortiz de Montellano ou Jorge Cuesta (qui épousa Lupe Marín après la rupture de celle-ci avec Diego Rivera). Le mépris de Rivera pour ces intellectuels détachés et « artepuristas » eut pour corollaire la condamnation du chef du mouvement muraliste par les représentants de la nouvelle génération, tels que Cardoza y Aragón ou Octavio Paz, qui dénoncèrent alors l'« impérialisme esthétique » de Rivera. . « Le surréalisme, égal à zéro ? » titre un article d’Adolfo Menendez Samara dans le numéro 28 de Letras de México.

La réalité, de fait, ne leur laisse guère le temps de s’interroger sur le sens de la nouvelle poésie surréaliste. Le 24 mai, un attentat perpétré contre Trotski dans sa nouvelle maison de la rue de Londres — un groupe armé (commandé par un mystérieux homme en imperméable qui ressemble au peintre Siqueiros) a balayé sa chambre de rafales de mitraillette, puis a jeté une bombe incendiaire — est à l’origine d’une nouvelle aventure pour Diego Rivera. Sorti miraculeusement indemne de l’attentat, Trotski ne fait rien pour détourner les soupçons de la police dirigés contre son ancien ami. Averti par l’actrice Paulette Goddard qui réside en face de chez lui à San Angel, Diego échappe à l’arrestation dans des circonstances rocambolesques, caché sous de vieilles toiles à l’arrière de la voiture de son amie, l’artiste peintre d’origine hongroise Irene Bohus, et s’enfuit aux États-Unis, à San Francisco.

Comme toujours lorsqu’il est en difficulté, c’est vers le Nord que Rivera se tourne. Grâce à Paulette Goddard, Diego retrouve à San Francisco ses amis Albert Bender et Pflueger, et surtout du travail. On lui confie la décoration du parc d’attractions de Treasure Island, et il choisit comme thème l’unité panaméricaine (thème déjà illustré à Detroit) qui reflète son idéal d’une abolition des frontières et d’une communauté interethnique sous la bannière du socialisme. Au centre, Diego peint un être « moitié dieu, moitié machine », représentant pour le peuple américain ce que « la Coatlicue, la grande divinité maternelle du Mexique, représentait pour le peuple aztèque [84] Diego Rivera, My Art, my Life, op. cit., p. 244. Le texte de Gladys March mentionne le nom de Quetzalcoatl, évidemment une erreur de transcription. . » Sur la même fresque, Diego peint un portrait de Paulette Goddard au côté de Charlie Chaplin, qu’il a rencontré à Los Angeles et auquel il voue un véritable culte depuis Le Dictateur — dénonciation de la tyrannie hitlérienne que Diego a illustrée dans une de ses quatre fresques de 1936 proposées à l’hôtel Reforma, et refusées pour des raisons de convenances politiques [85] L’alliance entre le Mexique et l'Allemagne hitlérienne fut l’un des griefs majeurs des intellectuels mexicains contre la politique opportuniste de Lázaro Cárdenas. Dans son projet de fresque, Diego Rivera, en plus des portraits charges de Hitler et de Mussolini, caricaturait l’armée sous les traits d'un général « tête de cochon » et la révolution figurée par un âne. . L’image de Frida Kahlo, vêtue en Tehuana, parmi les figures de la fresque du City College de San Francisco évoque non seulement cette nécessaire rencontre du Nord et du Sud, mais la nécessaire réconciliation de Diego avec Frida.

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