Frédéric Dard - Refaire sa vie

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Ceci est l'histoire d'un faible qui décide de combattre sa faiblesse.
Mais c'est contre les autres qu'il lutte, parce que ce sont les autres qui en portent le témoignage.
Alors, pour tenter de s'affranchir, le faible s'enfonce lentement, presque voluptueusement, dans l'horreur jusqu'à ce qu'il comprenne qu'on ne devient pas plus beau parce qu'on brise les miroirs.

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Lina se lovait chaque fois dans le même fauteuil pour écouter des disques. Et Philippe, que faisait-il dans ces moments-là ? Il crut se voir, allongé sur la moquette, un verre de whisky posé devant lui. Il regardait fondre le glaçon à la chaleur du feu et se laissait cuire doucement. Il aimait les dimanches de claustration, immobiles et suavement tristes comme des dimanches anglais. Parfois il regardait par la croisée l’avenue déserte. Ces jours-là ils s’embaumaient tous deux dans leur intimité. Alcool, musique.

« Tu permets que je remette l’ Adagio, Phil ? »

Elle n’attendait pas son consentement, comme toujours.

Et maintenant Lina gisait sous une cabine de plage en compagnie d’une bête crevée ! Lina la superbe ! Lina la triomphante, qui avait mené sa vie à la cravache pour arriver avant les autres ou pour aller plus loin qu’eux.

— C’est beau, c’est très beau, chuchota Sirella.

Il faisait nuit lorsqu’ils atteignirent Ancône. Philippe voulut s’arrêter dans un hôtel du centre de la ville qui ressemblait aux hôtels Terminus de nos sous-préfectures. C’était grand, morne et d’un pompeux dégradé. Il y avait des lambris sombres, de gigantesques glaces piquées et des plantes vertes comme sur les toiles de Raoul Dufy.

Le personnel semblait moisi et une odeur de repassage flottait dans tout l’établissement. On leur donna trois chambres à trois étages différents car la fin des vacances emplissait les hôtels de grand passage.

Ils dînèrent de choses fades servies dans de l’argenterie fastueuse.

Ce soir-là, le Presidente accepta d’aller au cinéma et ils virent un film d’espionnage italien dans lequel les agents russes étaient bruns, frisés, et portaient une moustache de garçon coiffeur. Sirella s’assit entre les deux hommes. Philippe la terrorisa pendant la projection en lui prenant la main. Elle eut si peur que son père ne s’en aperçût qu’elle n’osa pas la lui retirer. Pendant une heure et demie ils restèrent avec les doigts emmêlés et Philippe retrouva une émotion capiteuse qui lui fit oublier le présent.

En sortant de la salle, il s’arrangea pour se placer derrière elle dans la foule et il lui chuchota à l’oreille :

— Dans une heure j’irai vous retrouver dans votre chambre, il faut que je vous parle !

Il n’attendit pas sa réaction et s’écarta de Sirella pour se placer près de Giuseppe. Le Presidente tombait de sommeil. Il allait peu au spectacle, consacrant ses loisirs à sa chère fanfare, et minuit le prenait toujours au dépourvu. Par mesure de sécurité, Philippe insista pour qu’il bût un cognac avec lui.

— À quelle heure le départ, demain ? demanda Ferrari lorsqu’il fut devant la porte de l’ascenseur.

— Sept heures, dit Philippe. Nous tâcherons d’abattre un bon morceau de route. J’aimerais que nous déjeunions à Bologne et que nous prenions ensuite l’autostrada pour Milan.

— Vous n’aimeriez pas visiter San Marino ? proposa le Presidente.

— Je connais !

Giuseppe sembla le déplorer car lui-même eût aimé visiter cette minuscule république.

— Bonne nuit, Signor !

— Bonne nuit, Presidente.

Il vit le père et la fille s’élever dans l’archaïque ascenseur hydraulique. Sirella évita de le regarder. Lorsqu’ils eurent disparu dans les étages, Philippe retourna au bar. Il éprouvait du vague à l’âme. En y réfléchissant, il s’aperçut qu’il avait la nostalgie de la plage de Pescara.

Il regrettait la soirée de la veille avec leur promenade le long des grilles. En ce moment, les cabines étalaient leurs ombres régulières sur l’allée de ciment. Il se sentait proche de Lina.

Un chasseur de l’hôtel jouait aux dés avec le barman dans le bar presque désert. Enfoncé dans un fauteuil-club au cuir râpé, Philippe s’abandonnait à sa tristesse. Il était seul désormais, seul malgré Sirella et son père. Personne ne l’aimerait plus comme l’avait aimé Lina ; avec tant d’autorité et de vraie passion.

Il était dans l’état d’esprit d’un révolutionnaire inexpérimenté qui a pris le pouvoir et ne sait plus qu’en faire.

Dans l’hôtel rococo presque tout le monde dormait. Et Lina ? Dormait-elle réellement d’un dernier sommeil dans la mauvaise terre de la plage, sous cette cabine qui sentait le bois mouillé, le savon et l’embrocation ?

Il suivit du bout de l’index le contour de son support métallique, s’arrêtant à l’endroit où l’armature de fer formait un creux.

Lina était morte de cette tige chromée. Dans quel néant tout neuf allait-il errer désormais ? Refaire sa vie, certes, mais comment croire à cette nouvelle existence ? Comment se passionner pour elle ?

Il but un nouveau verre et gagna sa chambre. Il négligea l’ascenseur car il logeait au premier étage. Un long couloir sombre où végétait une lumière cafardeuse ! Le tapis déroulait sa solennité incarnate le long des portes peintes à l’huile. Il n’eut pas le courage d’affronter sa chambre et monta à l’étage supérieur où se trouvait celle de Sirella. Le 220. Il tendit l’oreille, ne perçut aucun bruit et toqua légèrement. Des paires de chaussures posées près des portes montaient une faction surréaliste. Personne ne répondit. Il frappa un peu plus fort, puis tourna le bouton de cuivre. La porte s’ouvrit. Il vit Sirella assise sur son lit, sagement, les mains jointes sur sa jupe. Elle était restée habillée et l’attendait. Il referma et hésita à mettre le loquet car ce geste pourrait la choquer. Il l’actionna pourtant, non pas furtivement, mais avec une sorte d’application qui équivalait à un défi.

Puis il s’approcha du lit et s’assit auprès de la jeune fille.

— Il est des journées qui durent des siècles, fit-il.

Elle remua la tête. Philippe remarqua qu’elle avait vieilli en quelques heures.

— Tu m’aimes toujours ?

Elle répondit « oui ». Il lui saisit le menton et leurs yeux se fouillèrent désespérément.

— Ç’a été affreux, murmura Philippe.

— Il vaut mieux ne plus en parler.

Et pourtant, malgré ce conseil, elle questionna presque aussitôt :

— Personne n’a rien remarqué ?

— Non, je ne crois pas.

— Qui étaient les gens de midi ?

— C’est eux qui ont repêché Lina, et elle les avait invités à déjeuner.

— Ils n’ont pas été surpris de ne pas la trouver ?

— Choqués, surtout. Ce sont des bourgeois.

— Ils se doutent de quelque chose ?

— Quelle importance ! Et votre père ?

— Il m’a questionnée sur hier soir. Je lui ai dit que vous m’aviez laissée dans un café près de la gare, ça l’a complètement rassuré.

Philippe attira le menton à lui et posa un léger baiser sur les lèvres crispées de Sirella.

— Qu’est-ce que vous allez faire ? demanda-t-elle en se dégageant.

— Je ne sais pas.

— Personne ne l’attend, à Paris ?

— Dans l’immédiat, non. Mais à la longue, son absence finira par inquiéter des gens : son homme d’affaires, sa concierge, ses amis et ne serait-ce que sa couturière qui remuera tout Paris pour la dénicher au moment de sa collection d’octobre !

— Alors ?

Jusque-là, talonné par le danger immédiat, il s’était refusé à voir plus loin.

— Plusieurs solutions, réfléchit Philippe. Ou je ne me manifeste pas et alors au bout d’un certain temps on se demandera ce que nous sommes devenus et on nous recherchera, elle et moi. Ou je rentre à la maison en annonçant à tout le monde quelle est malade quelque part en Italie, mais alors ses amis me demanderont l’adresse pour lui écrire… Ou bien encore…

Il se tut.

— Ou bien quoi ? insista la jeune fille.

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