Frédéric Dard - Refaire sa vie

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Ceci est l'histoire d'un faible qui décide de combattre sa faiblesse.
Mais c'est contre les autres qu'il lutte, parce que ce sont les autres qui en portent le témoignage.
Alors, pour tenter de s'affranchir, le faible s'enfonce lentement, presque voluptueusement, dans l'horreur jusqu'à ce qu'il comprenne qu'on ne devient pas plus beau parce qu'on brise les miroirs.

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Le Presidente vint leur dire que la roue était réparée et ils repartirent.

~

Ils ne déjeunèrent pas. Giuseppe avait emporté des saucisses sèches qu’il dévora en conduisant. Les trois autres refusèrent d’y goûter. Tous baignaient dans une torpeur étouffante.

Vers le milieu de l’après-midi, ils arrivèrent à Pescara et Philippe sentit son malaise s’accroître, car il eut peur que Lina ne maintînt sa décision de planter là le taxi.

— Cherchez-nous un bel hôtel près de la mer ! ordonna-t-elle à Giuseppe.

Ils en trouvèrent un, plein de pâte de verre, de néon et de formica.

— Nous y passerons la nuit ! décida Lina, et peut-être la journée de demain.

Ils prirent des chambres et, à peine les valises furent-elles déballées que Lina voulut profiter de cette fin d’après-midi pour aller à la plage.

Philippe trouva l’idée bonne, car il manquait d’air.

En traversant le hall, il aperçut Sirella et le Presidente qui prenaient un repas dans l’immense salle à manger déserte. On eût dit deux réfugiés qu’on s’applique à réconforter. Les serveurs en veste blanche prenaient, à leur contact, des allures d’infirmiers.

— Regarde comme ça bouffe bien, les amoureuses italiennes, s’esclaffa Lina.

Elle lui prit le bras.

— Vois-tu, mon beau Roméo, il y a une chose que ce petit futé de Shakespeare n’a jamais osé dire : c’est que Juliette mangeait des spaghetti !

Philippe lui pardonna ses sarcasmes parce que la vision de Sirella perdue dans cette mer de tables vides l’avait ému profondément. Il préférait Sirella aspirant des pâtes plutôt que Lina beurrant des toasts.

— Je suis un enfant du peuple ! fit-il doucement.

À cette minute il était très calme et n’avait aucun pressentiment.

CHAPITRE IX

— Pour la journée ou pour la semaine, Signor ? demanda le garçon de cabines, un petit homme aux joues creuses, vêtu d’un maillot rayé et coiffé d’une casquette de marin.

— Pour la journée, répondit Philippe.

— Il ressemble à Mathurin Popeye, remarqua Lina.

Bien que la saison touchât à sa fin la plage était encore très peuplée. Le faux loup de mer les guida à travers une allée cimentée qui filait en biais vers le rivage. Les cabines de bain bordaient cette allée qui ressemblait un peu à la rue principale d’un minuscule village dont toutes les maisons eussent été identiques.

Chaque construction de bois comportait une petite véranda protégée par une balustrade. Le plagiste décrocha une clé numérotée du gros anneau de fer pendu à sa ceinture. Il dit en désignant le nombre 13 peint au pochoir sur la porte d’une cabine :

— Vous n’êtes pas superstitieux ?

Philippe haussa les épaules et s’effaça pour laisser entrer Lina. Une odeur de bois savonné flottait dans l’étroit local. Dans le fond de la cabine, on avait constitué une sorte de réduit pour y installer une douche rudimentaire. De l’eau gouttait de la pomme rouillée.

Lina jeta son sac de plage sur une tablette de bois constellée de miettes de pain.

— Ça pue, dit-elle.

— Bast ! fit son ami en donnant un pourboire au plagiste, tu ne comptes pas y habiter !

Il retrouvait les remugles anciens des bains-douches de son quartier où son père l’emmenait, le samedi soir. Il était gêné à la pensée que son père se mettait nu dans le box voisin du sien et s’efforçait de ne pas imaginer la scène dont il entendait les bruits. Ils emportaient des linges de toilette et des savonnettes pour ne pas avoir à les louer sur place et, quand ils rentraient à la maison, allégés par leur bain, les linges mouillés pesaient lourd dans le sac de toile.

— À quoi penses-tu ?

— À mon enfance.

— Déjà !

— Comment, déjà ?

— Ce n’est pas de ton âge. À partir de la quarantaine, oui, les petits souvenirs commencent à claquer des doigts pour vous demander la permission de sortir.

Tout en parlant, elle se déshabillait. Lina avait des gestes érotiques qui lui mettaient du feu dans les veines. Très souvent, il l’avait possédée dans une cabine de bain, tandis que les cris de la plage dansaient une sarabande autour de leur frêle abri. Aujourd’hui, il ne la désirait plus. Philippe se déchaussa sans délacer ses sandales de toile et se dirigea vers la sortie.

— Où vas-tu ? demanda-t-elle.

— Faire une partie de chaise longue sous un parasol.

— Philippe !

Elle était complètement nue et il ne put s’empêcher d’admirer le corps de Lina. Un corps tellement plus jeune que son visage !

— Oui ?

Elle noua ses bras tant bien que mal à son cou. Le plâtre rugueux râpait ses hanches bronzées.

— Je sais que tu es malheureux, mon chéri, murmura-t-elle, mais je te promets que ça passera.

Il resta immobile, maîtrisant son impatience. Comme c’était devenu facile de ne plus aimer Lina. Il ne comprenait pas pourquoi il avait tant tardé à décider que c’était fini.

— Je ne suis pas malheureux, Lina.

Il ajouta entre ses dents :

— Au contraire.

Il ouvrit brusquement la porte et elle n’eut que le temps de se plaquer contre la cloison pour dérober sa nudité aux gens de l’extérieur.

— Mufle ! lança-t-elle.

Il referma et resta quelques secondes sur la terrasse de bois à regarder les parasols rouges de la plage avant de s’y diriger. Le ciment surchauffé lui brûla la plante des pieds et il courut jusqu’au sable. Lui aussi était brûlant, mais il suffisait d’enfoncer ses pieds dedans pour en atténuer la morsure.

Il loua un transat au bord de l’eau et régla le petit dais chargé de procurer de l’ombre pour la tête.

Une plage et un compartiment de chemin de fer sont les seuls endroits où un homme peut perdre la notion du temps. Il ferma les yeux et s’abandonna le mieux qu’il put à la chaleur. Son bras plâtré pesait sur son estomac et un coude de l’armature meurtrissait ses côtes, pourtant il se sentait infiniment bien. Il était maître de son destin pour la première fois depuis très longtemps. Il venait de traverser victorieusement un nouveau mur beaucoup plus redoutable que le premier.

Des cris, des rires, des bruits d’eau. Un délire d’eau malaxée, foulée, étreinte avec ivresse par une population saoule de soleil et de vacances.

Il devina une présence près de lui et entrouvrit les yeux. Lina se tenait debout contre son transat, superbe dans un maillot deux-pièces vert émeraude. Elle venait de se démaquiller et le bonnet de caoutchouc blanc qui tirait sur ses traits la rajeunissait.

— Que veux-tu ? articula Philippe avec peine.

— Je te regarde somnoler. C’est vrai que tu as l’air heureux.

Elle soupira et marcha vers la mer. Elle ne pénétra pas dans l’eau en gambadant, mais en avançant d’un pas de flâneur jusqu’à ce que sa taille fût immergée et que la pression fût trop forte. Elle nageait bien, en souplesse, avec de longs gestes coulés. Il la vit s’éloigner vers le large. La tache verte du maillot se diluait dans le vert de l’Adriatique. Philippe songea : « Et si elle se noyait ? » Cette pensée l’éveilla tout à fait. Il eut honte d’espérer la chose avec une telle violence. La mort de Lina constituerait la solution idéale. Elle le soulagerait, preuve qu’il était moins libéré qu’il ne pensait.

Il quitta le transat laborieusement et resta debout pour suivre les évolutions de Lina. Elle cessait de s’éloigner maintenant et nageait parallèlement à la côte. Philippe reçut un gros ballon de plage dans la figure et en fut passagèrement étourdi. Il regarda avec fureur le gamin potelé, auteur de ce shot maladroit.

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