Frédéric Dard - Refaire sa vie

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Ceci est l'histoire d'un faible qui décide de combattre sa faiblesse.
Mais c'est contre les autres qu'il lutte, parce que ce sont les autres qui en portent le témoignage.
Alors, pour tenter de s'affranchir, le faible s'enfonce lentement, presque voluptueusement, dans l'horreur jusqu'à ce qu'il comprenne qu'on ne devient pas plus beau parce qu'on brise les miroirs.

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Le Presidente cessa de chanter et ralentit.

— Il faut que je prenne de l’essence ! annonça-t-il.

Au loin une station Shell éclairait la brume de ses enseignes jaunes. Le taxi pénétra bientôt sur la piste de ciment et se rangea devant les pompes.

— Le plein ! fit noblement Giuseppe.

On entendait chanter des coqs dans une métairie voisine. La campagne sentait la paille. Ferrari fit quelques pas et s’arrêta devant un étalage roulant chargé de proposer aux clients des bonbons et des journaux.

Il acheta des pastilles à l’anis et un journal, parce que c’était à son avis un geste de touriste, jeta le tout sur la banquette libre et se mit à regarder danser les chiffres au cadran de la pompe.

— Quatre mille cinq cents lires ! annonça le pompiste.

Giuseppe porta la main à son portefeuille et se souvint qu’il n’avait plus d’argent. Il ouvrit la portière arrière pour demander à son client de régler l’essence. Il vit la main de Sirella dans celle de Philippe. Leurs doigts étaient farouchement enlacés et les deux jeunes gens se regardaient. Le Presidente en eut un sursaut, et sa moustache remonta sous son nez. Il devint pâle, ses yeux ressemblèrent à deux boutons de bottine.

Sirella retira vivement sa main. Ce fut un réflexe. Elle le regretta aussitôt et, bravement, en regardant son père, elle remit sa main dans celle de Philippe.

Il y eut un silence crispé. Le pompiste attendait.

— Voulez-vous payer l’essence, Signor, murmura Giuseppe, je n’ai plus d’argent.

Philippe prit un billet de dix mille lires dans sa poche et le tendit à Ferrari. Au lieu de le prendre, le Presidente recula et montra la coupure au pompiste. Pendant que l’employé de la station rendait la monnaie, Ferrari se mit au volant. Il paraissait blessé et songeur.

Lorsqu’il entendit claquer la portière arrière il remit le moteur en marche.

— Attendez, je vais vous faire le pare-brise, dit le pompiste que Philippe venait de gratifier d’un solide pourboire.

— Va te faire foutre ! répondit le Presidente en embrayant.

Il démarra en trombe et les petites fiasques de chianti accrochées au toit du taxi tintèrent comme autant de clochettes. Pendant un bon moment personne ne voulut parler, puis le silence s’épaissit et il leur fut vraiment impossible de le rompre. Ils venaient de s’enliser en quelque sorte dans ce mutisme général. Ils essayaient de s’en arracher, mais une paralysie étrange leur ôtait l’usage de la parole. Sirella tenait toujours la main de Philippe.

L’auto roulait à bonne allure. La pluie se mit à tomber et les pneus firent un bruit de succion sur le goudron. Les balais de l’essuie-glace fonctionnaient mal, de façon sporadique. Par moments, ils ralentissaient. Puis, alors que le pare-brise noyé d’eau devenait opaque, ils retrouvaient une nouvelle énergie pour le dégager en geignant.

Le trajet se poursuivit pendant plus d’une heure. Le silence des passagers avait maintenant quelque chose d’affolant. La pluie tombait dru. Ils avançaient en soulevant une double gerbe d’eau, comme le soc d’une charrue ouvre la terre.

Au loin, une file de voitures en stationnement obstruait la route. Philippe crut à un accident, mais il aperçut, en tête de la file les cataphotes rouges d’un barrière de passage à niveau. Le Presidente s’arrêta derrière une camionnette et, en homme économe, coupa le contact. Le silence brusque leur fit mal. Giuseppe remonta la manivelle du phonographe. Il ne regardait pas les jeunes gens. Il posa un disque sur le plateau et ce fut l’Adagio de Tomaso Albinoni. La mélancolique musique s’éleva, tendre et vibrante dans le taxi enseveli sous la pluie.

Ce fut magique. Instantanément Philippe se trouva transporté dans le salon de Paris. Il vit avec une précision, un réalisme affolant. Lina, la tête dans les mains, qui abritait de mystérieux souvenirs derrière sa frange de cheveux blonds.

Sa sérénité de la matinée s’évanouit. Il avait tué un gros rat innocent pour cacher une odeur. La mort du rat d’égout ne constituait-elle pas, en y réfléchissant, un crime plus grave que la mort de Lina ? Il avait tué Lina sans le vouloir, et même un peu plus tôt, lorsqu’il l’avait abandonnée en pleine mer, son acte n’avait pas été prémédité. Tandis que pour l’animal…

La musique ne suffisait pas au Presidente. Il aurait voulu prendre la parole et dire des choses très belles et très patriarcales ; mais il craignait que sa voix ne fît des « couacs » semblables à ceux de son alto de la fanfare.

« Que se passe-t-il donc ? se dit-il. Je ne parviens pas à en vouloir à ce garçon. »

Il s’obligeait à évoquer ces deux mains enlacées pour retrouver un peu de fureur, mais il s’empressait alors de convenir que l’outrage n’était pas grand.

Le jeune homme était beau et triste, deux qualités premières aux yeux d’une fille. Et puis il était seul. Seul, cela voulait aussi dire libre. Le Presidente imagina Philippe lui demandant la main de Sirella. D’ici à Paris la situation pouvait évoluer. Peut-être qu’en s’y prenant bien il parviendrait à les marier. Il se voyait à la fanfare, coiffé de sa belle casquette à la lyre dorée, disant à ses musiciens : « Vous souvenez-vous de ce riche touriste que je vous ai amené un jour ? Figurez-vous qu’il épouse ma Sirella. »

Il déplia le journal qu’il avait acheté pour y enfouir sa perplexité.

Sirella se tourna vers Philippe et lui adressa un sourire confiant. Elle connaissait trop son père pour ne pas savoir qu’il aurait fait un éclat si ce qu’il venait de surprendre l’avait courroucé.

Philippe lâcha la main de Sirella pour prendre une cigarette. Ce fut elle qui la lui alluma. Au moment où la flamme craqua au bout de l’allumette, le Presidente leur jeta un coup d’œil dans le rétroviseur. En voyant sa fille tendre la petite flamme dans le creux de ses mains à ce garçon blessé, il sentit des picotements dans sa rétine. Il se força à lire.

Le train tardait. Des voitures impatientées se mirent à klaxonner. La file s’allongeait interminablement derrière le taxi.

Philippe eut l’impression d’avoir déjà vécu cet instant, longtemps, très longtemps auparavant ; peut-être dans une existence antérieure ? Il se souvenait de la pluie, de l’ Adagio moulu par un vieux phono à l’aiguille émoussée, du bruit léger du journal tremblant dans les mains du Presidente. Il se rappelait les klaxons d’auto rendus caverneux par les trombes d’eau, et il revoyait parfaitement les points rouges de la barrière.

Il savait même la suite. Un train allait surgir de la droite en sifflant. Il passerait en rougeoyant dans la brume.

Et alors, à cet instant précis, le Presidente se retournerait et, sans un mot, lui tendrait le journal !

Tout cela était irrévocable. Aucune puissance naturelle ou surnaturelle ne pouvait empêcher que cela fût ! Un halètement né des confins brumeux domina tout à coup les autres bruits. Il y eut une lueur de brasier sur la droite. Elle s’intensifia, parut fondre sur eux, mais la voie ferrée décrivait une courbe à cet endroit et le rougeoiement s’éloigna légèrement pour réapparaître devant eux. Il y eut un coup de sifflet strident, déchirant comme un cri d’agonie. Un coup de sifflet qui parvenait à exprimer toute la détresse de l’univers. Le train passa.

Philippe ne quittait pas le Presidente des yeux. Ferrari ne bronchait plus. Et puis il fit volte-face et tendit le journal à Philippe pardessus sa banquette.

Son gros index désignait une demi-colonne perdue dans la seconde page. Philippe savait déjà ce quelle contenait.

Un instant, il ne put lire l’italien car tout se brouillait. Mais il redevint une fois encore lucide.

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