Frédéric Dard - Toi qui vivais

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II y avait des mois et des mois que Bernard avait besoin d'en finir avec sa vie émaillée sans cesse d'erreurs et de renoncements. Pour y parvenir, il savait qu'il devait tuer et commettre le crime parfait. Il avait tout pesé, tout calculé, tout prévu. Non, vraiment, l'idée même qu'il pourrait échouer était absurde…
Un suspense diabolique mené, comme toujours chez Frédéric Dard, de main de maître.

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J’ai superposé les deux missives. Sylvie se détendait un peu. Adossée à la cloison, près de moi, elle attendait avec une ombre d’impatience.

— Vous voyez quelque chose d’intéressant ?

— Attendez…

Elle a soupiré. Cette scène l’énervait. Ces lettres, c’était une intrusion du passé. Une espèce d’écran qui nous séparait.

Je l’observais du coin de l’œil… Elle a fini par se relâcher complètement. Elle s’est approchée de la table sur laquelle se trouvait le livre que je n’avais pas encore terminé.

Alors j’ai déchiré les lettres.

Une première fois dans le sens de la longueur, une seconde dans celui de la largeur ! Le bruit du papier partagé a fait sursauter Sylvie. Sans un mot, mais avec une promptitude déroutante, elle m’a bondi dessus. Heureusement que j’avais prévu sa réaction. Je me suis tourné du côté du lit et j’ai continué d’émietter les lettres, très vite, tandis qu’elle me labourait le bras de ses ongles en suffoquant de colère. Ma pensée fonctionnait à toute allure.

« Attention, Bernard, ce n’est pas suffisant ! On peut reconstituer des lettres déchirées… »

Elle me tirait en arrière, d’une secousse je me suis dégagé. J’ai collé dans ma bouche la poignée de papier déchiqueté…

Jamais je n’avais ressenti une telle voracité. Les deux lettres m’emplissaient toute la bouche… Elles formaient un énorme tampon qui se collait à mon palais… Grand Dieu, je ne pourrais pas avaler cette quantité de papier… J’allais périr étouffé. Sylvie a cru que j’avais englouti les lettres. Elle m’a lâché. J’ai bondi jusqu’au robinet et j’ai fait couler un filet d’eau entre mes lèvres. Le papier gonflait, m’étouffait…

J’avais un goût d’encre dans la bouche… Et toujours pas moyen d’avaler cet énorme tampon de papier. Comme tout cela devait être ridicule !

J’ai recraché le papier dans ma main. Puis, très vite, je l’ai jeté dans la cuvette des waters. Sylvie s’est laissé tomber sur l’escabeau, anéantie. D’un geste posé, j’ai actionné la chasse d’eau. Cela faisait la seconde fois que je me débarrassais de pièces compromettantes de cette façon peu romantique.

Lorsque les lettres ont eu disparu, je me suis essuyé les lèvres, du plat de la main. J’avais un peu d’encre verte sur les doigts. De la sueur dégoulinait de mon front et se regroupait dans le creux de mon menton.

J’ai regardé Sylvie. Elle était verdâtre, avec un regard si brillant de rage qu’il ressemblait à deux flammes noires.

— Je vous demande pardon, ai-je murmuré froidement.

— Vous êtes un misérable !

— D’accord !

— Pourquoi avez-vous détruit ces lettres ?

Maintenant je pouvais le lui dire. Non seulement j’en avais le droit, mais je m’en sentais de plus le devoir. J’allais commencer à cet instant mon long cheminement jusqu’à Andrée…

— On n’avait pas le droit de les montrer au tribunal, Sylvie. Ces lettres ne regardaient personne ! Pas même nous !

— Malheureux ! Vous ne vous rendez donc pas compte de ce que vous venez de faire ?

— Si, pleinement ! Et j’en suis fier. C’était la seule façon pour moi de réparer un peu, vis-à-vis de ma femme !

— Parce que vous l’aimez, hein ? Avouez-le.

— Oui, Sylvie, je l’aime !

— Malgré qu’elle se soit comportée comme une chienne ?

— Peut-être à cause de cela ! Elle était vivante, et je l’ai tuée parce que je l’ignorais. Quelle monstrueuse erreur, Sylvie !

Elle s’est pris la tête à deux mains. J’ai cru qu’elle allait piquer une crise de nerfs, hurler. Mais un sursaut de dignité l’a retenue au bord de l’explosion.

— Mon Dieu, je ne sais plus où j’en suis, je ne sais plus, je ne sais plus, a-t-elle gémi.

Je n’avais pas pitié d’elle. Son désespoir était bien entendu grotesque, comme tout ce qu’elle faisait ou disait !

— Ne vous lamentez pas, c’est mieux ainsi !

Elle s’est dressée et elle est venue à moi, courroucée, tellement laide que j’ai eu peur.

Elle s’est mise à me frapper la poitrine de ses petits poings. Ça me faisait mal comme m’auraient fait mal les pattes fourchues d’une chèvre.

— Espèce de sale type ! grondait-elle à voix basse. Espèce d’ignoble type ! Espèce de misérable ! L’orgueil, hein ? Vous ne vouliez pas que le jury sache que vous étiez un lamentable cocu… Ça vous était intolérable qu’on étale les coucheries de votre femme au grand jour des assises ! Avouez ! Vous admettiez de passer pour un mari trompé lorsque c’était vous qui montiez le coup ! Lorsque vous pensiez que ça n’était pas vrai ! Mais maintenant vous ne voulez plus ! Vous tenez à votre honneur autant qu’à sa mémoire ! Sale faible ! Éternel faible ! Chiffe molle ! Vous n’avez pas eu le courage de supporter cet instant d’humiliation…

Je l’écoutais, pensif, en subissant ses coups… N’avait- elle pas raison ? Était-ce mon orgueil ou mon amour posthume pour Andrée qui m’avait fait agir ainsi ?

Elle reprenait souffle avec difficulté et repartait de nouveau dans ses invectives, en les soutenant d’une grêle de coups.

— Non, ai-je dit, c’est par amour… J’en suis bien certain !

Ç’a été le paroxysme de sa colère.

— Eh bien ! ne vous réjouissez pas trop vite ! On saura tout de même que vous étiez un pauvre cocu ! On le saura ! La plus belle des lettres, je ne vous l’ai pas montrée ! Elle est chez moi, dans mon secrétaire ! Venez donc la chercher ! Dieu merci, je vous connais… Je savais que vous étiez capable de cela ! Vous entendez, Bernard Sommet ? J’ai une troisième lettre ! J’ai une troisième lettre ! Croustillante, si vous saviez ! On la lira au tribunal ! Vous aviez épousé une chienne ! Ça se saura ! Et vous aurez l’air tellement ridicule qu’on ne vous acquittera même pas !

La voix lui a manqué. Elle a cessé de me frapper. Elle défaillait.

J’ai fermé les yeux pour me concentrer… Comprendre ! Toujours ce fameux problème : comprendre ! Tout comprendre pour pouvoir agir efficacement. Une troisième lettre ! Dans son secrétaire ! Une troisième lettre… Qui donc irait la chercher là ? Pas moi, ni personne. Elle seule savait ! Elle seule pouvait !

J’ai lancé mes deux mains à son cou. Au passage je me suis piqué la paume avec la pointe de son clip rococo… Mais je n’ai pas pris garde à cette douleur. Je devais faire vite, avant qu’elle crie, et surtout avant que le gardien rapplique. Vite !

Elle m’a saisi les poignets. Trop tard. J’avais noué mes doigts autour de son cou maigre. Elle ne pouvait pas me faire lâcher prise. Elle geignait, émettait un râle rauque, abominable, qui me chavirait. Je la regardais mourir, avec une folle intensité, comme on regarde mourir la vipère qu’on étrangle, en se disant que si on n’en vient pas à bout, c’est elle qui vous tuera.

Seulement c’était un peu différent. Parce que si je ne venais pas à bout de Sylvie, je serais sauvé ! Sauvé par cette saloperie de lettre qu’elle détenait !

Elle a ouvert plus grand la bouche, et chose curieuse, son râle s’est arrêté. Son regard révulsé est devenu tout blanc.

Elle devait être morte maintenant, mais il fallait que je serre encore, par mesure de sécurité ! La marge de sécurité ! On connaît ça dans les affaires ! La marge de…

Cette fois, elle était vraiment morte.

Je l’ai rejeté sur le lit. Sa tête a heurté le mur.

Il s’est fait un grand silence, troublé par les battements désordonnés de mon cœur et par le filet d’eau coulant toujours du robinet.

J’ai bu un peu d’eau. Je m’en suis passé sur mon visage en feu… Puis j’ai vérifié si la cuvette était bien vide… Elle l’était. Alors je suis allé frapper à la porte.

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