Frédéric Dard - Refaire sa vie

Здесь есть возможность читать онлайн «Frédéric Dard - Refaire sa vie» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 1965, Издательство: Éditions Fleuve Noir, Жанр: Триллер, Современная проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Refaire sa vie: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Refaire sa vie»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Ceci est l'histoire d'un faible qui décide de combattre sa faiblesse.
Mais c'est contre les autres qu'il lutte, parce que ce sont les autres qui en portent le témoignage.
Alors, pour tenter de s'affranchir, le faible s'enfonce lentement, presque voluptueusement, dans l'horreur jusqu'à ce qu'il comprenne qu'on ne devient pas plus beau parce qu'on brise les miroirs.

Refaire sa vie — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Refaire sa vie», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Ils dînèrent en silence. Giuseppe l’observait à la dérobée pour guetter les signes d’un chagrin chez ce garçon que son irascible maîtresse venait de quitter ; mais Philippe fut calme et presque détendu.

— Pourquoi me regardez-vous sans cesse, Presidente ? demanda-t-il au dessert. Mon nœud de cravate est-il aussi mal fait que votre œil semble l’indiquer ? D’une main, ce n’est pas facile à réaliser, vous savez.

Giuseppe rougit et prit le parti de sourire.

— Je vous admirais, s’excusa-t-il. Vous encaissez très bien les coups durs, Signor.

Ce compliment faucha instantanément le courage de Philippe qui but pour surmonter sa défaillance.

Giuseppe s’était laissé aller sur le chianti, lui aussi. À la fin du repas, il avala deux ou trois verres de grappa et ses pommettes se mirent à briller.

— Je n’ai guère envie de me coucher maintenant, déclara le jeune homme. Si nous allions au cinéma ?

Giuseppe avait horreur du cinéma, de plus il tombait de sommeil.

— Excusez-moi, Signor, je suis un peu las et j’ai grand besoin de dormir.

— Vous me permettez d’emmener Sirella ? sollicita Philippe.

Le Presidente se rembrunit. La requête le choquait.

— Ce ne serait pas correct, Signor. Une jeune fille ne doit pas sortir seule le soir avec un jeune homme.

Philippe haussa les épaules.

— Pardonnez-moi, dit-il. Je ne voyais rien d’incorrect là-dedans.

Il tendit la main à Giuseppe.

— Eh bien ! bonne nuit, Presidente, et vous aussi, Signorina !

Il s’inclina légèrement devant elle et quitta la salle à manger. À travers la cloison vitrée, les Ferrari le virent tourniquer dans le hall de l’hôtel, il semblait désemparé.

Philippe prit un dépliant sur une console de marbre. L’imprimé détaillait les charmes discutables de Pescara « by night ».

Il secoua la tête.

« Le mieux, pensa-t-il, c’est encore d’aller à la police et de leur raconter mon histoire. »

Les flics de Pescara décideraient de sa soirée. Il tortura un moment le dépliant rouge, l’enroulant sur son index pour ensuite le plier en accordéon. Un groom s’approcha de lui, un papier à la main.

— Le bulletin de la consigne, Signor.

— Merci, dit Philippe qui aussitôt évoqua les bagages de Lina dans d’anonymes casiers. Qu’allaient-elles devenir ces valises ? Un jour, couvertes de cachets de cire, elles seraient rapatriées en France où les héritiers de Lina… Elle lui avait parlé d’un frère officier avec qui elle était brouillée.

Il s’approchait déjà de la téléphoniste pour lui demander d’appeler la police, lorsqu’on l’interpella :

— Signor !

Ferrari et sa fille dans le hall. Deux personnages à la Pirandello, pittoresques et secrets.

Le Présidente touchait du bout du doigt la pointe de sa moustache.

— Si vous voulez aller au cinéma avec Sirella, je pense que je peux vous faire confiance.

Philippe faillit refuser avec hauteur, mais ses yeux rencontrèrent ceux de la jeune fille et il y eut tout à coup, en lui, quelque chose d’heureux.

— Merci ! dit-il.

Sirella embrassa son père et attendit avec la passivité d’une esclave. Son petit « deux-pièces » imprimé avait grand besoin d’un coup de fer car le tissu de mauvaise qualité se fripait.

« Je te mets au défi d’oser lui offrir un verre au Fouquet’s », avait lancé Lina à propos de la jeune Italienne. Effectivement, en se dirigeant vers la sortie en compagnie de Sirella, Philippe éprouvait un vague sentiment de gêne !

Comme ils passaient la porte pivotante, une grosse femme venant de l’extérieur actionna brutalement celle-ci et Philippe reçut un choc violent dans le dos. Il hurla de douleur. Toute la soirée son bras l’avait fait souffrir ; ce coup de boutoir l’achevait. Courbé en avant, il geignait sur le bord du trottoir ; serrant les dents, fermant les yeux pour laisser déferler son mal.

— Il faut aller chez un médecin, dit Sirella.

Il n’eut pas la force de répondre.

— Attendez ! murmura la jeune fille.

Elle rentra dans l’hôtel. De la musique de danse s’échappait d’un établissement voisin. Les sons déchirants d’un saxo avivaient la douleur de Philippe comme du vinaigre sur une plaie.

— Venez, ordonna soudain Sirella, j’ai fait téléphoner à un médecin. Il nous attend.

Il rouvrit les yeux. Il ne l’estimait pas capable de prendre une telle initiative.

— Ce n’est pas loin, ajouta-t-elle, vous pouvez marcher ? Ou dois-je demander à mon père de vous emmener ?

— Non, ça ira.

Il avança, penché en avant, soutenant le membre cassé de son autre bras. Elle ne parlait plus et marchait devant lui, un peu trop vite à son gré. Elle avait hâte de le remettre au praticien.

Le docteur habitait à deux pas de l’hôtel, une maison blanche, étroite, dont la façade s’ornait d’un petit balcon en fer forgé. Sirella sonna et une vieille femme anguleuse les introduisit. L’appartement sentait la cuisine à l’huile. Ils perçurent des bruits de festin, des cris d’enfants et des rires.

La servante les invita à pénétrer directement dans le cabinet du médecin. L’immense portrait peint à l’huile d’un vieillard ressemblant à Victor-Emmanuel II trônait derrière le bureau, fustigeant tout visiteur d’un regard sourcilleux.

Philippe s’assit sur un canapé de cuir, tandis que Sirella demeurait debout devant lui, à le contempler.

— Vous avez très mal ?

— Oui, très.

Il ajouta hypocritement :

— Je suis navré de gâcher votre soirée.

Au lieu de protester, elle se pencha pour examiner le plâtre.

— Votre bras est tout tordu, remarqua la jeune fille.

Il avança lentement la main vers elle et lui saisit le cou. Elle resta un court instant immobile, puis se dégagea sans hâte.

— Pourquoi vous êtes-vous mise à pleurer quand j’ai annoncé sur la plage que mon amie s’était noyée ?

— Parce que je ne vous ai pas cru.

— Comment ça ?

— J’ai pensé que vous l’aviez poussée à l’eau volontairement, chuchota-t-elle en soutenant son regard.

En somme, ce n’était pas la disparition de Lina qui l’avait affectée, mais le crime supposé de Philippe.

— M’aimez-vous ? demanda-t-il à brûle-pourpoint.

— Je… ne sais pas.

Il ne s’agissait pas d’une dérobade. Elle cherchait seulement à voir clair en elle et ne se hâtait pas de donner un nom aux sentiments confus qui la bouleversaient.

Le médecin entra. Un gros bonhomme aux yeux clairs. Il avait la bouche pleine. Ses cheveux rares et roux collaient à son crâne. Il était en manches de chemise, sans cravate. Il salua ses visiteurs d’un hochement de tête en achevant de mastiquer, puis enfila une blouse blanche qu’il négligea de boutonner.

— Ce monsieur est tombé sur son bras cassé, expliqua Sirella, et il souffre.

Le docteur se pencha sur le bras malade et le pétrit sans ménagement, arrachant des gémissements au blessé.

Son haleine sentait l’oignon. Il s’empara d’énormes pinces à la mâchoire courte et se mit à cisailler le plâtre à grands coups appliqués. Sa force donna confiance à Philippe. Il devina un homme rude mais habile. Le plâtre s’ouvrait comme la coque stratifiée d’un fruit, dévoilant la chair blafarde et molle du bras blessé. Lorsqu’il fut fendu sur toute sa longueur, le médecin l’écarta.

— Tenez-lui la main pour que son bras ne retombe pas ! ordonna-t-il à Sirella.

Elle obéit. Le contact fut à peine perceptible à Philippe. Il sentit trembler la main de Sirella sous la sienne. Le médecin jeta le plâtre dans une corbeille de fer. L’inscription « Sono infelice » restait encore visible. Philippe eut l’impression qu’en changeant de plâtre il allait enfin changer de vie.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Refaire sa vie»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Refaire sa vie» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Refaire sa vie»

Обсуждение, отзывы о книге «Refaire sa vie» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x